La Belgique : Pour ou Contre un chèque en blanc pour les nouveaux OGM ? – Position officielle attendue pour ce jeudi 20 février

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19  février 2024

Communiqué de presse

L’accord de coalition fédérale 2025-2029 se montre plutôt favorable aux initiatives européennes de dérégulation des nouveaux OGM/NTG. Une position concertée des acteurs belges fédéraux et régionaux est attendue ce 20 février, à la veille d’un groupe de travail européen qui pourrait être décisif si la Pologne approuve son propre texte.

L’accord de coalition fédérale 2025-2029, dans son chapitre consacré à « l’agriculture, un secteur stratégique de notre économie », annonçait que le gouvernement soutiendra « les initiatives au niveau européen qui promeuvent de nouvelles techniques génomiques dans l’amélioration génétiques des végétaux, avec pour objectif une empreinte carbone réduite, une utilisation plus efficace des ressources telles que l’eau et les engrais, ou une diminution de l’utilisation de pesticides. » (nous soulignons).

À peine entériné par les partenaires de l’ARIZONA, le texte européen de dérégulation des NTG proposé par la présidence polonaise arrive désormais sur la table de la Belgique. Celle-ci est officiellement appelée à prendre position. En effet, si les discussions du groupe de travail d’experts européens, prévues le 21 février, aboutissent, le texte pourrait être rapidement validé lors d’un prochain COREPER[1].

Cette position de la Belgique attendue ce 20 février, au vu des enjeux (agriculture-santé-environnement) implique le fédéral, mais également les régions. Si la région flamande, où le secteur des biotechnologies est bien ancré est, sans surprise, favorable ; la région de Bruxelles Capitale, en affaire courante, devrait continuer à se positionner contre ce projet. Quant à la région wallonne, la Déclaration de politique régionale (DPR) est muette sur le sujet. La ministre de l’Agriculture Anne Catherine Dalcq, interrogée en Commission Agriculture au Parlement régional wallon ce 10 février, a annoncé son soutien aux NTG. Elle évoque également une volonté d’encadrement et une attention particulière par rapport aux plantes résistantes aux herbicides. [2] Le ministre Coppieters en charge de la santé et de l’environnement a également voie au chapitre mais n’a pas encore officiellement communiqué sa position.

Dans tous les cas, l’encadrement des plantes résistantes aux herbicides ou aux insecticides reste insuffisant pour protéger les consommateurs et les producteurs. La condition d’objectifs environnementaux ou climatiques ne suffit pas non plus, d’autant qu’il reste à démontrer [3]  que l’on peut réellement parler de durabilité pour des organismes génétiquement modifiés. De plus, rien ne garantit que les NTG poursuivent effectivement ces objectifs[4]. Sans compter que l’impact sur l’environnement et la biodiversité demeure une préoccupation majeure. Quant aux agriculteurs, la mise sur le marché des NTG telle qu’elle est envisagée par l’Europe, renforcera le contrôle d’une poignée de multinationales semencières, notamment à travers les brevets mais aussi en limitant la liberté d’échange de matériel génétique pour les sélectionneurs et les agriculteurs.

« Les lacunes du texte actuel, qu’il s’agisse de protection des consommateurs, des agriculteurs, de l’environnement ou de la santé, sont abyssales. Alors qu’il existe des normes claires qui n’interdisent pas la mise sur le marché des nouvelles techniques génomiques mais les règlementent, l’Europe veut leur donner un blanc-seing à ces technologies, sous prétexte de répondre aux défis agricoles et alimentaires du XXI et de rester dans la course avec les autres puissances agricoles de la planète. » déplore Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer chez Nature & Progrès.

Dans une déclaration conjointe[5] entre autres co-signée par Nature & Progrès, la FUGEA, Natagora, l’UNAB, plus de 200 organisations en Europe appellent les pays à protéger leurs agriculteurs et cultivateurs, notamment par l’interdiction de la brevetabilité. Ils en appellent aussi à la préservation des droits en faveur des citoyens et de l’environnement. Concrètement, tous les nouveaux OGM doivent continuer à faire l’objet d’un étiquetage tout au long de la chaine agricole et alimentaire et permettre une traçabilité des NTG (et une responsabilisation le cas échéant des acteurs). Les NTG doivent également être exclus du secteur biologique ; avec des règles de co-existence strictes et les pays qui le souhaitent doivent pouvoir interdire ou restreindre leur culture sur leur territoire (opt-out), ce que la toute nouvelle proposition de la présidence polonaise de l’UE vient de supprimer dans son texte.

Ce 20 février, la Belgique devrait arrêter sa position officielle. Nous espérons qu’elle ne sera ni sourde à nos demandes, ni aveugle au point de se laisser hypnotiser par l’illusion que les NTG répondront aux objectifs environnementaux et climatiques. Ils ne doivent pas pour autant recevoir un chèque en blanc, au service de l’industrie. Ce serait un bien mauvais départ si les ministres belges en charge de la santé, et de la transition écologique acceptaient ce nivellement par le bas.

[1] Commission des représentants permanents

[2] https://www.parlement-wallonie.be/pwpages?p=ag-pub&cal=event&idag=29325

[3] La résilience des cultures non-OGM/NGT face aux stress environnementaux, dont ceux résultant du changement climatique, est une réponse physiologique de l’ensemble de l’organisme. Elle repose sur le fonctionnement équilibré de l’ensemble du patrimoine génétique de la plante et tenter de transmettre un caractère génétiquement complexe par le biais de l’édition des gènes ou d’une autre approche biotechnologique réductionniste, qui ne peut manipuler qu’un ou que quelques gènes, est vouée à l’échec si l’on veut obtenir un résultat robuste. Pas plus que les anciens OGM qui n’ont pas respecté les promesses de l’industrie  – Voir le site de Nature et Progrès : Aller plus loin – Nature & Progrès

[4]  Les promesses de durabilité des cultures OGM se sont jusqu’à présent révélées être des promesses en l’air. Malgré d’énormes investissements dans la recherche et le développement de nouveaux OGM concrets, résistants à la sécheresse et utilisant moins de pesticides, ne sont tout simplement pas disponibles sur le marché, et l’intérêt des NTG est surtout commercial ou industriel

[5] Traduction libre en Français https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2025/02/NGT_Declaration-commune.pdf

Dérégulation des nouveaux OGM : L’Arizona officiellement favorable malgré les risques !

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11  février 2024

Communiqué de presse

L’accord de coalition fédérale 2025-2029 ouvre grand la porte aux initiatives européennes de dérégulation des nouveaux OGM. Cependant les risques de cette libéralisation des nouvelles techniques génomiques (NTG) sont considérables, tant pour l’environnement et la santé, que pour les acteurs du monde agricole.

Ce 11 février 2025, plus de deux cents organisations représentant les agriculteurs européens, les petits et moyens sélectionneurs, le secteur alimentaire et la société civile en Europe publient une déclaration conjointe pour demander de protéger les agriculteurs, mais aussi sélectionneurs, ainsi que les secteurs biologiques et sans OGM en Belgique et en Europe. [1]

Quelques jours plus tôt, l’accord de coalition fédérale 2025-2029, dans son chapitre consacré à « l’agriculture, un secteur stratégique de notre économie », annonçait que le gouvernement soutiendra « les initiatives au niveau européen qui promeuvent de nouvelles techniques génomiques dans l’amélioration génétiques des végétaux, avec pour objectif une empreinte carbone réduite, une utilisation plus efficace des ressources telles que l’eau et les engrais, ou une diminution de l’utilisation de pesticides. »

Tout d’abord, le texte sur la table du Conseil de l’Union européenne sur lequel la Belgique aura à se prononcer prochainement, ne garantit en rien que les nouveaux OGM poursuivent ces objectifs ni qu’ils seront dans les faits une solution aux enjeux environnementaux et climatiques.[2] La résilience des cultures non-OGM/NTG face aux stress environnementaux, dont ceux résultant du changement climatique, est une réponse physiologique de l’ensemble de l’organisme. Elle repose sur le fonctionnement équilibré de l’ensemble du patrimoine génétique de la plante et tenter de transmettre un caractère génétiquement complexe par le biais de l’édition des gènes ou d’une autre approche biotechnologique réductionniste, qui ne peut manipuler qu’un ou que quelques gènes, est vouée à l’échec si l’on veut obtenir un résultat robuste.

De plus, la mise sur le marché des NTG telle qu’elle est envisagée par l’Europe, renforcera le contrôle d’une poignée de semenciers, notamment à travers les brevets, mais aussi en limitant la liberté d’échange de matériel génétique pour les sélectionneurs et les agriculteurs.

Dans une déclaration conjointe, plus de 200 organisations de l’agriculture, l’alimentation et la société civile européenne exposent la menace sérieuse que ce projet de dérégulation constitue une menace sérieuse pour les activités des petits et moyens sélectionneurs et agriculteurs européens.

« L’Europe et notre gouvernement actuel tendent à voir les nouvelles techniques génomiques comme une carte économique qu’il serait indispensable à jouer pour rentrer dans la course avec les autres puissances de la planète. Mais ils semblent oublier les lourdes conséquences pour les petites et moyennes entreprises agricoles et de sélection des semences, sous le joug de la puissance des industries semencières.  Les risques qu’elles courent sont juridiques, économiques, et agronomiques, avec un capital semencier appelé à se restreindre. Mais le gouvernement belge les néglige et semble décider à avancer, coûte que coûte. » déplore Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer chez Nature & Progrès.

