Notre revue Valériane fait peau neuve !

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Nous y sommes ! Notre revue est « actualisée » : nouveau look, nouvelles rubriques… On vous dit tout sur cette métamorphose !

Pourquoi maintenant ?

Après 24 ans de bons services, notre rédacteur en chef, Dominique Parizel – votre dévoué serviteur, comme il disait -, prend une pension bien méritée. Notre graphiste arrive également en fin de parcours. Deux nouveaux visages arrivent donc dans l’élaboration de votre revue ! Sylvie La Spina, agronome chez Nature & Progrès depuis déjà dix ans et auteure de plusieurs ouvrages de jardinage, a repris le rôle de rédacteur en chef de la revue. Marie Frères, graphiste (Studio Treize), rejoint ce beau projet. « C’est ma façon de rendre le monde meilleur, rendre les choses belles, contribuer au plaisir de vivre dans ce monde ».

Le changement de graphisme, c’est une opportunité pour revoir la maquette, mais aussi pour mettre un coup de neuf dans les rubriques de la revue. Avant tout, il fallait donner la parole à nos membres, à nos fidèles lecteurs. Une évaluation a donc été menée, à la fois sur internet et grâce à un questionnaire papier encarté avec le numéro 167. Il a permis d’identifier les améliorations à prévoir, tant au niveau graphique que du contenu. Merci à tous pour votre participation !

Nouveau look, nouvelles rubriques

Marie apporte un vent de fraicheur et de modernité dans le graphisme de la revue. Nous avons souhaité améliorer sa lisibilité, sa clarté et la rendre plus agréable encore. On mange avec les yeux, en soignant la présentation des assiettes… C’est pareil avec la lecture ! Les rubriques ont été revues pour mettre mieux en valeur le contenu très riche de notre périodique. En voici le fil conducteur:

Nature & Progrès est une association de consommateurs, jardiniers et producteurs, qui agissent au quotidien à leur niveau (« Pratiquer »), alimentés par des réflexions critiques sur la société (« Explorer »), qui s’associent pour « Agir » en vue d’une transition à l’échelle de la société, et qui vont « S’inspirer » d’initiatives positives pour œuvrer à un monde meilleur.

Quel beau résumé de notre mouvement, ne trouvez-vous pas ?

 

Nature & Progrès prône l’autonomie au quotidien. Celle-ci passe par des actions mises en place au niveau individuel : jardinage, petit élevage, cuisine, utilisation des plantes sauvages, aménagement de l’habitat… La rubrique « Pratiquer » rassemble des articles de partage de savoir et savoir-faire allant dans ce sens. Elle prévoit des espaces d’échanges entre les membres (nouvelle rubrique « Vos trucs et astuces »).

En tant que consommateurs et producteurs responsables, nous sommes en perpétuelle réflexion sur le monde. Nourrissant nos esprits par des informations objectives, la rubrique « Explorer » amène chacun à une vision critique du monde, à penser les alternatives afin d’amener une transformation de notre société pour plus de résilience.

Cette rubrique, c’est notre rubrique à tous, forces vives de Nature & Progrès ! On y retrouve des nouvelles de tous nos projets, qu’ils soient confiés à l’équipe ou menés par nos bénévoles. Chaque action de Nature & Progrès est mise en valeur à travers des articles, des comptes-rendus et un agenda commun à toute l’association. Elle présente nos forces vives et donne la parole à nos membres.

Nous ne sommes pas seuls à œuvrer pour un monde meilleur. De nombreuses initiatives de transition écologique nous entourent et nous inspirent, méritent d’être essaimées ou adaptées à nos réalités. Cette rubrique, c’est celle qui fait du bien. Bourrée d’informations positives, de solutions, d’actions concrètes, elle est la bulle d’oxygène qui donne de l’énergie. Une page est spécialement consacrée à la sensibilisation des enfants, notre avenir. On y découvre aussi des idées nouvelles développées par des personnes inspirantes, des jardins et des producteurs dans nos idéaux, des recettes, parce que « la bio, finalement, c’est surtout du bon vivre, non ? », m’a un jour confié Marc Fasol, l’un de nos rédacteurs.

Notre revue, plus proche de vous !

« Mes aliments ont un visage ». Vous rappelez-vous cette campagne chère à Nature & Progrès, que nous avons menée pendant des années pour faire prendre conscience que derrière le produit, se trouve un producteur ? Nature & Progrès aussi, a des visages ! Nous avons décidé de mettre plus en avant tous les acteurs de notre mouvement. Une photo des auteurs accompagnera dorénavant les articles, nos forces vives seront présentées, et leur opinion, partagée. Vos trucs et astuces enrichiront notre rubrique pratico-pratique. Ensemble, pour notre santé et celle de la Terre !

Un journalisme de solutions

Une étude menée en 2022 par l’Institut Ipsos a révélé que 36 % des Français évitent une actualité anxiogène, soit, à peu de chose près, tout ce qui est présenté dans les quotidiens. Les raisons évoquées sont des sujets répétitifs (43 %), un effet négatif sur l’humeur (36 %), le sentiment d’être submergé par l’abondance d’informations (29 %), la perte de confiance dans les médias (29 %), le sentiment d’impuissance face à des nouvelles déprimantes (16 %) et une difficulté à se saisir des enjeux (8 %). Les conséquences sont lourdes : résignation, désensibilisation face aux enjeux de société, désintérêt voire désengagement. Or, nous avons besoin de toutes les forces vives pour réagir, réfléchir, mettre en œuvre des initiatives, des solutions, à l’échelle individuelle ou collective, voire sociétale !

Le journalisme de solutions, défini par Reporters d’espoir, « s’emploie à analyser et à diffuser la connaissance d’initiatives qui apportent des réponses concrètes, reproductibles, à des problèmes de société, économiques, sociaux et écologiques, qu’elles soient menées par des individus, des collectifs, des entreprises, des collectivités, des associations, des acteurs publics ou privés ». Elle fait appel à une méthodologie rigoureuse, en retranscrivant faits et contexte de manière juste et critique, en mettant en avant les limites et une vision globale des enjeux. Elle présente une réalité complète, complexe et nuancée.

Voici un angle de journalisme cohérent avec nos valeurs, qui donne envie de s’impliquer, d’agir individuellement ou collectivement pour réinventer un monde résilient, plus heureux et agréable à vivre.

Être à la hauteur de l’urgence écologique

Le GIEC met en avant, dans son sixième rapport, le rôle crucial des médias pour « cadrer et transmettre les informations sur le changement climatique ». Une charte[i] a été réalisée dans ce sens par un collectif de journalistes et reprend treize points d’attention.

  1. Traiter le climat, le vivant et la justice sociale de manière transversale
  2. Faire œuvre de pédagogie, vulgariser les informations scientifiques
  3. S’interroger sur le lexique, choisir les mots et les images utilisées
  4. Elargir le traitement des enjeux, de la responsabilité individuelle à celle des politiques
  5. Enquêter sur les origines des bouleversements en cours, questionner le modèle et les acteurs économiques, financiers et politiques
  6. Assurer la transparence, apporter des informations objectives et fiables
  7. Révéler les stratégies produites pour semer le doute dans l’esprit du public
  8. Informer sur les réponses à la crise, questionner les solutions
  9. Se former en continu pour disposer d’une vision globale et actuelle
  10. S’opposer aux financements issus des activités les plus polluantes
  11. Consolider l’indépendance des rédactions
  12. Pratiquer un journalisme bas carbone
  13. Cultiver la coopération entre médias

Nous nous y reconnaissons, pas vous ? Nous avons donc décidé de rejoindre les signataires de la Charte, conscients, plus que jamais, du rôle que nous pouvons remplir dans les enjeux de notre société.

[i] En savoir plus : https://chartejournalismeecologie.fr/

 

Découvrez notre nouvelle revue par ici : https://www.natpro.be/revue-valeriane/

Les suites du panel citoyen de Nature & Progrès

Petit retour en arrière : fin de l’année 2020, en pleine crise COVID, les bénévoles actifs des locales ne peuvent plus se réunir chez l’un ou chez l’autre pour discuter ensemble et réfléchir sur les thématiques chères à Nature & Progrès. L’éducation permanente, au cœur de notre association, est en péril. Pour certains membres, c’est un cycle régulier de près de 20 ans qui est alors rompu ! 

Lionel Pistone

Mais c’est sans compter sur une certaine créativité… Chacun tente alors de s’organiser pour tout de même échanger avec d’autres membres, devenus, au fil du temps, des amis. C’est dans ce contexte pour le moins particulier que la locale de Marche-en-Famenne décide de se réunir… dans un bois nassognard, dans le petit village de Grune, plus exactement !

Une idée qui germe en temps de crise

Une bonne demi-douzaine de bénévoles actifs prend alors le départ, sous un paysage enneigé, d’un petit circuit concocté par Claudine. En marchant, ils échangent entre eux, ainsi qu’avec l’animateur, sur les différentes thématiques portées par l’association. Pendant la balade, Christian, le président de la locale, aborde un sujet un peu nouveau que l’on commence timidement à retrouver en éducation permanente (EP) : la participation citoyenne. De fil en aiguille, l’animateur et d’autres bénévoles apportent leur concours à la discussion, grâce notamment à des articles ou à des livres qu’ils ont lu sur le sujet, comme le célèbre « contre les élections » de David Van Reybrouck. C’est ainsi que commença à germer l’idée d’instaurer un mécanisme de participation citoyenne au sein de Nature & Progrès.

Et après ?

Après plus d’un an et de multiples réunions sur le sujet – avec l’aide précieuse d’une académique de l’Université Catholique de Louvain spécialiste de la question -, deux journées de réflexion et de travail sont organisées à Namur les 12 et 19 mars 2022. Une trentaine de citoyens membres et non-membres de notre association seront alors choisis et accompagnés par deux facilitateurs pour débattre autour du thème sélectionné par la locale de Marche : « As-tu besoin de ton voisin ? ». A la suite de ces deux journées de travail, une synthèse est envoyée aux participants et un moment de conclusion est organisé lors du salon Valériane 2023. Le processus se termine alors ainsi, après avoir animé presque trois ans de la vie de la locale…

Lorsque l’on met en place un projet qui a demandé autant de réflexion, de travail, de temps et de moyens, on espère toujours qu’il en reste quelque chose une fois ledit projet terminé. L’une des graines semées lors de ces ateliers va-t-elle germer dans la tête de l’un des participants ? Fort heureusement, nous pouvons affirmer, aujourd’hui, que oui ! Cet article va vous exposer deux réussites bien distinctes qui ont vu le jour grâce au panel citoyen de Nature & Progrès.

Des projets pour Marbais

L’une des participantes au panel citoyen a mis en pratique les bons conseils échangés lors des journées du 12 et 19 mars. Début 2024, elle nous écrivait ceci :

 « A la suite des deux journées de colloque « As-tu besoin de ton voisin ? », les projets ont fait leur petit bonhomme de chemin. Les idées et conseils des autres participants au colloque m’ont aidée à mettre en place ces projets qu’il me tenait à cœur de réaliser. Ces rencontres entre voisins, ces moments de convivialité et de partage permettent de renouer les liens de voisinage, d’accueillir les nouveaux habitants mais aussi de se demander « As-tu besoin de ton voisin ? ». Pour 2024, nous avons obtenu l’approbation de la Commune de Villers-la-Ville pour la construction d’une aire de jeux dans le parc pour les enfants de 1 à 12 ans, et ceci grâce à une requête signée par 55 habitants de la cité. D’autres projets sont en couveuse et j’espère voir leur réalisation. »

C’est un magnifique témoignage qui nous conforte dans l’idée que ces processus participatifs, outre le fait qu’ils aient un intérêt d’éducation permanente pour une association telle que Nature & Progrès, ont un intérêt pour les participants qui les pratiquent.

Le groupe « autonomie » de la locale de Marche

Souvenez-vous, ce sont les bénévoles de cette locale qui ont eu l’idée du panel citoyen et qui ont réfléchi à sa concrétisation. Ils ont également pensé à sa suite, ancrée dans le concret et surtout, dans les alentours… En effet, pour un projet qui s’appelait « As-tu besoin de ton voisin ? », le résultat ne pouvait être que local ! C’est ainsi que, depuis janvier 2023, certains membres bénévoles de la région se réunissent autour d’un nouveau projet qu’ils ont créé de toute pièce : un « cycle d’activités autour de l’autonomie au quotidien ».

La méthodologie d’organisation est systématiquement la même : plutôt que d’imposer un sujet et d’attendre que les voisins viennent, ce sont eux qui choisissent sur quel thème ils veulent se réunir et échanger des savoirs et savoir-faire. Les premières rencontres autonomie ont été créées au départ de ce constat : de nombreuses personnes du village ne savent pas comment faire leur pain et ont déjà demandé de l’aide à Christian et Claude Thiry, les responsables de la locale. Ils ont donc décidé d’organiser un atelier directement chez eux, en invitant quelques connaissances. Un atelier, c’est bien mais ce n’est pas suffisant. Christian était administrateur chez Nature & Progrès et il a longtemps été notre représentant au Conseil supérieur de l’éducation permanente. Il sait que la sensibilisation est un enjeu crucial et que « faire pour faire » ce n’est pas suffisant. Il est important de comprendre pourquoi on le fait, sinon on finit par décrocher et se laisser tenter par un retour au « confort d’une vie moderne » faite de supermarchés ouverts sept jours sur sept…

Visite d’un chantier en écobioconstruction.

Lors de chacune des rencontres sur l’autonomie, une causerie est donc organisée et les participants sont invités à discuter des différents enjeux liés à la thématique du jour. Ainsi par exemple, lors de la première rencontre sur le pain, 12 personnes étaient présentes, dont une agricultrice bio voisine qui a pu expliquer les réalités de son travail et les tenants et aboutissants de la production de ses farines. Depuis lors, une voisine, Cécile – qui était également présente lors des deux journées du panel – a repris la main avec Claude et une dizaine d’activités ont été organisées sur l’autonomie dans la cuisine, au jardin, financière, en écoconstruction, sur le low tech, etc. Un second groupe permanent, issu en partie du premier et rejoint par d’autres personnes (membres ou non), est également en création autour du jardinage, des semences et de la biodiversité.

