Les bienfaits et les enjeux de l’agriculture biologique – carte blanche à l’occasion du Salon Valériane

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La 39ème édition du Salon Valériane s’est tenue début septembre offrant l’occasion à Julie Van Damme, secrétaire générale, et Dominique Clerbois, présidente de Nature & Progrès (ASBL organisatrice du salon) de rappeler les bienfaits de l’agriculture biologique et les enjeux en ce début de législature.

Avez-vous déjà ressenti cette sensation d’entrer dans une « safe place »… où vous pouvez souffler une fois passé la porte en vous disant que tout ce que vous allez consommer et découvrir est raccord avec vos principes voire vos valeurs. Si vous êtes sensible à cela, vous pouvez remercier le comité d’organisation du Salon Valériane qui veille à une sélection exigeante des exposants pour obtenir ce résultat. 

Il y a 39 ans, Nature & Progrès organisait son premier « marché » des producteurs. A l’époque, le label bio certifié n’existait pas encore et c’était les producteurs signataires de la charte Nature & Progrès qui peuplaient les premières allées. Aujourd’hui, ils sont toujours au cœur du salon arborant la mention Nature & Progrès en plus du label bio, garantissant ainsi un bio local et éthique grâce à son Système Participatif de Garantie. Les pionniers de Nature & Progrès l’avaient compris : l’alimentation est la base la plus essentielle de notre santé.

Vêtements, produits de beauté, habitat, énergie : il est crucial de repenser tous nos gestes de consommation dans le respect de l’humain, du vivant et de son environnement. Cela ne doit pas se faire dans une logique de culpabilité ou de sanction, mais bien dans une démarche de liberté et d’efficience économique. Vivre Nature & Progrès, c’est viser l’autonomie tout en agissant ensemble.

« De toute façon, toute l’agriculture est vouée à devenir biologique à terme ».

Cette affirmation nous vient de l’ancien directeur du Centre Wallon de Recherche Agronomique. Coût de l’énergie fossile pour produire engrais et pesticides chimiques, impacts de ses substances sur la santé, pollution de l’environnement à l’image des PFAS et autres polluants émergents, il a sans doute raison… L’agriculture biologique offre des avantages considérables à la collectivité, notamment en générant des économies pour nos systèmes de santé. En France, par exemple, 50 millions d’euros sont dépensés chaque année pour soigner les agriculteurs victimes des pesticides. De plus, pour éviter les coûts astronomiques liés à la dépollution des eaux, des agences en France et en Allemagne accordent des primes de 400 € par hectare aux fermes qui passent en bio autour des zones de captage.

En réalité, le consommateur paie ces coûts « cachés » en dehors de son alimentation, à travers sa facture d’eau et ses impôts. En tant que consommateurs bio, nous choisissons délibérément de consacrer une part importante de notre budget ou de notre temps à une alimentation plus responsable. Pourtant, malgré cet engagement, il devient difficile de devoir encore supporter les coûts liés à des pollutions que nous ne souhaitons pas. Des solutions existent pourtant, comme le montre l’exemple du Danemark, où une taxation des pesticides basée sur leur toxicité est mise en place. Cela permet de créer un fonds public qui pourrait rendre le bio plus accessible à tous, à la fois financièrement et logistiquement. Investir dans la bio, c’est en réalité investir dans une économie publique plus saine, grâce aux externalités positives qu’elle génère !

Nous ne voulons pas d’une marche forcée à l’instar du cas des nitrates au Pays-Bas.

Depuis des décennies, Nature & Progrès construit main dans la main entre producteur et consommateur une agriculture respectueuse des humains et de la nature. Nous nous attelons à montrer que c’est possible de se passer des pesticides chimiques de synthèse. Que ce soit à travers de notre projet « Vers une Wallonie sans pesticides » qui documente culture par culture les alternatives ou ; dans notre film « intensif » qui met directement à l’image trois agriculteurs en toute sincérité et humilité.

Il nous paraît cependant difficile de continuer à investir dans deux voies parallèles de manière disproportionnée… Pourquoi vouloir nous entraîner, nous – consommateurs et producteurs – dans un système où les nouvelles techniques génomiques (en d’autres termes, les OGM) sont proposées comme la solution pour réduire l’usage des pesticides ? Cette promesse, déjà formulée il y a plus de 30 ans, n’a fait qu’entraîner une augmentation de leur utilisation ainsi que des résistances. Si il existe un moratoire européen sur les OGM c’est parce que cette voie, nous fais plonger dans l’incertitude du risque. Dans ce cas, le risque est  quasiment impossible à prédire. Pour l’évaluer, comme prévu dans la déréglementation des nouveaux OGM (NTG), il faudrait une surveillance générale des effets inattendus, donc non anticipés. Nous sommes cependant peu performant dans ce domaine, ce qui est assez logique. Comment prédire l’imprévisible ? Au mieux, nous dépenserons des sommes considérables à traquer un danger qui nous échappera probablement. Sans parler de la dépendance aux brevets chinois et américains auxquels les OGM exposent les agriculteurs. Alors à quoi bon investir dans l’incertitude et la dépendance !? 

Par ailleurs, pourquoi investir dans une voie sans avenir économique pour la Wallonie ? Les nouveaux OGM les plus prometteurs sont destinés à servir l’agro-industrie, en simplifiant davantage les processus industriels, comme avec des tomates en coulis qui ne s’oxydent pas par exemple.  Or, ces industries sont presque inexistantes en Wallonie, étant principalement implantées en Flandre ou à l’étranger.

La Wallonie est une terre favorable à l’agriculture biologique notamment parce qu’elle est une terre d’élevage. Avec encore 51 nouvelles fermes converties en 2023, 16% des fermes wallonnes sont désormais biologiques.

Cette voie que nous défendons depuis des décennies n’est, quant à elle, pas pleine d’inconnues. A l’image de notre film intensif, elle est complexe mais elle fait ses preuves depuis plusieurs décennies. Il ne s’agit pas simplement de renoncer aux pesticides et aux OGM… L’agriculture biologique est un rééquilibrage complet des interactions du vivant sous toutes ses formes : entre le végétal et l’animal, entre l’humain et la nature, entre les humains eux-mêmes. Par la recherche constante d’équilibre et d’autonomie, la bio favorise notre liberté.

Sur le plan de la production, investir de manière disproportionnée dans la génomique et la chimie est malheureusement incompatible avec le développement de l’agriculture biologique. Des exemples concrets au Portugal et en Espagne estiment qu’une zone tampon d’au moins 15 km est nécessaire entre les champs OGM et les autres. Les pesticides, eux aussi, contaminent les cultures bio, comme on l’a vu cette année en Wallonie avec le prosulfocarbe, un herbicide qui se disperse à des kilomètres, affectant bien plus que les cultures bio. Les organismes de contrôle tirent la sonnette d’alarme : les pollutions environnementales deviennent une menace croissante pour le secteur.

Concernant la consommation, le consommateur a bien sûr sa part de responsabilité dans ses choix alimentaires, mais il ne doit pas tout porter seul! Le secteur bio doit aussi raviver son « storytelling », car, contrairement à d’autres slogans comme le « local », il possède réellement tous les atouts pour répondre aux enjeux sociétaux de santé liés à l’alimentation. Idéalement, cela devrait se faire avec les ressources dédiées de l’APAQ-W. En matière de protection des ressources et d’orientation des agriculteurs et de nos systèmes alimentaires, il s’agit d’une responsabilité politique. Comme l’a souligné Georges-Louis Bouchez lors de la présentation de la déclaration de politique régionale (DRP), « plus de saupoudrage »… Cela doit également s’appliquer à l’orientation de notre agriculture et de notre système alimentaire.

