Hôtels à insectes : accueillir les insectes dans son jardin

Hôtels à insectes : accueillir les insectes dans son jardin

Image hôtel à insectes Plan Bee de Ciney

© Plan Bee, Ciney

Nous connaissons tous les abeilles mellifères qui vivent dans des ruches. Mais il existe également les abeilles solitaires, ces pollinisateurs indispensables. En Belgique, elles sont au nombre de 400 espèces mais leur habitat se raréfie. Il est donc essentiel de multiplier les zones d’accueil dans nos jardins, où elles pourront se reproduire et passer l’hiver. Comment ? Par la création d’hôtels à insectes.

 

Le choix de matériaux naturels

Beaucoup de matériaux déjà présents au jardin peuvent convenir à la création d’un hôtel à insectes. La seule condition est qu’il doit s’agir de matériaux 100% naturels. Il est, par exemple, important de sélectionner un bois non traité.

La botte de bambou, simple et efficace

Une technique facile consiste à réaliser une botte de bambou. Veillez à prendre des bambous de différents diamètres et avec un nœud. Chaque insecte va choisir la largeur qui lui convient, y pondre un œuf et y amener du pollen et du nectar. Et ainsi de suite … Cette technique convient déjà à de nombreuses abeilles butineuses.

Il vous suffit de le suspendre dans un endroit calme de votre jardin, à l’abris du vent et de la pluie. Deux petits fils de fer suffisent pour le fixer.

La construction d’un hôtel à insectes

Pour les plus motivé(e)s, il est également facile de réaliser un hôtel à insectes avec différents compartiments. Récupérez un vieux cageot ou construisez-le vous-même avec de vieilles planches non traitées.

Placez-y différents matériaux pour attirer de nombreux insectes :

  • Rondins de buches : forez des trous de diamètres différents de 3 à 10 mm (sans jamais les transpercer entièrement) et empilez-les
  • Brique creuse avec mélange d’argile et de sable : certaines abeilles préfèrent creuser des terriers et y déposer un œuf, du pollen et du nectar
  • Caisson avec une cavité : pour attirer les bourdons, il est important de placer un caisson dans lequel ils vont construire un nid
  • Branches broyées : ce sont des éléments nécessaires aux coccinelles qui vont hiverner. Veillez à mettre un grillage pour empêcher les oiseaux de passer
  • Paille : nécessaire pour les chrysopes, ces petits papillons aux ailes transparentes

L’apport de nourriture

Si on désire attirer les insectes dans son jardin, il est essentiel de leur fournir de quoi se nourrir. N’hésitez donc pas à semer des fleurs mellifères.

Le projet Plan Bee de Nature & Progrès a pour but d’étudier la faisabilité apicole, agricole et économique de semer des fleurs pour produire du sucre d’abeille. Sur le site, vous découvrirez une série d’astuces sur les semis.

Découvrez le livre « Des auxiliaires dans mon jardin »

Pour en savoir plus, commandez le livre « Des auxiliaires dans mon jardin ! » aux Editions Terre Vivante. Il aborde la thématique des abris à insectes mais aussi la manière d’accueillir tous types d’animaux dans son jardin.

L’ouvrage est en vente au prix de 14€00 à la librairie de Nature & Progrès (Rue de Dave, 520 – Jambes) ou sur la boutique en ligne.

 

Pour en savoir plus : tutoriel

Crise du COVID : Vers des systèmes alimentaires sains, durables et résilients

Crise du Covid : vers des systèmes alimentaires sains, durables et résiliants

Une coalition de cinq associations, Nature & Progrès, Natagora, Inter-environnement Wallonie, WWF et Greenpeace se réunissent pour demander un nouveau contrat social entre citoyens et agriculteurs afin de rendre notre alimentation plus autonome, durable pour l’homme et la nature et résiliente face aux crises.

La pandémie liée au COVID-19 a ébranlé nos sociétés et notre quotidien à toutes et tous. Notre système alimentaire n’y a pas échappé. Les appels aux États à maintenir leurs marchés ouverts pour ne pas perturber les chaînes d’approvisionnement se multiplient ces derniers jours, mais les conséquences du confinement sont déjà là : pénurie de main d’œuvre saisonnière, angoisse des consommateurs qui vident les supermarchés, augmentation du prix de certaines denrées, ruée vers les filières locales, secteur agroalimentaire et export en berne. Le système va-t-il tenir le coup ?

Toute crise naît de la rencontre de deux facteurs: d’une part, un terrain vulnérable, et d’autre part un élément déclencheur qui met le feu aux poudres. L’épidémie de COVID-19 ne fait que mettre en lumière la vulnérabilité de notre système alimentaire. En effet, alors que l’agriculture wallonne a le potentiel de nourrir la Wallonie, la région de Bruxelles et bien au-delà, elle ne répond qu’à 17% de ses besoins en fruits et légumes et seuls 9% des céréales produites en Wallonie sont destinées à l’alimentation humaine. Elle dépend encore des importations de matières premières (intrants chimiques, pétrole, soja pour l’élevage industriel) et de la demande des marchés étrangers pour écouler une grande partie de productions excédentaires (viande bovine, lait et pommes de terres par exemple). Dans le même temps, la concentration du commerce de détail limite les débouchés et uniformise les conditions de production (90% de la distribution belge est aux mains de huit groupes internationaux). Cette crise nous met face aux limites de nos marchés agricoles mondialisés, régis par des économies d’échelles et des prix aux consommateurs toujours plus bas. Ces mêmes prix n’intègrent pas les externalités négatives de ces modes de production, c’est-à-dire les coûts cachés liés aux impacts sur l’homme et la planète (biodiversité, émissions de gaz-à-effet de serre, pesticides chimiques, bien-être des producteurs, travailleurs, santé des consommateurs etc.).

Alors oui, célébrons aujourd’hui nos agriculteurs wallons pour leur travail et leur persévérance en ces temps difficiles. Et si la crise se transformait en crise alimentaire, pourront-ils réorienter leurs productions et nous nourrir? Nous avons plus que jamais besoin d’eux. Soyons créatifs: préparons la transition à venir de notre agriculture vers des systèmes alimentaires durables, sains et plus résilients face aux crises.

Une transition urgente vers un système alimentaire durable et résilient

On doit relocaliser un certain nombre d’activités chez nous. Je salue le retour des consommateurs vers une agriculture de proximité. Nous avons des produits de très grande qualité près de chez nous“, tweetait Willy Borsus le 24 mars. La question d’une plus grande autonomie pour nos agriculteurs et notre alimentation est dans toutes les têtes. Les solutions sont déjà en marche. Depuis le début de la crise, la demande en aliments issus des circuits courts a doublé voire triplé. Des producteurs bio et agroécologiques s’organisent en coopératives pour mettre sur pied des nouvelles filières d’approvisionnement. La question est là: comment permettre à la majorité des agriculteurs de répondre en priorité à la demande alimentaire locale en produits sains et de qualité, et d’être moins dépendants des marchés mondiaux ?

Ne sous-estimons pas les enjeux environnementaux dans cette réflexion. Dans son approche «Une seule santé» (One Health), la communauté internationale souligne que la santé humaine, la santé animale et la santé de la Nature ne font qu’une. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, l’évolution des maladies infectieuses est sensible aux perturbations des écosystèmes et de la biodiversité. Il s’agit de retrouver un équilibre entre la production et les ressources disponibles. Enfin, la nature et la biodiversité, en dehors du bien-être qu’elles nous apportent à tous, peuvent remplacer les services rendus par les engrais et pesticides, et permettre ainsi aux agriculteurs de réduire leur dépendance aux marchés. Elles méritent de retrouver leur place dans toutes les fermes wallonnes.

Quels sont les points d’attention pour les prochains mois ?