Ces causeries permettent de (re)dynamiser des individus, qui deviennent ensuite des groupes qui continuent à échanger; mais aussi tout le réseau local institutionnel. On peut ainsi citer quelques acteurs partenaires tels que la Maison de la Culture, diverses ASBL, le festival de la ruralité, la commune via le PCDR, les différents partis politiques locaux, le domaine provincial du Fourneau Saint-Michel, etc. qui (re)découvrent Nature & Progrès grâce à ses différents projets. En une année, ce sont plus d’une centaine de personnes qui ont déjà été sensibilisés à l’autonomie au quotidien ! Une belle réussite dont le point de départ fut, je vous le rappelle, une balade dans un bois nassognard…

À la rencontre de l’entreprise citoyenne

Article paru dans la revue Valériane n°158
Propos recueillis par Dominique Parizel et Benoit Lespagnard

 

Les trois entreprises que nous vous présentons aujourd’hui sont des partenaires de Nature & Progrès depuis un bon moment déjà. Elles appuient et inspirent concrètement notre action, et nous les en remercions. Nous avons donc cherché, en conversant avec quelques-uns de leurs dirigeants, à nous forger une image plus juste de leur responsabilité sociétale et environnementale. Au-delà du cliché «entrepreneurial» – qui rime un peu trop fort avec «seigneurial» -, nous avons voulu questionner et observer en quoi ces communautés, plus ou moins étendues, d’individus évoluent par la force des circonstances et se transforment à présent en véritables entreprises citoyennes.

Qu’entendons-nous par-là ? Le fait évident, tout simplement, que l’entreprise, au même titre que chacun d’entre nous, joue un rôle déterminant face aux diverses crises que nous affrontons, qu’elle est un acteur important de la transition écologique. Mais comment cela se traduit-il pour elle, au jour le jour, voilà ce que nous avons tenté d’apercevoir… Plus encore que les séries d’actes, à caractère souvent symbolique, posés au nom de ces différentes «maisons», de ces différentes marques, nous sont apparus de nouveaux modes d’organisation qui, dans un souci primordial de bien-être au travail, régissent aujourd’hui leur obligation d’efficience. Car le monde de l’entreprise, nul ne peut l’ignorer, est avant tout soumis aux réalités implacables de l’économie.

Pourtant, leur «capital humain» – plus que leur capital tout court – apparaît désormais comme leur meilleur atout pour traverser les tempêtes annoncées. Les «patrons» que nous allons vous présenter le savent mieux qui quiconque et c’est donc sur lui qu’ils investissent aujourd’hui, avec une bienveillance qui pourra surprendre. Plus les nouvelles générations y pénètrent, plus les entreprises sont scrutées quant à la réalité de leurs valeurs et de leurs engagements. Au premier rang desquels figurent évidemment le climat et l’environnement. Mais pas seulement : les questions de gouvernance et les questions de genre sont là également, avec force, au tout premier plan… Le rapport de l’entreprise à sa propre autonomie et à ses propres limites sont également des notions qui semblent de plus en plus incontournables. Alors ? L’entreprise de demain sera-t-elle écologique et citoyenne ? Parions qu’elle le sera.

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Lacto-fermentation : comment réaliser sa propre choucroute ?

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La lacto-fermentation, cest une technique de conservation des aliments très appréciée pour deux raisons. D’un côté, elle donne un petit goût original aux aliments. De l’autre, les aliments lactofermentés sont connus pour leurs propriétés nutritives et digestives.

Quelle est la période idéale pour lactofermenter ses légumes ?

Le début de l’automne est l’occasion parfaite pour récolter les derniers légumes de son potager et se préparer un stock de vitamines pour l’hiver. Et si vous n’avez pas de potager, sachez qu’il est toujours plus intéressant d’acheter ses légumes chez le producteur au moment de la récolte et de les fermenter, plutôt que de se les procurer en hiver.

Comment procéder ?

Au niveau du matériel, il vous suffit de vous munir de quelques bocaux en verre. Il vous faudra également du sel : environ 30 grammes pour un 1 KG de légumes.

Tout d’abord, coupez vos légumes finement. Ensuite, placez-les dans un récipient avec de l’eau et le sel. Une fois que vous aurez bien malaxez le tout, il faut laisser fermenter la préparation durant quelques jours. Une fois cette étape achevée, il vous suffit de fermer correctement votre bocal.

Le plus important pour une lacto-fermentation réussie, c’est de veiller à la température de conservation. Il s’agit de laisser vos bocaux 1 semaine à 20°C, et ensuite 1 mois à moins de 18°C.

Quel légume choisir pour une première expérience ?

Nous vous conseillons de commencer par le chou blanc pour réaliser la traditionnelle choucroute appréciée de tous. Pourquoi ? Car ce légume est riche en vitamine C et particulièrement digeste. Pour un plat savoureux, nous vous conseillons la variété de chou appelée le QUINTAL, et BIO c’est encore mieux ! 

Envie d’en savoir plus ? Participez à nos ateliers Nature & Progrès

Si le sujet vous intéresse, Nature & Progrès organise fréquemment des ateliers sur la lacto-fermentation. Retrouvez toutes les dates et informations pratiques sur notre agenda en ligne.

Nous vous invitons également à parcourir le livre « Garder les fruits et légumes » aux Editions Nature & Progrès. Il vous explique de manière simple et précise comment réaliser vos lacto-fermentations à la perfection !

Marche à suivre pour réaliser sa propre choucroute

De toutes les méthodes de conservation des aliments, la lacto-fermentation est la plus économique et la plus écologique car non consommatrice d’énergie. La choucroute, facile à réussir, est un aliment très digeste, sain et particulièrement bénéfique pour la santé.

La conservation idéale

La lacto-fermentation améliore la qualité des aliments alors que toutes les autres techniques de conservation ne peuvent empêcher une altération inexorable de ceux-ci avec le temps. Pendant la fermentation, les micro-organismes transforment les sucres en acide lactique. Cette acidification empêche le développement des germes responsables de la putréfaction, ce qui assurera la conservation. Mais ces micro-organismes ont d’autres effets bienfaisants. Ils détruisent les nitrates présents dans les légumes lors de la récolte. Ils améliorent la digestibilité des aliments : il est indéniable que le chou lacto-fermenté est bien plus digeste que le chou non fermenté. Il en va également de même pour bien des légumes de la famille des légumineuses ainsi que pour les céréales. Enfin, et ce n’est pas le moindre avantage, ce processus de fermentation participe à l’augmentation des vitamines présentes dans le chou. Ainsi, la choucroute contient plus de vitamine C que le chou avec lequel elle est fabriquée. Elle possède même, à l’issue de la fermentation, plus de vitamine C que bien des fruits. Lors de la fermentation de la plupart des légumes, les micro-organismes synthétisent également de nombreuses vitamines du groupe B et, entres autres, la vitamine B 12.

Les règles indispensables pour réussir

La propreté du matériel : pots, pierres, bocaux et ustensiles doivent être soigneusement nettoyés avant l’utilisation avec de l’eau bouillante.

Le matériel

Les pots à joint d’eau, dit « hydrauliques », sont les seuls fiables et ne demandent pas une surveillance constante. L’eau à renouveler dans le joint est le seul entretien nécessaire pendant les longs mois de conservation. L’avantage de ces pots, par rapport aux pots sans joint, se situe dans le fait que le gaz carbonique, qui se forme pendant la fermentation, reste à l’intérieur du pot et, étant plus lourd que l’air, élimine peu à peu l’oxygène. L’absence d’oxygène empêche les levures de se développer. Le bruit ‘blub’ est provoqué par l’air puis par le gaz carbonique qui s’échappent du pot. Il intervient dans les heures qui suivent la mise en pot du chou et indique que la fermentation est commencée. La curiosité, l’envie de soulever le couvercle “ pour voir ” est déconseillée car elle aura le désavantage d’amener de l’air dans le pot. Une première ouverture ne se fera qu’après la fin de la première phase de fermentation afin de vérifier que les pierres restent bien couvertes de jus.

Le nettoyage des choux

Les choux doivent être propres. Cependant, les feuilles indemnes de souillures ne seront pas lavées car elles sont recouvertes des micro-organismes indispensables au démarrage de la fermentation. Voici donc une raison importante pour lacto-fermenter les choux issus du jardinage ou du maraîchage biologiques.

La préparation des choux

Les feuilles de choux sont coupées en lamelles et les trognons sont éventuellement râpés mais plus finement. Cela favorise le contact avec le sel et les épices et permet une meilleure extraction du jus qui contient le sucre. Celui-ci se transformera en acide lactique.

La préparation du chou râpé

Une bonne extraction du jus du chou grâce à l’action du sel constitue un facteur essentiel de réussite de la choucroute. La pratique nous amène à mélanger préalablement l’ensemble du chou râpé avec l’ensemble du sel et des épices. Le tout est disposé dans une grande bassine en plastique et pesé afin d’ajouter le sel et les épices nécessaires (voir § suivants). L’ensemble est brassé afin d’être bien homogénéisé. On laisse agir le sel sur le chou pendant dix à quinze minutes et on commence un léger tassement afin de bien mettre en contact le sel et le chou et faciliter ainsi l’extraction du jus. Ensuite, on laisse reposer ½ heure avant la mise en pot.

Le sel

Des raisons diététiques font souvent poser la question de l’utilité du sel. Le chou est le seul légume supportant la lacto-fermentation sans sel mais cela demande alors une maîtrise parfaite ; la moindre petite entorse aux règles prescrites fera échouer la fermentation. Il est donc vivement conseillé d’ajouter du sel. Les quantités nécessaires varient entre 5 et 8 grammes de sel par kilo de chou si l’on veut déguster sa choucroute sans la rincer et si l’on désire boire le jus sans grimace.

Le sel va inactiver les enzymes et empêcher la décomposition du chou. Il protège les protéines de la destruction jusqu’à ce que l’acide lactique prenne le relais dans cette protection. Il intervient également dans la formation des arômes. Une insuffisance de sel pourrait permettre aux levures de se développer et conduire ainsi vers une fermentation alcoolique et vers la pourriture. Fabriquer sa choucroute sans apports de sel est possible mais demande une très grande maîtrise des techniques de lacto-fermentation.

Les épices et les plantes aromatiques

Elles donnent arômes et saveurs à la choucroute. Les nombreuses substances actives présentes dans les épices ont, en outre, le pouvoir d’empêcher la pourriture du chou pendant les premiers jours de fermentation. De ce point de vue, les épices les plus efficaces sont l’ail, les baies de genévrier, les clous de girofle, le piment et le poivre. Aromates et épices sont aussi souvent ajoutés afin de faciliter la digestion. Ainsi, les baies de genévrier et le cumin pour la choucroute ou la sarriette pour les légumineuses.

Le conditionnement des légumes dans le pot

Une fois la ½ heure passée, le mélange de chou râpé, de sel et d’épices est transféré vers le pot par couches successives de 3 ou 4 cm qui sont fortement tassées. Cela permet de libérer une importante quantité de jus qui est normalement suffisante pour couvrir le chou râpé et les pierres de couverture. Le jus présent au fond de la bassine est également ajouté dans le pot. Il arrive cependant, lors des années peu pluvieuses, que les légumes râpés ne libèrent pas assez de jus. Il faut alors ajouter un peu d’eau que l’on a préalablement fait bouillir afin d’éliminer le chlore s’il s’agit de l’eau de distribution. L’eau est ensuite salée (5 à 10 gr. de sel par litre d’eau) et refroidie.

Le vigoureux (très, très vigoureux) tassement du chou dans le pot permet également d’éliminer l’air présent entre les lamelles de chou car il entraînerait la pourriture. La lacto-fermentation est une fermentation anaérobie : elle doit se réaliser sans aucun contact avec l’air.

Tasser, tasser, tasser et encore tasser

Quelques ateliers pratiques de préparation de choucroute nous ont permis de constater l’étonnement des participants lorsque la phase du tassement du chou dans le pot est abordée. Celui-ci doit, en effet, être extrêmement vigoureux et plusieurs fois répété pour chaque couche de chou râpé. Cette pratique permet au sel de bien s’incruster dans la chair du chou. Le sel aide ainsi à l’extraction du jus qui rempli les interstices et permet l’élimination de l’air. Si du jus manque pour recouvrir les pierres qui sont posées sur le dessus de la choucroute, il faut enlever la choucroute du pot et recommencer le tassement en opérant par couches successives. Il faut une année exceptionnellement sèche pour que le chou ne contienne pas assez de jus et qu’un léger apport d’eau soit nécessaire pour couvrir la pierre.

Evitons la présence de petits morceaux de choux flottant en surface 

Des petits flotteurs de chou en contact avec l’air pourrait permettre un début de fermentation aérobie et donc de pourriture. On évite cela en disposant quelques feuilles entières de chou sur la dernière couche de chou tassé. On pratique sur ces feuilles quelques entailles au couteau afin de permettre le passage du gaz carbonique. Les pierres sont ensuite déposées sur le tout afin de maintenir une bonne pression sur la choucroute. 3 ou 4 centimètres de liquide doivent recouvrir les pierres car une fermentation aérobie pourrait également démarrer depuis celles-ci. Les petits flotteurs présents en surface sont retirés à l’aide d’une écumoire. Les parois intérieures du pot ainsi que la gorge sont ensuite nettoyées de toute présence de morceaux de chou ou de jus.

N’oublions pas de remplir régulièrement le joint hydraulique d’eau.

Si la choucroute a été fabriquée lors d’un atelier, il est nécessaire de vérifier à la maison si le jus recouvre toujours les pierres et si des morceaux de choux ne flottent pas à la surface.

 

Le voyage du pot à travers la maison

Trois phases demandant des températures différentes sont nécessaires à l’élaboration de la choucroute.

1ère phase : température entre 20 et 22° C pendant 2 jours, parfois 3 si le démarrage a été lent. La fermentation lactique doit débuter immédiatement après le tassement du chou râpé dans le pot. Il s’agit d’un processus biologique très complexe qui ne devra pas s’arrêter et la température ne pourra pas descendre en dessous de 20°C. Pendant cette phase commence la production de l’acide lactique et des levures qui participeront à la formation des arômes. Le bruit de l’air puis du gaz carbonique qui s’échappent du pot doit s’effectuer dans les deux à quatre heures qui suivent la fin de la préparation du pot. Il indique le début de fermentation et rassure sur la bonne marche du processus de fermentation.

 

2ème phase : température entre 15 et 18° C pendant 15 à 20 jours. A partir de ce moment, la flore microbienne change et l’acidification s’intensifie. L’acide lactique va se former plus rapidement. Le pH va s’approcher de 4 et cette acidité inhibe la flore bactérienne initiale. Tout ce processus exige plus de temps et les températures plus basses mentionnées ci-dessus. A partir de cette étape, veillons à toujours maintenir le niveau d’eau dans le joint du couvercle. Plus on allonge cette 2ème phase, plus l’acidification s’intensifie. Pour les personnes qui désirent une choucroute plus douce, on arrêtera donc la 2ème phase après 10 à 15 jours. Dans ce cas, la choucroute se conservera cependant moins longtemps (milieu moins acide) et devra être consommée dans les 2 à 3 mois qui suivent.

 

3ème phase : stockage du pot à une température idéale comprise entre 1 et 10° C. La fermentation est terminée mais les arômes vont continuer à évoluer. Une température de stockage plus élevée n’est pas nocive mais ne permettra pas une conservation aussi longue. Après une ou deux semaines, la consommation peut commencer.