«Dans tous les cas, le gouvernement continuera à soutenir fermement le secteur bio […] »

(DPR 2024-2029, p.88).

Nous insistons sur le fait qu’il y a urgence pour éviter la marche forcée et nous comptons sur vous pour cette nouvelle législature. 

Imaginons un instant un monde où l’alimentation biologique et locale devient la norme: dans les hôpitaux, les crèches, les écoles mais aussi au stade de foot, en vacances dans les complexes hôteliers, dans les festivals et les infrastructures des grands concerts. Parce que la bio, c’est aussi joyeux et festif, du gras et du bon gras !  

« L’alimentation, le fait de manger, ce qu’on mange, comment on le mange, avec qui on le mange » sont des façons de regarder et d’analyser nos sociétés. »

Emmanuel.le Fontaine

Faisons en sorte qu’il soit bon d’y vivre pour notre santé et celle de la terre !

« Do Something »

Michelle Obama

 

 

Discours prononcé par Julie Van Damme et Dominique Clerbois – Réécriture par Elsa Lefort

Habitats & énergie : cycles de rencontres

Cycles de rencontres d’échanges pour mieux comprendre les habitats alternatifs et revendiquer leur reconnaissance sociale et réglementaire.

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L’objectif principal de ce cycle, est d’échanger sur comment surmonter les différents obstacles qui jalonnent le parcours des porteurs de projets et freinent les implantations d’habitats légers ?

Ne restons pas passif ! Rejoignez-nous.

Vous êtes confronté à des obstacles ? Vous souhaitez partager votre expérience, contribuer au processus de reconnaissance, soutenir les porteurs de projets ou participer à la sensibilisation des citoyens ?

Que vous souhaitiez comprendre les obstacles, les dénoncer ou simplement vous impliquer, dans la lutte pour la reconnaissance sociale et réglementaire de l’habitat léger n’attendez pas plus longtemps !

Inscrivez-vous dès maintenant à ce cycle de rencontres et collaborons pour faire notre part.

 

 

Cycle de Biez

Nature & Progrès et les amis de la butte de Biez organisent un cycle de rencontres en vue d’identifier vos besoins et vos attentes. 

  • Date: Mercredi 24 avril
  • Heure: 19h00
  • Lieu: Maison du quartier de Biez, Rue du Beau Site, 32 – 1390 Grez-Doiceau

 

Participation gratuite sur inscription: Hamadou Kandé : 081/32.30.63 ou par mail : hamadou.kande@natpro.be

Cycle Chaumont-Gistoux

Habitat léger on se compte! Rencontre de partages et d’échanges sur nos projets respectifs. 

  • Date: samedi 16 mars
  • Heure: 19h30
  • Lieu: La Chaumière, Rue de Corroy 2 – 1325 Chaumont-Gistoux

Habitat léger, un art de vivre: Malgré les difficultés, certains projets arrivent à terme! Des habitants légers vous racontent leur parcours inspirant. 

  • Date: vendredi 05 avril
  • Heure: 19h30
  • Lieu: La Chaumière, Rue de Corroy 2 – 1325 Chaumont-Gistoux

Droit à un logement, plaidoyer pour un habitat léger + visite découverte d’un habitat léger. 

  • Date: samedi 20 avril
  • Heure: 10h
  • Lieu: La Chaumière, Rue de Corroy 2 – 1325 Chaumont-Gistoux

 

Participation gratuite sur inscription: Hamadou Kandé : 081/32.30.63 ou par mail : hamadou.kande@natpro.be

Cycle de Bruxelles

Habitat léger on se compte ! Rencontre de partages et d’échanges sur nos projets respectifs.

  • Date: mardi 23 avril
  • Heure: 19h30
  • Lieu: COWB ASBL, Chemin du Silex, 10-B – 1170 Bruxelles

 

Habitat léger, un art de vivre : Malgré les difficultés certains projets arrivent à terme ! Des habitants légers vous racontent leur parcours inspirant.

  • Date: vendredi 17 mai
  • Heure: 19h30
  • Lieu: COWB ASBL, Chemin du Silex, 10-B – 1170 Bruxelles

 

Participation gratuite sur inscription: Hamadou Kandé : 081/32.30.63 ou par mail : hamadou.kande@natpro.be

Cycle de Liège

Habitat léger on se compte ! Rencontre de partages et d’échanges sur nos projets respectifs

  • Date: Mercredi 10 avril
  • Heure: de 19h30 à 22h
  • Lieu: Centre liégeois du Beau mur, rue du Beau mur 48 – 4030 Liège

Habitat léger, un art de vivre : Malgré les difficultés certains projets arrivent à terme ! Des habitants légers vous racontent leur parcours inspirant.

  • Date: Vendredi 26 avril
  • Heure: de 19h30 à 22h
  • Lieu: Centre liégeois du Beau mur, rue du Beau mur 48 – 4030 Liège

 

Participation gratuite sur inscription: Hamadou Kandé : 081/32.30.63 ou par mail : hamadou.kande@natpro.be

Cycle de Waremme

Habitat léger, on se compte! Rencontre de partages et de questionnements des participant.es. 

  • Date: Vendredi 19 avril
  • Heure: 19h00
  • Lieu:  Rue de Grand’Axhe, 45 – 4300 Waremme

Participation gratuite sur inscription: Hamadou Kandé : 081/32.30.63 ou par mail : hamadou.kande@natpro.be

Cycle de Wanze

Habitat léger, on se compte! Rencontre de partages et questionnements des participant.es. 

  • Date: Lundi 06 mai
  • Heure: 19h00
  • Lieu: Place Faniel, 8 – 4520 Wanze

 

Participation gratuite sur inscription: Hamadou Kandé : 081/32.30.63 ou par mail : hamadou.kande@natpro.be

Les alternatives aux pesticides chimiques de synthèse en vergers et petits fruits

Nouveau cycle de rencontres en ferme

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Le printemps 2024 marquera le lancement d’un nouveau cycle de rencontres dédié aux vergers et aux petits fruits bio dans toute la Wallonie. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la campagne « Vers une Wallonie sans pesticides, nous y croyons !« , débutée en 2018 avec la mise en lumière des alternatives aux pesticides en prairies. Les années suivantes ont exploré les méthodes alternatives en agriculture bio, notamment dans les cultures de céréales, de légumes plein champ et de pommes de terre.

Pourquoi se Pencher sur les Alternatives en Fruitiers ?

Les vergers et les cultures de petits fruits demeurent fortement tributaires des pesticides. En 2017, ces cultures représentaient les plus grandes surfaces traitées en Wallonie, avec des quantités de substances actives bien supérieures à d’autres cultures. Pour donner une idée, un verger de pommiers peut nécessiter jusqu’à 17,6 traitements fongicides et 10,5 traitements insecticides/acaricides. L’utilisation globale de substances actives en culture de fruits est 5,6 fois plus élevée que celle en culture de légumes.

Une étude de l’Institut Scientifique de Service Public (ISSEP) démontre également que les concentrations de pesticides dans l’air ambiant sont les plus élevées dans les zones caractérisées par une densité importante de fruitiers. Cela souligne l’urgence de mettre en avant des alternatives.