Nous devons tirer les leçons de la crise actuelle, et saisir l’opportunité d’établir un nouveau contrat social entre citoyens et agriculteurs afin de rendre notre alimentation plus autonome, durable pour l’homme et la nature et résiliente face aux crises.

Voici les points que la coalition souhaite porter à l’attention du gouvernement :

  • Le gouvernement wallon vient d’annoncer la création d’une task force agriculture et alimentation. Passée la gestion des problèmes d’approvisionnement à court-terme, l’essentiel sera de tirer les enseignements de la crise. C’est pour cela que nous appelons à un débat public avec toutes parties prenantes sur l’avenir de notre système alimentaire en Wallonie
  • La politique de relance devra, comme annoncé au niveau européen, être un plan de sortie de crise aligné sur le Green Deal. En particulier pour le secteur agricole et alimentaire, l’alignement sur la stratégie Farm to Fork, dont la pertinence ne vient que d’être exacerbée par la crise en cours, sera un enjeu majeur.
  • L’élaboration du plan stratégique de la Politique Agricole Commune (ci-après PAC) pour la Wallonie est et restera le jalon principal en 2020-2021 pour le secteur agricole. La PAC, en orientant nos systèmes de production agricole, a une influence déterminante sur notre alimentation, notre santé, nos paysages et les biens publics que sont le climat et la biodiversité. Le plan stratégique proposé devra être lu au regard de cet enjeu central de transition écologique, de protection de la biodiversité et de résilience de nos systèmes alimentaires de la fourche à la fourchette.
  • Au-delà de la PAC, une approche de politique économique devrait être mise en œuvre pour accélérer la transition vers des systèmes alimentaires durables et résilients, que ce soit en stimulant l’investissement dans les filières stratégiques, en appliquant le principe de pollueur-payeur et en créant des incitants pour les modèles vertueux (ex. bonus à l’agroécologie, au bio, aux coopératives de producteurs etc.). Notamment, la Déclaration de Politique Régionale wallonne prévoit 30% de bio en 2030, ce qui devra amener à une augmentation de la capacité de transformation et de commercialisation des productions agricoles au niveau régional.

La Wallonie a d’immenses atouts à valoriser dans cette nouvelle donne, que ce soit son patrimoine naturel remarquable, la diversité ou l’expérience de ses agriculteurs. Elle peut devenir un modèle en Europe. Nous serons là pour contribuer à ce changement. Prenons soin de nous.

Signataires:
Emmanuelle Beguin, Responsable Politique Agricole, Natagora
Marc Fichers , Secrétaire général, Nature & Progrès
Sylvie Meekers,  Directrice générale, Inter-Environnement Wallonie
Monica Schuster , Chargée des politiques alimentation et agriculture , WWF Belgique
Sébastien Snoeck, Expert agriculture durable,  – Greenpeace Belgique

L’apiculteur et les abeilles, une histoire de passion !

L’apiculteur et les abeilles, une histoire de passion !

Dominique Hereng est apiculteur et professeur. Passionné par les abeilles, il n’a pas hésité lorsque l’association Nature & Progrès lui a proposé de placer cinq de ses ruches sur le terrain du Plan Bee à Ciney.

Qu’est-ce que le Plan Bee ?

Le Plan Bee, de l’association Nature & Progrès, a pour objectif de diversifier la production de sucre en implantant des fleurs mellifères sur des terrains de 10 à 15 ha en Wallonie. Début 2018, à Ciney, l’association s’est vue mettre à disposition, par la SWDE, un terrain de 13 hectares pour y semer des plantes annuelles, bisannuelles et vivaces afin de nourrir des ruchers sur ces surfaces pour produire du miel.

Un partenariat gagnant-gagnant

L’apiculteur a déjà pu, grâce à ce projet, récolter environ 250 kg de miel. Comme il le dit, les abeilles sont à l’hôtel car elles bénéficient d’une nourriture située à proximité de la ruche. Cette collaboration avec Nature & Progrès permet à des apiculteurs comme Dominique Hereng de produire du miel tout en favorisant le retour de nos abeilles dans les campagnes wallonnes.

Envie de nous rejoindre ?

Nature & Progrès recherche des apiculteurs pour installer des ruches sur de nouveaux sites étudiés par le Plan Bee à Orp-Jauche, Gerpinnes et Pont-à-Celles ! Si vous souhaitez nous rejoindre dans cette belle aventure, consultez notre site internet.

 

Rédaction : Annabelle Bietheres

Les atouts des cosmétiques BIO et faits maison

Les atouts des cosmétiques BIO et faits maison

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Fabriquer ses propres cosmétiques, c’est un avantage économique mais surtout écologique et sanitaire, à condition d’utiliser des ingrédients BIO. Nature & Progrès, pour qui la problématique de l’agriculture biologique est l’une de ses priorités, a décidé de vous donner une série d’astuces pour devenir le pro du cosmétique fait maison.

L’engouement autour du « DIY » est de plus en plus impressionnant. Rien d’étonnant lorsque l’on énumère ses nombreux avantages. Parmi eux, le fait maison permet d’éviter le gaspillage. Il nous est déjà tous arrivé d’acheter un produit de beauté, de l’oublier dans l’armoire et de devoir finir par le jeter. Fabriquer ses produits soi-même permet de créer le soin beauté adapté au moment où la peau en a besoin et dans la quantité nécessaire.

Le 7 novembre 2019, Nature & Progrès était présente sur Vivacité pour une chronique sur le sujet. Réécoutez-la ici.

Les ingrédients de base des cosmétiques faits maison

Pour réaliser des cosmétiques classiques, les recettes sont généralement composées d’huiles végétales, d’huiles essentielles et d’argile. Ensuite, vous pourrez utiliser de nombreux ingrédients déjà présents dans votre quotidien tels que du lait, du yaourt ou encore du miel.

Envie d’un exemple concret ? Pour réaliser un gommage, vous aurez uniquement besoin d’argile blanche, d’eau et d’huile d’amande douce.

Pourquoi faut-il favoriser les ingrédients BIO ?

Les produits de beauté se doivent d’être les plus purs possibles vu leur utilisation. Le BIO garantit, d’une part, qu’ils ne contiennent pas de produits chimiques ou de conservateurs. D’autre part, il garantit que les plantes ont été cultivées dans des zones sans usage de pesticides. La problématique des pesticides chimiques de synthèse est l’une des priorités de Nature & Progrès à travers la campagne Wallonie sans pesticides. On en parle de plus en plus avec la nourriture, car la population souhaite désormais mettre un visage sur son alimentation et consommer sainement. Mais il ne faut pas oublier d’en parler notamment, pour les produits de beauté.

En plus d’être plus sains pour notre corps, les cosmétiques BIO sont plus sûrs pour l’environnement. En effet, les additifs présents dans les produits de beauté traditionnels peuvent nuire à l’air et à l’eau.


Qu’en est-il de la conservation des produits ?

La durée de conservation représente certainement le seul point négatif des cosmétiques faits maison. Mais mieux vaut réaliser plus souvent des produits en petite quantité et sans conservateurs chimiques que l’inverse, n’est-ce pas ?

Pour que vos préparations se conservent au mieux, veillez à bien vous laver les mains et à désinfecter les ustensiles avant de commencer.

Conseil lecture... de la librairie de Nature & Progrès

Si vous désirez en savoir plus sur le sujet, Nature & Progrès vous suggère le livre «  Je fabriques mes cosmétiques ». Pourquoi ne pas allier plaisir, bien-être et respect de l’environnement en guise de bonne résolution pour 2020 ?

Retrouvez-le en vente dans notre librairie située à Jambes (Rue de Dave, 520) ou sur notre boutique en ligne.