Si l’on prend attention aux températures idéales renseignées pour les 3 phases de production de la choucroute, on comprendra qu’il ne faut jamais commencer sa choucroute trop tôt dans l’année car des températures trop élevées risqueraient d’induire des fermentations brutales avec débordement de la choucroute hors des pots. Dans nos régions, la période idéale se situe de novembre à décembre.

Enfin, nous dégustons notre choucroute

La première dégustation peut avoir lieu environ deux mois après la mise en œuvre. Après chaque prélèvement, il faut veiller à égaliser tous les légumes dans le jus, replacer délicatement les feuilles de surface, déposer les pierres et tasser à nouveau en exerçant une pression sur les pierres afin d’éliminer l’air. Le jus doit toujours recouvrir les pierres de 3 à 4 centimètres.

En prélevant la choucroute, on prélève également beaucoup de jus et celui-ci pourrait manquer pour recouvrir les pierres alors que de nouveaux apports d’eau salée ne sont plus recommandés. La choucroute prélevée pourra être disposée dans une passoire disposée sur une assiette creuse. On la pressera légèrement afin d’en récolter le jus et celui-ci sera reversé dans le pot.

Retirer ensuite les petits morceaux de choucroute qui flottent en surface et sont donc en contact avec l’air. Les bords intérieurs du pot sont nettoyés à l’aide d’un essuie-tout. Rappelons encore que les pierres ou les morceaux de choucroute en contact avec l’air peuvent permettre le démarrage de moisissures néfastes pour la conservation ainsi que pour le bon goût de la choucroute.

Le jus

Il s’agit d’un aliment de choix qui sera récolté dans un bocal lorsque toute la choucroute sera consommée et conservé au frigo. Il pourra également être stocké afin de démarrer la fermentation de légumes pauvres en sucre. L’ail, si bénéfique à la santé mais qui nous donne une haleine parfois difficile à faire accepter par notre entourage pourra être lacto-fermenté dans le jus de choucroute. Les sulfures d’allyle qu’il contient sont décomposées lors de la fermentation et n’incommoderont plus.

Matériel nécessaire :

Pot à joint d’eau de 5, 10, 15, ou 20 litres*

Essuies de vaisselle

Râpe à choucroute ou mandoline râpant assez fin

Grand couteau pour la découpe en quatre des choux et le nettoyage des trognons.

Grande bassine (qui peut accueillir votre quantité de chou coupé)

Balance pour peser le chou et pour le sel

Pilon (facultatif)

 

Ingrédients 

Variétés de choux recommandées

Il faut choisir des choux cabus blancs à pomme très serrée afin de pouvoir râper les pommes sans les laver afin de préserver les micro-organismes présents sur les feuilles. Le chou doit être bien serré, comme cela il est exempt de terre et ne doit pas être lavé et d’office est plus facile à couper

 

Ingrédients pour un pot de 10 litres :

  • Choux blancs BIO pommés nettoyés: 7 kilos. Il faut pour cela 8 à 9 kilos de choux non nettoyés. Les trognons finement râpés peuvent être incorporés.
  • Epices indispensables:
    • Sel : 5 à 8 grammes de sel par kilo de chou râpé pour un premier essai sans prendre le risque de rater la choucroute. Il est cependant possible de la réussir sans ajout de sel mais le résultat n’est pas garanti !
    • Baies de genévrier: 3 cuillères à soupe.
    • Poivre noir: 2 cuillères à soupe de grains non moulus.
    • Thym: 3 ou 4 branches réparties entre les couches.
    • Laurier: 3 ou 4 feuilles.
  • Epices facultatives:
    • Cumin: 2 cuillères à café.
    • Coriandre : 2 cuillères à café de grains non moulus
    • Cardamome en graine: 1 graine par kilo de choucroute.
    • Clous de girofle à utiliser avec parcimonie : 2 à 4 clous.
    • Ail: 3 à 4 éclats entiers ou râpés. Des quantités plus importantes (8 à 10 éclats) peuvent être apportées sans modifier le goût de la choucroute.
    • Feuilles de framboisier et / ou de cassis : quelques feuilles. Riches en bactéries lactiques, elles facilitent le démarrage d’une bonne fermentation et apportent aux légumes un goût délicieux.
  • 1 ou 2 pommes apportent un peu de douceur à la choucroute. Après découpe, il est nécessaire de les incorporer directement dans le jus afin d’éviter qu’elles ne s’oxydent et brunissent.
  • 1 ou 2 oignons découpés en lamelles sont aussitôt placés dans le pot et recouverts de jus sous peine de perdre rapidement leurs qualités nutritives. Ils favorisent un bon démarrage de la fermentation lactique. La lacto-fermentation les rend tout à fait digeste pour ceux qui ne les supportent ni crus, ni cuits.
  • L’eau: si le chou ne rend pas assez de jus (entre autres lors des années peu pluvieuses), on ajoute de l’eau salée afin que les pierres soient bien recouvertes. Mélangée à 5 à 10 grammes de sel par litre, cette eau ne devra pas être prise directement du robinet car le chlore ou autres agents désinfectants pourrait tuer les micro-organismes présents sur les feuilles de chou et indispensables au démarrage de la lacto-fermentation. On utilisera donc une eau bouillie et aérée quelques temps à l’avance ou une eau douce naturelle.

Au Salon Valériane, développer le Bio est l’affaire de tous

Inauguration Salon Valériane

© Nature & Progrès, tous droits réservés

Au mois de septembre 2022 se tenait le plus grand Salon Bio de Belgique : Valériane. Tradition oblige, chaque édition démarre par une inauguration. L’occasion de remercier tous les partenaires de Nature & Progrès et de faire le point sur le BIO en Wallonie.

Merci pour leur présence à Madame la Ministre de l’Environnement Céline Tellier, Monsieur Grégoire Clerfayt (chef de cabinet du Ministre du Climat Philippe Henry), Monsieur le Gouverneur de la province de Namur Denis Mathen, Madame l’Echevine de la Transition écologique Charlotte Mouget et l’ensemble des invité(e)s en leur titre et qualité.

Voici les éléments-clés à retenir du discours de Marc Fichers (secrétaire général de Nature & Progrès) à cette inauguration qui a accueilli plus de 120 participants.

Le thème du Salon Valériane 2022 : l’action

« A Valériane, je m’informe, j’agis, je reproduis, je partage », voilà le slogan qui a rythmé la 37ème édition du Salon Valériane. Une phrase qui résume parfaitement l’ADN de l’association Nature & Progrès Belgique.

  • Informer : informer à la mode de Nature & Progrès, ce n’est pas dire aux gens ce qu’ils doivent faire mais bien créer des espaces de rencontres et de discussions entre producteurs et consommateurs, pour que chacun(e) s’enrichisse des avis de l’autre. C’est d’ailleurs cette méthodologie qui a forgé la Bio depuis 50 ans. Concrètement, le Salon Valériane rend cela possible par plus de 200 exposants, par des conférences suivies de débats et par des ateliers d’échange de savoirs.
  • Agir : Quand on prend conscience de l’état catastrophique de notre environnement, du dérèglement climatique, de la précarité énergétique et alimentaire, il est important de ne pas laisser de côté les citoyens. Au contraire, il faut leur donner les moyens d’agir, aussi bien avec des solutions personnelles qu’avec des pistes pour la société en interpellant les décideurs politiques. Au sein de Nature & Progrès, nous aimons rendre chacun acteur de changement. Par exemple, dans le cadre de l’urgence climatique, des membres et non membres de l’association se sont informés sur les modes de vie qui permettaient de réduire l’utilisation du CO2. Les membres se sont informés et ont incités d’autres citoyens à reproduire ces gestes simples pour que chacun, dans les domaines de son choix (mobilité, énergie ou alimentation), œuvre contre le réchauffement climatique. Ce projet a été mené avec le soutien du Ministre wallon du Climat.
  • Reproduire : Vivre Bio, vivre avec les valeurs de Nature & Progrès, procure de la joie ! Pour cela, il suffit d’observer les exposants. Certes, ils espèrent vendre mais ils aiment Valériane car c’est un lieu de partage et de motivation. Les producteurs et consommateurs de Nature & Progrès se donnent pour objectif qu’un maximum de personnes mette en œuvre les principes de production et de consommation du bio. C’est pour cela que notre première cible représente les consommateurs qui n’ont pas encore saisis l’importance de consommer et de vivre Bio. L’autre cible représente les agriculteurs qui utilisent encore des pesticides chimiques de synthèse alors qu’ils pourraient mettre en place les alternatives. Si Nature & Progrès œuvre déjà pour atteindre les 30% de la SAU en bio comme le prévoit la DPR, elle travaille aussi pour faire évoluer les 70% restant qui utilisent encore le chimique dans leur agriculture.

Pour une mise en valeur des alternatives aux pesticides

Notre priorité est de diffuser au maximum les techniques alternatives aux pesticides à travers la campagne « Vers une Wallonie sans pesticide, nous y croyons ! ». Nous organisons des rencontres entre citoyens, agriculteurs bio et agriculteurs conventionnels pour que ces derniers s’inspirent de l’agriculture biologique et sortent de la dépendance aux intrants chimiques. Ce projet est soutenu par la Ministre wallonne de l’Environnement.

En matière de pesticides, la Belgique s’y connait plutôt bien… Puisque nous sommes des leaders en termes d’autorisation et d’utilisation. En ce domaine, Nature & Progrès agit pour que s’arrête la désinvolture des autorités fédérales dans les autorisations des pesticides utilisés dans le pays ou dans l’exportation honteuse des pesticides interdits.

De plus, notre vœu le plus cher est que les structures de recherche et d’encadrement régionales fassent de même. Notre environnement et notre santé en seront soulagés. Les méthodes naturelles de conduite de culture représentent la vie. Cette façon de faire, de s’informer, d’agir et de partager ses connaissances est bien entendu une déclinaison du concept « Voir – Juger – Agir » puisque le mouvement social Nature & Progrès est une association d’Education permanente.

La bio montre la voie depuis des dizaines d’années

En refusant les engrais et les pesticides chimiques, le bio permet une production végétale autonome. Voilà une solution pour le conventionnel qui se retrouve avec des prix d’intrants impayables. Pour la production bovine également, le bio prône l’autonomie des fermes. Il est d’ailleurs regrettable que la réforme de la PAC n’ait pas aidé les éleveurs à faire la transition vers des élevages autonomes. Sauront-ils encore acheter des aliments pour leur bétail avec un marché immaîtrisable ?

De nombreuses voix mettent en avant un fléchissement du marché bio depuis le début de l’année. La meilleure réaction est d’informer les consommateurs. Nature & Progrès insiste donc pour que les programmes de promotion du Bio prévus dans le Plan Stratégique Bio soient mis en œuvre. Il n’est pas normal que les budgets attendus ne soient pas libérés. Dans tous les cas, nous restons confiants et l’enthousiasme du Salon Valériane nous fortifie !

Rendons le consommateur autonome à tous points de vue

Le Salon Valériane couvre tous les aspects de la consommation : l’agriculture et l’alimentation bien sûr mais aussi l’écobioconstruction, la mobilité, et le climat, la santé et les produits d’entretien. C’est dans tous les domaines qu’il faut remettre le naturel. Au Salon Valériane, toutes les clés sont disponibles pour aider le consommateur à faire son potager, à cuisiner les viandes, légumes et farines produits par les producteurs bio locaux, à isoler sa maison, à fabriquer soi-même ses produits d’entretien, ses cosmétiques et ses peintures.

En cette période incertaine accentuée par la guerre en Ukraine, la crise climatique et la précarité énergétique, il est essentiel d’œuvrer à développer l’autonomie. Ce sera possible uniquement si nous mettons du lien entre consommateurs et artisans locaux et Bio.

Pas de messages ambigus : bio ou rien… !

Tous les exposants doivent répondre à un cahier des charges strict. Depuis toujours, le Salon Valériane, c’est du 100% bio certifié, contrôlé et donc garanti sans pesticides chimiques de synthèse et sans OGM.

« Je dis cela car depuis quelques temps, on parle de « durable » sans vraiment le définir. On voit même fleurir en Wallonie des initiatives se revendiquant agroécologiques alors qu’elles ouvrent la porte aux pesticides chimiques de synthèse ». – Marc FICHERS

Pourtant, le Code Wallon de l’agriculture est clair. Il prévoit un objectif de suppression des intrants synthétisés chimiquement. Dans un contexte où le greenwashing est devenu la norme, il est dangereux d’instrumentaliser le concept de l’agroécologie en se limitant à « minimiser l’utilisation des pesticides ». Toute l’agriculture pourrait dès lors se déclarer « agroécologique ». Alors que la vraie agroécologie, c’est celle pratiquée notamment par les producteurs bio de Nature & Progrès : une agriculture bio locale, solidaire, autonome et rentable.

Cette mauvaise définition de l’agroécologie est un fameux bon en arrière. Et la politique de la fuite en avant, dans l’utilisation des pesticides, est néfaste pour notre environnement et notre santé. Elle l’est plus encore pour les agriculteurs maintenus dans l’illusion d’un mode de production sans avenir ! Il est urgent de bien positionner ces concepts de « durable » et d’ « agroécologie » comme des moyens de faire évoluer le conventionnel et non de concurrencer ou de brouiller l’image du bio. Et bien entendu, il faut avoir l’honnêteté de dire aux consommateurs que ces concepts sont basés sur la lutte chimique et qu’ils comptent la conserver. Ce serait pure perte si ces concepts rognaient l’ambition wallonne de 30% de la SAU en bio prévue dans la DPR.

Nature & Progrès contre la pollution liée aux pesticides

Le dossier des pesticides est intrinsèquement lié à la pollution. On en retrouve dans l’eau, dans l’environnement et dans nos habitations. Les conditions d’utilisation des pesticides doivent être adaptées pour que, quand ils sont appliqués, les produits ne quittent pas le lieu de traitement. Et si c’est mission impossible ? Alors, qu’on cesse de l’utiliser ! Rien ne justifie qu’un pesticide traité sur un champ se retrouve dans nos lieux de vie. La pollution des masses d’eau et la destruction de la biodiversité obligent une transition rapide du modèle agricole pour une agriculture wallonne bio et sans pesticides.

« Le Salon Valériane a notamment pour but de faire évoluer les mentalités et nos actes sur ces problématiques. Nous souhaitons donner aux citoyens les moyens d’agir et d’être des acteurs de la transition. Si l’on devait résumer le Salon, on pourrait le qualifier du Salon de l’autonomie, du vivre Bio, du vivre Nature & Progrès. Le faire soi-même, oui mais avec les conseils des autres. » – Marc FICHERS

Ne dit-on pas que l’avenir appartient à la jeunesse ?