Défis Actuels et Conséquences sur l’Environnement

La diminution des insectes auxiliaires, due à l’utilisation intensive de pesticides, crée un défi majeur pour les arboriculteurs. La production de petits fruits est également confrontée à de nouveaux ravageurs, comme la drosophile suzukii, engendrant des perturbations majeures dans les cultures. Pour y faire face, de nombreux arboriculteurs se tournent vers des produits chimiques, contribuant à une spirale d’utilisation de produits toujours plus puissants et destructeurs.

Illuminer les Alternatives Existantes en Production de Fruits !

Face à ces enjeux, il est essentiel d’informer arboriculteurs et particuliers sur les aménagements possibles pour faire de leurs cultures des réservoirs de biodiversité. Il est temps de réintroduire les populations d’auxiliaires pour une lutte biologique efficace et l’équilibre de nos écosystèmes.

Le projet « Vers une Wallonie sans pesticides » se consacre désormais à mettre en avant les alternatives aux pesticides chimiques de synthèse en vergers et cultures de petits fruits. Ces rencontres, prévues pour 2024, réuniront des producteurs bio partageant leurs techniques, des producteurs traditionnels, des entrepreneurs de parcs et jardins, des consommateurs curieux, et des experts du domaine.

Restez à l’affût : le programme des rencontres sera dévoilé en début d’année 2024 sur le site de Nature et Progrès ainsi que sur les réseaux sociaux. Rejoignez-nous pour découvrir les alternatives concrètes qui façonnent un avenir sans pesticides pour nos vergers et petits fruits !

 

 

L’avenir du bio – carte blanche à l’occasion du Salon Valériane

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La 38ème édition du Salon Valériane s’est tenue début septembre. L’occasion pour Julie Van Damme, secrétaire générale de Nature & Progrès (ASBL organisatrice du salon) de tirer quelques conclusions et d’imaginer l’avenir du bio.

« Créer le monde que nous voulons est un mode d’action bien plus subtil, mais plus puissant que détruire celui dont nous ne voulons plus. »

Cette phrase est de Marianne Williamson. C’est effectivement ce qu’a voulu mettre en avant Nature & Progrès à travers la thématique du salon de cette année : « Nourrir notre futur : choisir l’autonomie ! » Forte de sa base de 5000 membres et de son réseau de producteurs, notre communauté montre quotidiennement sans fioritures qu’il est possible de jardiner, produire, manger bio ; ou encore d’habiter, s’habiller, prendre soin de soi – et des autres, se déplacer de manière « éco-responsable » comme on dit… Avec un mot-clé au centre de cela : l’autonomie. Parce que l’autonomie est plus proche du mot liberté que du mot autarcie…

Non, l’autonomie, ce n’est pas viser l’autosuffisance en faisant tout soi-même. En tout cas, pas à l’échelle individuelle. L’autonomie, c’est retrouver la liberté de décider, de maîtriser, non pas la nature, mais ce que l’on met dans notre assiette, nos matériaux de construction, nos cosmétiques, etc. Faire soi-même, oui, si on en a envie. Uniquement avec le plaisir de faire ce que l’on aime ; sans la pression d’acquérir toutes les compétences pour tout faire car comme l’a écrit Toby Hemenway : « faire soi-même c’est bien, mais faire ensemble c’est nettement mieux ».

À l’instar du cahier des charges bio européen, c’est aussi un petit groupe d’architectes et d’artisans membres de N&P qui s’est soucié de manger sainement dans un habitat sain. Cela a donné naissance au terme d’éco-bio-construction et son envol au salon Bois & Habitat. Durant le salon Valériane, sur l’espace partagé « Energie – Habitat – Mobilité », les visiteurs ont eu accès à une mine d’information pour tendre vers l’autonomie dans ces domaines. Ce stand est aussi l’occasion d’affirmer notre volonté de rendre accessible à tout un chacun une isolation des bâtiments de qualité dans un esprit collaboratif.

L’autonomie collaborative, c’est un leitmotif pour les producteurs, transformateurs bio de Nature & Progrès. Que ce soit par rapport aux intrants, à l’alimentation du bétail, aux circuits de commercialisation, ils et elles visent l’autonomie car elle signifie s’affranchir des dépendances :

  • S’affranchir de la dépendance aux énergies fossiles pour produire les intrants chimiques,
  • S’affranchir de la dépendance au soja OGM d’outre-Atlantique, responsable de la déforestation amazonienne,
  • S’affranchir de la dépendance de l’agro-industrie si elle n’est pas capable d’être juste et respectueuse de celles et ceux qui nous nourrissent sainement.

Retrouver une forme de liberté ; une liberté de choix et un pouvoir de décision.

C’est peut-être ce qui distingue la bio du bio… Comme l’agroécologie, l’autonomie est au cœur de la bio selon Nature & Progrès. L’autonomie, serait-ce cela être au-delà du bio ? …

La Wallonie, c’est plus de 2000 fermes bio (soit 16% des fermes wallonnes). Elles représentent près de 13% des surfaces agricoles. Avec un objectif de 25% en Europe et 30% en région wallonne, en début de mandature, nos dirigeants ont compris l’importance de cette agriculture pour notre santé et celle de la terre. Nous ne pouvions que nous réjouir de ces intentions. En tant que veille et unique association de consommateurs qui allient aussi les producteurs, nous regardons au-delà des plans et des législatures. Ce qui nous intéresse, ce sont en effet le nombre de fermes 100% bio et l’intérêt des consommateurs pour les produits bios wallons. Or, cet intérêt – malgré certaines sirènes – cet intérêt, comme nous le rappelait monsieur le ministre Borsus lors de la conférence de presse de la semaine bio, il est toujours bien présent d’après les premiers chiffres d’achats de 2023. Aujourd’hui, il nous semble donc indispensable d’aller un pas plus loin en inscrivant 30% de bio local dans les assiettes des citoyens en 2030. Et pour y arriver, peut-être faudrait-il y dédier 30% de moyens spécifiques ?

Le greenwashing en matière d’alimentation se fait de plus en plus pernicieux. La bonne nouvelle, c’est qu’il semblerait que le marché ait jugé que le développement économique n’est plus possible sans respecter les valeurs d’un mouvement social comme le bio. Le problème, c’est qu’ils le font en se limitant à lâcher des slogans faciles tels que « produits locaux », pour n’en citer qu’un, ce qui crée l’amalgame dans la tête des consommateurs. C’est bien sûr plus facile de jouer sur la communication que de cadrer tout cela dans un cahier des charges contrôlé et certifié. Évidemment, s’ils le faisaient, ils feraient du bio. Parce qu’à partir du moment où il n’y a pas ce type de garantie, les opportunistes peuvent dévoyer des termes aussi nobles que celui d’agroécologie en passe de remplacer celui d’agriculture raisonnée. Or dans ce cas, l’utilisation de pesticides chimiques est toujours la panacée – et la Belgique est plutôt mauvaise élève en la matière. La bio n’a jamais été « agressive » en matière de communication puisque son authenticité suffisait à faire la différence. Mais peut-être que comme l’illustre à merveille un dessin de Yapaka, la sortie de sa niche du bio ferait peur à certains.

Olivier De Schutter identifie le fait « que les gens soient plus convaincus par une bonne communication que par des faits avérés » comme un réel frein à la transition (dans tous les domaines). Tous ces mécanismes de greenwashing brouillent les cartes, en particulier en matière de pesticides. Car, s’il fallait jouer le jeu de la transparence, la bio serait gagnante à tous les coups. C’est pourquoi nous plaidons pour qu’il y ait des moyens proportionnels aux ambitions qui soient spécifiquement étiquetés et dédiés au bio pour allier communication et transparence (faits avérés et communication séduisante basée sur celle-ci).