Beau succès pour le colloque « Davantage de céréales locales »

Beau succès pour le colloque « Davantage de céréales locales sur notre table »

© Nature & Progrès

En 2018 et 2019, Nature & Progrès a organisé une série de rencontres sur la valorisation wallonne des céréales. Tandis que la demande pour des produits locaux explose, il y a aujourd’hui très peu de céréales wallonnes – ou même belges – dans nos farines, dans nos pains et dans nos bières… Comment développer les filières de céréales alimentaires en Wallonie ? Ce vendredi à Namur, plus de 130 participants sont venus échanger sur les pistes rassemblées par Nature & Progrès dans le cadre de son projet « Echangeons sur notre agriculture ».

Les céréales locales sur notre table [1]
II faut savoir que seulement 10 % des céréales belges sont utilisées pour l’alimentation humaine (farine, pains, bières…) tandis que 45 % servent à nourrir le bétail et 45 % sont utilisées pour la production d’énergie. Dans le secteur des céréales panifiables, les moulins belges importent 85 % des céréales qu’ils travaillent. Et dans le secteur brassicole, les malteries belges utilisent 99 % d’orges importées. Un comble pour le « pays de la bière » ! Et si on redéveloppait des filières 100 % locales, du grain à la table, et, tant que nous y sommes, 100 % bio ?

La richesse de rencontres multi-acteurs
Si chaque maillon de la filière a ses idées et besoins spécifiques, il manquait le partage, et c’est ici que Nature & Progrès intervient avec l’organisation de ses rencontres. Les citoyens ont découvert les réalités du secteur, ont visité les cultures, moulins, malteries, brasseries et boulangeries, ont soutenu l’idée que le consommateur recherche des produits locaux, du grain à la table. Ce vendredi 15 novembre, agriculteurs, meuniers, malteurs, boulangers et brasseurs ont partagé leurs réflexions et leurs aspirations pour intégrer le plus possible de céréales locales dans leurs fabrications.

Durant ce colloque en présence du Ministre de l’Agriculture Willy Borsus, les témoignages et discussions, tant d’experts que de porteurs d’initiatives en devenir, ont apporté beaucoup de richesse aux rencontres. Elles ont permis de faire ressortir des pistes pour développer les filières de céréales alimentaires en Wallonie. Les échanges ont été riches vu la multiplicité des profils présents sur place.

Pour n’en citer qu’un parmi tant d’autres, Gil Leclercq a partagé avec nous son projet de la malterie du Hoyoux, une micro-malterie qui devrait voir le jour en 2021. Elle sera à même répondre à la demande des brasseurs et des agriculteurs de malter des lots de petites tailles pour fournir des brasseurs locaux et avec de l’orge locale.

Des pistes d’avenir pour la filière céréalière
Aujourd’hui, de nombreux producteurs et boulangers sont prêts à travailler ensemble. Mais où faire moudre le grain ? Il est nécessaire de renforcer la production de farines en Wallonie, en aidant l’investissement dans des moulins et en renforçant la formation à la meunerie. Car moudre, c’est tout un métier ! Producteurs et brasseurs, eux, ont besoin de malteries adaptées à leurs besoins : de petits volumes. Les microbrasseries ont envie de se distinguer, d’expérimenter, d’innover et donc de faire malter à façon de petits lots d’orge brassicole. Et si on développait des micromalteries dans les mains des producteurs et des brasseurs ? Et si on développait le floconnage des céréales, aujourd’hui inexistant en Belgique ?

Voici quelques-unes des nombreuses pistes d’avenir pour la filière céréalière rassemblées par Nature & Progrès, présentées lors du colloque et reprises dans la brochure « Développer les filières céréales alimentaires en Wallonie » accessible librement sur le site.

«  Ce genre d’événement permet de répondre aux questions de terrain que se posent des gens qui, comme moi, souhaitent démarrer au mieux un projet de micro-filière. Il m’a apporté des informations concrètes en rassemblant la totalité des sujets propres à la filière céréalière locale. » nous précise Lucie Verhelpen, porteuse d’un projet de micro-filière de céréales panifiables.

 

[1] Delcour A., Van Stappen F., Gheysens S., Decruyenaere V., Stilmant D., Burny Ph., Rabier F., Louppe F. et Goffart J.-P. 2014. Etat des lieux des flux céréaliers en Wallonie selon différentes filières d’utilisation. Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 18(2) : 181-192. https://popups.uliege.be/1780-4507/index.php?id=16836&file=1&pid=11161

Socopro. 2017. Orge brassicole – Plan de développement stratégique 2017-2027. 35pp. https://filagri.be/wp-content/uploads/ORGE-BRASSICOLE-_plan-de-developpement-strategique-2017_Final-valid%C3%A9.pdf

Les huiles essentielles BIO: utiles au jardin et à la maison

Les huiles essentielles BIO, utiles au jardin et à la maison

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A l’heure actuelle, la société est de plus en plus envieuse de faire usage de produits sains et naturels dans sa vie quotidienne. Les huiles essentielles, ces extraits de plantes aromatiques concentrés, connaissent un grand succès. Car en plus de leurs vertus thérapeutiques, elles ont de nombreuses autres utilisations possibles à la maison et au jardin. 

 

Avant toute chose, il est primordial de favoriser les huiles essentielles BIO. En effet, ces substances qui sont généralement au contact de la peau ou à inhaler, se doivent d’être les plus pures possibles. Pour ce faire, le bio apporte la garantie que les plantes proviennent de cultures non traitées aux pesticides chimiques de synthèse.

 

Les huiles essentielles à l’intérieur

Certaines huiles essentielles sont extrêmement efficaces pour lutter contre les mites dans les textiles. Auparavant, la naphtaline était largement utilisée à cet effet. Toutefois, ce produit chimique est interdit en Europe depuis 2008 car considéré comme un pesticide dangereux. Pour éviter tout usage chimique, quelques gouttes d’huiles essentielles de lavande ou de romarin seront tout aussi efficaces.

Les huiles essentielles sont aussi très utiles pour protéger nos animaux des puces. A nouveau, le fipronil, qui est un pesticide chimique de synthèse, est autorisé dans les colliers antipuces. Ce produit est pourtant interdit en Europe en pulvérisation et en Belgique dans les cultures, dû à sa toxicité. Où est donc la logique ? Pour éviter toute substance toxique pour vos animaux, favorisez les huiles essentielles, des produits naturels et tout aussi efficaces.

Beaucoup d’entre elles peuvent également être utilisées en diffusion grâce à un diffuseur d’huiles essentielles. Cela permettra de parfumer et de purifier vos intérieurs tout en créant une certaine ambiance !

 

Les huiles essentielles à l’extérieur

Certaines huiles essentielles sont très efficaces au jardin car elles protègent les plantes contre les insectes ravageurs et les maladies. Les insectes se guident par l’odeur des plantes qu’ils attaquent. En parsemant vos espèces verts d’huiles essentielles, vous brouillerez ainsi les pistes.

De plus, saviez-vous que les huiles essentielles peuvent être placées sur les poules pour les apaiser ? Dans un poulailler, des tensions peuvent facilement arriver, notamment lors de nouvelles arrivées. Quelques gouttes d’huiles essentielles peuvent ainsi suffire pour éviter un trop plein d’agressivité entre les animaux.

 

Pour en savoir plus…

Si vous désirez en savoir plus sur le sujet, Nature & Progrès vous suggère le livre « Le guide terre vivante des huiles essentielles ». Les fêtes approchent à grands pas, cela pourrait être une belle idée de cadeau pour vos proches.

Retrouvez-le en vente dans notre librairie située à Jambes (Rue de Dave, 520) ou sur notre boutique en ligne.

Le jeudi 7 novembre 2019, Nature & Progrès était présente sur Vivacité pour une chronique sur le sujet. Réécoutez-la ici.

 

 

 

Impliquons la société dans l’évolution de notre agriculture !

Impliquons la société dans l’évolution de notre agriculture !