Nous le croyons fortement chez Nature & Progrès. Pour cette 37ème édition, nous avons inauguré un espace dédié aux Jeunes Entrepreneurs, des porteurs de projets dits ecofriendly. Nous souhaitons que ces start-ups deviennent des entreprises qui feront rayonner le Bio.

Continuons à être fiers de notre région pionnière en Europe en matière de développement du Bio. C’est ensemble qu’agriculteurs et consommateurs permettront à notre région de relever le défi de 30% de Bio en 2030. Notre alimentation et notre environnement ne sont pas qu’une affaire de décideurs politiques. C’est l’affaire de chacun(e) d’entre nous. Nous pouvons tous être acteur de changement dans nos choix de consommation et de mobilité.

Nos remerciements les plus chaleureux vont à :

  • Les fondations CYRYS et QiGreen et les entreprises qui nous soutiennent soit par des moyens financiers, soit par des conseils
  • Les 200 bénévoles qui œuvrent durant toute l’année pour ce Salon
  • Les 5.000 membres de Nature & Progrès, véritable chambre d’écho du Salon Valériane durant toute l’année
  • Les exposants de nos régions et étrangers
  • Nos partenaires médias : Vivacité, Vivre ici, L’Avenir, Moustique et Boukè
  • La ville de Namur
  • La Fédération Wallonie-Bruxelles, spécialement les services de l’inspection et de l’administration du service de l’Education Permanente
  • Le gouvernement wallon : Madame la Ministre de l’Environnement, Monsieur le Ministre de l’Agriculture et Monsieur le Ministre du Climat qui nous ont assuré de leur soutien

L’agriculture bio et les profiteurs de guerre

agriculture champ blé

© Tous droits réservés (agriculture champ de blé)

La surprise fut totale, ou presque. La guerre et son cortège de barbarie soudain nous écœure. Nous le savions pourtant pertinemment, depuis l’offensive Von Rundstedt, l’ex-Yougoslavie, le Rwanda, la guerre en Syrie… Et pourtant nous sommes encore surpris, non seulement par les cadavres mutilés qui jonchent les rues de villes qui ressemblent étrangement aux nôtres, mais plus encore par les manœuvres insensées de ceux qui, « n’écoutant que leur bon cœur », instrumentalisent déjà la situation…

Par Marc Fichers et Dominique Parizel (article complet disponible dans la revue Valériane)

On ne saura jamais quelle mouche l’a piqué. Mais elle l’a piqué. Poutine l’a fait. Mû par un complexe de raisons que lui seul connaît. En Ukraine, les hommes s’arc-boutent et résistent. Femmes et enfants ont quitté le pays, par millions, cherchant refuge à l’Ouest. Les médias déversent sur nous leurs flots d’horreurs, cherchant à discerner l’info de l’intox, à comprendre s’il y a vraiment quelque chose à comprendre…

L’agriculture nourrit, le pétrole aussi…

L’Ukraine, pour ceux qui l’auraient oublié, fit jadis partie de l’Empire des Tsars, puis de l’URSS. Staline y « favorisa » un de ses pires crimes : Holodomor, la grande famine de 1932-33 qui fit – selon les sources ! – deux millions et demi de morts, ou peut-être même le double… Car l’Ukraine est un pays essentiellement agricole, un pays énorme, plus vaste que la France. Dès le début de l’invasion russe, le lien parut limpide entre les denrées qui y sont produites – de même qu’en Russie qui serait immanquablement soumises à embargo – et tous les malheureux qui n’en bénéficieraient plus. Vingt-cinq pays africains par exemple, expliqua-t-on alors, dépendent directement des importations russes et ukrainiennes pour leurs produits agricoles de base (1) et il faut les aider, de toute urgence, car la pénurie guette ! Ainsi le Sénégal importe-t-il les deux tiers de son blé des pays belligérants. Ses voisins, la Guinée et le Mali, rien du tout ! La famine, pour autant, guette-t-elle davantage au Sénégal qu’en Guinée ou au Mali ? C’est que là-bas, vous savez, on mange plutôt du mil, du sorgho ou du maïs produits localement (2), ce sont les nouvelles boulangeries industrielles qui importent le blé ! Mais de cela tout le monde apparemment s’est bien moqué, il fallait, le temps de la supercherie, que les Sénégalais eussent faim de blé !

La vérité est évidemment plus complexe. Mais hélas pas moins grave. La soudaine flambée des prix du gaz et du pétrole – par ailleurs éminemment prévisible vu l’attitude des membres de l’OPEP (3) – fait grimper ceux des engrais et, par conséquent, ceux des céréales produites par l’agro-industrie, en ce compris bien sûr celles qui sont destinées… aux animaux ! D’où le fait que la viande devient impayable mais aussi les fruits et les légumes produits sous serres, ainsi que les produits de la pêche industrielle ! Pour les pays en développement, c’est cette façon de produire des denrées de première nécessité qui, selon la FAO, mènera à la famine entre huit et treize millions de personnes supplémentaires. Seules solutions envisageables : sortir d’urgence l’agriculture des énergies fossiles et mettre en place une « exception agricole » en matière commerciale (4). Dans les pays les plus riches, c’est la spéculation sur les denrées qui ne fera qu’accroître encore l’inflation. D’où un bond soudain, de l’ordre de 3 à 4% de l’ensemble de nos denrées alimentaires… Car ce n’est pas avec une terre fertile que l’agro-industrie nourrit le monde. C’est avec du pétrole !

Pourtant, dès que le grincement des vieux chars russes se fit entendre, des positionnements politiques étranges surgirent visant à intensifier, en Europe, le modèle agricole productiviste dominant, sous le funeste prétexte qu’il fallait absolument nourrir d’urgence ceux que la guerre priverait des livraisons de céréales et d’huile de tournesol venues de Russie et d’Ukraine. Ceux qui portaient ce discours avaient alors des objectifs bien précis :

  • réclamer la fin du Green Deal européen qui vise justement à rendre l’agriculture plus autonome, en l’affranchissant au maximum des pesticides chimiques grâce au développement de zones de biodiversité où se multiplient les prédateurs des insectes nuisibles,
  • faire d’urgence marche arrière dans la stratégie « De la fourche à la fourchette » visant une diminution de 50% de l’utilisation et du risque des pesticides, une réduction de 20% des engrais chimiques et un objectif de 25% de terres en bio pour 2030…

Cherchez à qui le crime profite…

L’attitude insensée des Institutions européennes

Revoir les ambitions de la stratégie « De la fourche à la fourchette » pour garantir l’alimentation de tous ? Le contresens est total. Car le Green Deal est un projet qui donne un avenir à l’agriculture mais la guerre ne fait que de confirmer sa fragilité. Il faudrait donc augmenter d’urgence les pourcentages qu’impose plutôt que les réduire. Or il faudrait cultiver les jachères et laisser les pesticides « protéger » les plantes pour assurer les rendements, alors que l’augmentation du coût de l’énergie – et, corollairement, celui des engrais – provoquera inéluctablement celle du coût des productions agricoles intensives ! Voilà la fable gobée par le Commissaire européen à l’agriculture, le Polonais Janusz Wojciechowski, qui appela… au report des réformes environnementales prévues, tout en demandant que les agriculteurs européens ne soient pas « accablés » par de nouvelles obligations !

En plus de cela, en Europe, les associations professionnelles conventionnelles exploitent la situation politique (5) pour demander une dérogation aux limites maximales de résidus (LMR) imposées par l’Union européenne, en ce qui concerne les pesticides dans les produits alimentaires et les aliments pour animaux importés ! Cette dérogation permettrait aux produits de base, non conformes aux normes de sécurité européennes, d’accéder au marché intérieur européen pendant six mois ! Ces organisations omettent évidemment de préciser que, si des pesticides sont interdits d’usage en Europe, c’est justement en raison de leur dangerosité pour l’environnement et la santé. On tire allègrement profit de la situation, et sans scrupule aucun. Et, pendant ce temps, sur le sol ukrainien, les exactions commencent… Les lobbys industriels liées à l’agriculture intensive en profitent pour faire progresser leurs « idéaux », leur unique ambition de laisser prospérer les exploitants agricoles comme premiers fournisseurs d’ingrédients pour l’industrie agro-alimentaire. Et comme premier client des industries d’intrants chimiques, qu’ils soient de Russie ou d’ailleurs…

La réalité est qu’un quart des engrais azotés utilisés dans l’Union européenne viennent… de Russie ! La vérité est que l’Union européenne achète énormément de céréales ukrainiennes et russes – principalement du maïs – pour nourrir ses animaux de boucherie ! Les organisations agricoles productivistes, quant à elles, ne savent penser que le court terme : elles voient ce que les nouvelles normes environnementales pourraient les empêcher de produire. Elles ne voient jamais à ce que leurs propres méthodes vont engendrer comme dégâts qui, de toutes façons, les empêcheront bientôt de produire ! Elles ne voient pas que la réduction des intrants chimiques donne de l’autonomie à notre production alimentaire. Quelle dose de mauvaise foi leur faut-il, par exemple, pour ne pas admettre ce que coûte déjà la baisse d’activité des pollinisateurs dont les néonicotinoïdes sont indiscutablement la cause ?

Graphique céréales Wallonie

Où sont passés les Européens de bonne foi ?

« Ne laissons pas la place au lobby vert, au lobby de la faim dans le monde », a déclaré – sans rire ! – Christiane Lambert, présidente du COPA-Cogeca, l’union des syndicats agricoles européens et des coopératives, lors du Congrès de la FNSEA, le syndicat majoritaire français, les 29 et 30 mars à Besançon !

L’Europe pourtant, avec sa stratégie « De la fourche à la fourchette », entendit sortir l’agriculture de l’impasse et lui donner la chance d’une transition. Où sont soudain passés ses défenseurs ? Sont-ils partis en vacances au pôle Nord ? Ou au fond d’une mine de charbon ? Pareille transition fut initiée, il y a cinquante ans, par les agriculteurs et les consommateurs biologiques. Les bio furent des visionnaires, eux qui développèrent un mode de production alimentaire basé sur le respect de l’homme et des écosystèmes. Le seul qui fonctionne ! Leur travail fut récompensé par l’engouement et le soutien sans faille des consommateurs envers les produits bio. Cette production agricole a développé des techniques de production très performantes qui font sans cesse augmenter la rentabilité des fermes mais en préservant notre idéal agricole : en développement leur autonomie, et sans engrais ni pesticides chimiques de synthèse !

Ce plébiscite public ébranle aujourd’hui les industries chimiques et agricoles prêtes à faire flèche de tout bois pour maintenir la production intensive ; elles veulent que l’agriculture demeure un client de l’industrie des engrais et des pesticides chimiques et un fournisseur d’ingrédients bon marchés pour les usines agroalimentaires qui vendront la nourriture aux quatre coins du monde. Elles oublient un peu vite que la stratégie « De la fourche à la fourchette » n’a finalement abouti qu’avec le constat flagrant que l’agriculture européenne est dans l’impasse ! Elle est dans l’impasse parce que son addiction absurde aux pesticides et aux engrais chimiques en a fait la première arme de destruction massive de la nature et de la biodiversité (7). Elle est dans l’impasse parce que sa dépendance aux énergies fossiles – à travers les engrais azotés, liés à l’utilisation du gaz naturel (8) et la mécanisation à outrance – compromettent gravement sa rentabilité. Il ne s’agit plus d’agriculture mais de la vulgaire fonction de fourniture d’ingrédients à l’agro-industrie, il ne s’agit plus de nourrir les humains mais d’alimenter un marché de produits toujours plus douteux. Une guerre commerciale où la seule loi est celle du profit ! Revendiquer le droit de cultiver les malheureux 4%, initialement prévus pour maintenir un peu de biodiversité dans les campagnes, ne traduit plus qu’un aveuglement qui empêche toute remise en question. Et pourtant, les experts parlent plutôt de 10%, si l’on veut espérer stopper l’augmentation effrénée des quantités de pesticides épandus sur nos champs (9).

Même constat là-bas : les agriculteurs ukrainiens – qui ont produit une récolte céréalière record l’année dernière – disent qu’ils manquent aujourd’hui d’engrais, ainsi que de pesticides et d’herbicides. Et même s’ils disposaient d’une quantité suffisante de ces matériaux, ils ne pourraient pas obtenir assez de carburant pour alimenter leurs équipements, ajoutent-ils… En Ukraine où la plus grande exploitation céréalière – 654.000 hectares ! – est détenue par l’oligarque Oleg Bakhmatiouk et le géant américain Cargill, et la seconde – 450.000 hectares ! – par le fonds de pension américain NCH Capital… Les mêmes qui font pression sur nos décideurs européens ? Ou juste leurs concurrents sur le marché inépuisable de la faim dans le monde ?

L’agriculture belge joue aussi à être exportatrice

Laisser croire que nos champs – et nos jachères ? (10) – belges sont indispensables pour nourrir l’humanité est une autre ineptie. En Belgique, les champs de céréales ne servent pas à faire notre pain ! Ils servent principalement à produire des agrocarburants et de la nourriture pour les animaux. Principalement pour les porcs et les volailles. En Wallonie, 9% des céréales seulement sont produites pour l’alimentation humaine. 32% pour l’énergie, 46% pour l’alimentation animale et 13% partent à l’exportation (11). Par conséquent, plutôt que de prétendre cultiver intensivement le moindre mètre carré disponible, il conviendrait peut-être de réorienter la destination des cultures. Quelle peut bien être l’utilité de consacrer un tiers de nos céréales à nourrir des animaux – principalement de la volaille et des porcs ? Le volume de nos exportations belges de viande de volaille dépasse de loin les cinq cent mille tonnes, principalement vers la France et les Pays-Bas. En troisième position, on trouve… le Ghana ! Soit 10% des exportations belges de volaille. On trouve encore la RDC, le Congo et le Gabon, autant de pays où l’exportation de notre viande de volaille déstabilise gravement l’agriculture locale (12).

D’autres de nos cultures sont principalement orientées vers l’exportation. C’est le cas des pommes de terre, par exemple, où seulement 10% des quarante mille hectares cultivés en Wallonie, à grands renforts de pesticides divers, servent à nourrir la population locale. Le reste part jusqu’aux confins du vaste monde, sous la forme de chips et de frites – ne parlons même pas ici du carburant nécessaire pour transporter tout cela ! Quelle serait donc la logique de vouloir stopper la volonté qu’affiche l’Europe de développer une agriculture moins dépendante des pesticides ? Pourquoi réclamer ces malheureux hectares dédiés à la biodiversité en prétendant nourrir le monde, alors qu’il est justement préférable de produire moins, mais mieux, en privilégiant les cultures vivrières ? Les céréales panifiables, par exemple, destinées à la population locale… Depuis un demi-siècle, la bio démontre l’utilité de maintenir des fermes en polyculture-élevage, où le bétail broute l’herbe et fournit les engrais qui amendent les cultures. Ces cultures sont diversifiées avec le recours à des rotations longues, incluant des légumineuses qui chargent le sol en azote. Or, justement, ces cultures de légumineuses favorisées par la stratégie « De la fourche à la fourchette ». Ce n’est donc pas un recul par des politiques agricoles visant une intensification qui permettra de nourrir le monde. Mais bien le développement d’une agriculture nourricière, respectueuse des écosystèmes, ainsi que le démontrent les producteurs bio depuis plus de cinquante ans… Osons le dire tout net : l’avenir agricole est dans une recherche de la sobriété. La sobriété énergétique, en tout cas.