Dans cette déclaration conjointe, les signataires, dont en Belgique, Nature & Progrès, Natagora, l’UNAB, etc appellent les pays européens à protéger leurs agriculteurs et cultivateurs, ainsi que les citoyens et la nature. Tous les nouveaux OGM doivent continuer à faire l’objet d’une évaluation des risques et d’une surveillance, de méthodes d’identification et de détection, ainsi que d’une traçabilité et d’un étiquetage tout au long de la chaîne alimentaire. Elles demandent également que les pays qui le souhaitent puissent interdire ou restreindre leur culture sur leur territoire (opt-out), ce que la toute nouvelle proposition de la présidence polonaise de l’UE vient de supprimer dans son texte.

Ce 14 février, la Belgique se réunira avec ses homologues européens au sein d’un groupe de travail, pour se prononcer sur une toute nouvelle proposition de compromis de la présidence polonaise de l’UE. Avec ce nouveau texte débarrassé de toute restriction en matière de brevetabilité sur les plantes NTG, la présidence polonaise du Conseil s’aligne davantage sur l’industrie semencière, qui ne souhaite accorder l’accès aux semences brevetées qu’en échange du paiement de droits de licence, au préjudice des agriculteurs.

Interrogée en Commission Agriculture au Parlement régional wallon ce 10 février, la Ministre Anne Catherine Dalcq a annoncé son soutien aux NTG. [3] Le gouvernement wallon ne s’est toujours pas prononcé officiellement sur la dérégulation des NTG.

[1] Traduction libre en Français https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2025/02/NGT_Declaration-commune.pdf, déclaration originale co-signée : https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2025/02/Joint-Statement-New-GMOs-07.02.pdf

[2] Pas plus que les anciens OGM qui n’ont pas respecté les promesses de l’industrie  – Voir le site de Nature et Progrès : Aller plus loin – Nature & Progrès

[3] https://www.parlement-wallonie.be/pwpages?p=ag-pub&cal=event&idag=29325

 

Les éclaireurs invisibles : Éclairage 4

Vivre la bio avec les Folies Maraîchères (producteur Nature & Progrès)

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Gradué en agronomie, notre invité du jours Philippe Carré a toujours navigué entre le monde institutionnel et le terrain. Il a choisi de concrétiser son engagement en s’installant avec son épouse Sandrine dans le Hainaut. Ensemble ils ont créé une ferme maraîchère biologique et ouvrir leur propre magasin bio. Convaincus que l’agriculture bio est plus qu’un métier, mais une manière de vivre, ils œuvrent au quotidien pour la promouvoir auprès des citoyens et des décideurs.

 

Les Folies Maraîchères en quelques mots

Les Folies Maraîchères c’est du maraichage sur petite surface certifié Bio depuis 2009, situé à Elouges dans le Hainaut. Depuis mai 2021, vous pouvez retrouver leur production et bien d’autres produits tous issus de l’agriculture biologique au sein de leur magasin à la ferme situé sur la place d’Elouges.

« La Bio est pour nous un contrat passé avec notre certificateur mais avant tout avec nos clients afin qu’ils aient la garantie que le produit qu’ils achètent correspondent à leurs attentes. »

 

Les éclaireurs invisibles en quelques mots

« Les éclaireurs invisibles » c’est LE podcast Nature & Progrès qui incarne le changement. Associations, agriculteurs, chercheurs, notre ambition est de révéler les acteurs dans une réalité positive pour susciter un basculement de société.

 

Si cet épisode vous a plu, et que vous voulez en savoir encore plus sur les différentes thématiques abordées, nous vous invitons à consulter les ressources complémentaires ci-dessous.

 

Ressources complémentaires :

 

Pesticides à Bruxelles : des organisations se mobilisent aux côtés de la Région Bruxelles Capitale

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17 décembre 2024

Communiqué de presse

Pour protéger la santé et l’environnement des Bruxellois·es, Nature et Progrès, PAN-Europe, We Are Nature Brussels et la Société royale apicole de Bruxelles et environs (SRABE) ont décidé de se mettre aux côtés de la Région de Bruxelles-Capitale, attaquée par Belplant pour avoir adopté un arrêté visant à mieux encadrer l’utilisation des pesticides.

Suite à l’Ordonnance du 20 juin 2013, les pesticides chimiques étaient déjà interdits dans la Région de Bruxelles-Capitale (RBC) dans certaines zones fréquentées par le grand public (espaces publics, crèches, écoles, maisons de repos, zones Natura 2000, etc.). Le 6 juin dernier, le gouvernement de la RBC a adopté, en troisième lecture, un arrêté plus ambitieux qui étend l’interdiction de principe à tout le territoire de la RBC, y compris aux jardins et parcs privés ainsi qu’aux surfaces agricoles consacrées à la production végétale, étant entendu qu’une période transitoire de six ans est octroyée pour ces dernières.

L’association Belplant, qui représente Bayer, Syngenta et d’autres producteurs de pesticides, a intenté un recours en annulation contre cet arrêté devant le Conseil d’État. Pour la RBC et les quatre organisations qui se sont portées parties intervenantes volontaires dans un recours déposé ce lundi 16 décembre, ce recours est non fondé et contraire au droit européen.

 » Il existe une directive sur l’utilisation durable des pesticides, la Directive SUD. Celle-ci impose des obligations   concrètes, dans le chef des Etats membres pour protéger l’environnement et les citoyens de la contamination des  pesticides, dont les risques ne sont plus à démontrer. La RBC a adopté un arrêté ambitieux visant à implémenter cette Directive sur le territoire hétérogène et spécifique que constitue la RBC. Mais force est de constater que cela dérange l’industrie. » précise Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer chez Nature et Progrès et auteure du recours.

La spécificité de la région bruxelloise, densément peuplée mais également composée de superficies agricoles et de nombreux espaces verts est une réalité qui n’a pas échappé à l’association « We Are Nature. Bruxelles », également partie intervenante dans cette procédure. 

 » L’usage répété des pesticides mortifie les sols, qui deviennent imperméables aux eaux de pluie, augmentant ainsi le risque d’inondation à Bruxelles. Les pesticides empêchent également les sols de jouer leur rôle de puits de carbone et de régulateurs de la température dans une ville déjà saturée par la bétonisation. Les terrains non construits doivent absolument être maintenus comme tels et rester des sols vivants. Ils sont nécessaires pour la biodiversité, pour notre santé, et pour nous adapter aux effets du changement climatique » soutient Jean Baptiste Godinot, président de l’association « We Are Nature Brussels.

Les obligations en matière de restriction de l’utilisation des pesticides et de réduction des risques liés aux pesticides, imposées par la Directive SUD ne sont que très faiblement mises en œuvre par les Etats membres. Nonobstant les plans de réduction des pesticides, leur commercialisation ne diminue pas réellement et des pesticides dangereux et toxiques sont encore présents sur le marché. La RBC dont la route vers le « Zéro pesticide » avait été amorcée en 2013 fait figure d’exemple dans la Directive SUD. 

Pour Martin Dermine, directeur de PAN Europe:  « L’utilisation de pesticides génère des nuages de produits chimiques qui voyagent parfois sur de longues distances. Les Bruxellois peuvent s’enorgueillir que leur région soit la première au sein de l’Union européenne à respecter une directive vieille de 15 ans, en prévenant sa population de l’exposition aux pesticides et en protégeant son environnement ». 

La RBC a déjà déposé son mémoire en réponse à la requête en annulation de Belplant, mais pour les organisations intervenantes, l’intérêt de l’acte attaqué est tel qu’elles demandent au Conseil d’État d’être parties prenantes à la cause, aux côtés de la RBC.

Pour Christine Baetens, administratrice de la Société Royale Apicole de Bruxelles et Environs (SRABE),   » il a été clairement démontré que les pesticides sont extrêmement toxiques pour les abeilles et les autres pollinisateurs. Ils modifient leur comportement et affectent leur capacité de reproduction. Or, les abeille sont les véritables chevilles ouvrières de l’agriculture, grâce à leur rôle de pollinisateur. Une initiative comme celle de la RBC de restreindre l’utilisation des pesticides les plus toxiques est une nécessité. « 

Il appartiendra au Conseil d’État de se prononcer sur l’intérêt des quatre associations à intervenir dans ce contentieux et de juger de la recevabilité de leur requête.

Pour le reste, la procédure en annulation suivra son cours habituel : échanges d’écrits, avis de l’Auditeur, audience, etc. Un arrêt du Conseil d’État sur le bien-fondé de la requête en annulation n’est pas attendu avant l’été 2026. D’ici là, les pesticides autres que ceux à faible risque seront interdits, sauf dérogation, et une période de transition spécifique sera prévue pour les agriculteurs, que la RBC entend accompagner dans cette transition.

Un tournant dans l’histoire des pesticides PFAS : flufénacet, flutolanil ; aujourd’hui autorisés, demain interdits ?

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3 décembre 2024

Communiqué de presse

Ces 4 et 5 décembre, les Etats membres de l’Union européenne décideront du sort du flufénacet, un pesticide PFAS, largement utilisé depuis 2004, qui se dégrade en acide trifluoroacétique (TFA). Classé récemment comme « perturbateur endocrinien » et présentant un risque élevé de contamination des eaux à l’acide trifluoroacétique (TFA), la Commission européenne (CE) prend ses responsabilités et propose le non-renouvellement de cet herbicide dont les ventes ont atteint 63 000 kilos rien qu’en 2021 en Belgique. Cette dernière a indiqué qu’elle suivra la CE. Le flutolanil, fongicide utilisé notamment pour les pommes de terre et également émetteur de TFA, devrait connaitre la même destinée.