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Depuis plusieurs dizaines d’années, la place du consommateur dans les évolutions du modèle agricole a été amoindrie. Les producteurs se sont raréfiés, la production agricole ne vise plus nécessairement l’alimentation locale – voire l’alimentation humaine tout court ! , l’industrie alimentaire a globalement pris le relais des fermes pour la transformation des produits agricoles, la grande distribution s’est chargée d’acheminer des produits standardisés et anonymisés vers les consommateurs.

Face à la mondialisation et à la guerre des prix, les acteurs visent l’optimisation économique, mettant parfois entre parenthèses les aspects environnementaux (ex : utilisation de pesticides, augmentation des transports de denrées alimentaires), sanitaires (ex : utilisation d’additifs technologiques, appauvrissement nutritionnel des aliments), de sécurité alimentaire (ex : délocalisation de productions agricoles) ou sociaux (ex : dumping social).

Le consommateur prend conscience de ces évolutions « par surprise ».
Le scandale de la lasagne à la viande de cheval a illustré comment les produits transformés peuvent être opaques avec des ingrédients faisant le tour d’un continent, passant entre différentes mains. Les reportages montrent que les pains « cuits sur place » dans certaines enseignes, donnant l’impression d’être fabriqués de manière artisanale et locale, sont en réalité des pâtons surgelés issus de l’importation.

Des articles mettent en évidence que la fameuse bière belge, reconnue au patrimoine de l’Unesco, ne contient quasiment plus d’orge et de houblon locaux. La société remet en question les orientations de notre agriculture, de notre alimentation, de nos paysages, de notre ruralité.

La réaction du monde agricole face à ces questionnements citoyens est diverse. Certains s’offusquent que des personnes ne connaissant pas assez « le terrain », « le métier », « les réalités » puissent donner un avis. « Le consommateur ne sait pas que nous faisons déjà beaucoup pour l’environnement », clame-t-on, tandis que les lobbies agricoles œuvrent à maintenir le glyphosate et les néonicotinoïdes « indispensables » aux cultures, sans chercher à développer les alternatives existantes ou à en développer de nouvelles. D’autres producteurs accueillent volontiers les préoccupations des consommateurs et créent ensemble de nouveaux modèles agricoles.

C’est ainsi que naissent, il y a un demi-siècle, Nature & Progrès et le mouvement de l’agriculture biologique, portés par des producteurs et des consommateurs ensemble. Ils étaient convaincus des effets néfastes des pesticides, de la nécessité de garder des fermes autonomes proposant des aliments aux consommateurs plutôt que des matières premières aux usines. Ils ont développé ensemble des cahiers des charges, devenus lois, des circuits de commercialisation courts, des filières rassemblant les acteurs… Ce modèle a pris de l’ampleur jusqu’à être aujourd’hui considéré comme une référence pour le développement de notre agriculture. On n’a jamais autant parlé de bio, de local et de circuit court.

De nombreux consommateurs s’impliquent dans les questions agricoles. Le projet « Echangeons sur notre agriculture » de Nature & Progrès propose depuis 5 ans aux citoyens et aux producteurs de se rencontrer pour discuter de problématiques agricoles. Et il ne faut pas croire que ces consommateurs sont à court d’idées ! En explorant la crise du secteur laitier en 2016, tandis que les producteurs se concentraient sur des pistes pour améliorer la production et la stabilité des marchés, les consommateurs se sont intéressés aux pistes permettant de mieux valoriser le lait, notamment à travers une transformation dans des produits de meilleure valeur ajoutée comme des fromages wallons. Ces réflexions ont inspiré des éleveurs, déléguant jusque là la valorisation du lait à leur laiterie.

Dans d’autres dossiers également, les consommateurs ont fait part de leur vision de l’agriculture. Des bovins mixtes à l’herbe, un abattage à la ferme , un redéploiement des moulins et de micromalteries pour valoriser les céréales alimentaires wallonnes, ou encore, des zones nourricières protégées, réservées à la production alimentaire et garantissant une meilleure autonomie wallonne…

Impliquer les consommateurs dans l’évolution de l’agriculture, c’est garantir un modèle agricole en accord avec notre société, c’est renouer avec une production locale pour une consommation locale, c’est instaurer une relation de confiance entre producteurs et consommateurs et mieux, un véritable partenariat entre un consomm’acteur heureux, offrant un prix juste au producteur pour la qualité de l’aliment qu’il lui fournit, et un producteur heureux et fier de remplir sa mission nourricière mais aussi toutes les autres : entretenir nos paysages, développer notre biodiversité et tisser les liens sociaux de nos villages.

Des réductions qui n’ont de drastiques que le NOM !

Des réductions qui n’ont de drastiques que le NOM !

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Des réductions qui n’ont de drastiques que le NOM !

Nature & Progrès déplore les mesures insuffisantes reprises dans ce projet d’arrêté. En effet, les mesures exposées n esont rien de plus que des pratiques de bon sens ! cela ne changera rien aux pratiques habituelles qui faut il  le rappeler sont responsables de dérives dans l’environnement

Les applications actuelles des pesticides se font avec dérives puisque nous retrouvons des pesticides dans l’environnement et cela est nocif pour la biodiversité et pour notre santé !

Revenons sur les éléments développés dans cet article:

1) L’obligation d’utiliser des buses qui réduisent les dérives de minimum 50%

Les buses qui réduisent les dérives de 50% devraient être la norme pour les traitements en plein champs et en zones d’habitats, il faudrait opter pour un minimum de 75% de réduction de dérive. C’est aberrant de continuer à pulvériser avec du matériel qui ne régule pas la dérive !

2) L’interdiction de pulvériser lorsque la vitesse du vent est supérieure à15km/h

QUI pulvérise lorsque le vent est supérieur ? Les études mettent en avant l’aberration de traiter lorsque le vent est supérieur !

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Les champs qui continuent à être traités aux pesticides ne peuvent être source de pollution!

Le Gouvernement doit prendre pour protéger les riverains des dérives de pesticides, faut il le rappeler ce sont des poisons!

Les pesticides utilisés pour traiter les champs doivent rester sur les terrains traités. Nous plaidons donc pour  la mise en œuvre de techniques de pulvérisations anti-dérives.

Si pulvérisations il y a, elles doivent être réalisées sans dérives. Pensons à la qualité de vie des riverains !

3) Est-il normal de terminer une pulvérisation à la limite des pelouses quand on voit les dérives de pulvérisation?  Il faut une interdiction de traitement autour des habitations !

Nous demandons la mise en place, le long des zones d’habitat, de bandes tampons de 10 mètres de large consacrées à des cultures ne demandant pas de traitement aux pesticides. Ces cultures servant donc à isoler des zones d’habitation les terrains traités aux pesticides.

Aucun riverain ne demande à ce qu’on traite les cultures placées près de chez lui ! 

Des abeilles ou du sucre ?

Des abeilles ou du sucre ?

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Dans les années 90, une nouvelle famille d’insecticides a été mise sur le marché: les néonicotinoïdes. Présentés à l’époque comme une avancée majeure pour les agriculteurs et la sécurité des citoyens, l’imidaclopride, la clothianidine et le thiamethoxam se sont rapidement révélés avoir un effet désastreux sur l’environnement.

 Leur utilisation a rapidement mené à des hécatombes dans le secteur apicole. Dès leur autorisation sur tournesol en France au milieu des années 90, les apiculteurs ont constaté une hausse importante des mortalités dans leurs colonies d’abeilles exposées à ces insecticides. En 2013 et suite à une mobilisation massive des apiculteurs, des associations environnementales et des citoyens, l’utilisation des néonicotinoïdes a été restreinte aux cultures non-visitées par les abeilles. Ce fut une avancée importante dans la protection de l’environnement mais il a été démontré depuis que les caractéristiques particulières de ces molécules remettent en cause cette distinction entre cultures attractives pour les abeilles ou non.