Citons également l’eurodéputé Christophe Clergeau à propos des nouvelles techniques génomiques (les NGTs). Selon lui, si la proposition de déréglementation de ces nouveaux OGM passe, « nous ouvrons la boîte de Pandore ». Nous sommes là face à un phénomène qui va complètement à l’inverse de l’autonomie ; sous prétexte de chantage mensonger que nous avons besoin de ces techniques pour diminuer l’usage des pesticides. Or, jusqu’ici, les OGM n’ont fait que renforcer des résistances aux pesticides.

Et en parlant de résistance, l’INRAE (équivalent du CRAw en France) a officiellement répertorié tout récemment des cas de résistance au glyphosate en grandes cultures. Elles étaient connues en vigne, les voilà en 1ère mondiale sur le ray-gras et le vulpin. Nous plaidons donc bien évidemment pour qu’il ne soit pas ré-autorisé !

Si nous sommes si intransigeants sur ces substances, c’est qu’au-delà du danger qu’elles représentent, nous savons que les alternatives existent et qu’elles sont appliquées depuis des dizaines d’années avec un réel succès agronomique et humain ! Nous le voyons tous les jours avec notre réseau de producteurs. Et nous voulons aussi que vous le sachiez, que cela ne soit plus ignoré.

Nous terminerons cette carte blanche avec un texte écrit par Dominique Parizel, rédacteur en chef de la revue Valériane : « La meilleure qualité possible dans les assiettes de tous est le projet de la bio telle que la défend Nature & Progrès. S’agit-il seulement d’argent ? Ou bien plus de choix et de modes d’organisation adéquats, de regards à ne pas détourner devant l’adversité ? La bio n’est pas un business. La bio, c’est la vie. La bio, c’est nos vies. »

 

Discours par Julie Van Damme – Réécriture par Elsa Lefort

Des pommes de terre et des légumes plein champ sans pesticides chimiques de synthèse, c’est possible ! 

Notre brochure sur les alternatives

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Des pommes de terre et des légumes plein champ sans pesticides chimiques de synthèse, c’est possible !Une brochure rassemble les alternatives aux pesticides récoltées durant les rencontres en ferme BIO, sondages, Celle-ci était résumée lors de la matinée de restitution à Louvain-la-Neuve le 28 avril 2023.  

En 2021 et 2022, Nature & Progrès a organisé une série de rencontres en ferme pour parler des alternatives aux pesticides chimiques de synthèse en culture de pommes de terre et légumes plein champ pour prouver qu’il est possible de se passer des pesticides. Les agronomes de l’association sont donc parties à la découverte de 15 fermes BIO (ou en conversion BIO) à travers la Wallonie. Les témoignages d’alternatives aux pesticides ont été rassemblé dans une brochure. De plus, les rencontres en ferme ont mis en lumière que la biodiversité est un allié pour une Wallonie sans pesticides. Il nous faut donc la protéger.

Les différentes rencontres en ferme et sondages mettent en lumière le fait que les alternatives aux pesticides chimiques de synthèse existent, sont durables et peuvent être économiquement viables à condition qu’elles soient bien pensées. Les 15 producteurs rencontrés et installés aux quatre coins de la Wallonie présentaient chacun différentes manières de travailler : en système de polyculture-élevage ou en grandes cultures, en labour ou non-labour, etc. Malgré leurs différences, ils sont unanimes sur le fait que produire sans pesticides chimiques de synthèse est possible, moyennant bien sûr une réflexion poussée autour des pratiques à mettre en œuvre à cette fin. Mais, n’oublions pas le pouvoir ultime des consommateurs au travers de leurs actes d’achat dans la voie vers une Wallonie sans pesticides. La part de l’agriculture biologique augmente chaque année en Wallonie. Pour que le système soit pérenne, la demande doit évoluer au même rythme que l’offre.  

 

Mieux vaut prévenir que guérir 

La clé du succès, pour toute culture – incluant même les cultures à pression phytosanitaire très importante, réside dans la combinaison de différentes méthodes préventives. Ces moyens préventifs doivent être réfléchis bien en amont de l’implantation de la culture. Les techniques curatives doivent être considérées comme des méthodes de rattrapage et mises en place lorsque les méthodes préventives n’ont pas suffi à éradiquer la menace. 

Comme nous avons pu le voir, certaines pratiques sont réfléchies à l’échelle de la rotation (longueur et diversification de la rotation, choix des intercultures, place des différentes cultures dans la rotation, etc.), d’autres à l’échelle du parcellaire agricole (morcellement des parcelles, implantation de haies, etc.) et d’autres à l’échelle de la culture (avant et après semis : choix de la variété et de la période de semis, choix de cultures associées, etc.). 

 

Intervenir au rythme de la nature 

Afin de faire les bons choix, l’agriculteur se doit d’être au plus proche de sa terre. Par exemple, connaître les conditions microclimatiques du sol de ses parcelles (humidité, composition-granulométrie, présence d’une croûte de battance, etc.) est crucial pour choisir la bonne opération de désherbage mécanique et le bon moment de passage (d’autant plus que les fenêtres météorologiques favorables sont souvent très courtes). Avoir une bonne idée des conditions météorologiques et environnementales permet également d’anticiper l’apparition d’une maladie comme le mildiou. Savoir identifier les adventices, ravageurs et maladies, et avoir une bonne idée du cycle de vie de chacun de ces organismes est par ailleurs essentiel pour lutter efficacement et sans pesticides chimiques de synthèse. Les systèmes d’avertissement contre certaines maladies (mildiou, etc.) et certains ravageurs (pucerons, etc.) proposés par les centres pilotes peuvent être d’une grande aide dans la réflexion du producteur. 

 

Intégrer au maximum la biodiversité 

Être au plus proche de sa terre, c’est également intégrer au maximum la biodiversité aérienne et souterraine dans son exploitation. Pour ce faire, il est essentiel de réaliser des pratiques agricoles qui visent à l’augmenter : s’abstenir du labour si les conditions le permettent, éviter de compacter les sols, fertiliser avec du fumier composté, semer des engrais verts mellifères en intercultures, implanter des structures naturelles qui accueillent les auxiliaires, etc. La biodiversité est considérée comme un allié pour l’ensemble des agriculteurs dans leur lutte contre les menaces. Même si les méthodes sont globalement communes, chaque producteur procède à sa manière. Ainsi concernant les itinéraires de désherbage mécanique, chacun choisit les opérations les plus adaptées en fonction de différents facteurs : les conditions microclimatiques de ses parcelles, les caractéristiques de son sol, le degré d’ensalissement de ses cultures, les adventices dominantes, la disponibilité des machines sur l’exploitation, etc. Aucune opération n’est meilleure qu’une autre :il est question de s’adapter à sa terre et à ce qui y pousse. La plupart des producteurs rencontrés clamaient : « Les investissements et le travail fournis aujourd’hui, notre terre nous le rendra plus tard ! ». Les moyens mis en place aujourd’hui, par exemple en termes d’enrichissement du taux d’humus du sol et de réduction de la pression d’adventices vivaces par le biais de la mise en place d’engrais vert et de prairies temporaires, etc., doivent être vus comme des investissements sur le long terme. Les pratiques biologiques, respectueuses du sol et de la biodiversité, représentent un gage de durabilité. 

Tous ensemble : agriculteurs, citoyens, experts, encadrants, politiques, etc. développons et diffusons les alternatives aux pesticides chimiques de synthèse pour continuer à cheminer ensemble sur la voie vers Une Wallonie sans pesticides !  