La pollution des eaux de surface et des eaux potables, y compris les eaux minérales, par le TFA est dénoncée par PAN Europe et ses membres, dont Nature et Progrès, depuis plusieurs mois.[1] En Wallonie, les analyses de la Société wallonne des eaux (SWDE) faisant suite à ces rapports montrent des concentrations moyennes de TFA allant de 500 à 1 500 nanogrammes/litre. En Flandre, les niveaux sont encore plus préoccupants : selon les données récentes de la VRT, certaines eaux potables atteignent jusqu’à 9 000 nanogrammes/litre. [2]

Le TFA, un métabolite extrêmement persistant des PFAS, serait principalement issu des pesticides PFAS dans les zones rurales, selon plusieurs études scientifiques[3] et l’Agence allemande pour l’environnement (UBA). Actuellement, 37 substances actives PFAS sont autorisées en Europe, dont le flufénacet et le flutolanil sur l’avenir desquels les Etats membres devront se prononcer demain. Toutes ces substances se décomposeraient en ce métabolite dénommé TFA. À ce jour, seule l’osmose inverse permet de neutraliser le TFA. Alors que les sociétés de distribution d’eau potable risquent de devoir faire face à des investissements exorbitants, in fine à la charge du contribuable, pour maintenir les taux de TFA en dessous des seuils acceptables ; les entreprises d’eau minérale, elles, ne disposent d’aucune alternative pour faire baisser le niveau de TFA dans leur eau.

Or, elles ne sont pas épargnées. A ce titre, la concentration impressionnante de TFA dans les eaux de Villers, révélée aujourd’hui par PAN-Europe, [4] à proximité de zones agricoles a de quoi interpeller. Les agriculteurs et les producteurs d’eau minérale subissent finalement les conséquences de l’industrie à la source de ces polluants. Les autorités qui  ont, jusqu’ici, autorisé la dissémination, en négligeant entre autres, de se soucier de ce métabolite ont la responsabilité de légiférer urgemment.  

Mais cela pourrait évoluer. D’éminents scientifiques tirent la sonnette d’alarme sur la menace de l’accumulation irréversible de TFA dans l’environnement. Ils soulignent la nécessité de « mesures contraignantes » pour réduire les émissions de TFA [5]. Récemment, l’Allemagne, pour donner suite à une étude produite par Bayer révélant le caractère reprotoxique du TFA, a demandé de classifier le TFA comme Reprotoxique de catégorie 1B, conformément au Règlement EC n°1273/2008 [6], faisant du TFA un « métabolite pertinent », écrit la CE dans sa proposition de non-renouvellement du flufénacet. Une telle classification pourrait être lourde de répercussion pour l’avenir de tous les pesticides PFAS.

Pour Salomé Roynel, responsable politique chez PAN Europe : « L’interdiction proposée par la CE d’interdire les deux pesticides PFAS que sont le flufénacet et le flutolanil est légalement requise.» PAN appelle tous les États membres à « suivre la loi et la science, en donnant la priorité à la protection de la santé humaine et de l’environnement et à adopter rapidement ces interdictions. »

De source sûre, la Belgique a confirmé qu’elle soutiendrait la position de la CE sur le non-renouvellement du flufénacet[7], dont le caractère de « perturbateur endocrinien » et « les risques de contamination des eaux souterraines au TFA sont élevés ». Il devrait en être de même du flutolanil, même si, dans ce cas, c’est l’absence d’étude finalisée sur les risques pour le consommateur liés à la présence de TFA dans les cultures agricoles qui est invoquée à la source de la proposition de non-renouvellement. [8]

Pour Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer : « Dès lors que la CE propose un non-renouvellement de la substance, nous n’en attendions pas moins de la part de la Belgique. La Commission semble enfin prendre le TFA en main, ce qui constitue une étape majeure dans la bataille contre les pesticides PFAS. Mais même si le flufénacet était interdit demain, après avoir été autorisé pendant 20 ans, ce revirement démontre bien que les règles d’autorisation des pesticides ne sont pas fiables. Ce n’est pas parce qu’un pesticide est aujourd’hui légalement mis sur le marché qu’on peut en conclure qu’il n’est pas nocif ou toxique. »

Toutes les analyses de résidus de pesticides, qu’elles soient effectuées dans l’air, [9] dans les chambres à coucher [10]  ou sur les personnes elles-mêmes[11] révèlent la présence de pesticides autrefois autorisés et maintenant interdits : ainsi, l’imidaclopride, le malathion ou l’atrazine, continuent de contaminer nos environnements, même après leur interdiction. 

« Il est temps que la Belgique mette toute son énergie à encourager des modes de production agricole qui se passent de polluants chimiques et qui cochent toutes les cases des défis de notre société : santé publique, biodiversité, eau, environnement, lutte contre les changements climatiques, emploi en milieu rural, etc. », conclut Julie Van Damme, secrétaire générale de Nature et Progrès.

Une agriculture sans polluants chimiques doit devenir une priorité pour protéger notre santé et celle de la Terre.

[1] PFAS – Nature & Progrès

[2] Kleinste soort PFAS duikt op in Vlaams drinkwater: « Lozingen door industrie en pesticiden moeten teruggedrongen worden » | VRT NWS: nieuws

[3] Pesticides can be a substantial source of trifluoroacetate (TFA) to water resources

[4] PAN Europe

[5]  The Global Threat from the Irreversible Accumulation of Trifluoroacetic Acid (TFA), Hans Peter Arp et al, Octobre 30, 2024

[7] EU Commission proposal to ban Flufenacet

[8] Review report on Flutolanil

[9] EXPOPESTEN – ISSeP

[10] Onderzoek in slaapkamers vindt cocktail van 21 pesticiden, Tytgat ziet “geen risico’s voor gezondheid” | VILT vzw

[11] BMH-Wal – ISSeP

Les bienfaits et les enjeux de l’agriculture biologique – carte blanche à l’occasion du Salon Valériane

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La 39ème édition du Salon Valériane s’est tenue début septembre offrant l’occasion à Julie Van Damme, secrétaire générale, et Dominique Clerbois, présidente de Nature & Progrès (ASBL organisatrice du salon) de rappeler les bienfaits de l’agriculture biologique et les enjeux en ce début de législature.

Avez-vous déjà ressenti cette sensation d’entrer dans une « safe place »… où vous pouvez souffler une fois passé la porte en vous disant que tout ce que vous allez consommer et découvrir est raccord avec vos principes voire vos valeurs. Si vous êtes sensible à cela, vous pouvez remercier le comité d’organisation du Salon Valériane qui veille à une sélection exigeante des exposants pour obtenir ce résultat. 

Il y a 39 ans, Nature & Progrès organisait son premier « marché » des producteurs. A l’époque, le label bio certifié n’existait pas encore et c’était les producteurs signataires de la charte Nature & Progrès qui peuplaient les premières allées. Aujourd’hui, ils sont toujours au cœur du salon arborant la mention Nature & Progrès en plus du label bio, garantissant ainsi un bio local et éthique grâce à son Système Participatif de Garantie. Les pionniers de Nature & Progrès l’avaient compris : l’alimentation est la base la plus essentielle de notre santé.

Vêtements, produits de beauté, habitat, énergie : il est crucial de repenser tous nos gestes de consommation dans le respect de l’humain, du vivant et de son environnement. Cela ne doit pas se faire dans une logique de culpabilité ou de sanction, mais bien dans une démarche de liberté et d’efficience économique. Vivre Nature & Progrès, c’est viser l’autonomie tout en agissant ensemble.

« De toute façon, toute l’agriculture est vouée à devenir biologique à terme ».

Cette affirmation nous vient de l’ancien directeur du Centre Wallon de Recherche Agronomique. Coût de l’énergie fossile pour produire engrais et pesticides chimiques, impacts de ses substances sur la santé, pollution de l’environnement à l’image des PFAS et autres polluants émergents, il a sans doute raison… L’agriculture biologique offre des avantages considérables à la collectivité, notamment en générant des économies pour nos systèmes de santé. En France, par exemple, 50 millions d’euros sont dépensés chaque année pour soigner les agriculteurs victimes des pesticides. De plus, pour éviter les coûts astronomiques liés à la dépollution des eaux, des agences en France et en Allemagne accordent des primes de 400 € par hectare aux fermes qui passent en bio autour des zones de captage.

En réalité, le consommateur paie ces coûts « cachés » en dehors de son alimentation, à travers sa facture d’eau et ses impôts. En tant que consommateurs bio, nous choisissons délibérément de consacrer une part importante de notre budget ou de notre temps à une alimentation plus responsable. Pourtant, malgré cet engagement, il devient difficile de devoir encore supporter les coûts liés à des pollutions que nous ne souhaitons pas. Des solutions existent pourtant, comme le montre l’exemple du Danemark, où une taxation des pesticides basée sur leur toxicité est mise en place. Cela permet de créer un fonds public qui pourrait rendre le bio plus accessible à tous, à la fois financièrement et logistiquement. Investir dans la bio, c’est en réalité investir dans une économie publique plus saine, grâce aux externalités positives qu’elle génère !

Nous ne voulons pas d’une marche forcée à l’instar du cas des nitrates au Pays-Bas.

Depuis des décennies, Nature & Progrès construit main dans la main entre producteur et consommateur une agriculture respectueuse des humains et de la nature. Nous nous attelons à montrer que c’est possible de se passer des pesticides chimiques de synthèse. Que ce soit à travers de notre projet « Vers une Wallonie sans pesticides » qui documente culture par culture les alternatives ou ; dans notre film « intensif » qui met directement à l’image trois agriculteurs en toute sincérité et humilité.