En effet, les néonicotinoïdes sont des substances actives à très faibles doses et qui persistent souvent plus de 10 ans dans les sols avant de se dégrader. De plus, le fait que ce soit les semences (betteraves, chicorée,…) qui soient traitées fait que plus de 90% de l’insecticide reste dans le sol et n’est pas absorbé par la plante. Les sols sont donc contaminés, tout comme les eaux de surfaces suite au ruissellement des sols. Les cultures suivantes, telles que le colza, plante hautement attrayante pour les abeilles, seront donc contaminées et les abeilles seront à nouveau exposées aux néonicotinoïdes, avec les conséquences que l’on connaît. Outre la disparition des abeilles et des bourdons, les papillons et le monde des insectes en général sont en déclin. Il en est de même pour les oiseaux insectivores qui manquent de ressources alimentaires.

 Suite à de nombreuses publications scientifiques démontrant les dangers posés par l’usage des néonicotinoïdes, en 2017, la Commission Européenne a exprimé la volonté d’interdire tout usage en champ de ces 3 néonicotinoïdes. Cette proposition nécessite d’être approuvée par les Etats membres. Ces derniers voteront donc ce 27 avril. L’Allemagne a déjà déclaré qu’elle se prononcerait en faveur de cette proposition. Alors qu’en 2013, la Belgique avait soutenu la proposition de restriction, cette fois, étonnamment,  notre pays s’apprête à voter contre cette proposition d’interdiction visant à protéger nos abeilles.

 En effet, le secteur betteravier a joué un lobbying massif aux niveaux belges et européen afin d’obtenir une dérogation à l’interdiction. Pourtant l’Autorité européenne de sécurité des aliments (l’EFSA) a clairement indiqué qu’il n’existait pas d’utilisation sûre des néonicotinoïdes sur betterave, notamment de par le risque posé par les résidus laissés dans les champs pour les cultures suivantes.

 Contrairement aux messages fréquemment véhiculés, il existe des alternatives aux néonicotinoïdes, même pour les betteraves. Illégales de par leur toxicité maintenant clairement avérée pour les abeilles, maintenir ces substances donnerait un signal négatif au secteur betteravier fortement dépendant de l’agrochimie. En effet, ces poisons sont de moins en moins efficaces car les insectes visés (notamment les pucerons) deviennent résistants. Cela nécessitera d’augmenter les doses ou de développer de nouveaux insecticides plus puissants encore. Et l’histoire se répètera… Pensons également à la mise en place d’un soutien aux agriculteurs qui développent des alternatives aux néonicotinoïdes.

 En Belgique, le secteur betteravier bio est inexistant, écrasé pour une industrie sucrière reposant sur un modèle d’agriculture intensive. Pourtant dans certains pays (Autriche, Suisse), le secteur de la betterave bio se porte bien. Dans le nord de la France, il est en développement également. Étant entendu que depuis la fin des quotas betteraviers, le marché de la betterave s’est effondré, notre pays ne devrait-il pas s’orienter vers une production respectueuse des abeilles et de notre santé en phase avec la demande des consommateurs ?

Pour finir, la majeure partie de la production issue de la betterave à sucre ne nourrit pas la population  alors que son coût environnemental (pesticides, engrais chimiques, érosion des sols) est énorme.

Nature & Progrès Belgique, Natagora, IEW et le PAN Europe soutiennent un modèle d’agriculture familiale et écologique. Suivant l’exemple de la France ou du Royaume Uni, nous demandons au ministre fédéral de l’agriculture Denis Ducarme, de soutenir la proposition européenne d’interdiction en plein champ des néonicotinoïdes. Nous soutenons également l’utilisation des terres agricoles pour une production de qualité, durable et nourricière.

Pour Nature & Progrès, Marc Fichers
Pour le Pan Europe, Martin Derminne
Pour IEW, Christophe Schoune
Pour Natagora, Philippe Funcken

Des études alarmantes montrent une disparition inquiétante des insectes et des oiseaux.

Durant ces quelques semaines, plus de 50.000 hectares sont en train d’être semés pour les betteraves. En Belgique, le secteur betteravier BIO est inexistant, écrasé pour une industrie sucrière reposant sur le modèle de l’agriculture intensive.

Nature & Progrès dans l’émission CACTUS

Nature & Progrès dans l’émission CACTUS

© Adobe Stock, tous droits réservés

Nature & Progrès intervenait hier dans l’émission Cactus sur Canal C.

Le scandale Véviba a secoué l’opinion publique ces dernières semaines, et a révélé quelques dérives dans le domaine de la production de viande.

Nous revenons sur ce dossier avec Marc Fichers, secrétaire général de Nature & Progrès.

L’occasion d’évoquer avec lui le rôle de l’Afsca, mais aussi d’élaborer des pistes de solution pour une production de viande plus respectueuse, plus raisonnée, et favorisant les circuits courts.

Pour revoir l’émission dans son intégralité

Installer vos plantes aromatiques BIO !

Installer vos plantes aromatiques BIO !

© Photo par Erol Ahmed, tous droits réservés

Mars est un bon mois pour mettre en place vos aromatiques bio préférées à l’intérieur…Et ce, afin de profiter très vite de leurs parfums au jardin et de leurs saveurs en cuisine !

Pour la ciboulette et le persil, supportant mal les repiquages, il est préférable de les semer directement en place (attendez alors la fin avril) sachant qu’ils rattraperont aisément les autres dans leur croissance.

Que pouvez-vous mettre en pot dès à présent ?

  • Aneth
  • Basilic
  • Ciboulette
  • Coriandre (coriandre vietnamien + simple)
  • Estragon9a7d353006572d9efb5ca0d63ce8836e
  • Laurier sauce
  • Menthe
  • Persil
  • Romarin
  • Sauge
  • Sariette
  • Thym

Où faire pousser ses plantes aromatiques d’intérieur ?

A peu près partout, tant qu’il y a un minimum de lumière et que l’endroit est aéré. Vous herbes-aromatiques-balcon-4pouvez les placez dans n’importe quelle pièce, un bord de fenêtres, sur un meuble, une étagère… Idéalement, il faudrait qu’elles puissent avoir entre 6h et 8h de soleil par jour.

Attention, si des tâches apparaissent sur les feuilles, cela est probablement du à un excès de lumière.

Récolter et conserver les aromatiques

Ne pas couper la base de la plante. Lors de la récole des plantes aromatiques, il ne faut pas couper trop court la plante, cela risquerait de freiner leur repousse. Coupez de préférence à 1/3 de la tige en partant de la base.

Soyez patient… Les plantes aromatiques poussent relativement vite. Alors pas de précipitation : ne prélevez pas sur des plants trop jeunes et cueillez au fur et à mesure de vos besoins (quelques feuilles suffisent pour parfumer vos plats).

L’astuce Zéro déchet !Macaron_texte_ZeroDechet_RVB.jpg

Congeler dans un pot en verre. Pour bien conserver ses herbes aromatiques fraiches et préserver toutes leurs saveurs, il suffit de les congeler. Pour cela, ciselez vos herbes, mettez les dans un petit bocal en verre (type pot de moutarde, pt de confiture, etc.) et placez les au congélateur pour une période de quatre à six mois.

Moins de 10 % de céréales wallonnes dans nos assiettes

Moins de 10 % de céréales wallonnes dans nos assiettes

© Photo par Wesual, tous droits réservés

Manger local est à présent dans l’ère du temps. Produits laitiers, viande, légumes… Mais qu’en est-il de nos céréales ? Si nous pouvons acheter notre pain chez le boulanger du village, les farines utilisées sont-elles produites localement ? Et le grain ? Et pour nos fameuses bières, les nombreuses brasseries belges utilisent-elles du malt issu d’orge local ? La réponse : très peu !

Notre bière belge… pas si belge que ça !