 

 

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Retrouvez ici les vidéos sur les alternatives

L’évènement de restitution

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Problématique des nouveaux OGM

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Louvain-la-Neuve, le 28 avril 2023 : Nature & Progrès, organise un évènement de restitution  des alternatives aux pesticides en cultures de pomme de terre et légumes plein champs, à l’UCL. Cet évènement vise à résumer les méthodes observée en fermes BIO en 2021 et 2022. 

Quatres personnes ont pris la parole durant cet évènement : Catherine Buysens (Agronome chez Nature & Progrès), Gilles Parotto (Représentant du Cabinet de la Ministre de l’Environnement Céline Tellier), Julien Piqueray (Natagriwal), et le Professeur Stephan Declerck (UCL). Julien Piqueray a présenté des outils pour favoriser la biodiversité dans nos systèmes agricoles et le Professeur Stephan Declerck a expliqué l’importance de la vie du sol et en particulier les champignons mycorhiziens. 
 

L’événement a attiré une soixantaine de personnes, notamment des agriculteurs, des journalistes, des étudiants et des experts du domaine agricole/environnement.

Retrouvez ici les vidéos des présentations

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Plan Bee : bilan de 3 années en faveur de la biodiversité

Plan Bee visite publique 2022

© Nature & Progrès : visite publique Plan Bee 2022

Comment favoriser la biodiversité, produire une eau exempte de résidus de pesticides et avoir une agriculture rentable ? C’est à cette question que Nature & Progrès a voulu répondre dans le cadre du projet Plan Bee.

Encourager un système agricole exempt de pesticides chimiques de synthèse en parallèle à l’implantation de mesures accueillant la biodiversité et de ressources florales est primordial ! L’intégration de cultures mellifères/entomophiles (sarrasin, bourrache, moutarde, fleurs sauvages, etc.) dans les assolements agricoles testée sur les terrains Plan Bee s’est avérée rentable tout en nourrissant nos pollinisateurs et auxiliaires des cultures qui sont des solutions pour pouvoir se passer des pesticides.

Comme elles sont de bons indicateurs de notre environnement, durant 3 ans, des abeilles mellifères & solitaires ont sillonné 5 sites d’étude Plan Bee, des sites de captage d’eau de la Société Wallonne des Eaux. Elles ont permis d’évaluer l’état de l’environnement proche et éloigné en matière de pesticides et ressources florales. Elles offrent ainsi aux acteurs de la protection des ressources en eau, une méthode de signalisation des sites à risques de contamination par les pesticides.

Objectif 1 : augmenter l’(agro)-biodiversité

L’objectif principal du Plan Bee est d’étudier la faisabilité agronomique, apicole et économique d’implanter des cultures mellifères sans pesticides sur de grandes surfaces pour produire du miel et des produits dérivés tout en favorisant l’entomofaune sauvage. Une collaboration apiculteurs/agriculteurs a été développée pour diversifier les produits agricoles. Les cultures mellifères peuvent être valorisées en semences, farines, huiles, condiments, engrais verts, etc. Les arbres, haies et autres vivaces constituent aussi des ressources pour la production de miel et l’accueil de la faune. La demande de miel étant plus grande que l’offre en Wallonie, il est important de favoriser ces cultures mellifères et l’apiculture wallonne. De plus, des grandes zones non-agricoles comme les sites de captages d’eau peuvent aussi être des lieux de biodiversité et servir de ressources alimentaires pour les abeilles.

Résultat : Ces premiers essais sont encourageants ! Nature & Progrès continue à œuvrer afin de développer l’agriculture biologique, les alternatives aux pesticides et diversifier les produits agricoles par l’implantation de cultures mellifères.

Objectif 2 : évaluer l’état de l’environnement à l’aide des abeilles

Le second objectif du Plan Bee était d’étudier l’état de notre environnement à l’aide des abeilles mellifères et osmies (abeilles solitaires). Un environnement sain est indispensable pour leur survie. Les abeilles mellifères ont un rayon de butinage de l’ordre de 3 km alors que les osmies ont un rayon de butinage de 300 m. Les secondes nous donnent donc l’état de l’environnement sur une plus petite distance. Quelles fleurs les abeilles ont-elles butinées [1] ? Quels sont les résidus de pesticides relevés par les abeilles sur les différents sites Plan Bee ? [2] Les résultats ont ensuite été comparés avec les analyses de résidus de pesticides retrouvés dans les eaux de captage [3] et dans le sol [4]. Cela a permis de déceler les contaminants auxquels une population (humaine, d’abeilles) est effectivement exposée. En ce compris les « effets cocktails » de ces contaminants dont les risques toxiques sont évalués individuellement alors que leurs effets devraient être analysés ensemble.

Résultat 1 : de nombreux résidus de pesticides en régions de grandes cultures…

Des résultats marquants en termes de présence de pesticides ont été observés en comparant les sites dont les environnements sont très différents : Orp-Jauche, une région de grandes cultures où les céréales, pommes de terre, betteraves et autre légumes plein champ conventionnels sont bien présents et Ciney, une région de terres d’élevage où les prairies et cultures céréalières (de plus en plus bio) dominent.

Dans le pain d’osmies , nous avons retrouvé à des concentrations élevées principalement des résidus d’herbicides pour les différents sites, excepté à Ciney où les herbicides sont à l’état de traces. Il s’agit surtout d’herbicides appliqués en culture de betterave, pomme de terre, légumes, céréales, maïs ou fruitiers et du tristement connu glyphosate. Quelques résidus de fongicides ont été retrouvés à des concentrations élevées (à Orp-Jauche, Thiméon et Ciney) principalement là où il y avait du colza ou des céréales proches des hôtels d’étude. En termes de résidus d’insecticides, nous avons des insecticides utilisés en fruitiers ou pommes de terre qui reviennent souvent à l’état de traces ou à de concentrations plus élevées à Orp-Jauche.

Les abeilles mellifères ont butiné une diversité de plantes plus importante que les osmies étant donné leur période de butinage plus étendue et leur rayon de butinage plus élevé. Néanmoins, nous constatons que de nombreuses plantes ont été butinées par les deux. Elles ont donc pu partager leurs ressources.

Dans leur pollen et pain d’abeille , nous avons observé principalement des résidus de fongicides et herbicides à des concentrations élevées et parfois supérieures à la Limite Maximale de Résidus (LMR) autorisées dans le pollen destiné à la consommation humaine, mais également des résidus d’insecticides. Il s’agit en général des mêmes molécules que celles retrouvées dans le pain d’osmies avec en plus des pesticides appliqués en été. A Ciney, les résidus de pesticides étaient nettement moins nombreux et à l’état de traces.

–> Les osmies comme les abeilles mellifères ont été exposées à des pesticides appliqués sur des cultures attractives aux pollinisateurs mais également des pesticides appliqués sur des cultures non attractives. Cela suppose qu’en plus d’une contamination directe du pollen, une contamination du pollen butiné via des dérives de ces pesticides sur plantes voisines ou à travers des plantes indésirables s’est produite.

Résultat 2 : certains de ces résidus de pesticides se retrouvent également dans les eaux de captage

Plusieurs pesticides détectés dans les substrats d’abeilles (ou leurs métabolites) ont également été détectés dans les eaux de captage et le sol, et y sont persistants. Certains ont déjà été retirés du marché, d’autres y sont toujours. Il faudra attendre plusieurs années pour que certains pesticides appliqués dans le passé disparaissent de nos eaux de captage. Il est grand temps d’interdire ceux qui sont encore sur le marché.