Il nous paraît cependant difficile de continuer à investir dans deux voies parallèles de manière disproportionnée… Pourquoi vouloir nous entraîner, nous – consommateurs et producteurs – dans un système où les nouvelles techniques génomiques (en d’autres termes, les OGM) sont proposées comme la solution pour réduire l’usage des pesticides ? Cette promesse, déjà formulée il y a plus de 30 ans, n’a fait qu’entraîner une augmentation de leur utilisation ainsi que des résistances. Si il existe un moratoire européen sur les OGM c’est parce que cette voie, nous fais plonger dans l’incertitude du risque. Dans ce cas, le risque est  quasiment impossible à prédire. Pour l’évaluer, comme prévu dans la déréglementation des nouveaux OGM (NTG), il faudrait une surveillance générale des effets inattendus, donc non anticipés. Nous sommes cependant peu performant dans ce domaine, ce qui est assez logique. Comment prédire l’imprévisible ? Au mieux, nous dépenserons des sommes considérables à traquer un danger qui nous échappera probablement. Sans parler de la dépendance aux brevets chinois et américains auxquels les OGM exposent les agriculteurs. Alors à quoi bon investir dans l’incertitude et la dépendance !? 

Par ailleurs, pourquoi investir dans une voie sans avenir économique pour la Wallonie ? Les nouveaux OGM les plus prometteurs sont destinés à servir l’agro-industrie, en simplifiant davantage les processus industriels, comme avec des tomates en coulis qui ne s’oxydent pas par exemple.  Or, ces industries sont presque inexistantes en Wallonie, étant principalement implantées en Flandre ou à l’étranger.

La Wallonie est une terre favorable à l’agriculture biologique notamment parce qu’elle est une terre d’élevage. Avec encore 51 nouvelles fermes converties en 2023, 16% des fermes wallonnes sont désormais biologiques.

Cette voie que nous défendons depuis des décennies n’est, quant à elle, pas pleine d’inconnues. A l’image de notre film intensif, elle est complexe mais elle fait ses preuves depuis plusieurs décennies. Il ne s’agit pas simplement de renoncer aux pesticides et aux OGM… L’agriculture biologique est un rééquilibrage complet des interactions du vivant sous toutes ses formes : entre le végétal et l’animal, entre l’humain et la nature, entre les humains eux-mêmes. Par la recherche constante d’équilibre et d’autonomie, la bio favorise notre liberté.

Sur le plan de la production, investir de manière disproportionnée dans la génomique et la chimie est malheureusement incompatible avec le développement de l’agriculture biologique. Des exemples concrets au Portugal et en Espagne estiment qu’une zone tampon d’au moins 15 km est nécessaire entre les champs OGM et les autres. Les pesticides, eux aussi, contaminent les cultures bio, comme on l’a vu cette année en Wallonie avec le prosulfocarbe, un herbicide qui se disperse à des kilomètres, affectant bien plus que les cultures bio. Les organismes de contrôle tirent la sonnette d’alarme : les pollutions environnementales deviennent une menace croissante pour le secteur.

Concernant la consommation, le consommateur a bien sûr sa part de responsabilité dans ses choix alimentaires, mais il ne doit pas tout porter seul! Le secteur bio doit aussi raviver son « storytelling », car, contrairement à d’autres slogans comme le « local », il possède réellement tous les atouts pour répondre aux enjeux sociétaux de santé liés à l’alimentation. Idéalement, cela devrait se faire avec les ressources dédiées de l’APAQ-W. En matière de protection des ressources et d’orientation des agriculteurs et de nos systèmes alimentaires, il s’agit d’une responsabilité politique. Comme l’a souligné Georges-Louis Bouchez lors de la présentation de la déclaration de politique régionale (DRP), « plus de saupoudrage »… Cela doit également s’appliquer à l’orientation de notre agriculture et de notre système alimentaire.

«Dans tous les cas, le gouvernement continuera à soutenir fermement le secteur bio […] »

(DPR 2024-2029, p.88).

Nous insistons sur le fait qu’il y a urgence pour éviter la marche forcée et nous comptons sur vous pour cette nouvelle législature. 

Imaginons un instant un monde où l’alimentation biologique et locale devient la norme: dans les hôpitaux, les crèches, les écoles mais aussi au stade de foot, en vacances dans les complexes hôteliers, dans les festivals et les infrastructures des grands concerts. Parce que la bio, c’est aussi joyeux et festif, du gras et du bon gras !  

« L’alimentation, le fait de manger, ce qu’on mange, comment on le mange, avec qui on le mange » sont des façons de regarder et d’analyser nos sociétés. »

Emmanuel.le Fontaine

Faisons en sorte qu’il soit bon d’y vivre pour notre santé et celle de la terre !

« Do Something »

Michelle Obama

 

 

Discours prononcé par Julie Van Damme et Dominique Clerbois – Réécriture par Elsa Lefort

Les suites du panel citoyen de Nature & Progrès

Petit retour en arrière : fin de l’année 2020, en pleine crise COVID, les bénévoles actifs des locales ne peuvent plus se réunir chez l’un ou chez l’autre pour discuter ensemble et réfléchir sur les thématiques chères à Nature & Progrès. L’éducation permanente, au cœur de notre association, est en péril. Pour certains membres, c’est un cycle régulier de près de 20 ans qui est alors rompu ! 

Lionel Pistone

Mais c’est sans compter sur une certaine créativité… Chacun tente alors de s’organiser pour tout de même échanger avec d’autres membres, devenus, au fil du temps, des amis. C’est dans ce contexte pour le moins particulier que la locale de Marche-en-Famenne décide de se réunir… dans un bois nassognard, dans le petit village de Grune, plus exactement !

Une idée qui germe en temps de crise

Une bonne demi-douzaine de bénévoles actifs prend alors le départ, sous un paysage enneigé, d’un petit circuit concocté par Claudine. En marchant, ils échangent entre eux, ainsi qu’avec l’animateur, sur les différentes thématiques portées par l’association. Pendant la balade, Christian, le président de la locale, aborde un sujet un peu nouveau que l’on commence timidement à retrouver en éducation permanente (EP) : la participation citoyenne. De fil en aiguille, l’animateur et d’autres bénévoles apportent leur concours à la discussion, grâce notamment à des articles ou à des livres qu’ils ont lu sur le sujet, comme le célèbre « contre les élections » de David Van Reybrouck. C’est ainsi que commença à germer l’idée d’instaurer un mécanisme de participation citoyenne au sein de Nature & Progrès.

Et après ?

Après plus d’un an et de multiples réunions sur le sujet – avec l’aide précieuse d’une académique de l’Université Catholique de Louvain spécialiste de la question -, deux journées de réflexion et de travail sont organisées à Namur les 12 et 19 mars 2022. Une trentaine de citoyens membres et non-membres de notre association seront alors choisis et accompagnés par deux facilitateurs pour débattre autour du thème sélectionné par la locale de Marche : « As-tu besoin de ton voisin ? ». A la suite de ces deux journées de travail, une synthèse est envoyée aux participants et un moment de conclusion est organisé lors du salon Valériane 2023. Le processus se termine alors ainsi, après avoir animé presque trois ans de la vie de la locale…

Lorsque l’on met en place un projet qui a demandé autant de réflexion, de travail, de temps et de moyens, on espère toujours qu’il en reste quelque chose une fois ledit projet terminé. L’une des graines semées lors de ces ateliers va-t-elle germer dans la tête de l’un des participants ? Fort heureusement, nous pouvons affirmer, aujourd’hui, que oui ! Cet article va vous exposer deux réussites bien distinctes qui ont vu le jour grâce au panel citoyen de Nature & Progrès.

Des projets pour Marbais

L’une des participantes au panel citoyen a mis en pratique les bons conseils échangés lors des journées du 12 et 19 mars. Début 2024, elle nous écrivait ceci :

 « A la suite des deux journées de colloque « As-tu besoin de ton voisin ? », les projets ont fait leur petit bonhomme de chemin. Les idées et conseils des autres participants au colloque m’ont aidée à mettre en place ces projets qu’il me tenait à cœur de réaliser. Ces rencontres entre voisins, ces moments de convivialité et de partage permettent de renouer les liens de voisinage, d’accueillir les nouveaux habitants mais aussi de se demander « As-tu besoin de ton voisin ? ». Pour 2024, nous avons obtenu l’approbation de la Commune de Villers-la-Ville pour la construction d’une aire de jeux dans le parc pour les enfants de 1 à 12 ans, et ceci grâce à une requête signée par 55 habitants de la cité. D’autres projets sont en couveuse et j’espère voir leur réalisation. »

C’est un magnifique témoignage qui nous conforte dans l’idée que ces processus participatifs, outre le fait qu’ils aient un intérêt d’éducation permanente pour une association telle que Nature & Progrès, ont un intérêt pour les participants qui les pratiquent.

Le groupe « autonomie » de la locale de Marche

Souvenez-vous, ce sont les bénévoles de cette locale qui ont eu l’idée du panel citoyen et qui ont réfléchi à sa concrétisation. Ils ont également pensé à sa suite, ancrée dans le concret et surtout, dans les alentours… En effet, pour un projet qui s’appelait « As-tu besoin de ton voisin ? », le résultat ne pouvait être que local ! C’est ainsi que, depuis janvier 2023, certains membres bénévoles de la région se réunissent autour d’un nouveau projet qu’ils ont créé de toute pièce : un « cycle d’activités autour de l’autonomie au quotidien ».