Elle est blanche, blonde, ambrée, brune… Fruitée, trappiste, d’abbaye ou de saison… Mais est-elle vraiment locale, cette fameuse bière belge reconnue au patrimoine mondial de l’Unesco ? Si le secteur de la brasserie et celui de la malterie sont largement développés en Belgique et en Wallonie, il en est tout autrement de la production des matières premières, notamment l’orge brassicole. Moins d’un pourcent de l’orge de brasserie utilisée pour la fabrication de bière est belge (essentiellement wallonne), un déclin drastique en à peine une quinzaine d’années. Cette tendance alarmante s’explique beer-2695358_1920par le fait que l’orge de brasserie doit répondre à des normes de qualité très strictes (une fois sur quatre, la récolte est déclassée), que le rendement de cette culture est moindre que celui de l’orge fourrager (escourgeon) et que le prix donné pour l’orge de brasserie est à peine supérieur à celui donné pour l’escourgeon et ne compense pas la diminution de rendement. A ce train-là, il en est fini de cultiver de l’orge de brasserie en Wallonie ! Autre point faible de la filière : la concentration des malteries (elles ne sont plus que six) et leur privatisation par de grands groupes : il n’en reste que deux qui maltent à façon en Belgique. Et enfin, les malteries travaillent généralement avec de grands lots d’orge brassicole qui doivent être homogènes et elles fournissent des grands lots de malts, ce qui est peu adapté aux caractéristiques des producteurs (petites parcelles de culture) et des microbrasseries (demandant de petits lots de malts) qui sont par ailleurs nombreuses et en plein développement.

Moins d’un pourcent de l’orge de brasserie utilisée pour la fabrication de bière est belge (essentiellement wallonne), un déclin drastique en à peine une quinzaine d’années.

Et le pain ?
Vous le choisissez au levain ou à la levure, blanc ou demi-gris, avec ou sans épeautre, croustillant ou moelleux… Mais le choisissez-vous wallon ? En effet, seulement 15 % du froment traité par le secteur de la meunerie est belge ou wallon. La difficulté semble être similaire à celle de l’orge de brasserie : des normes de qualité très exigeantes pour qualifier le froment de panifiable, et une faible valorisation de celui-ci. En réalité, le cultivateur ne saura même pas comment sera utilisé le grain qu’il fournira à sonwheat-8762_1920 négociant, et une étude wallonne a montré que seulement 6 % du froment wallon est utilisé pour l’alimentation humaine. Par ailleurs, il est bon de savoir que 98 % de la mouture du froment est réalisée en Flandre dans des moulins dits industriels et seulement 2 % en Wallonie ou subsistent quelques moulins artisanaux travaillant notamment sur meule de pierre pour fournir une farine de qualité supérieure. Mais le savoir-faire de la meunerie et les moulins tendent à disparaitre !

Seulement 6 % du froment wallon est utilisé pour l’alimentation humaine.
Comment développer des filières wallonnes, du grain au pain ou à la bière ?
Et si on revalorisait le prix donné pour les céréales destinées à l’alimentation humaine en Wallonie ? Des labels de qualité différenciée, mettant en avant des filières locales, peuvent-ils aider à une meilleure rémunération des cultures alimentaires ? Les normes bread-2864703_1920de qualité pour l’orge de brasserie ou le froment panifiable, si difficiles à atteindre dans nos régions fraiches et humides, sont-elles incontournables ? Quelles possibilités de développement de micromalteries afin de répondre aux demandes des microbrasseries wallonnes et permettre aux fermiers de valoriser de plus petits lots d’orge brassicole ? Quelles possibilités de renforcement de la meunerie artisanale wallonne ? Il est important de répondre à la demande de boulangers pour de la farine de qualité, notamment issue de variétés de blés rustiques et d’une mouture artisanale. Ici aussi, des outils travaillant à petite échelle sont nécessaires pour assurer le lien entre petit producteur et petits transformateurs artisanaux.

Quelle part de farines wallonnes dans mon pain ?
EtRencontres céréales avril 2018.jpg le reste !
Une autonomie en céréales à 100 % n’est pas un but en soi : on ne cultivera vraisemblablement jamais de riz en Belgique et il n’est pas nécessaire de strictement faire une croix sur les produits importés. Mais d’autres possibilités existent et peuvent être développées : flocons d’avoine et de seigle, pâtes alimentaires à base d’épeautre, farines de céréales diverses… En effet, à côté du froment, il existe d’autres céréales intéressantes tant pour leurs propriétés nutritionnelles que pour leur facilité de culture, notamment leur rusticité : résistance aux maladies, potentialités de culture en sols pauvres… Oui, on peut aussi cultiver des céréales pour l’alimentation humaine dans des zones aussi inhospitalières que l’Ardenne ! D’ailleurs… on le faisait encore il y a moins d’un siècle !

On en parle ?
Le projet « Echangeons sur notre agriculture » vous proposera cette réflexion dans le cadre de ses prochaines activités.

  • Le lundi 16 avril à Marche-en-Famenne, nous inviterons Mme Van Stappen, chercheuse du CRAW, à nous présenter les débouchés des céréales wallonnes et à discuter des possibilités de renforcer notre autonomie alimentaire.
  • Le mardi 17 avril à Louvain-la-Neuve, nous inviterons Mr Sinnaeve, chercheur au CRAW, à discuter avec nous de la qualité du froment pour la boulangerie et des possibilités d’utiliser des blés « hors-normes » pour la fabrication de pain. Mme Cara de la Boulangerie Legrand nous fera part de son expérience.
  • Le jeudi 19 avril à Ellezelles, nous inviterons Mme Louppe, chargée de projet à Socopro, à nous présenter la filière brassicole belge et wallonne et à discuter avec nous des possibilités de développement de filières 100 % locales.
  • Le lundi 23 avril à Tintigny, nous inviterons Mme Tielemans, chargée de projet au Parc Naturel Haute Sûre Forêt d’Anlier à nous présenter la marque « Epeautre d’Ardenne » et à discuter avec nous des possibilités de valorisation de céréales en qualité différenciée.
  • Le mardi 24 avril à Angleur, nous inviterons Mr Godin, chercheur au CRAW, à discuter avec nous de la qualité de l’orge de brasserie et des possibilités de développer des micromalteries en Wallonie pour le développement de filières brassicoles 100 % wallonnes.
  • Le jeudi 26 avril à Vielsalm, nous inviterons Mr Winandy, chargé de mission à Diversiferm, à nous présenter le secteur de la meunerie et discuterons avec lui des possibilités de développement des moulins et du métier de meunier en Wallonie.

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Infos pratiques et inscriptions

Par la suite, des visites d’initiatives auront lieu fin mai et début juin afin d’explorer le potentiel de développement de filières céréalières 100 % wallonnes. Infos à suivre…

La vision de Nature & Progrès pour l’avenir de l’agriculture wallonne

La vision de Nature & Progrès pour l’avenir de l’agriculture wallonne

Le 28 juin, Nature & Progrès a été reçu par les négociateurs dans le cadre de la consultation de la société civile en vue de la formation du prochain gouvernement.

Marc Fichers, secrétaire général de l’asbl, en a profité pour présenter notre vision sur l’avenir de l’alimentation et de l’agriculture wallonne. Retrouvez-la ci-dessous ou téléchargez-la ! Ces thématiques seront également abordées à travers différents débats et conférences au Salon Valériane ces 6, 7 et 8 septembre à Namur Expo.

Nous demandons… 

Un Ministère de l’alimentation et de l’agriculture
Car à une alimentation locale doit correspondre une production locale.

À transférer les moyens consacrés à la recherche et l’encadrement des agriculteurs sur les pesticides vers le développement des alternatives 
Car la technologie des pesticides correspond au passé et que l’avenir est dans les alternatives aux pesticides. La production bio le prouve chaque jour.

Un soutien amplifié au développement du bio 
Car la production bio wallonne ne répond toujours pas à la demande.