Ras-le-bol de la « loi du plus fort »

Oui, vraiment, ras-le-bol de cette « loi du plus fort » des gros lobbies des industries agricoles mondiales qui prétendent détenir la vérité et dont la seule raison d’être est de faire du pognon. Pas de nourrir les humains. Marre de tous ces « hommes d’affaires » qui prétendent produire en sachant très bien qu’ils ruinent durablement l’agriculture. Marre de ces mégalos dont le système absurde appauvrit notre capital commun ! Il faut que nos politiques aient – une fois pour toutes ! – le courage de le reconnaître l’erreur historique de l’agriculture industrielle intensive et qu’ils y mettent le holà. Qu’ils les stoppent dans leurs prétentions absurdes ! C’est ce que tenta de faire le Green Deal…
Mais ceci ne doit pas opposer, entre eux, les agriculteurs – les vrais ! Ni les agricultrices – les vraies ! Tous-tes veulent une Wallonie agricole prospère et un métier passionnant et rémunérateur. Les plans de relance de Wallonie prévoient d’ailleurs de développer et de soutenir les structures – coopératives et autres – qui transforment la production agricole. Plutôt que de subventionner les engrais chimiques, consacrons ces montants pour doter notre Région wallonne de coopératives de transformation. Leur but : nourrir localement !

L’heure est à l’harmonisation des pratiques. Et, dans l’intérêt de tous, contre celles du lobby industriel qui, tel un bombardier russe, détruit tout sur son passage ! Evidemment que ce n’est pas de moins de biodiversité – ni de moins de bio – dont nous avons besoin. C’est juste le contraire. Contester cela, aujourd’hui, serait une forme vicieuse de révisionnisme agricole. Evidemment que nous n’avons aucun besoin réel de produits manufacturés à base d’huile de tournesol, même si c’est d’Ukraine qu’elle vient. Bien entendu qu’il sera nécessaire de changer nos habitudes de consommation et de tourner le dos aux biscuits dont les ingrédients ont fait le tour du monde avant d’aboutir dans notre estomac ulcéré… Bien sûr que l’Europe doit conserver ses objectifs généreux : 4% de biodiversité et 25% de bio en 2030 sont vraiment un minimum pour restaurer un environnement agricole fertile et sain ! Bien sûr que la terre est miséricordieuse et qu’elle oublie vite. En quelques années seulement, une terre polluée par les pesticides et les engrais chimiques redevient une source de vie pour des aliments bio.

Nous lançons donc ce défi : entendant la volonté de nourrir le monde les agriculteurs peuvent, dès cette saison, diminuer les doses d’engrais azotés sur les céréales en place afin de produire un blé plus panifiable. Et, dès cet automne, semez et semez encore des légumineuses pour nourrir le sol et le bétail, et des variétés panifiables pour les céréales. Libérez les sols des pesticides et des engrais chimiques ! Oubliez les rendements à l’hectare pour remplir les réservoirs des autobus – car c’est corrompre le métier d’agriculteur dans ce qu’il a de plus noble – mais comptez plutôt les sacs de farines pour les boulangers, les vrais. Nourrissez ceux qui vous sont chers, c’est la meilleure preuve de qualité de vos produits ! Ressemez des prairies pour élever du bétail, pour garnir nos tables – avec modération – de bonne viande faite localement et dont les effluents nourriront la terre.

Oui ! La transition est possible ! C’est chaque année que l’on sème !

Notes

(1) https://fr.statista.com/infographie/27093/les-pays-africains-qui-dependent-le-plus-du-ble-russe-et-ukrainien/
(2) https://www.iedafrique.org/Fabrication-de-pain-au-Senegal-substituer-les-cereales-locales-seches-au-ble.html
(3) Tant que la demande en pétrole reste forte, l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP+) n’a aucun intérêt à augmenter substantiellement sa production, ce qui ferait automatiquement baisser le prix du baril de pétrole. Précisons que l’organisation entretient toujours des liens étroits avec la Russie.
(4) https://www.rtbf.be/article/guerre-en-ukraine-une-menace-pour-la-securite-alimentaire-une-de-plus-10957883
(5) https://www.pan-europe.info/sites/pan-europe.info/files/css/Press%20Release/Letter_shameless%20instrumentalisation%20by%20indutry%20de%20the%20Ukrainian%20conflict%20to%20maintain%20double%20standards_M[60932].pdf
(6) https://www.zonebourse.com/amp/cours/action/YARA-INTERNATIONAL-ASA-1413319/actualite/Les-agriculteurs-ukrainiens-sont-au-point-mort-alimentant-les-craintes-de-penuries-alimentaires-mon-39732074/
(7) Engrais et pesticides chimiques ont favorisés le développement de parcelles sans limites, ce qui apparaît comme la cause de perte d’habitats pour notre faune. Voir : https://spw.wallonie.be/sites/default/files/faune-des-plaines-2019-3.pdf
(8) L’engrais azoté représente 80% du coût d’une production céréalière basée sur son utilisation ; celle-ci est donc quasiment devenue impraticable d’un point de vue économique. Voir : https://fertilisation-edu.fr/production-ressources/engrais-azotes.html
(9) Rappelons ici la campagne « Vers une Wallonie sans pesticides » menée par Nature & Progrès. Lire : https://www.natpro.be/archives/pdf/brochure_wasap.pdf
(10) Car il n’y a pas de jachères en Belgique ! Et pas davantage de jachères obligatoires en Europe mais bien une subvention PAC pour les agriculteurs qui accueillent 5% de « surfaces d’intérêt écologique » (SIE) sur leur ferme. En général, les agriculteurs lui préfèrent des solutions plus productives, comme les intercultures d’automne et certaines cultures de printemps. Ces jachères, sujettes à la PAC, représentent 1% de la surface agricole de l’Union européenne et non 4% à 6% comme on le lit ici ou là…
(11) https://sytra.be/wp-content/uploads/2020/05/UCL-brochure-cereales-web.pdf
(12) https://www.belgianmeat.com/fr/news/l%E2%80%99agroalimentaire-belge-est-prêt-pour-anuga-2019

Comment les grandes entreprises prennent le contrôle de notre alimentation

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Notre nouvelle note d’information révèle pourquoi les tactiques de lobbying relatives aux nouveaux OGM des grandes entreprises de biotechnologie menacent la biodiversité, l’autonomie des agriculteurs et le choix des consommateurs.

Bruxelles, le 20 décembre. Alors que les ministres de l’environnement des divers Etats membres discuteront pour la première fois de la déréglementation prévue d’une nouvelle génération d’organismes génétiquement modifiés (OGM) lors de leur Conseil Environnement du 20 décembre 2021 [1], Nature & Progrès et les Amis de la Terre Europe présentent une nouvelle enquête montrant le dessous des cartes relatif au plaidoyer des grandes sociétés agroalimentaires en faveur de la déréglementation européenne des nouveaux OGM [2].

Le briefing démonte l’idée selon laquelle la nouvelle génération d’OGM n’est qu’une solution facile et bon marché pour accélérer les progrès des techniques de sélection végétale. En réalité, les nouveaux OGM sont promus par les grandes entreprises agroalimentaires pour accroître leur contrôle sur le secteur alimentaire et agricole. Quelques éléments clés à retenir :

LE POUVOIR DE LOBBYING DES GRANDES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES ET BIOTECHNOLOGIQUES

Les grandes entreprises de l’agroalimentaire et de la biotechnologie font actuellement pression sur la Commission européenne pour qu’elle supprime tout étiquetage et toute analyse de risques pour la santé et l’environnement significative pour les nouvelles techniques génomiques (NGT) et leurs produits. En plus de maintenir les agriculteurs et les consommateurs dans l’ignorance de ce qu’ils cultivent et mangent, cette mesure leur permettrait de minimiser leurs coûts. Depuis le début de leurs efforts de plaidoyer, en 2018, les principales entreprises de l’agroalimentaire et des biotechnologies [3] ont :

  • dépensé au moins 36,6 millions d’euros pour faire du lobbying auprès de l’Union européenne,
  • eu 182 réunions avec les commissaires européens, leurs cabinets et leurs directeurs généraux. Cela représente plus d’une réunion par semaine.

En conséquence, la Commission européenne semble plus que disposée à intégrer les exigences des lobbies dans une nouvelle législation qui prévoirait des contrôles de sécurité (analyses de risques) affaiblis et ferait l’impasse sur l’étiquetage OGM. Il s’agit d’un exemple frappant de l’influence des grandes entreprises agroalimentaires et biotechnologiques sur nos processus décisionnels.

Selon les Amis de la Terre Europe et de nombreuses autres ONG en Europe dont Nature & Progrès Belgique, les propos des lobbyistes pro-déréglementation des nouveaux OGM sont jalonnés de mensonges. Les nouveaux OGM ne résoudront pas les effets agricoles de la crise climatique et ne nourriront pas le Monde. Mais la bonne nouvelle est que nous avons déjà des solutions : l’agriculture à petite échelle et l’agroécologie. L’acceptation, par les politiques, des stratégies de lobbying des grandes entreprises de biotechnologie ne fera que les aider à leur assurer un contrôle sans précédent sur nos fermes et sur notre alimentation.

LES CARTELS DES BREVETS NOURRISSENT LES GRANDES ENTREPRISES, PAS LE MONDE

Les mêmes grandes entreprises qui produisent des OGM et des pesticides toxiques sont également celles qui font pression pour que les brevets sur les nouveaux OGM incluent toutes les plantes sélectionnées de manière conventionnelle ayant des caractéristiques génétiques similaires, dans le but d’obtenir un contrôle sans précédent sur les plantes et les semences.

Loin de l' »outil de démocratisation » que les lobbies de l’agrobusiness tentent de nous vendre, à nous comme à l’UE, ces nouvelles technologies d’édition de gènes et les plantes produites à l’aide de celles-ci sont en fait brevetées. Depuis que les licences de brevetage pour CRISPR, qui représente 68,5 % des plantes génétiquement modifiées, ont été mises à disposition, une grande entreprise a acheté les droits pour garder cette technologie : c’est Corteva.

Jusqu’à présent, dans l’UE, les variétés végétales disposaient de leurs propres systèmes de droits de propriété intellectuelle, les sélectionneurs détenant les droits d’accès aux différentes variétés et les agriculteurs les droits de conservation de leurs propres semences. Si les brevets sur les semences sont introduits dans l’UE, le pouvoir sur ces semences passera à la poignée de méga-corporations qui les contrôlent.

[1] Ordre du jour du Conseil Environnement du 20 décembre 2021 et note de l’Autriche
[2] Briefing “Le dessous des cartes” https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2021/12/29-FoEE-GMO-Big-business-briefing.pdf
[3] Cogeca, Cibe, Fediol, Fefac, Croplife (Europe), Coceral, EFFAB, European Flour Millers, Europatat, Plants for the Future, FoodDrinkEurope, Fefana, Starch Europe, Euroseeds, Europabio ont signé cette lettre de lobbying

Position ouverte de l’UNAB et d’ImPAACte (Plan stratégique PAC wallon 2023-2027)

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L’UNAB et ImPAACte ont réuni leur plaidoyer sur la PAC pour faire la première proposition conjointe entre un acteur agricole et la société civile, convaincus que réconcilier les enjeux agricoles, sociétaux et environnementaux est la seule voie d’avenir pour le secteur tout en étant soucieux d’avoir une nouvelle génération de jeunes agriculteurs dans nos fermes familiales en Wallonie.

Agriculteurs et citoyens, tous acteurs légitimes du processus de formulation de la PAC

Le nouveau règlement européen stipule que la société civile et autorités environnementales doivent être effectivement impliqués dans l’élaboration de la future PAC. Alors que nous avons été parties prenantes du processus PAC wallon jusqu’en mai 2021, nous avons ensuite été intentionnellement mis à l’écart. Bien que faisant formellement partie du comité d’accompagnement des simulations économiques, nous n’en n’avons jamais vu le rapport final. Nous avons dénoncé avec vigueur ce processus dans une lettre au Commissaire Agricole Janusz Wojciechowski.

Nous avons, ensemble, porté nos revendications auprès des Ministres, dans une carte blanche et lors de notre Marche pour la PAC organisée ce mardi 14 Décembre. Nous souhaitons ici expliquer aux agriculteur.trices comme aux citoyen.nes le projet co-construit entre l’UNAB et ImPAACte.

Quatre aspirations au centre des choix techniques et budgétaires

  1. Redistribuer plus équitablement les aides entre agriculteurs, pour limiter la course à l’agrandissement et préserver une agriculture nourricière et à taille humaine
  2. Augmenter le soutien financier au secteur bovin en difficulté économique, en modifiant les outils existants pour engager une transition environnementale et préserver les prairies permanentes
  3. Orienter les aides vers la transition agroécologique d’un maximum d’exploitations, avec un lien explicite avec les objectifs de la DPR (30% de bio, transition) et du Green Deal européen
  4. Proposer une PAC tournée vers l’avenir, qui donne une image positive de l’agriculture et rendre le métier attractif pour nos jeunes « la nouvelle génération d’agriculteurs ».

L’UNAB et ImPAACte sont les seuls acteurs de la négociation à défendre un objectif de mieux rentabiliser la filière bovine tout en ayant une ambition environnementale accrue, conformément au projet européen et au projet wallon de transition, et à mettre des chiffres dessus. Nous demandons que les mesures environnementales de la PAC, qui représentaient à présent 35% du budget total wallon entre 2014 et 2020, progressent à 40% du budget total entre 2023 et 2027 (paiement vert + écorégimes + bio + MAEC + Natura 2000 – voir notre proposition budgétaire ci-après).