La méthodologie d’organisation est systématiquement la même : plutôt que d’imposer un sujet et d’attendre que les voisins viennent, ce sont eux qui choisissent sur quel thème ils veulent se réunir et échanger des savoirs et savoir-faire. Les premières rencontres autonomie ont été créées au départ de ce constat : de nombreuses personnes du village ne savent pas comment faire leur pain et ont déjà demandé de l’aide à Christian et Claude Thiry, les responsables de la locale. Ils ont donc décidé d’organiser un atelier directement chez eux, en invitant quelques connaissances. Un atelier, c’est bien mais ce n’est pas suffisant. Christian était administrateur chez Nature & Progrès et il a longtemps été notre représentant au Conseil supérieur de l’éducation permanente. Il sait que la sensibilisation est un enjeu crucial et que « faire pour faire » ce n’est pas suffisant. Il est important de comprendre pourquoi on le fait, sinon on finit par décrocher et se laisser tenter par un retour au « confort d’une vie moderne » faite de supermarchés ouverts sept jours sur sept…

Visite d’un chantier en écobioconstruction.

Lors de chacune des rencontres sur l’autonomie, une causerie est donc organisée et les participants sont invités à discuter des différents enjeux liés à la thématique du jour. Ainsi par exemple, lors de la première rencontre sur le pain, 12 personnes étaient présentes, dont une agricultrice bio voisine qui a pu expliquer les réalités de son travail et les tenants et aboutissants de la production de ses farines. Depuis lors, une voisine, Cécile – qui était également présente lors des deux journées du panel – a repris la main avec Claude et une dizaine d’activités ont été organisées sur l’autonomie dans la cuisine, au jardin, financière, en écoconstruction, sur le low tech, etc. Un second groupe permanent, issu en partie du premier et rejoint par d’autres personnes (membres ou non), est également en création autour du jardinage, des semences et de la biodiversité.

Ces causeries permettent de (re)dynamiser des individus, qui deviennent ensuite des groupes qui continuent à échanger; mais aussi tout le réseau local institutionnel. On peut ainsi citer quelques acteurs partenaires tels que la Maison de la Culture, diverses ASBL, le festival de la ruralité, la commune via le PCDR, les différents partis politiques locaux, le domaine provincial du Fourneau Saint-Michel, etc. qui (re)découvrent Nature & Progrès grâce à ses différents projets. En une année, ce sont plus d’une centaine de personnes qui ont déjà été sensibilisés à l’autonomie au quotidien ! Une belle réussite dont le point de départ fut, je vous le rappelle, une balade dans un bois nassognard…

Les éclaireurs invisibles : Éclairage 3

Intensif: un film pour susciter le changement avec Télévision Du Monde

© Nature & Progrès, tous droits réservés

Une association namuroise mérite un coup de projecteur. A travers la co-création et la réalisation de vidéos, Télévision du Monde se donne pour objectif de dénoncer les injustices, inégalités, préjugés et stéréotypes en mettant en lumière des acteurs de terrain porteurs de solutions concrètes, positives, qui donnent envie de changer les choses. Télévision du Monde a notamment collaboré avec Nature & Progrès pour produire « intensif », notre film sur les alternatives au pesticides. Ce sont les réalisateurs du film, Baptiste Maryns et Maryse Williquet, que nous recevons dans cet épisode. 

 

Télévision du Monde en quelques mots

Télévision du Monde est une maison de production audiovisuelle, spécialisée dans la réalisation de projets vidéo, pour et avec les associations ou les institutions publiques

Le projet de Télévision du Monde est de mettre en lumière les initiatives portées par celles et ceux qui, sur le terrain, agissent et créent le changement. Leur volonté est double: d’une part, montrer que les alternatives existent et qu’il est possible d’agir pour créer, ensemble, un autre demain. D’autre part, contribuer à une réflexion sur les grandes questions de notre siècle, et participer à la mobilisation des acteurs institutionnels, citoyens et associatifs sur les questions sociales, environnementales, culturelles, économiques et démocratiques qui traversent le monde actuel.

 

Les éclaireurs invisibles en quelques mots

« Les éclaireurs invisibles » c’est LE podcast Nature & Progrès qui incarne le changement. Associations, agriculteurs, chercheurs, notre ambition est de révéler les acteurs dans une réalité positive pour susciter un basculement de société.

 

Si cet épisode vous a plu, et que vous voulez en savoir encore plus sur les différentes thématiques abordées, nous vous invitons à consulter les ressources complémentaires ci-dessous.

 

Ressources complémentaires :

 

Pesticides : entre les paroles en l’air de nos gouvernements et la pause environnementale européenne, une bonne nouvelle, les mutuelles de santé montent au créneau

En début de législature, les gouvernements fédéraux et régionaux s’étaient montrés volontaires sur la réduction des pesticides. L’utilisation des pesticides n’a que très faiblement baissé ces dernières années et les mesures pour réduire l’utilisation et les risques des pesticides sont désolantes. A l’Europe, c’est la pause environnementale. Seule lueur d’espoir, les mutuelles de santé qui tirent la sonnette d’alarme. Amiante, pesticides, même combat pour la santé ! L’affranchissement des pesticides n’est pas qu’une question d’environnement, c’est un enjeu de santé publique.

Sur papier, le gouvernement fédéral s’était engagé à « réaliser un ambitieux plan de réduction des pesticides »1, et le gouvernement régional de son côté « en cohérence avec les décisions européennes visant à sortir progressivement des pesticides »2.

C’était en début de législature. C’étaient les intentions. En effet, le bilan de Nature & Progrès sur l’autorisation des pesticides en Belgique publié en mars 2023, intitulé « Belgique, royaume des pesticides » montrait au contraire des pratiques laxistes de l’administration belge et son inaction en matière de substitution pour des alternatives moins toxiques.  Pas étonnant que la Belgique soit dans le trio de tête des plus grands consommateurs de pesticides de l’UE (8.5 kg/hectare)3 et que les ventes de pesticides ne diminuent pas sensiblement4.

Nous fondions alors nos espoirs sur la troisième édition des programmes régionaux et fédéraux de réduction des pesticides 2023-2027, après ceux de 2011-17 et 2018-23 pour se mettre dans le bain. Ces plans étaient l’occasion d’adopter des mesures concrétisant l’engagement du gouvernement à la hauteur des enjeux et des revendications, comme :

  • Un calendrier concret pour une élimination des pesticides les plus toxiques, entre autres les candidats à la substitution qui doivent être remplacés par des alternatives moins toxiques, au terme d’une étude comparative, dès que c’est possible ;
  • Une recherche scientifique orientée exclusivement vers les alternatives non chimiques et l’abandon de tout fond public dans de la recherche qui viserait à maintenir et optimiser l’utilisation de produits phytosanitaires ;
  • La mise en place du principe du pollueur payeurà charge de l’industrie de la chimie qui retire tous les profits de la vente des pesticides, sans en supporter aucun coût sociétal ;
  • Des mesures et des moyens au niveau régional pour protéger les eaux et les riverains des dérives de pesticides (zones tampons suffisantes) ;
  • etc

Mais pour cette troisième édition, la Belgique en est toujours au stade du diagnostic, de la réalisation d’études, d’outils, de plans communication, de sensibilisation, du diagnostic, de la réalisation d’études, d’outils, de plans communication, de sensibilisation, de mise en place d’observatoires, d’élaboration de calendriers de suivis, de partage d’informations5, etc. Pas d’ambition assumée de réduction, pas d’élimination des produits les plus toxiques, pas de calendrier concret pour s’affranchir concrètement des pesticides.

 

« Que la Belgique ne nous parle pas d’ambition de réduction des pesticides » s’insurge Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer chez Nature & Progrès « Finalement publié le 3 avril 2024 (!) – alors qu’il concerne la période 2023-2027 – le NAPAN (ndlr/ Nationale Actie Plan d’action nationale) n’est qu’un agglomérat de collecte d’information et d’analyses, sans doute utiles, mais à mille lieues de l’ampleur des enjeux sociétaux auxquelles nous devons faire face aujourd’hui. Les conséquences néfastes des pesticides se conjuguent au pluriel6 sur les agriculteurs et leur santé, l’eau, la biodiversité, la santé des riverains … Et, on avance au ralenti ! »

 

Dans le même temps, à l’Europe, ce n’est pas mieux. Face à la grogne agricole, la Commission renouvelle son approbation du glyphosate pour 10 ans malgré l’absence de majorité qualifiée au Conseil, revient sur les mesures agri-environnementales de la PAC, abandonne le règlement sur l’utilisation durable des pesticides (SUR), etc.

 

Cela fait pourtant des décennies que la toxicité des pesticides chimiques est dénoncée. Le livre « Printemps silencieux », de Rachel Carson, avait fait couler de l’encre en 1962 déjà, et c’est 2 ans plus tard que la Communauté Nature & Progrès voyait le jour, à l’initiative de personnes du corps médical qui voulaient lutter contre l’agriculture chimique et développer l’agriculture biologique. Car des alternatives existent et elles se déploient tous les jours sur nos territoires7.

De nouveaux acteurs se joignent aujourd’hui à notre combat, ce sont les mutualités de santé. Cet engagement des mutuelles de santé a récemment vu le jour en France.8 Ce 11 avril 2024, les mutuelles de santé françaises, avec d’autres mutuelles en Europe, dont les mutualités libres (Partenamut)9 organisent un grand colloque au Parlement européen et à 16h, un goûter rassemblement sur la place du Luxembourg. Profondément inspirées par l’expérience de l’amiante, elles se mobilisent pour en appeler à la fin des pesticides chimiques10.