Introduction

Nature & Progrès Belgique est avant tout une communauté d’acteurs de changement, véritable moteur pour développer de nouveaux projets et apporter des solutions en respectant l’équilibre naturel entre l’homme et la Terre. Nature & Progrès est une association de sensibilisation, d’information et de conscientisation du grand public aux problématiques environnementales et sociétales. L’association compte plus de six mille adhérents dans toute la Wallonie et à Bruxelles. Les axes d’actions principaux sont : l’alimentation et l’agriculture biologique, le jardinage, l’énergie et l’habitat écoresponsable, la décroissance. Dans le domaine agricole, Nature & Progrès met une attention particulière à rapprocher producteurs et consommateurs grâce à différentes démarches : une soixantaine de producteurs bio sont signataires de la charte de Nature & Progrès, le projet « Echangeons sur notre agriculture » et la campagne « Vers une Wallonie sans pesticides, nous y croyons ! ».

L’agriculture européenne à bout de souffle

Le modèle après-guerre de l’agriculture européenne atteint ses limites. Si le progrès technologique et scientifique et la politique agricole menée ces dernières décennies ont permis d’accroitre les rendements en Europe, ils n’ont pas rempli les objectifs premiers de la politique agricole commune repris dans le Traité de Rome (1957).

« Augmenter la productivité de l’agriculture » : le pari est réussi, les rendements agricoles ont doublé, voire triplé, en 50 ans. Néanmoins, une part de cette hausse de productivité est issue de pratiques non durables et entame de manière dramatique le potentiel du sol. L’utilisation de la fertilisation chimique, si elle permet des croissances végétales plus rapides en court-circuitant les processus longs de minéralisation du sol, entraine une sensibilité accrue des plantes aux maladies[i], résolue par l’utilisation de pesticides. Néanmoins, fertilisants, fongicides, insecticides et travail mécanique excessif causent un déclin de la vie du sol, allant vers une perte de fertilité importante dans les sols cultivés de manière intensive[ii]. L’usage des pesticides a pollué, et pollue encore, les eaux de surface et souterraines[iii], et provoque le déclin de nombreux maillons de nos écosystèmes, par exemple les insectes[iv].

« Assurer un niveau de vie équitable à la population agricole » : si le travail physique en agriculture s’est fortement allégé avec le développement de la mécanisation, force est de constater que les conditions de rémunération des producteurs ne se sont pas améliorées grâce à la politique menée ces dernières décennies. Un grand nombre de producteurs survivent aujourd’hui grâce aux aides octroyées par la politique agricole européenne. En 2016, les aides PAC représentaient entre 117 et 503 % du revenu par unité de travail pour les agriculteurs wallons[i]. Cette situation n’est pas valorisante pour les producteurs, se sentant « assistés » plutôt que de recevoir une rémunération directement en lien avec le commerce de leurs produits agricoles.

« Stabiliser les marchés » : la mise en place de systèmes de régulation des marchés et de la production (quotas…) a permis, pendant un temps, de stabiliser les prix et les marchés. Cependant, l’Europe se dirige, depuis une vingtaine d’années, vers une ouverture des marchés, provoquant des fluctuations de prix importantes que subissent de plein fouet les producteurs. Les accords internationaux fragilisent encore la condition des producteurs. La politique d’exportation est instable, notamment en cas de fermeture de marchés (embargo russe…).

« Garantir la sécurité des approvisionnements ». Si le consommateur européen semble à l’abri de pénuries alimentaires, la sécurité de l’approvisionnement alimentaire pose cependant question. En effet, les approvisionnements dépendent à présent de productions alimentaires délocalisées. Les denrées alimentaires voyagent d’un bout à l’autre de la planète, des régions abandonnent certaines cultures pour se spécialiser dans des denrées destinées à l’exportation. Force est de constater que notre agriculture ne nous nourrit plus ! La Wallonie dépend largement de l’importation de céréales alimentaires tandis que la majorité des céréales wallonnes partent en énergie ou en fourrages. Notre région produit 1,5 millions de tonnes de pommes de terre sur 38.000 hectares[i] et se targue d’être le premier exportateur mondial de produits à base de pommes de terre.

 « Assurer des prix raisonnables aux consommateurs ». Si le prix de vente au consommateur des produits issus de cultures ou d’élevage intensifs est relativement faible, c’est sans compter les externalités de ce mode d’agriculture : impacts environnementaux (pollution, perte de biodiversité, perte de fertilité naturelle des sols, émission de gaz à effets de serre, etc.) et sociétaux (développement de maladies associées à la pollution par les pesticides, augmentation de la stérilité, etc). Le « pas cher » coûte cher, et souvent plus cher que les produits issus de l’agriculture extensive ou biologique[ii].

Par ailleurs, les défis climatiques imposent une nouvelle manière de considérer notre modèle agricole en misant davantage sur le local et sur la réduction de l’émission des gaz à effet de serre. Force est de constater que le modèle agricole prôné jusqu’ici n’a pas tenu ses promesses et qu’il est temps d’évoluer.

L’agriculture, un projet de société

Depuis ses origines, Nature & Progrès rassemble producteurs et consommateurs pour réfléchir aux questions agricoles et alimentaires et définir un modèle durable, pour notre santé et celle de la Terre. Impliquer les consommateurs dans l’évolution de l’agriculture, c’est garantir un modèle agricole en accord avec notre société, c’est renouer avec une production locale pour une consommation locale. C’est aussi instaurer une relation de confiance entre producteurs et consommateurs et mieux, un véritable partenariat. Le consomm’acteur, heureux, offre un prix juste au producteur pour la qualité de l’aliment qu’il lui fournit, et le producteur est fier de remplir sa mission nourricière mais aussi toutes les autres : entretenir nos paysages, développer notre biodiversité et tisser les liens sociaux de nos villages[i].

La vision de Nature & Progrès pour l’avenir de l’agriculture wallonne
  • Une production locale Bio répondant à la demande des consommateurs

L’alimentation biologique a de plus en plus de succès auprès des consommateurs, au point que l’offre ne suffit pas, notamment en légumes et fruits. L’agriculture biologique a connu une croissance importante dans notre région (11,8 % des fermes et 9,7% de la S.A.U wallonnes sont actuellement en bio). Le Plan Stratégique Bio wallon a débloqué des moyens humains et financiers en vue d’atteindre 18 % de la S.A.U en 2020. Les indicateurs montrent que ce chiffre sera atteint. Il est donc important de continuer et d’envisager l’augmentation à 30 % de la S.A.U en maintenant un référentiel réglementaire élevé. Nature & Progrès demande que des moyens soient affectés afin d’accompagner la conversion vers l’agriculture biologique, qu’une attention particulière soit mise sur la qualité du bio via l’adoption de normes strictes afin de se protéger du bio « low-cost » qui pourrait envahir notre marché.

  • Une Wallonie sans pesticides

Depuis les débuts de leur utilisation, les pesticides n’ont pas tenu leurs promesses. Leurs impacts sur l’environnement et sur la santé sont aujourd’hui indéniables et l’ampleur des dommages constatés mérite une réaction urgente et ambitieuse. Oui, notre agriculture peut se passer des pesticides chimiques de synthèse, comme le démontre quotidiennement le travail des agriculteurs biologiques et les nombreuses alternatives recensées par notre projet « Vers une Wallonie sans pesticides, nous y croyons » : itinéraires techniques, avancées des outils mécaniques, ou même de nouvelles manières de produire comme l’illustre le Plan Bee pour le sucre. Nature & Progrès demande que les moyens soient mis en œuvre (recherche, encadrement, formation…) pour supprimer – et non réduire – les pesticides chimiques de synthèse de notre environnement.