Redistribution des aides pour une PAC plus juste et une agriculture à taille humaine

Pour l’UNAB et ImPAACte, les paiements directs par hectare et les aides couplées par bête existants ne sont plus des outils en phase avec les besoins socioéconomiques du secteur, favorisant l’agrandissement plutôt que le maintien des exploitations à taille humaine. De plus, ces aides font augmenter le prix du foncier à la vente comme à la location. Nous demandons donc :

  • un plafonnement maximal pour les aides au revenu, et pour l’IZHN (qui est aussi un paiement direct)
  • un plafonnement à 100 primes pour toutes les aides couplées aux bovins
  • une augmentation du paiement redistributif de 18% à 21% du 1er pilier
  • un transfert dans le 2ème pilier qui met moins de pression sur le foncier et est plus ciblé sur les besoins

Soutien accru au secteur élevage et préservation des prairies permanentes

L’élevage, par la crise économique qu’il traverse, est menacé, et doit être plus et mieux soutenu pour des raisons sociales comme environnementales. La trop faible rentabilité des prairies permanentes font craindre leur déclin, et avec elles les conséquences désastreuses qui s’en suivraient en terme de relargage de gaz à effet de serre, d’érosion, et de perte de biodiversité. Les outils actuels ne sont pas en phase avec les enjeux, c’est pourquoi l’UNAB et ImPAACte proposent d’augmenter le soutien aux éleveurs viandeux et laitiers, en recentrant les outils sur les prairies permanentes et l’autonomie fourragère :

  • aide couplée aux bovins dans le respect du plafond européen de 13% du 1er pilier, avec un plafonnement et un lien à l’herbe (% mini de prairies permanentes ou bien plafond de charge)
  • aide couplée aux protéagineux pour renforcer l’autonomie alimentaire des élevages (1,5%)
  • écorégime prairies permanentes avec progressivité pour l’autonomie fourragère et écorégime couverture des sols aussi sur les prairies permettant d’augmenter le soutien global aux élevages bovins, avec une incitation financière forte à l’autonomie fourragère

Par ailleurs, nous plaidons pour une protection des prairies sensibles d’un point de vue environnemental via la conditionnalité (en cas de sensibilité extrême à l’érosion, de prairie inondable, ou d’enjeu majeur pour la biodiversité).

Agriculture biologique et développement d’une agriculture nourricière et relocalisée

Les moyens concrets doivent être mis en place, tant côté offre que coté demande, pour que l’objectif DPR de 30% de bio en 2030 puisse se concrétiser. Côté demande, de véritables moyens pour la promotion des produits bio et locaux doivent être mis en place, ainsi que pour la création de filières locales et durables y compris en mobilisant mieux et plus les outils disponibles dans les deux piliers de la PAC. Côté offre, malgré la demande de l’UNAB et ImPAACte, l’option de financer le maintien bio en 1er pilier n’a pas été mise sur la table des simulations économiques. En conséquence, nous plaidons pour un transfert du 1er pilier vers le 2ème pilier du montant de l’enveloppe maintien en agriculture biologique, pour financer l’ambition de la DPR de 30% de bio en 2030 dans le 2ème pilier sans préjudice au développement des MAEC pour tous les agriculteurs.

Nous demandons aussi une revalorisation des primes bio et une surprime en zone vulnérable pour répondre à l’impératif d’y améliorer la qualité des eaux (pollution excessive pour la directive cadre eau). Nous soutenons aussi la création d’un aide pour le petit maraîchage biologique, enjeu clé de la relocalisation des systèmes alimentaires.

Ecorégimes

Nous plaidons pour une augmentation progressive et réaliste du 1er pilier à la transition économique, sociale et environnementale des exploitations agricoles. Concrètement, cela signifie partir en 2023 d’une contribution de 30% du 1er pilier, comme dans la PAC actuelle (paiement vert), en augmentation jusqu’à 35% en 2027. Grâce aux écorégimes, un maximum d’exploitations doivent évoluer vers plus de résilience et d’autonomie, tout en restant productives, notamment par l’agriculture écologiquement intensive qui substitue les intrants chimiques par des services écosystémiques. Il y a 4 écorégimes prioritaires :

  • paiement à la prairie permanente progressif avec l’autonomie fourragère
  • cultures favorables à l’environnement sans pesticides et avec des zones refuges qui contribuent au maillage écologique
  • couverture des sols du 15 Décembre au 25 février sans travail du sol dans cette période
  • maillage écologique, sur base d’une liste d’éléments pertinents pour la biodiversité

Nous sommes contre le plafonnement des écorégimes car les enjeux (pollution des eaux, déclin de la biodiversité, érosion etc.) sont trop importants et lourds de conséquence pour la société dans son ensemble. Il faut pouvoir agir vite et partout.

Mesures agrienvironnementales et climatiques (MAEC)

Nous demandons à transférer les MB1 (haies), MB6 (cultures environnementales) et MB9 (autonomie fourragère) dans les écorégimes du 1er pilier, en conservant les autres dans le 2ème pilier. La priorité pour les MAEC 2023-2027 est le développement du maillage écologique, afin de redévelopper 10% de maillage en cultures et 15% en prairie d’ici 2027. Par maillage nous entendons tous les éléments ponctuels, linéaires et surfaciques qui soutiennent de manière déterminante la biodiversité, comme les haies, arbres, bandes enherbées et fleuries, aménagement pour la faune et les pollinisateurs, zones refuges ou prairies très riches en biodiversité. Celui-ci est à la fois un levier critique de la transition agroécologique, et pour enrayer le déclin de la biodiversité dans les milieux agricoles.

Associations et agriculteurs bio rassemblés à Namur pour une PAC de la transition

© Nature & Progrès (Manifestation du 14/12 pour une autre PAC)

Ce mardi 14 décembre est un jour important. Le gouvernement wallon se réunit pour finaliser son plan stratégique « Politique Agricole commune 2023-2027 » et ainsi sceller l’avenir de l’agriculture pour quelques années. Alors, réussite ou catastrophe à venir ? Le second cas signifierait une triste situation de stand-by. Si nous continuons comme nous le faisons depuis 20 ans, l’agriculture sera maintenue dans la pauvreté et dans les difficultés.

La solution ? Elle est d’accompagner les agriculteurs afin de les rendre plus autonomes. La Wallonie doit pouvoir produire l’alimentation des wallons. Logique, non ? Or, actuellement, seulement 20 % des terres servent à produire des aliments d’origine végétale pour les wallons.

Marche pour une PAC wallonne qui réconcilie agriculture, citoyens, nature et climat

L’Unab (Union Nationale des Agrobiologistes Belges), la coalition ImPAACte (initiative de Nature & Progrès, Natagora, WWF, Inter-Environnement Wallonie et Greenpeace) ainsi que de nombreux agriculteurs et citoyens se sont réunis ce matin pour manifester dans les rues de Namur « pour une PAC de la transition ».

Le groupe a rendu visite successivement aux Ministres wallons Monsieur Borsus, Madame Tellier, Monsieur Henry, Madame Morreale et Monsieur Di Rupo pour les convaincre de prendre cette voie d’avenir pour la Wallonie. Chaque rencontre était l’occasion de rappeler leurs revendications pour une agriculture respectueuse de l’Homme et de l’Environnement.

La PAC actuelle doit changer

Le pays a de bonnes terres pour produire et les agriculteurs ont la technique nécessaire. La coalition demande à ce que la PAC soit une véritable politique et qu’elle oriente l’agriculture et l’alimentation pour qu’elles nourrissent les wallons dans le respect de l’environnement. Ils demandent :

• Des moyens pour obtenir 30% de bio en 2030 comme le prévoit la DPR ;
• Le soutien financier aux éleveurs en transformant progressivement les primes au bétail vers une prime à l’herbage ;
• A ramener 10% d’espace pour la nature et la biodiversité dans les milieux agricoles et les zones de cultures.

De plus, un rééquilibrage des aides en faveur des exploiteurs à taille humaine est nécessaire.

La stratégie est en discussion au Gouvernement et doit être finalisée et envoyée à l’Europe d’ici la fin de l’année. Le compte à rebours est lancé. Nous entrons ainsi dans la dernière ligne droite pour décider cette politique qui va impacter la vie de milliers d’agriculteurs mais aussi des citoyens consommateurs.

Un nouveau processus délibératif chez Nature & Progrès

© Adobe Stock, tous droits réservés (processus délibératif)

Nature & Progrès met en place un panel citoyen appelé à réfléchir sur le thème : « As-tu besoin de ton voisin ? ». Notre inscription dans le champ de l’éducation permanente nous amène, en effet, à envisager une participation optimale de nos concitoyens et de nos membres dans la définition des actions mises en œuvre par notre association. D’une manière plus générale, ce nouveau mode d’action entend remédier aux critiques émergeant de notre corps social qui comprend toujours plus mal les processus décisionnels de nos représentants politiques. Il est grand temps de se mobiliser face à cette crise de la représentativité !

Par Sophie Devillers

Mais, plus concrètement, comment de telles délibérations citoyennes peuvent-elle nous permettre de voler au secours de nos démocraties en souffrance ? C’est ce que nous explique une jeune doctorante de l’Institut de Sciences politiques de l’UCLouvain…

Les symptômes d’une démocratie malade

Depuis ces dernières années, scandales et crises politiques en tous genre ne cessent de rythmer l’actualité. Entre Publifin, les formations gouvernementales interminables voire incompréhensibles et l’urgence de la situation climatique, nos systèmes politiques semblent bien impuissants. En conséquence, de plus en plus de citoyens manifestent leur mécontentement et leur perte de confiance en les institutions et les personnes qu’ils ont pourtant élues pour décider en leur nom. Jamais, en effet, la confiance des citoyens en ces structures n’a été si faible (1).

Ainsi, bien que le vote soit obligatoire en Belgique, de plus en plus de citoyens s’abstiennent de voter – ne se rendent pas à l’isoloir – ou encore votent blanc – ne remplissent aucune case sur le bulletin – ou nul – en exprimant, par exemple, leur colère par le biais d’annotations sur le bulletin. Aussi, on remarque que les familles politiques traditionnelles – libéraux, socialistes et chrétiens démocrates – voient leur succès électoral s’essouffler au profit de formations plus « antisystème » telles de que le PTB en Wallonie ou le Vlaams Belang en Flandre, dont un des leitmotivs est le rejet des structures politiques actuelles. Et ce sont peut-être d’ailleurs ces mêmes structures qui sont à l’origine du manque d’efficacité et du déficit de confiance que l’on observe aujourd’hui. Certains s’interrogent, en effet, sur la capacité d’un système plus que bicentenaire à affronter les crises qui traversent les sociétés actuelles en pleins bouleversements à tous niveaux – technique, climatique, géopolitique… – et proposent des innovations – qui sont exposées ci-dessous – avec l’espoir de donner un coup de jeune à nos démocraties.

A l’origine du mal : les élections ?

Avant d’aborder ces innovations, attardons-nous quelques instants sur une notion fondamentale : la démocratie. Finalement, c’est quoi une démocratie ? Un système qui permet à tous de vivre pleinement sa liberté de parole ? Un régime où tous les citoyens ont droit à un niveau de vie digne ? Ou encore un État où la vie privée est protégée contre les éléments pouvant y porter atteinte ? Il semble y avoir autant de manière de vivre la démocratie que d’États démocratiques…

Mais avant tout, l’élément fondamental qui semble les rassembler tous aujourd’hui est leur fonctionnement sur base d’élections. De nos jours, tous les États considérés comme « démocratiques » présentent un système de gouvernance « du peuple par le peuple et pour le peuple » (2) organisé par l’intermédiaire de représentants élus à l’issue d’élections libres et périodiques. Et c’est bien ce système qui semble être à l’origine des maux dont souffre actuellement notre démocratie. D’une part, passer par des élections structurées par des partis politiques afin de choisir les représentants du peuple qui décideront en son nom, a tendance à produire une certaine élite. Ainsi, la composition de nos assemblées est biaisée et offre une surreprésentation à certaines catégories de personnes.

Plus précisément – et si on regarde, par exemple, le Parlement de Wallonie -, on remarque entre autres que l’âge moyen des septante-cinq parlementaires est de quarante-sept ans, contre quarante pour l’ensemble de la population wallonne. La proportion d’hommes y est aussi plus élevée que dans l’ensemble du territoire wallon : 59% contre 49% (3). Enfin, le niveau d’éducation des élus est bien plus élevé que le niveau moyen de la population : 64% des parlementaires disposent d’un diplôme universitaire contre 14% pour la population wallonne. Par conséquent, les citoyens ont parfois du mal à se sentir véritablement représentés par leurs élus, qui semblent distants de leur réalité quotidienne et ne seraient ainsi pas en mesure de prendre des décisions représentant véritablement les intérêts de leur électorat, si différent.

Les cycles électoraux, quant à eux – on vote une fois tous les cinq ans au niveau fédéral et régional, et une fois tous les six ans au niveau provincial et communal -, engendrent des dynamiques de court terme où les élus ont peu de temps pour mettre en place des projets qui viendront embellir leur bilan et leur donner une meilleure image lors des élections suivantes… On remarque souvent, par conséquent, une certaine frilosité à investir dans des politiques de long terme, coûteuses en investissements et donc peu populaires, et dont les bénéfices ne se voient parfois que sur plusieurs décennies. Les enjeux climatiques, par exemple, en sont une victime collatérale.

La démocratie délibérative : remède universel ?

Toutefois, il existe aujourd’hui des modèles permettant de combler ces problèmes engendrés par un fonctionnement par élections. Et si on imaginait que démocratie et élections ne soient plus des synonymes ? Si cela nous semble compliqué aujourd’hui, des peuples ont tenté, il y a plusieurs siècles, d’autres systèmes pour gouverner leurs territoires et leurs populations, comme la Grèce antique, qui comptait des organes composés de citoyens tirés au sort pour s’occuper de la gestion quotidienne de la cité (4).

Aujourd’hui, académiques, experts, activistes, associations et même politiques s’inspirent de ces modèles alternatifs pour tenter de combler les failles de notre système 100% électif. S’il ne s’agit évidemment pas d’abolir purement et simplement les élections, il s’agit de répondre par contre à leurs principaux défauts – manque de représentativité des institutions et vision de court-terme – par des processus adjacents impliquant plus directement les citoyens, sans l’intermédiaire de leurs représentants. La démocratie délibérative, entre autres, commence à faire son chemin en Belgique. Derrière ce concept général, se cachent en réalité les « panels citoyens », les « assemblées consultatives », les « parlements citoyens » et bien d’autres formules. De manière générale, ces processus rassemblent un petit groupe de citoyens – de quelques dizaines à plusieurs centaines – aux opinions et profils divers dans le but de discuter, pendant un ou plusieurs jours, d’un sujet particulier, allant de la mobilité à la fiscalité, en passant par l’urbanisme ou l’intelligence artificielle… Pendant leurs rencontres, accompagnés d’experts du sujet et de modérateurs, ils ont pour tâche de produire des recommandations, des solutions, des points d’attention par rapport à la thématique qui leur est soumise, à l’attention des décideurs politiques.

Ces processus imposent, par ailleurs, aux participants de se confronter à des points de vue différents à propos de sujets de société parfois clivants, leur permettant ainsi de mieux comprendre le point de vue de parties adverses et de s’ouvrir à d’autres perspectives. Aussi, si ces processus sont exigeants en termes de temps et d’investissement, cet investissement n’est pas perdu, dans la mesure où les participants en ressortent souvent avec une meilleure compréhension des sujets qui les concernent et du système politique en général. Enfin, leur participation sert parfois de tremplin pour continuer leur engagement par d’autres canaux.