« Cette mobilisation des mutuelles est une excellente nouvelle, qui nous fera certainement gagner quelques années. Les pesticides chimiques sont appelés à disparaître parce qu’ils sont toxiques, mais avant d’être interdits, ils circulent et font des dégâts. Rien d’étonnant à ce que les mutuelles de santé entrent dans la danse. Ce n’est pas elles à payer pour les problèmes de santé dus à l’utilisation de ces poisons. Il est d’ailleurs temps que le principe du pollueur payeur s’applique en la matière », déclare Virginie Pissoort.




[1] Accord_de_gouvernement_2020.pdf (belgium.be), page 63-64
[2] DPR – Version définitive – PRESSE (wallonie.be), page 77
[3] DOSSIER_canopea_les-pesticides-dans-leau_WEB.pdf, page 18
[4] Données de vente des produits phytopharmaceutiques en Belgique maintenant en ligne | Phytoweb (fytoweb.be) – les données pour les années 2019-2020 et 2021, sont souvent classées C- confidentielles, Il est possible de les obtenir sur demande, elles montrent une diminution d’environ 10% sur la décennie.
[5] pfrp_programme_2023-2027_-_update_fev_2024.pdf (fytoweb.be)
[6] Biodiversité et services rendus par la nature : que sait-on de l’impact des pesticides ? | INRAE
[7] Wallonie sans pesticides – Nature & Progrès (natpro.be)
[8] En France, certains cancers et maladies neurodégénératives chez les agricutleurs.rices ont d’ailleurs été reconnus comme maladie professionnelles en 2021 Création du tableau de maladie professionnelle relatif au cancer de la prostate en lien avec l’exposition professionnelle aux pesticides | Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
[9] Le 14 novembre 2023, les Mutualités libres avaient déjà co-signé avec N&P et d’autres organisations un courrier à Ursula Von de Leyen demandant de ne pas ré-approuver le glyphosate. GGS – Open letter to VDL – Google Docs
[10] Santé publique : les mutuelles appellent à agir contre les dangers des pesticides – Basta!

Prosulfocarbe, l’administration belge pour une décision qui protège la santé des opérateurs.

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Fin 2023, Nature & Progrès a été alerté par des agriculteurs.rices biologique des problèmes de dérives du prosulfocarbe, qui voyaient leur culture contaminée et dès lors potentiellement déclassée, du fait de la présence de ce résidu de pesticides dans leurs productions ; principalement dans les fruits des vergers et les herbes aromatiques. Le prosulfocarbe utilisé comme désherbant en agriculture conventionnelle, est le deuxième herbicide sur le podium des ventes en Belgique, après le glyphosate. Selon l’administration belge, en 2022, plus de 213 000 kilos d’herbicides à base de prosulfocarbe ont été commercialisées. Particulièrement volatile, il peut se retrouver à des centaines de mètres du lieu de pulvérisation original (en l’occurrence les parcelles de toute évidence à l’origine de la consommation étaient à plus de 800m des vergers contaminés).

L’extrême volatilité du prosulfocarbe n’est pas nouvelle. En France, en octobre 2023, le gouvernement a pris la décision de limiter l’utilisation du prosulfocarbe drastiquement ( le prosulfocarbe ne peut plus être appliqué dans un rayon de 1 km autour des cultures non-cibles avant leurs récoltes ), en précisant que si ces mesures ne portaient pas leur effet et que les problèmes de dérives se poursuivaient la substance devrait être interdites. Syngenta a largement communiqué sur ces mesures et l’importance de les respecter pour éviter un retrait définitif.

En Belgique, une campagne de communication avait été lancée par les autorités pour éviter ces dérives sans mesures contraignantes. En 2022, les autorités fédérales reconnaissaient que cela n’avait pas résolu le problème et prenait finalement des mesures contraignantes fin 2022 (buse anti dérive de 90%, périodes de non-pulvérisation en hiver avec des exceptions). En 2023, le problème n’étant toujours pas résolu, suite à des réclamations d’agriculteurs biologiques, Nature & Progrès comme l’UNAB ont interpelé les autorités régionales et fédérales sur ce problème de dérive, qui constitue un véritable enjeu économique (et environnemental) pour les agriculteurs biologiques dont les productions ne pouvaient plus être commercialisées en « bio ». Par ailleurs, ce problème est potentiellement aussi celui des agriculteurs conventionnels qui peuvent ainsi voir leur limite maximale de résidus (LMR) augmenter et se voir sanctionnés en cas de contrôle. Sur les 3 dernières années, un cas de dépassement de LMR pour le prosulfocarbe a d’ailleurs été enregistré, sur du persil.

Finalement, la réponse est arrivée, radicale, nette le 9 février dernier : toutes les autorisations de pesticides à base de prosulfocarbe sont suspendues en Belgique – sans période de transition. Mais davantage que la mesure, c’est l’argumentaire qui nous a surpris : « Cette mise à jour faisait suite à la soumission d’informations sur des effets potentiellement nocifs ou inacceptables du prosulfocarbe par un des titulaires des autorisations. Sur base de cette mise à jour, il s’avère que le niveau d’exposition des opérateurs et des travailleurs pour certains usages dépasse le niveau acceptable. Le niveau d’exposition des résidents dépasse le niveau acceptable pour tous les usages. »

De l’audition du Ministre Clarinval en Commission du Parlement fédéral le 27 février dernier, il apparait que l’administration a examiné les conditions d’autorisation des produits contenant du prosulfocarbe afin de remédier aux dépassements de LMR. Les titulaires des autorisations ont soumis à cette fin une demande de révision des doses d’utilisation. L’ administration a également examiné de nouvelles données toxicologiques qu’un des titulaires d’autorisation a soumis. »

C’est sans aucun doute une bonne chose pour les agriculteurs biologiques dont les cultures se retrouvaient polluées, également tous les opérateurs agricoles dès lors que leur santé est en jeu. Au-delà, l’intérêt de cette mesure réside aussi dans le motif de la suspension. C’est dans le cadre de l’examen du dépassement des limites maximales de résidus (et de dérives, même si le texte ne le dit pas) que l’administration a reçu des titulaires de l’autorisation des nouvelles données toxicologiques qui ont conduit le comité d’agrégation à conclure à la suspension de l’autorisation. Cette soumission – volontaire – d’informations toxicologiques qui s’impose dans le cadre de l’article 56 du règlement européen sur les pesticides (1107/2009), est loin d’être monnaie courante. Ce qui est tout aussi rare et à souligner c’est la décision de suspension de l’autorisation d’une substance active de l’administration, avec effet immédiat.

Nous ne pouvons que nous réjouir de constater que le Comité d’Agrégation prend ses responsabilités. Nous l’avons dit, et redit, l’élimination des pesticides chimiques de synthèse est un enjeu de santé publique. Et les premières victimes sont les agriculteurs.rices et leurs familles. Notre agriculture doit s’affranchir de ces produits chimiques et construire sur les alternatives qui existent et se déploient tous les jours.

Mais, le dossier n’est sans doute pas clos. Cette décision peut faire l’objet d’un appel dans les 30 jours, et dans les coulisses on entend que Syngenta et la fédération wallonne de l’agriculture (la FWA) élaborent leur stratégie d’appel.

Sur ce point le Ministre David Clarinval a été clair «Il est évident que si des réclamations sont introduites, elles seront évaluées. Dès lors que les conclusions conduisent toujours à un niveau d’exposition des personnes inacceptables, le retrait des autorisations sera définitif, sans délai de grâce pour la commercialisation et l’utilisation des stocks existants. » Nous allons suivre l’affaire évidemment. Car, si une éventuelle levée de la suspension des autorisations devait être décidée par le Comité d’agrégation sur la base d’informations scientifiques nouvelles, il est impératif que des mesures de restrictions d’utilisation ambitieuses permettant de canaliser les problèmes de dérives soient prises. Nous mettrons toute notre énergie dans ce sens.

Les éclaireurs invisibles : Éclairage 2

Nature & Progrès : Le coup de projecteur sur le monde de la bio

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Parmi les nombreuses structures qui existent ici en Belgique, on retrouve des associations qui agissent pour une alimentation et un système agricole plus respectueux de notre santé et de celle de la terre. Des associations comme Nature & Progrès qui œuvrent au développement de l’agriculture, du jardinage et de l’alimentation bio. C’est la secrétaire générale de cette communauté de changement, Julie Van Damme, que nous recevons dans cet épisode.

 

Nature & Progrès en quelques mots

L’association Nature & Progrès est une communauté de changement pour notre santé et celle de la terre. Nature & Progrès mène de nombreuses initiatives, durant toute l’année, en faveur de la santé et de l’environnement dont le salon Valériane. L’association Nature & Progrès c’est aussi une mention de producteurs bio qui défendent les valeurs de la bio authentique. C’est encore une librairie écologique pour développer votre autonomie au quotidien : alimentation, santé, bien-être, jardin, habitat, etc.

 

Les éclaireurs invisibles en quelques mots

« Les éclaireurs invisibles » c’est LE podcast Nature & Progrès qui incarne le changement. Associations, agriculteurs, chercheurs, notre ambition est de révéler les acteurs dans une réalité positive pour susciter un basculement de société.

 

Si cet épisode vous a plu, et que vous voulez en savoir encore plus sur les différentes thématiques abordées, nous vous invitons à consulter les ressources complémentaires ci-dessous.