  • Une agriculture locale pour un consommateur local

Nature & Progrès défend la nécessité d’une agriculture wallonne répondant aux besoins alimentaires des citoyens locaux[ii]. Dans ce but, il est nécessaire d’encourager la production de céréales à des fins alimentaires (céréales panifiables et orge brassicole) plutôt qu’énergétique ou même fourragère. Le redéploiement d’outils de transformation adaptés (meuneries et micromalteries travaillant à façon) est essentiel pour redévelopper des filières wallonnes du grain à la table.

  • Des élevages liés au sol

L’élevage doit faire face à de nombreux défis : crise des prix, coûts de production élevés, réduction de la consommation de viande et préoccupations de consommateurs concernant les impacts des élevages sur le climat et le bien-être des animaux.

Selon Nature & Progrès, les bovins doivent être élevés en systèmes herbagers, reposant un maximum sur le pâturage et sur l’herbe. Non seulement les systèmes herbagers sont les plus économiques pour les producteurs, mais aussi, ils maximisent l’impact positif de l’élevage sur l’environnement et le climat (entretien des prairies permanentes riches en biodiversité et puits de carbone) et le bien-être des animaux. Les races dominantes actuelles sont hyperspécialisées et peuvent difficilement se contenter de l’herbe, notamment dans les régions à sol et à climat plus difficiles. Selon une étude du CRAW[iii], les bovins de race Blanc Bleu Belge élevés selon le schéma conventionnel consomment autant de céréales que des porcs (200 g par kilo de viande valorisable). Nature & Progrès encourage l’élevage de races mixtes permettant de valoriser autant le lait que la viande et qui sont, selon les résultats du projet BlueSel[iv], plus rentables que les races spécialisées dans le modèle herbager. Par ailleurs, ces races permettent de mieux valoriser les veaux, ce qui est une solution au problème éthique majeur de l’élimination des veaux en élevage laitier spécialisé.

L’élevage des monogastriques doit également être mieux connecté au cycle de la ferme (davantage d’autonomie alimentaire) et liés au sol (parcours extérieurs). Les besoins comportementaux des animaux doivent être respectés. Selon Nature & Progrès, la consommation de viande blanche devrait être réduite par rapport à celle de viande rouge étant donné la consommation en céréales de ces animaux concurrente avec l’alimentation humaine. Selon le modèle défini par Nature & Progrès, l’élevage de monogastriques devrait être une activité de diversification des fermes et non leur activité principale, à l’origine d’élevages de grandes tailles et engendrant une situation économique instable pour le producteur en cas de crises (sanitaires, économiques, etc.).

  • Favoriser l’autonomie des producteurs

Les producteurs wallons sont principalement fournisseurs de matières premières pour l’industrie, généralement localisée en Flandre. Les éleveurs en vaches allaitantes sont naisseurs mais peu engraissent leurs animaux. Cette situation maintient les producteurs dans une situation de dépendance par rapport aux industries et leur empêche de profiter de la plus-value sur leurs produits. Selon Nature & Progrès, il est primordial d’encourager l’autonomie des producteurs dans leur activité de culture ou d’élevage, mais aussi dans la valorisation de leurs produits.

Pour ce faire, il est nécessaire de mettre les moyens en œuvre pour aider les producteurs à se diversifier et à réaliser par eux-mêmes ou via un partenariat, la transformation de leurs produits. Ceci peut se faire par la création de coopératives et la mise en place de groupements de producteurs. Dans le cas de la valorisation de la viande, Nature & Progrès soutient la nécessité de remettre en place des possibilités d’abattage de proximité ou à la ferme (camion mobile d’abattage, tir en enclos) étant donné la raréfaction des outils d’abattage wallons. La découpe de la viande ne doit pas être oubliée car elle constitue également un maillon faible de la filière[v].

  • L’accès aux terres agricoles

En vue de maintenir et encourager une agriculture familiale et artisanale, l’accès aux terres agricoles est primordial. Deux obstacles sont mis en évidence : le manque de souplesse du bail à ferme qui provoque un désengagement des propriétaires de terres, passant alors par des sociétés de gestion ou gardant simplement leurs terres inoccupées, et l’érosion constante du pool de terres agricoles disponibles en Wallonie par les phénomènes d’artificialisation, que ce soit pour le logement ou les activités économiques. Nature & Progrès prône une possibilité d’inclure des clauses environnementales dans les baux à ferme, en accord avec le propriétaire et le producteur. Ce bail à ferme doit sortir de la quasi-perpétuité. Par ailleurs, Nature & Progrès soutient l’idée de la création de zones nourricières protégées telles que mises en place en Suisse, afin de protéger les terres agricoles et les consacrer à une agriculture visant à combler les besoins alimentaires locaux[vi].

Conclusion

A travers ces différentes recommandations, Nature & Progrès revendique une agriculture biologique, locale, nourricière et familiale, fruit d’un partenariat étroit entre les producteurs, les transformateurs et les consommateurs wallons. Riche de son patrimoine et de son savoir-faire, la Wallonie est en première ligne pour répondre à ces objectifs. Un défi à relever ensemble !

Références

[i] Nombreuses références scientifiques dont, par exemple, la métanalyse de Veresoglou S.D., Barto E.K., Menexes G. et Rillig M.C. 2012. Fertilization affects severity of disease caused by fungal plant pathogens. Plant Pathology 62 (5) : 961-969.

[ii] Nombreuses références scientifiques dont la revue de Kalia A. et Gosal S.K. 2011. Effect of pesticide application on soil microorganisms. Archives of Agronomy and Soil Science 57 (6) : 569-596.

[iii] Consulter notamment le rapport du Service Public de Wallonie sur l’Etat de l’environnement wallon (2017) – Fiches EAU 8 « Micropolluants dans les eaux de surface » et 14 « Pesticides dans les eaux souterraines ».

[iv] Nombreuses références scientifiques dont, par exemple, la méta-analyse récente de Sánchez-Bayo F., Wyckhuys K.A.G. 2019. Worldwide decline of the entomofauna : A review of its drivers. Biological Conservation, 232 : 8-27.

[v] SPW. 2018. Evolution de l’économie agricole et horticole de la Wallonie. 120pp. (voir tableau III.8 en annexe).

[vi] SPW. 2018. Evolution de l’économie agricole et horticole de la Wallonie. 120pp. (voir annexe II.2).

[vii] Voir notamment les analyses de « True Price » : www.trueprice.org.

[ix] L’implication de la société civile dans les questions agricoles est mise en avant par le Code wallon de l’agriculture (Art.D1er, §3, point 4).

[x] La fonction nourricière de l’agriculture wallonne pour la consommation locale a été définie comme prioritaire dans le Code wallon de l’agriculture (Art.D1er, §2 et Art.D1er, §3, point 1).

[xi] Van Stappen F., Delcour A., Gheysens S., Decruyenaere V., Stilmant D., Burny Ph., Rabier F., Louppe H. et Goffart J.-P. 2014. Etablissement de scénarios alternatifs de valorisations alimentaires et non alimentaires des ressources céréalières wallonnes à l’horizon 2030. Biotechnologie, Agronomie, Société et Environnement. 18 : 193-208.

[xii] Vanvinckenroye C., Walot Th., Bontemps P.-Y., Glorieux G., Knoden D., Beguin E. et Le Roi A. 2016. Le Blanc-bleu-mixte. Dossier technico-économique de base. 22pp.

[xiii] Le code wallon de l’agriculture prévoit de favoriser l’autonomie des agriculteurs et des exploitations agricoles, individuellement ou collectivement, en termes de production, de transformation et de commercialisation (Art.D1er, §2, point 8). Il vise également la diversification de la production agricole (Art.D1er, §2, point 12). [1] Le code wallon de l’agriculture met en évidence la nécessité de conserver les surfaces affectées à la production agricole (Art.D1er, §2, point 7)

Coordonnées

Marc Fichers / Secrétaire général
0473/65.36.32
marc.fichers@natpro.be
Rue de Dave 520 (5100 – Jambes)