Toutes les substances retrouvées dans les substrats d’abeilles ne sont pas systématiquement recherchées dans l’eau. Une analyse doit être réalisée pour voir si ceux-ci peuvent arriver jusqu’aux nappes d’eau souterraines pour éventuellement étendre les recherches. Certaines se trouvent sur la liste des 12 pesticides dangereux pour la santé de l’Homme ou l’environnement pour lesquelles l’Europe a demandé des candidats à la substitution.
Le Plan Bee vient de prouver que les abeilles sont un indicateur de l’environnement intéressant pour jauger la présence de pesticides dans l’environnement et ainsi signaliser les sites à risques de contamination. Les abeilles sont nos alliées, protégeons-les !

Mettons en avant les alternatives aux pesticides !

Les alternatives aux pesticides chimiques de synthèse sont déjà bien développées chez nos agriculteurs wallons. Il reste néanmoins encore de nombreuses terres à libérer et à aménager avec des ressources florales. La meilleure issue pour réduire les coûts d’assainissement de l’eau, ce sont : des producteurs faisant le pari d’une production sans pesticides et des apiculteurs qui collaborent pour augmenter les rendements, éclairés par les structures de soutien existantes et soutenus par des consommateurs soucieux de leur santé et de leur environnement.

[1] Analyses réalisées par le Centre Apicole de Recherche et d’Information (CARI) et le Centre wallon de Recherches agronomique (CRA-W)
[2] Analyses réalisées par le CRA-W
[3] Analyses réalisées par la SWDE
[4] Réalisées par le CRA-W et l’Institut Scientifique de Service Public (ISSeP)

Des nouvelles du Plan Bee, le projet en faveur de la biodiversité

Plan Bee Andrena cineraria

© Plan Bee, Andrena cineraria (site de Gerpinnes)

L’étude « Plan Bee » de Nature & Progrès se déroule sur des terrains de protection de captage d’eau de la Société Wallonne des Eaux dans les communes de Ciney, Orp-Jauche, Gerpinnes et Pont-à-Celles. Son objectif principal est d’étudier la faisabilité agronomique, apicole et économique de semer une diversité de fleurs sur grandes surfaces (sans engrais, ni pesticides chimiques de synthèse) pour produire une multitude de produits agricoles (miel, fourrages, farines, huiles, condiments, …) tout en accueillant l’entomofaune sauvage. Quelles sont les abeilles que nous avons pu à nouveau observer sur les différents sites en 2021 ? Quelles étaient leurs sources de nourriture ?

A Ciney, ce sera notre 4ième année de cultures mellifères selon les pratiques d’agriculture biologique et notre 2ième année à Orp-Jauche. Le site Plan Bee de Gerpinnes quant à lui, contient une végétation sauvage et est entretenu en fauchage tardif pour favoriser les ressources pour les pollinisateurs. A Pont-à-Celles, c’est une prairie fleurie qui a été semée fin 2021 sur le site de captage pour augmenter les ressources en pollen et nectar de 2022.

Pour faire de bons choix de fleurs, il nous faut observer ce que les abeilles ont pu consommer les années précédentes. Les fleurs ont un pouvoir nectarifère et pollinifère. Le nectar sera source d’énergie pour les abeilles et servira pour la production de miel et le pollen est important pour le bon développement de l’abeille (source principalement de protéines). N’ayant pas encore les résultats d’origine botanique du pollen récolté par nos abeilles mellifères et solitaires en 2021, nous allons nous intéresser uniquement à l’origine botanique du miel produit en 2021. Les résultats des analyses polliniques en ce qui concerne l’origine botanique et les éventuels résidus de pesticides retrouvés dans le pollen ou pain d’abeille sera pour notre prochaine revue.

Les abeilles observées sur le Plan Bee

En 2021, les abeilles mellifères étaient bien sûres au rendez-vous sur les différents sites étant donné que ce sont les apiculteurs entre autres qui les ont amenées. En ce qui concerne les abeilles solitaires, toute une série a pu être observée à nouveau sur nos différents sites. Des abeilles caulicoles/rubicoles comme les osmies (Osmia bicolor, Osmia cornuta, Osmia bicornis) ou coupeuses de feuilles (genre Megachile). Nous avons aussi pu observer des abeilles terricoles comme les andrènes (Andrena haemorrhoa, Andrena fulva, Andrena cineraria), collètes ou halictes (Halictus scabiosae).

La production de miel

En 2021, les miels de printemps des sites de Ciney, Orp-Jauche et Gerpinnes étaient riches en colza et fruitiers. Les abeilles mellifères ont un rayon de butinage élevé (jusqu’à 5 km) et ont donc pu s’alimenter sur des cultures voisines car les sites de Ciney et Orp-Jauche n’étaient pas cultivées avec du colza. A Pont-à-Celles le miel de printemps en 2021 était riche en fruitiers, ronces et saules. Une diversité d’autres fleurs étaient présentes en plus petites quantités. En ce qui concerne le miel d’été de Ciney et de Gerpinnes, nous avons à faire avec du nectar et miellat riche en ronces, fruitiers et tilleul. Les trèfles, phacélies, centaurées cultivées à Ciney se retrouvent dans le miel mais en plus petites quantités qu’en 2020. En ce qui concerne le sarrasin cultivé à Ciney, il est bien présent dans le miel d’éte mais <10%.

Les cultures agricoles

A Orp-Jauche, les cultures vivaces comme la carotte sauvage, centaurée des prés, chicorée sauvage, mélilot, sainfoin et trèfle blanc vont à nouveau fleurir en 2022 et on espère plus abondement. En ce qui concerne Ciney, les cultures vivaces qui vont refleurir cette année sont la silphie, centaurée des prés, trèfle blanc, prairie fleurie. Cette année nous avons semé du petit épeautre en rotation des cultures et des espaces se libèrent pour tester de nouvelles cultures mellifères comme la courge oléique, luzerne, vesce, … ou retenter certaines cultures comme le tournesol, coriandre, origan, bourache, … A côté de l’aspect mellifère, le choix des cultures dépend aussi beaucoup de la disponibilité des machines agricole pour faire les semis, désherbage et récolte propre à chaque culture.

Plus d’informations 

Cet article est disponible dans la revue bimestrielle Valériane. Pour la recevoir et ne manquer aucune actualité liée au Plan Bee, devenez membre.

Page web : Plan Bee
E-mail : planbee@natpro.be
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Plan BEE: le miel est-il une alternative au sucre de betterave?

Plan Bee de Ciney vu d’en haut © Nature & Progrès

Certaines cultures comme la betterave sucrière sont de trop grandes consommatrices en pesticides… des pesticides chimiques de synthèse qui ont un réel impact sur notre environnement, dont la survie de nos chères abeilles. C’est de ce constat qu’est né le projet « Plan Bee » dans le cadre de la campagne de Nature & Progrès « Vers une Wallonie sans pesticides, nous y croyons ! ». L’association s’est demandé s’il était possible d’augmenter la production d’autres sucres plus respectueux de l’environnement, comme le miel des abeilles mellifères ! Les premiers résultats de l’étude sont publiés.

Une chose est certaine, pour avoir davantage de miel, il faut implanter davantage de cultures mellifères sans l’utilisation de pesticides. L’étude « Plan Bee » vise donc à étudier la faisabilité agronomique, apicole et économique de semer une diversité de fleurs sur grandes surfaces (sans engrais ni pesticides chimiques de synthèse) pour produire une multitude de produits agricoles (miel, fourrages, farines, huiles, condiments, etc.). Cela tout en accueillant l’entomofaune sauvage.