En Belgique, le plus célèbre de ces processus est sans doute le G1000 qui a rassemblé plus de sept cents citoyens belges tirés au sort (5), le 11 novembre 2011, pour parler de sujets tels que l’immigration, la sécurité sociale et l’emploi. Ce processus est né de l’esprit de quelques académiques et activistes, dont David Van Reybrouck, auteur d’un livre intitulé « Contre les élections » (6) et précurseur des réflexions sur le sujet, en Belgique, face à la crise gouvernementale – ou plutôt d’absence de gouvernement – qui a secoué la Belgique, cette année-là. Pendant que certains belges se laissaient pousser la barbe, ce petit groupe a mis en place un processus délibératif « 100% citoyen ». Si les politiques, en effet, ne parviennent pas à gouverner, pourquoi pas demander aux citoyens d’essayer ?

Fonctionnement et influence du G1000

Cette idée anima les organisateurs de l’évènement qui mirent un point d’honneur à intégrer les citoyens dans tout le déroulement du processus. Ainsi, les thèmes à l’ordre du jour furent choisis suite à une consultation en ligne à laquelle tous les Belges purent participer. Les thèmes qui revenaient le plus souvent furent ensuite soumis au groupe des sept cent quatre participants, ainsi qu’à l’ensemble des citoyens qui pouvaient participer à distance, soit depuis chez eux en ligne, soit dans une salle de leur commune. A l’issue des discussions, les recommandations furent transmises aux présidents des parlements du pays mais n’eurent pas, pour autant, un quelconque impact sur les politiques liées à ces sujets…

Toutefois, si l’impact du G1000 demeura plus que modeste en termes de contenu des politiques, il permit incontestablement de lancer la dynamique délibérative en Belgique. Ainsi, notre pays compta, en 2018, trente-huit processus délibératifs utilisant le tirage au sort ! Ces processus se déroulèrent à tous les niveaux de pouvoir – du local au fédéral en passant par le régional – et couvrirent une très large variété de sujets.

A l’aune de la multiplication de ces processus, il faut toutefois relever un écueil majeur auquel ils se heurtent aujourd’hui : celui de leur impact sur les politiques publiques. Si ces processus permettent, en effet, de créer du dialogue entre les citoyens – qui en sortent souvent avec l’impression d’une expérience humaine enrichissante -, ceux-ci risquent malheureusement d’être très frustrés par le peu d’impact de leur investissement sur les politiques. Souvent, les rapports contenant les recommandations des citoyens ne parviennent pas à intégrer les processus de prise de décisions et ne sont donc pas utilisés pour nourrir les réflexions du personnel politique qu’ils sont censés éclairer par le point de vue des citoyens. Ainsi, au lieu de rapprocher le citoyen du politique, ils pourraient donc l’en éloigner encore davantage par la frustration qu’engendre le sentiment d’avoir participé « pour rien » à un tel processus, chronophage et intensif.

Face à ce risque de retour de flamme, deux institutions belges ont décidé d’entériner un processus délibératif directement dans leurs structures politiques officielles. Dès 2019, la Communauté germanophone a ainsi instauré son Dialogue citoyen permanent, véritable premier Parlement « citoyen » à l’échelle mondiale, disposant d’une existence dans les textes de lois. Son Conseil citoyen se compose de vingt-quatre citoyens et se renouvèle tous les dix-huit mois. Cet organe a le pouvoir de soumettre des thématiques à la discussion d’assemblées citoyennes, composées de vingt-cinq à cinquante participants tirés au sort, en vue d’adresser des recommandations au Parlement. Les sujets soumis à ces assemblées peuvent provenir du Parlement, du Gouvernement, d’une pétition signée par cent citoyens de la Communauté, ou du Conseil citoyen lui-même, ce dernier étant souverain pour décider quel thème sera finalement soumis aux assemblées. A l’heure actuelle, le Dialogue citoyen permanent a traité de l’organisation des soins de santé et de l’éducation. Une fois les recommandations adressées au politique, ce dernier est contraint d’en effectuer un suivi : à la fois de rendre des comptes aux citoyens quant aux recommandations qui seront effectivement mises en œuvre et à celles qui sont rejetées en explicitant les raisons motivant ce rejet.

Le second Parlement à avoir sauté le pas de l’institutionnalisation est le Parlement bruxellois qui a voté, en 2020, une législation permettant d’intégrer des citoyens tirés au sort dans les commissions parlementaires. Ainsi, à la demande de mille citoyens bruxellois – par la signature d’une pétition – ou d’un groupe ou député individuel du Parlement, un sujet peut être soumis à une commission délibérative, composée de quinze élus – les membres de la commission parlementaire possédant la thématique dans ses attributions – et de quarante-cinq citoyens bruxellois, tirés au sort, âgés d’au moins seize ans. La commission de l’Environnement et de l’Énergie, à laquelle se sont ajoutés quarante-cinq Bruxellois, ont par exemple, délibéré pendant quatre journées des balises encadrant l’installation du réseau 5G à Bruxelles. Leur rapport a été transmis au Parlement qui, comme en Communauté germanophone, se doit de motiver la manière dont il compte effectuer le suivi des recommandations. Ici, la présence des élus renforce encore davantage le lien entre le processus et les instances politiques, dans la mesure où les élus participent dès le départ à coconstruire les politiques, et seront donc plus enclins à les défendre au sein de l’assemblée parlementaire, de jouer les porte-parole du processus en installant ainsi une courroie de transmission entre les recommandations des citoyens et le pouvoir en charge de les mettre en œuvre.

Une inspiration pour Nature & Progrès ?

En s’inspirant de ces expériences innovantes, Nature & Progrès a aussi voulu tenter l’aventure de la délibération en faisant participer directement ses publics – producteurs, membres et public proche de l’association – à la définition des grandes orientations de l’association, répondant ainsi notamment à l’interpellation de son groupe local de Marche qui cherche une réponse innovante à l’immobilisme du « Conseil des Locales » de l’association. L’ensemble des groupes locaux de Nature & Progrès sont donc appelés à s’associer à cette démarche ou à réfléchir à d’autres questions qui pourraient faire l’objet d’un même traitement, la volonté étant de dynamiser la participation des publics de Nature & Progrès pour qu’ils contribuent effectivement à définir les orientations de l’association.

En l’occurrence, notre association, soutenue par son Conseil d’administration, organisera, durant deux samedis du mois de mars 2022, son premier processus délibératif sur le thème « As-tu besoin de ton voisin ? ». Pendant ces deux journées, trente citoyens pourront ainsi discuter du (re)développement des tissus sociaux et des réseaux de consommation et de production locaux, en vue d’alimenter les positions de l’association sur cette thématique. Le comité de pilotage à la manœuvre de ce processus veillera à composer le panel de participants le plus divers possible, lui permettra d’échanger avec des professionnels de terrain et des experts du sujet afin d’alimenter la réflexion et les échanges.

Vous souhaitez faire partie de ce processus délibératif ? Merci de poser directement votre candidature via le bouton ci-dessous, ou en contactant Lionel Pistone – lionel.pistone@natpro.be – ou Hamadou Kandé – hamadou.kande@natpro.be.

Notes

(1) Selon des études récentes, voir notamment : Goovaerts, I., Kern, A., Marien, S., van Dijk, L., van Haute, E., Deschouwer, K. (2019). Vote protestataire ou idéologique. Les déterminants des choix électoraux au 26 mai 2019. Note sur base des données du projet EoS RepResent, Communiqué de presse.
(2) Selon la célèbre formule du président Lincoln prononcée lors du discours de Gettysburg en 1863.
(3) Sources : RTBF Info (11 juin 2019) : « Âge, salaire, niveau d’étude… Qui sont les députés qui vont siéger en Wallonie et à Bruxelles » et IWEPS
(4) Ce modèle est évidemment loin d’être idéal dans la mesure où, à l’époque, tout le monde ne jouissait pas du statut de citoyen. Ainsi, les femmes et les esclaves étaient d’office exclus du tirage au sort et ne participaient donc pas à la gestion de leur cité.
(5) Ce tirage au sort a été effectué par un « Random Digit Dialing », c’est-à-dire une composition aléatoire de numéros de téléphone, permettant ainsi de joindre des personnes au hasard dans l’ensemble de la population.
(6) David Van Reybrouck, Contre les élections, éditions Actes Sud (Babel), 2014 – existe en version téléchargeable.

Inauguration du Salon Valériane : l’occasion de faire le point sur le bio

© Nature & Progrès, Salon BIO Valériane 2021

Coup d’envoi pour la 36ème édition du Salon Valériane ! Comme le veut la tradition, l’inauguration du Salon est l’occasion de faire le point sur le bio en Wallonie ! Valériane, le plus grand Salon bio de Belgique, est préparé durant des mois et apprécié par des milliers de visiteurs. Un point commun réside parmi toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à cet événement : la joie de permettre au public de (re)découvrir le monde du bio et la volonté de permettre aux consommateurs de rencontrer les personnes qui produisent ce qu’ils consomment.

Qui oserait encore parler de niche en parlant du bio ? Selon les chiffres de Biowallonie, presque 2000 fermes sont en bio (+ 15%). 96 % des Belges ont consommé au moins un produit bio en 2020. Le marché du bio représente 890 millions d’euros. « Chaque année, la nécessité du Salon Valériane se concrétise car la bio ne cesse de progresser. » – Marc Fichers

Retour sur l’origine du bio

Il y a 50 ans, une série de consommateurs et de producteurs ont tourné le dos à l’utilisation de pesticides chimiques de synthèse et à l’industrialisation de l’agriculture. Ils voulaient des fermes en polyculture élevage où production rimait avec respect de l’environnement.
Cela a fonctionné ! Les exposants du Salon Valériane en sont la preuve. L’objectif de l’association Nature & Progrès, organisatrice du Salon, est de créer des moments de rencontres entre producteurs et consommateurs.

« Nous pensons que si le bio s’est développé, c’est grâce aux liens humains et au fait que le secteur se soit forgé par l’engagement des producteurs, consommateurs, transformateurs et organismes de contrôle qui ont œuvré ensemble à préciser les règles du bio. » – Marc Fichers

Nous devons tout faire pour conserver l’esprit fondateur du bio grâce à la participation de l’ensemble des acteurs à son évolution ! Une ferme bio doit viser la consommation locale, et non pas exporter aux quatre coins du monde. Le jour où l’on adaptera la règlementation bio pour pouvoir envoyer des frites surgelées au bout du monde, quelques acteurs du marché d’exportation seront peut-être contents mais le bio aura perdu son âme. En Wallonie, nous avons toujours réussi à préserver le bio d’une intensification à outrance. Continuons de la sorte !

Et ce n’est pas terminé puisque nous sommes à un tournant avec l’ambition de l’Europe et de la Région wallonne d’obtenir 25% à 30% de bio d’ici 2030. Pour concrétiser cette ambition, la Région s’est dotée d’un Plan de développement. Nature & Progrès s’en réjouit. Avec l’ensemble des structures bio, nous sommes prêts à relever le défi et nous sommes convaincus qu’il apportera la prospérité à nos campagnes, tout en améliorant la souveraineté alimentaire en Wallonie.

Les fondements du BIO

• Il est nécessaire de ramener la plus-value au plus près de l’agriculteurs en développant des unités de transformation des produits agricoles.
• Il est nécessaire de respecter la vision globale de l’agriculture biologique. Ne découpons pas le secteur bio en filières de production.
• Il est nécessaire de développer la recherche spécifiquement bio sur des terres bio. Si l’on vise 30% de bio en 2030, il faut maintenant affecter 30% des moyens dévolus à la recherche et à la formation pour le bio. Nous avons besoin d’une transition du modèle agricole et la recherche doit devancer cette transition. 

Vers le développement des alternatives

Le bio s’est développé pour tourner le dos aux pesticides chimiques de synthèse. Ces derniers sont dangereux, tant pour notre santé que celle de la terre. Certains d’entre eux ont été retirés du marché car il s’agit de perturbateurs endocriniens ou encore car ils présentent des risques de cancers. Les premiers à en souffrir sont les agriculteurs eux-mêmes qui, durant des dizaines d’années, ont utilisé ces produits. En France, certaines maladies provoquées par les pesticides sont d’ailleurs reconnues comme maladies professionnelles.

Il faut de toute urgence tourner le dos aux pesticides en développant les alternatives existantes et en mobilisant la recherche agronomique vers la mise au point des alternatives manquantes. Arrêtons avec ces techniques de production du passé et tournons-nous vers l’avenir ! Lorsque nous parlons des pesticides, nous regardons souvent l’usager. Or, il faudrait plutôt responsabiliser les firmes qui développent et commercialisent ses molécules ! Il faudrait donner les moyens aux agriculteurs de développer les alternatives et de responsabiliser les firmes productrices. Lorsque le scandale de l’amiante a éclaté, personne n’a poursuivi les couvreurs qui l’utilisaient. Des alternatives ont été développées et les firmes qui fabriquaient ses produits ont dû arrêter de polluer. Cela devrait être la même chose avec les pesticides !

Le point sur les nouveaux OGM

Le Salon Valériane est également l’occasion de traiter la problématique des nouveaux OGM, ces organismes qui utilisent de nouvelles techniques de biotechnologie. Nature & Progrès s’y oppose, notamment en faisant état des arguments de scientifiques indépendants. Nous avons réussi, dans un premier temps, à placer le sujet sur la table du domaine public. Ensuite, grâce au soutien d’une Fondation, nous avons activé le dossier au niveau européen.
Les firmes semencières ont modifié leurs techniques mais pas leurs objectifs. Les nouveaux OGM sont plus dangereux que les « anciens ». En effet, en plus de modifier les plantes pour les rendre tolérantes aux herbicides vendus par les firmes, les firmes modifient désormais leur contenu. Avec le forçage génétique, elles sont capables d’éradiquer des populations entières d’insectes et d’animaux.
Si les OGM n’ont rien résolu en 20 ans, les nouvelles techniques de production OGM ne permettront pas non plus de sauver l’humanité, de résoudre la faim dans le monde ou encore de lutter contre le réchauffement climatique ! Rappelons que suite à un large débat citoyen et parlementaire, la Wallonie s’est déclarée « région sans OGM ». Qu’elle le reste !

Zoom sur la problématique du CO2

Un troisième dossier d’importance est mis en avant au Salon Valériane : celui de la réduction du CO2. Il est urgent d’agir en faveur du climat. Les catastrophes de cet été nous le rappellent.
En tant qu’association d’éducation permanente avec nos membres, nous avons mené une analyse de la problématique et nous déployons une campagne avec l’aide de l’Agence wallonne de l’Air et du Climat et de la Wallonie : « Mobilisons-nous pour réduire le CO2 ». La lutte contre le changement climatique passe aussi par des changements concrets chez chacun d’entre nous dans le but de rendre notre consommation plus respectueuse de l’environnement. Un stand de mobilisation tenu par des bénévoles est prévu au Salon Valériane.