 

Ressources complémentaires :

 

Les éclaireurs invisibles : Éclairage 1

L’Éveil bio : À la découverte de la Ferme Lamberty

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Entre les agriculteurs stigmatisés pour leurs pratiques dites conventionnelles et les NIMAculteurs /permaculteurs qui ont « tout plaqué pour changer de vie », il y a une frange d’agriculteurs et d’agricultrices implantés dans le milieu agricole qui ont fait le choix, il y a plusieurs années, de se convertir  à l’agriculture biologique. Polyculteurs-éleveurs installés sur des dizaines d’hectares, ils représentent un levier majeur pour la transition des systèmes agricoles et alimentaires… C’est deux d’entre eux que nous recevons dans cet épisode.

 

La ferme bio Lamberty en quelques mots

La ferme Lamberty c’est tout d’abord Luc et Marylène les parents, puis Julien et Romain leurs fils qui prennent la relève. Une ferme diversifiée et autonome qui défend les valeurs de l’agriculture biologique.

Une production de lait de vache, puis une production de lait de chèvre, de la viande de veaux laitiers, quelques chevreaux, poulets et lapins. Et puis un magasin à la ferme qui propose ses production ainsi que d’autres produits bio à la vente.

 

Les éclaireurs invisibles en quelques mots

« Les éclaireurs invisibles » c’est LE podcast Nature & Progrès qui incarne le changement. Associations, agriculteurs, chercheurs, notre ambition est de révéler les acteurs dans une réalité positive pour susciter un basculement de société.

 

Si ce premier épisode vous a plu, et que vous voulez en savoir encore plus sur les différentes thématiques abordées, nous vous invitons à consulter les ressources complémentaires ci-dessous.

 

Ressources complémentaires :

 

 

Les alternatives aux pesticides chimiques de synthèse en vergers et petits fruits

Nouveau cycle de rencontres en ferme

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Le printemps 2024 marquera le lancement d’un nouveau cycle de rencontres dédié aux vergers et aux petits fruits bio dans toute la Wallonie. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la campagne « Vers une Wallonie sans pesticides, nous y croyons !« , débutée en 2018 avec la mise en lumière des alternatives aux pesticides en prairies. Les années suivantes ont exploré les méthodes alternatives en agriculture bio, notamment dans les cultures de céréales, de légumes plein champ et de pommes de terre.

Pourquoi se Pencher sur les Alternatives en Fruitiers ?

Les vergers et les cultures de petits fruits demeurent fortement tributaires des pesticides. En 2017, ces cultures représentaient les plus grandes surfaces traitées en Wallonie, avec des quantités de substances actives bien supérieures à d’autres cultures. Pour donner une idée, un verger de pommiers peut nécessiter jusqu’à 17,6 traitements fongicides et 10,5 traitements insecticides/acaricides. L’utilisation globale de substances actives en culture de fruits est 5,6 fois plus élevée que celle en culture de légumes.

Une étude de l’Institut Scientifique de Service Public (ISSEP) démontre également que les concentrations de pesticides dans l’air ambiant sont les plus élevées dans les zones caractérisées par une densité importante de fruitiers. Cela souligne l’urgence de mettre en avant des alternatives.

Défis Actuels et Conséquences sur l’Environnement

La diminution des insectes auxiliaires, due à l’utilisation intensive de pesticides, crée un défi majeur pour les arboriculteurs. La production de petits fruits est également confrontée à de nouveaux ravageurs, comme la drosophile suzukii, engendrant des perturbations majeures dans les cultures. Pour y faire face, de nombreux arboriculteurs se tournent vers des produits chimiques, contribuant à une spirale d’utilisation de produits toujours plus puissants et destructeurs.

Illuminer les Alternatives Existantes en Production de Fruits !

Face à ces enjeux, il est essentiel d’informer arboriculteurs et particuliers sur les aménagements possibles pour faire de leurs cultures des réservoirs de biodiversité. Il est temps de réintroduire les populations d’auxiliaires pour une lutte biologique efficace et l’équilibre de nos écosystèmes.

Le projet « Vers une Wallonie sans pesticides » se consacre désormais à mettre en avant les alternatives aux pesticides chimiques de synthèse en vergers et cultures de petits fruits. Ces rencontres, prévues pour 2024, réuniront des producteurs bio partageant leurs techniques, des producteurs traditionnels, des entrepreneurs de parcs et jardins, des consommateurs curieux, et des experts du domaine.

Restez à l’affût : le programme des rencontres sera dévoilé en début d’année 2024 sur le site de Nature et Progrès ainsi que sur les réseaux sociaux. Rejoignez-nous pour découvrir les alternatives concrètes qui façonnent un avenir sans pesticides pour nos vergers et petits fruits !

 

 

L’avenir du bio – carte blanche à l’occasion du Salon Valériane

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La 38ème édition du Salon Valériane s’est tenue début septembre. L’occasion pour Julie Van Damme, secrétaire générale de Nature & Progrès (ASBL organisatrice du salon) de tirer quelques conclusions et d’imaginer l’avenir du bio.

« Créer le monde que nous voulons est un mode d’action bien plus subtil, mais plus puissant que détruire celui dont nous ne voulons plus. »

Cette phrase est de Marianne Williamson. C’est effectivement ce qu’a voulu mettre en avant Nature & Progrès à travers la thématique du salon de cette année : « Nourrir notre futur : choisir l’autonomie ! » Forte de sa base de 5000 membres et de son réseau de producteurs, notre communauté montre quotidiennement sans fioritures qu’il est possible de jardiner, produire, manger bio ; ou encore d’habiter, s’habiller, prendre soin de soi – et des autres, se déplacer de manière « éco-responsable » comme on dit… Avec un mot-clé au centre de cela : l’autonomie. Parce que l’autonomie est plus proche du mot liberté que du mot autarcie…

Non, l’autonomie, ce n’est pas viser l’autosuffisance en faisant tout soi-même. En tout cas, pas à l’échelle individuelle. L’autonomie, c’est retrouver la liberté de décider, de maîtriser, non pas la nature, mais ce que l’on met dans notre assiette, nos matériaux de construction, nos cosmétiques, etc. Faire soi-même, oui, si on en a envie. Uniquement avec le plaisir de faire ce que l’on aime ; sans la pression d’acquérir toutes les compétences pour tout faire car comme l’a écrit Toby Hemenway : « faire soi-même c’est bien, mais faire ensemble c’est nettement mieux ».

À l’instar du cahier des charges bio européen, c’est aussi un petit groupe d’architectes et d’artisans membres de N&P qui s’est soucié de manger sainement dans un habitat sain. Cela a donné naissance au terme d’éco-bio-construction et son envol au salon Bois & Habitat. Durant le salon Valériane, sur l’espace partagé « Energie – Habitat – Mobilité », les visiteurs ont eu accès à une mine d’information pour tendre vers l’autonomie dans ces domaines. Ce stand est aussi l’occasion d’affirmer notre volonté de rendre accessible à tout un chacun une isolation des bâtiments de qualité dans un esprit collaboratif.

L’autonomie collaborative, c’est un leitmotif pour les producteurs, transformateurs bio de Nature & Progrès. Que ce soit par rapport aux intrants, à l’alimentation du bétail, aux circuits de commercialisation, ils et elles visent l’autonomie car elle signifie s’affranchir des dépendances :

  • S’affranchir de la dépendance aux énergies fossiles pour produire les intrants chimiques,
  • S’affranchir de la dépendance au soja OGM d’outre-Atlantique, responsable de la déforestation amazonienne,
  • S’affranchir de la dépendance de l’agro-industrie si elle n’est pas capable d’être juste et respectueuse de celles et ceux qui nous nourrissent sainement.

Retrouver une forme de liberté ; une liberté de choix et un pouvoir de décision.

C’est peut-être ce qui distingue la bio du bio… Comme l’agroécologie, l’autonomie est au cœur de la bio selon Nature & Progrès. L’autonomie, serait-ce cela être au-delà du bio ? …

La Wallonie, c’est plus de 2000 fermes bio (soit 16% des fermes wallonnes). Elles représentent près de 13% des surfaces agricoles. Avec un objectif de 25% en Europe et 30% en région wallonne, en début de mandature, nos dirigeants ont compris l’importance de cette agriculture pour notre santé et celle de la terre. Nous ne pouvions que nous réjouir de ces intentions. En tant que veille et unique association de consommateurs qui allient aussi les producteurs, nous regardons au-delà des plans et des législatures. Ce qui nous intéresse, ce sont en effet le nombre de fermes 100% bio et l’intérêt des consommateurs pour les produits bios wallons. Or, cet intérêt – malgré certaines sirènes – cet intérêt, comme nous le rappelait monsieur le ministre Borsus lors de la conférence de presse de la semaine bio, il est toujours bien présent d’après les premiers chiffres d’achats de 2023. Aujourd’hui, il nous semble donc indispensable d’aller un pas plus loin en inscrivant 30% de bio local dans les assiettes des citoyens en 2030. Et pour y arriver, peut-être faudrait-il y dédier 30% de moyens spécifiques ?

Le greenwashing en matière d’alimentation se fait de plus en plus pernicieux. La bonne nouvelle, c’est qu’il semblerait que le marché ait jugé que le développement économique n’est plus possible sans respecter les valeurs d’un mouvement social comme le bio. Le problème, c’est qu’ils le font en se limitant à lâcher des slogans faciles tels que « produits locaux », pour n’en citer qu’un, ce qui crée l’amalgame dans la tête des consommateurs. C’est bien sûr plus facile de jouer sur la communication que de cadrer tout cela dans un cahier des charges contrôlé et certifié. Évidemment, s’ils le faisaient, ils feraient du bio. Parce qu’à partir du moment où il n’y a pas ce type de garantie, les opportunistes peuvent dévoyer des termes aussi nobles que celui d’agroécologie en passe de remplacer celui d’agriculture raisonnée. Or dans ce cas, l’utilisation de pesticides chimiques est toujours la panacée – et la Belgique est plutôt mauvaise élève en la matière. La bio n’a jamais été « agressive » en matière de communication puisque son authenticité suffisait à faire la différence. Mais peut-être que comme l’illustre à merveille un dessin de Yapaka, la sortie de sa niche du bio ferait peur à certains.