Quatre parcelles… et de nombreux partenaires !

L’étude se déroule sur des terrains de protection de captage d’eau de la SWDE dans les communes de Ciney, Orp-Jauche, Gerpinnes et Pont-à-Celles en Wallonie. De nombreux partenaires nous soutiennent également, à savoir : la Société Publique de Gestion de l’Eau, des apiculteurs, agriculteurs, semenciers, transformateurs, bénévoles, des laboratoires de recherche wallons, etc.

Un volet environnemental, agronomique et apicole

1. Environnemental

Des observateurs ont fait un inventaire de la flore sauvage et cultivée des différents sites d’étude. Une diversité d’insectes des ordres des Hyménoptères (abeilles mellifères ou solitaires et bourdons), Diptères (mouches comme les syrphes), Lépidoptères (papillons) et Coléoptères a pu être inventoriée sur une plateforme d’identification participative.

Plan Bee de Ciney © SWDE

Des échantillons de pollen et de pain d’abeille mellifères et solitaires ont été récoltés et analysés en termes de résidus de pesticides et d’origine botanique des fleurs butinées . Des résultats pilotes réalisés sur le site de Ciney en été 2019 montrent la présence de petites quantités (0,1 à 7 µg/kg) de pesticides dans le pollen et pain d’abeille des abeilles mellifères. Au niveau des résultats prélevés en 2020 pour les abeilles solitaires à Ciney et Orp-Jauche, nous observons des résidus d’herbicides.

Le sol et l’eau des captages ont également été analysés en termes de résidus de pesticides. A Orp-Jauche, les résultats de sol montrent la présence de 5 herbicides et 5 fongicides : molécules très rémanentes dans les sols. Heureusement, parmi les 3 néonicotinoïdes (insecticides) recherchés (imidacloprid, clothianidin et thiamethoxam), aucun n’a été détecté. Les eaux des captages des sites, quant à elles, ne dépassent pas les normes de potabilité.

2. Agronomique

L’étude n’a pu être réalisée qu’à Ciney (12 ha) jusqu’à présent. Une diversité de cultures a été implantée appartenant aux familles des Astéracées, Boraginacées, Papavéracées, Fabacées, Brassicacées, Hydrophyllacées, Polygonacées, etc. En plus de nourrir les abeilles et autres insectes, ces cultures ont pu être valorisées par la production de semences, la production de graines transformées en huiles, farines ou condiments, la production de graines pour l’alimentation animale, des foins ou ensilages fauchés après floraison ou comme engrais vert.

La difficulté pour les producteurs est principalement de trouver un marché ou d’être équipé correctement pour les travaux agricoles.

3. Apicole

Du miel a pu être produit sur les différents sites. Le miel est-il une alternative au sucre de betterave ? Pour répondre à cette question, Nature & Progrès a interviewé des consommateurs, apiculteurs et betteraviers.

• 75% des consommateurs interviewés utilisent du sucre de betterave mais ne connaissent pas les tenants et aboutissants de cette culture. La consommation de miel est plus faible que celle du sucre. Les freins à la consommation de miel sont le goût, la texture, le pouvoir sucrant et le prix. Pourtant, ¾ des participants se disent prêts à remplacer une partie du sucre par du miel.

• Les apiculteurs aiment l’interpellation « Plan Bee » quant aux pratiques agricoles. Seulement, certains craignent de remplacer un système intensif par un autre. Actuellement, la plupart des apiculteurs nourrissent les ruches avec du sucre par manque de ressources florales dans l’environnement. Pourtant, la demande de miel est inassouvie (3/4 des pots de miel viennent de l’étranger). Ce que les apiculteurs souhaitent donc, c’est restaurer l’environnement en replantant et semant des plantes mellifères.

• Les betteraviers estiment que la culture de betterave sucrière n’est pas rentable sans pesticides (pourtant le sucre de betterave bio se développe). Ils trouvent que produire davantage de miel est une bonne chose mais pensent qu’il ne pourra jamais concurrencer le sucre de betterave. Ils disent que la consommation de sucre est énorme et qu’il n’est pas possible de compenser avec des ruches. Pourtant ils sont tout à fait conscients que l’agriculture est en train de changer !

Conclusion des premières études Plan Bee

En conclusion, augmenter la production de miel est une option pour diversifier la production de sucres en Wallonie. Pour avoir plus de miel, il faut restaurer l’environnement en replantant et semant des cultures mellifères sans l’utilisation de pesticides. Certaines cultures mellifères sont rentables pour les agriculteurs, en plus de nourrir les abeilles et toute l’entomofaune sauvage.

La difficulté est de trouver un marché pour valoriser la culture et être équipé pour les travaux agricoles. Cependant, cela permettrait d’augmenter l’agrodiversité ! De plus, les abeilles mellifères et solitaires nous montrent que notre environnement est encore contaminé par des pesticides chimiques de synthèse. Il est donc urgent d’opter pour un modèle agricole alternatif sans leur usage. L’étude Plan Bee est ainsi loin d’être terminée !

Nature & Progrès a présenté ces conclusions lors d’une visioconférence le 27 avril 2021. Retrouvez-la ci-dessous !

Mes aliments ont un visage : 20 ans de campagne, 50 ans de convictions

Image campagne producteurs 2021

© Nature & Progrès, Mes aliments ont un visage

Au-delà de simples consommateurs de produits sur des étalages, les partisans et partisanes de Nature & Progrès sont surtout de réels soutiens aux femmes et hommes artisan.ne.s de leur alimentation. En 2001, la campagne « Mes aliments ont un visage » de Nature & Progrès concrétisait l’intention de mettre ce lien au centre de la réflexion. 20 ans après, la nécessité de nous connecter aux maillons de notre alimentation est toujours bien présente.

Est-il encore nécessaire de rappeler que Nature & Progrès puise son origine dans le rassemblement de citoyens, d’agriculteurs, d’agronomes, liés par une vision commune de ce que devrait être l’agriculture productrice de leur alimentation ? Depuis près de 50 ans, cette interconnexion, ce lien privilégié entre consommateurs et producteurs, anime toute action de l’association.

 

A chaque crise sa solution

C’est à la suite d’une N-ième crise du secteur alimentaire industriel (voir encart) qu’est née l’idée de ce message  : « Mes aliments ont un visage ». Voilà cinq mots qui résument notre philosophie, qui ramènent à l’essentiel . Derrière chaque aliment, il y a une productrice, un producteur, une transformatrice, un transformateur. Du moins, il devrait y avoir ! Et c’est ce que nous prônons chez Nature & Progrès. « Nul n’a le droit, pensons-nous, de limiter l’aliment à un simple bien commercial. Le producteur ne saurait être vu comme un simple fournisseur d’ingrédients. Le consommateur n’est pas davantage un vulgaire acteur économique, un acheteur d’aliments.  » indiquait la campagne de 2001. Et aujourd’hui, nous tenons à réitérer cet appel !

Car trop nombreuses sont les crises alimentaires qui nous pendent encore au nez  ! Le secteur industriel a de plus en plus la mainmise sur notre alimentation, même en bio. Les débats sont rudes pour tenir le cap. Quand on parle de valeurs, on nous répond « loi du marché ». Comment faire valoir la parole des agriculteurs quand ceux-ci sont réduits à de simples fournisseurs de matières premières  ? Et comment aider au développement des transformateurs voulant valoriser les productions wallonnes quand on les met en concurrence avec des industries peu regardantes sur la provenance des denrées utilisées  ? Sous couvert de développement de filières, on continue finalement de soutenir le même modèle agricole productiviste. Au pays du bas prix, le rendement est roi ! Et le risque pour le consommateur reste le même.