Rejoignez-vous au Salon Valériane

Valériane, c’est un lieu de rencontre et d’échange autour de l’alimentation, de l’environnement et de l’énergie. C’est aussi un lieu d’interpellation pour que chacun puisse changer son comportement vers un mode de vie plus respectueux de l’Homme et de l’environnement. Continuons à être fiers de notre région pionnière en Europe en matière de développement du bio. C’est ensemble qu’agriculteurs et consommateurs permettront à la Wallonie de relever le défi de 30% de bio en 2030.

Merci à toutes les personnes et structures qui œuvrent à l’organisation du plus grand Salon bio de Belgique ! C’est ce week-end. Nous vous y donnons rendez-vous jusqu’au dimanche 5 septembre à Namur Expo.

 

En route pour le Salon Valériane du 3 au 5 septembre à Namur

Le Salon Valériane revient en force après une année de pause avec pour thème « Dès demain, du 100% BIO et fait maison » ! Rendez-vous du 3 au 5 septembre à Namur Expo et partez à la rencontre d’exposants et de conférenciers passionnés et engagés. Afin d’éviter les files d’attente sur place, il est vivement conseillé d’acheter son entrée en ligne à l’avance. Le tarif standard est de 8,00 €. Il comprend le prix d’entrée au Salon ainsi que l’accès aux conférences.

L’atout du Salon réside dans le choix des exposants, rigoureusement validés par un comité de sélection. Ils proposent des produits de grande qualité qui sont conformes tant aux valeurs de l’association Nature & Progrès qu’à celles des visiteurs. Tous les domaines permettant une transition écologique au quotidien seront représentés au Salon : l’agriculture et l’alimentation bio, l’environnement et le jardinage bio, l’écobioconstruction, la presse et l’édition, les énergies renouvelables, l’artisanat, les textiles, la santé et les cosmétiques bio ou encore le tourisme écologique et solidaire. Plusieurs conférences sont également au programme et seront ouvertes au public durant tout le week-end. Les sujets varient : du zéro déchet humain à la permaculture en passant par les cosmétiques écologiques…

 

Un lieu d’échange et de partage

« Dès demain, du 100% BIO et fait maison », voilà le refrain qui rythmera cette 36ème édition. Nous avons voulu remettre ses fondamentaux à l’honneur avec la mise en avant des ingrédients BIO, locaux et de saison. La prise de conscience de la nécessité de cuisiner le plus possible soi-même, de cuire son pain, de faire son potager et de consommer en pleine conscience en allant droit à l’essentiel est au cœur de l’actualité.

 

Un Salon de sensibilisation mais aussi… d’ACTION

« Mobilisons-nous pour réduire le CO2 ! », c’est le projet de Nature & Progrès avec le soutien de la Wallonie et de l’Agence wallonne de l’Air et du Climat. Dès l’entrée du Salon, un stand de sensibilisation sera mis en place avec « Les 10 gestes pour réduire votre empreinte carbone ».

Mais ce n’est pas tout ! Ce sera aussi l’occasion de mobiliser un maximum de visiteurs sur deux problématiques chères à l’association : la suppression des pesticides chimiques de synthèse et la réglementation des nouveaux OGM. Il sera possible, d’une part, de signer l’Initiative citoyenne européenne « Sauvons les abeilles et les agriculteurs ». D’autre part, le visiteur aura l’opportunité de contacter la personnalité politique de son choix au sujet des nouveaux OGM. Rendez-vous sur le salon pour être un acteur de changement !

Il était une fois la librairie écologique

Carole et Dominique à la librairie

Carole et Dominique à la librairie écologique © Nature & Progrès

Familial, accueillant et chaleureux riment avec la librairie écologique de Nature & Progrès. Composée de plus de 5.000 ouvrages sur des thématiques bien précises, cette mine d’informations a bien évolué depuis sa création. Découvrez l’histoire de la librairie à travers nos deux libraires que l’on ne met pas assez en avant : Carole et Dominique.

L’évolution de la librairie

Carole a commencé sa carrière chez Nature & Progrès en 1994. Elle avait été engagée, à l’époque, pour la gestion et la création d’un centre de documentation. Une autre personne s’occupait essentiellement de la librairie, environ une fois par semaine.

Au vu de l’évolution du numérique, Carole a petit à petit informatisé toute la librairie. Car oui, avant, tout était écrit à la main dans des petits carnets. La charge de travail étant beaucoup trop grande que pour être effectuée seule, Dominique a rejoint l’équipe en 2001. Elle a travaillé en tant que libraire et polyvalente pour le personnel : archives, courriers, etc. Au fil des années, Dominique finit par occuper de plus en plus de fonctions au sein de la librairie. La polyvalence a donc été mise de côté pour qu’elle puisse se consacrer à 100% à la librairie écologique.

Aujourd’hui, Dominique s’occupe plus particulièrement du site avec l’aide d’Anne, la Webmaster, tandis que Carole prépare avec soin les commandes, fait les réassorts, etc.
Cela fait 20 ans que le binôme s’entend à merveille !

La part du travail que les deux libraires préfèrent…

Carole adore le contact. Il est alors évident qu’elle apprécie échanger avec les clients et les conseiller au mieux. Dominique aime s’occuper de la boutique en ligne et participer au Salon Valériane dans lequel l’ensemble de la librairie s’y retrouve le temps d’un long week-end.

Le plus de la librairie écologique ?

Notre librairie est la seule à être « écologique » en Wallonie. Elle est spécialisée dans diverses thématiques comme le jardinage, le bio, la santé naturelle, l’alimentation et l’écobioconstruction.

« Notre force, c’est vraiment le conseil ! » Carole et Dominique accueillent toujours la clientèle avec le sourire et ont un lien particulier avec celle-ci. Un grand nombre des clients viennent chercher des conseils ou parfois simplement pour papoter avec elles.

Nos libraires sauront-elles choisir un seul livre « coup de cœur » ?

Dominique raffole des livres sur le jardinage. C’est une des raisons pour laquelle elle choisit sans hésiter le livre « Le guide du jardin bio » de Terre Vivante. De plus, il a une place particulière dans la panoplie d’ouvrages sur cette thématique : « c’est La bible du jardin » dit-elle.

Carole, quant à elle, ne sait pas choisir ! Puisqu’en 27 ans de carrière chez Nature & Progrès, elle a déjà acheté tellement de livres qui lui plaisaient qu’il est impossible pour elle de faire un choix !

Pauline DES TOUCHES

Créer son compost : un acte écologique et économique

Photo de compost

© Adobe Stock, tous droits réservés (compost)

Saviez-vous que le compostage permet de réduire d’un tiers vos déchets ? Et de fertiliser naturellement et à moindre coût les plantes à base de nos déchets organiques ? Voici quelques conseils pour la création d’un compost accessible à tout type d’habitat… Concrètement, le compostage est un procédé de transformation biologique des matières organiques en présence d’eau et d’oxygène. Une méthode plutôt simple certes, mais qui nécessite tout de même quelques connaissances ! 

 

Etapes à suivre pour un bon compost

Premièrement, il est important de mélanger les différents déchets organiques entre eux. Vous pouvez y inclure des ordures ménagères ou encore des petits déchets du jardin. Deuxièmement, afin de favoriser l’action des micro-organismes et d’homogénéiser le tout, il est important d’aérer et de brasser les déchets organiques. Troisièmement, le compost doit toujours être légeremment humide. Arrosez-le au besoin.

Vous habitez en appartement ?

Et vous ne possédez pas de balcon ? Il existe une solution pour vous ! Le « compostage collectif » commence à se mettre en place de plus en plus. Ce type de compostage consiste à mettre ses déchets dans des bacs collectifs partagés avec vos voisins d’immeuble ou de résidence. En contrepartie, vous récupérez gratuitement du terreau 100 % naturel pour vos plantes d’intérieur ou encore votre potager partagé.

Les avantages du terreau « fait maison »

Avoir un compost chez soi, c’est avant tout faire un geste écologique ! Cela permet de réduire le volume de déchets ménagers enlevés collectivement. Ce qui signifie : moins de transport, moins d’espace occupé dans les décharges et moins d’incinération.

Ensuite, votre jardin vous remerciera. Le compost permet de favoriser la vie du sol, d’améliorer sa fertilité mais aussi sa teneur en humus. N’hésitez plus et mettez en place un compost chez vous !

Une astuce ? Vous pouvez vous rendre en ferme ou dans un manège près de chez vous et demander du fumier de cheval, vache, âne ou chèvre. Faites-le ensuite composter ! Attention cependant à bien faire monter la température du compost si vous ne vous êtes pas rendu(e) en ferme biologique. Cela permettra d’éliminer certaines molécules en cas de présence de vermifuges.

Pour en savoir plus sur le compost

Dans notre rubrique en collaboration avec Vivacité, Laura Vlémincq vous conseille le livre « Je réussis mon compost et lombricompost » (Ludovic Martin & Pascal Martin – Editions Terre Vivante). L’ouvrage est disponible à la librairie écologique de Nature & Progrès (Rue de Dave, 520 – 5100 Jambes) ou sur la boutique en ligne. Bonne lecture !

Vous y découvrirez les techniques pour réaliser un compost :

  • sans y passer des heures,
  • de manière ludique,
  • grâce à des pas-à-pas illustrés.

Laura Vlémincq et Pauline Des Touches 

Pour une Politique Agricole Commune (PAC) au cœur de la transition

Logo coalition

Manifeste – Réforme de la PAC post 2020.

Natagora, Nature et Progrès, Inter-Environnement Wallonie, WWF-Belgique et Greenpeace Belgique, réunies dans la coalition IMPAACTE, appellent à la mise sur pied d’une agriculture wallonne productrice d’une alimentation durable.

La coalition associative justifie l’urgence de son appel par une série de constats :

  • La crise du COVID-19 exige une meilleure autonomie ainsi qu’une résilience accrue de nos systèmes agricoles pour garantir la souveraineté alimentaire en toute circonstance.
  • Les systèmes agricoles et alimentaires jouent un rôle majeur dans les crises de la biodiversité et du climat mais peuvent être en même temps une partie importante de la solution.
  • La Politique Agricole Commune (PAC) actuelle renforce les inégalités de revenus et encourage des pratiques agricoles qui ne sont durables ni pour l‘homme ni pour l’environnement.
  • La reconduction de cette politique n’est pas une option crédible pour atteindre les objectifs que la Wallonie s’est fixée en matière de transition, ni pour atteindre les objectifs du Green Deal (stratégie Farm to Fork et stratégie Biodiversité) au niveau européen.
  • La nouvelle PAC vise notamment à garantir un avenir économique stable aux agriculteurs, mais aussi à accroître le niveau d’ambition écologique de l’agriculture européenne.

La coalition IMPAACTE, demande au Gouvernement wallon d’adopter un plan stratégique PAC qui accélère la transition vers un système agricole et alimentaire sain pour l’homme, durable pour la nature et résilient face aux crises.

Les 4 enjeux prioritaires identifiés par la coalition sont :

 

1. Renforcer le réseau et le maillage écologique

Les milieux agricoles occupent près de la moitié du territoire wallon. Les agriculteurs ont donc un rôle déterminant à jouer dans la préservation de la biodiversité, et ce d’autant plus que la biodiversité des terres agricoles est dans un état très préoccupant.

Le redéploiement du réseau écologique passe par l’imposition d’un pourcentage minimal d’éléments soutenant la biodiversité dans chacune des fermes (objectif de 5%), et par des mesures volontaires pour soutenir les agriculteurs qui vont plus loin, notamment en plantant des haies, des arbres, en installant des bandes aménagées dans les terres cultivées, ou en adoptant un mode de gestion adapté pour les prairies de haute valeur biologique, avec un objectif régional de 10% en terres arables et de 15% en prairies. Il est donc essentiel que le futur plan stratégique réserve un budget conséquent pour ces interventions, via les enveloppes dédiées aux éco-régimes et aux MAEC (Mesures Agro-Environnementales et Climatiques).

 

2. Maintenir les prairies et encourager une transition de l’élevage

La préservation des 320 000 ha de prairies permanentes de Wallonie est cruciale. Ces prairies constituent des stocks de carbone, et doivent être préservées du labour pour empêcher que ce carbone ne retourne subitement dans l’atmosphère. De plus, les prairies extensives abritent une biodiversité remarquable.

La situation économique des élevages bovins wallons est préoccupante et le régime d’aides actuel n’a pas permis de les soutenir efficacement. Face aux crises et notamment la crise climatique, il convient de mieux soutenir les éleveurs adoptant des systèmes d’élevage résilients, afin d’éviter que la disparition des exploitations bovines se poursuive au rythme actuel et compromette la préservation des prairies permanentes à moyen et long terme. Le revers de la médaille est que les bovins émettent de grandes quantités de méthane, un gaz à effet de serre très puissant. Le défi est donc de soutenir fortement les éleveurs pour assurer la pérennité à long terme du secteur, tout en réduisant les troupeaux. IMPAACTE réclame une évolution des aides qui consisterait à remplacer le soutien par tête de bétail par une prime à la prairie permanente, prime d’autant plus importante que la charge en bétail est réduite.

 

3. Soutenir la transition écologique en cultures

La transition écologique vise notamment à répondre aux enjeux de préservation des sols, des ressources en eau et de la biodiversité. Le plan PAC doit permettre d’atteindre les objectifs en vigueur: – 50 % phytos, -50% engrais, -20% perte de nutriments. Les externalités négatives, comme l’érosion ou la pollution des eaux de surfaces, doivent être freinées par l’imposition de normes interdisant les pratiques les plus néfastes. Les pratiques agroécologiques doivent être encouragées via un éco-régime soutenant les agriculteurs s’inscrivant dans cette démarche volontaire.

 

4. Assurer un budget fort à l’agriculture biologique

Des engagements forts pour accroître la part de l’agriculture biologique apparaissent dans l’accord de gouvernement wallon (objectif de 30% en 2030) et dans la stratégie européenne Farm-to-Fork. L’agriculture biologique répond, en partie, à plusieurs besoins environnementaux, comme celui de réduire l’usage des pesticides.

IMPAACTE plaide pour un soutien fort au travers des aides à la conversion et au maintien en agriculture biologique. D’autres aides doivent être conçues pour mieux aider l’agriculture biologique, en particulier les aides à l’investissement, à l’installation des jeunes, à l’échange de connaissances et à l’information. Le développement des filières est essentiel, notamment en activant la possibilité de leur dédier jusqu’à 3% des dotations PAC destinées aux paiements directs.

Pour plus d’information sur les mesures proposées, voir “Note de la coalition sur l’architecture verte du plan stratégique PAC Wallonie”.