Olivier De Schutter identifie le fait « que les gens soient plus convaincus par une bonne communication que par des faits avérés » comme un réel frein à la transition (dans tous les domaines). Tous ces mécanismes de greenwashing brouillent les cartes, en particulier en matière de pesticides. Car, s’il fallait jouer le jeu de la transparence, la bio serait gagnante à tous les coups. C’est pourquoi nous plaidons pour qu’il y ait des moyens proportionnels aux ambitions qui soient spécifiquement étiquetés et dédiés au bio pour allier communication et transparence (faits avérés et communication séduisante basée sur celle-ci).

Citons également l’eurodéputé Christophe Clergeau à propos des nouvelles techniques génomiques (les NGTs). Selon lui, si la proposition de déréglementation de ces nouveaux OGM passe, « nous ouvrons la boîte de Pandore ». Nous sommes là face à un phénomène qui va complètement à l’inverse de l’autonomie ; sous prétexte de chantage mensonger que nous avons besoin de ces techniques pour diminuer l’usage des pesticides. Or, jusqu’ici, les OGM n’ont fait que renforcer des résistances aux pesticides.

Et en parlant de résistance, l’INRAE (équivalent du CRAw en France) a officiellement répertorié tout récemment des cas de résistance au glyphosate en grandes cultures. Elles étaient connues en vigne, les voilà en 1ère mondiale sur le ray-gras et le vulpin. Nous plaidons donc bien évidemment pour qu’il ne soit pas ré-autorisé !

Si nous sommes si intransigeants sur ces substances, c’est qu’au-delà du danger qu’elles représentent, nous savons que les alternatives existent et qu’elles sont appliquées depuis des dizaines d’années avec un réel succès agronomique et humain ! Nous le voyons tous les jours avec notre réseau de producteurs. Et nous voulons aussi que vous le sachiez, que cela ne soit plus ignoré.

Nous terminerons cette carte blanche avec un texte écrit par Dominique Parizel, rédacteur en chef de la revue Valériane : « La meilleure qualité possible dans les assiettes de tous est le projet de la bio telle que la défend Nature & Progrès. S’agit-il seulement d’argent ? Ou bien plus de choix et de modes d’organisation adéquats, de regards à ne pas détourner devant l’adversité ? La bio n’est pas un business. La bio, c’est la vie. La bio, c’est nos vies. »

 

Discours par Julie Van Damme – Réécriture par Elsa Lefort

Des pommes de terre et des légumes plein champ sans pesticides chimiques de synthèse, c’est possible ! 

Notre brochure sur les alternatives

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Des pommes de terre et des légumes plein champ sans pesticides chimiques de synthèse, c’est possible !Une brochure rassemble les alternatives aux pesticides récoltées durant les rencontres en ferme BIO, sondages, Celle-ci était résumée lors de la matinée de restitution à Louvain-la-Neuve le 28 avril 2023.  

En 2021 et 2022, Nature & Progrès a organisé une série de rencontres en ferme pour parler des alternatives aux pesticides chimiques de synthèse en culture de pommes de terre et légumes plein champ pour prouver qu’il est possible de se passer des pesticides. Les agronomes de l’association sont donc parties à la découverte de 15 fermes BIO (ou en conversion BIO) à travers la Wallonie. Les témoignages d’alternatives aux pesticides ont été rassemblé dans une brochure. De plus, les rencontres en ferme ont mis en lumière que la biodiversité est un allié pour une Wallonie sans pesticides. Il nous faut donc la protéger.

Les différentes rencontres en ferme et sondages mettent en lumière le fait que les alternatives aux pesticides chimiques de synthèse existent, sont durables et peuvent être économiquement viables à condition qu’elles soient bien pensées. Les 15 producteurs rencontrés et installés aux quatre coins de la Wallonie présentaient chacun différentes manières de travailler : en système de polyculture-élevage ou en grandes cultures, en labour ou non-labour, etc. Malgré leurs différences, ils sont unanimes sur le fait que produire sans pesticides chimiques de synthèse est possible, moyennant bien sûr une réflexion poussée autour des pratiques à mettre en œuvre à cette fin. Mais, n’oublions pas le pouvoir ultime des consommateurs au travers de leurs actes d’achat dans la voie vers une Wallonie sans pesticides. La part de l’agriculture biologique augmente chaque année en Wallonie. Pour que le système soit pérenne, la demande doit évoluer au même rythme que l’offre.  

 

Mieux vaut prévenir que guérir 

La clé du succès, pour toute culture – incluant même les cultures à pression phytosanitaire très importante, réside dans la combinaison de différentes méthodes préventives. Ces moyens préventifs doivent être réfléchis bien en amont de l’implantation de la culture. Les techniques curatives doivent être considérées comme des méthodes de rattrapage et mises en place lorsque les méthodes préventives n’ont pas suffi à éradiquer la menace. 

Comme nous avons pu le voir, certaines pratiques sont réfléchies à l’échelle de la rotation (longueur et diversification de la rotation, choix des intercultures, place des différentes cultures dans la rotation, etc.), d’autres à l’échelle du parcellaire agricole (morcellement des parcelles, implantation de haies, etc.) et d’autres à l’échelle de la culture (avant et après semis : choix de la variété et de la période de semis, choix de cultures associées, etc.). 

 

Intervenir au rythme de la nature 

Afin de faire les bons choix, l’agriculteur se doit d’être au plus proche de sa terre. Par exemple, connaître les conditions microclimatiques du sol de ses parcelles (humidité, composition-granulométrie, présence d’une croûte de battance, etc.) est crucial pour choisir la bonne opération de désherbage mécanique et le bon moment de passage (d’autant plus que les fenêtres météorologiques favorables sont souvent très courtes). Avoir une bonne idée des conditions météorologiques et environnementales permet également d’anticiper l’apparition d’une maladie comme le mildiou. Savoir identifier les adventices, ravageurs et maladies, et avoir une bonne idée du cycle de vie de chacun de ces organismes est par ailleurs essentiel pour lutter efficacement et sans pesticides chimiques de synthèse. Les systèmes d’avertissement contre certaines maladies (mildiou, etc.) et certains ravageurs (pucerons, etc.) proposés par les centres pilotes peuvent être d’une grande aide dans la réflexion du producteur. 

 

Intégrer au maximum la biodiversité 

Être au plus proche de sa terre, c’est également intégrer au maximum la biodiversité aérienne et souterraine dans son exploitation. Pour ce faire, il est essentiel de réaliser des pratiques agricoles qui visent à l’augmenter : s’abstenir du labour si les conditions le permettent, éviter de compacter les sols, fertiliser avec du fumier composté, semer des engrais verts mellifères en intercultures, implanter des structures naturelles qui accueillent les auxiliaires, etc. La biodiversité est considérée comme un allié pour l’ensemble des agriculteurs dans leur lutte contre les menaces. Même si les méthodes sont globalement communes, chaque producteur procède à sa manière. Ainsi concernant les itinéraires de désherbage mécanique, chacun choisit les opérations les plus adaptées en fonction de différents facteurs : les conditions microclimatiques de ses parcelles, les caractéristiques de son sol, le degré d’ensalissement de ses cultures, les adventices dominantes, la disponibilité des machines sur l’exploitation, etc. Aucune opération n’est meilleure qu’une autre :il est question de s’adapter à sa terre et à ce qui y pousse. La plupart des producteurs rencontrés clamaient : « Les investissements et le travail fournis aujourd’hui, notre terre nous le rendra plus tard ! ». Les moyens mis en place aujourd’hui, par exemple en termes d’enrichissement du taux d’humus du sol et de réduction de la pression d’adventices vivaces par le biais de la mise en place d’engrais vert et de prairies temporaires, etc., doivent être vus comme des investissements sur le long terme. Les pratiques biologiques, respectueuses du sol et de la biodiversité, représentent un gage de durabilité. 

Tous ensemble : agriculteurs, citoyens, experts, encadrants, politiques, etc. développons et diffusons les alternatives aux pesticides chimiques de synthèse pour continuer à cheminer ensemble sur la voie vers Une Wallonie sans pesticides !  

 

 

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L’évènement de restitution

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Problématique des nouveaux OGM

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Louvain-la-Neuve, le 28 avril 2023 : Nature & Progrès, organise un évènement de restitution  des alternatives aux pesticides en cultures de pomme de terre et légumes plein champs, à l’UCL. Cet évènement vise à résumer les méthodes observée en fermes BIO en 2021 et 2022. 

Quatres personnes ont pris la parole durant cet évènement : Catherine Buysens (Agronome chez Nature & Progrès), Gilles Parotto (Représentant du Cabinet de la Ministre de l’Environnement Céline Tellier), Julien Piqueray (Natagriwal), et le Professeur Stephan Declerck (UCL). Julien Piqueray a présenté des outils pour favoriser la biodiversité dans nos systèmes agricoles et le Professeur Stephan Declerck a expliqué l’importance de la vie du sol et en particulier les champignons mycorhiziens. 
 

L’événement a attiré une soixantaine de personnes, notamment des agriculteurs, des journalistes, des étudiants et des experts du domaine agricole/environnement.

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