 

Des aliments proches de chez soi

Pour nous, c’est un fait ! Nombres des dérives dans le secteur agroalimentaire seraient évitables si nos aliments transitaient le plus directement possible du lieu de production à nos cuisines. Et s’il ne fallait qu’un seul geste pour qu’ils passent de la main du producteur ou du transformateur vers celle du consommateur ? Et si, ainsi, nous nous réapproprions notre droit de manger sainement en soutenant ceux qui travaillent en ce sens  ?

 

Visuel campagne 2021

En 2001, le livret « Mes aliments ont un visage » incitait le consommateur à devenir le partenaire du producteur bio et du transformateur bio.
De fait, se tourner vers leurs aliments c’est encourager leurs actions  !

 

Bien plus qu’une campagne de communication

Il y a 20 ans, nous vous interpellions. « Acheter bio, c’est une chose. Mais, pour faire de votre aliment un outil formidable de développement humain, économique et environnemental, il convient que cet achat concerne des produits locaux, des produits proches des hommes, dont la culture aura un impact positif sur leur lieu et leurs conditions de vie. ». Et 20 ans après, notre position n’a pas changé. En effet, c’est dans l’ADN de Nature & Progrès de revendiquer que nos aliments aient un visage ! Les initiatives de regroupement en circuit-court qui essaiment ces dernières années soufflent un vent d’espoir. De plus, elles montrent que notre message est porteur. Il est d’ailleurs marquant de voir que ce sont toujours des producteurs bio de Nature & Progrès qui en sont les figures de proue.

 

Des visages, on nous en sert, mais pas dans l’alimentation

Mais finalement, notre modèle alimentaire a peu évolué depuis l’après-guerre. De fait, il suffit de déambuler dans les allées des grandes surfaces, qui restent le canal principal d’achat du bio (39% des parts de marché en 2019), pour voir que ce changement tant attendu ne s’est pas réellement opéré. Si les productions bio wallonnes gagnent du terrain dans les étalages, celles-ci restent anonymes. Certes, des visages, on nous en sert : ceux des mannequins qui posent en salopette, fourche à la main, sur des affichages publicitaires trompeurs. Qu’on se le dise, dans les grandes surfaces, les aliments n’ont pas de visage.  La situation reste donc majoritairement la même : le maillon central de l’alimentation, c’est le distributeur (ou la structure de transformation qui le fournit). Le consommateur et le producteur sont réduits aux rangs d’outils financiers. L’aliment, un objet de spéculation comme un autre ? Pour Nature & Progrès, c’est un grand non !

Canaux distribution BIO en Wallonie

Le supermarché reste le canal de distribution principal des produits alimentaires bio en Belgique. Alors que les magasins à la ferme ne représentent que 5%… Ensemble, faisons augmenter la surface de cette part verte du camembert ! (Graphique tiré de « Les chiffres du BIO 2019 » de Biowallonie)

Les productions locales en grande surface… déshumanisées !

À la suite de la crise du lait, des producteurs bio belges se regroupent pour valoriser les productions locales auprès des grandes surfaces. Comme la coopérative de producteurs Biomilk, dont on retrouve le lait dans les rayons du Delhaize. Un bel exemple de réussite de rassemblement de producteurs locaux pour faire valoir leur production auprès d’une grande surface ! Au départ, la brique mettait clairement en avant la présence de la coopérative. Lors de la révision du packaging bio, Delhaize en a profité pour lisser le visuel et le logo « Bioptimist » a pris le dessus sur celui de Biomilk (qui reste visible sur le côté de la boîte). Permettant ainsi au distributeur de garder la main mise sur le packaging. Nous regrettons que les grandes surfaces mettent toujours plus de pression sur les producteurs pour les reléguer au second plan.

Lait

Réaffirmons que nos aliments ont un visage !

En rapprochant producteurs et consommateurs, on garantit une bio locale et éthique, qui repose sur une relation de confiance. Connaître l’humain qui se cache derrière ce que vous consommez en est l’essence même ! L’aliment fait le lien, tel un contrat tacite mais essentiel, entre celui qui le produit et celui qui le consomme. Il est l’engagement du producteur à procurer une alimentation de qualité tout en respectant l’environnement et notre santé. Il représente l’engagement du consommateur à soutenir cette philosophie de production.  Il est le garant de la confiance du citoyen envers les agriculteurs et transformateurs qu’il soutient. Mais aussi de la qualité de vie de tous ceux qui font que, du champ à l’assiette, l’aliment est !

Schéma producteurs

Pour Nature & Progrès, l’aliment est l’engagement, le contrat de confiance tacite mais essentiel entre le producteur et le consommateur.

 

(Re)découvrez nos producteurs biologiques

Dans la nécessité de maintenir les valeurs du bio face au développement important du secteur, il devient de plus en plus limpide que les producteurs bio de Nature & Progrès apportent des solutions. C’est pourquoi chaque jour nous défendons leurs valeurs et les vôtres ! (Re)découvrez les producteurs bio de Nature & Progrès qui vous proposent viandes, fromages, charcuteries, fruits et légumes de saison, farines, biscuits, bières … Toute une variété de produits dont ils maitrisent la culture et la transformation en toute transparence.

Les choses ont évolué en 20 ans. En effet, les producteurs bio de Nature & Progrès ont développé leurs magasins. Et les surfaces agricoles bio ne cessent de croître. Il faut s’en réjouir ! Tout en restant attentifs aux fondamentaux en revanche. La croissance des marchés doit se faire en respectant les valeurs du lien entre production et consommation. Nature & Progrès est là pour le rappeler et réaffirmer les convictions défendues depuis ses débuts : « Mes aliments ont un visage » ! Nous connaissons tous le nom de l’auteur de notre dernier livre acheté. Nous connaissons le nom de nos animateurs télé et radio favoris. Même celui de notre coiffeur. Alors pourquoi ne pas connaître les hommes et femmes qui se cachent derrière notre alimentation  ?

Soyez attentifs toute cette année aux messages qu’ils auront à vous faire passer. Ouvrez l’œil, pour voir fleurir les visages de vos producteurs bio !

Village des prodicteurs Salon Valériane

Les artisans d’une alimentation bio de qualité acquièrent de la reconnaissance par les citoyens qui choisissent de mettre un visage sur leurs aliments.
Ils vont à leur rencontre dans leur magasin à la ferme, sur les marchés, au Salon Valériane, etc.

La crise de la dioxine de 1999 en Belgique

Les dioxines, ce sont des molécules organochlorées, polluants organiques persistants dans l’environnement. et qui ont la réputation d’être dangereuses pour la santé. Pourquoi ? D’abord, parce que l’Homme est un bio accumulateur de ces molécules, car en bout de chaîne alimentaire et incapable de les éliminer de son organisme. Ensuite, parce que ces molécules se transmettent de la mère au fœtus ou via l’allaitement au jeune enfant. Nous vous laissons ouvrir vos encyclopédies pour en savoir plus sur leurs origines dans notre environnement. Sachez seulement que des études considèrent que certains types de dioxines sont hautement toxiques pour l’Homme en agissant au niveau du développement, du système immunitaire, des hormones et peuvent également causer des cancers.

Début 1999, il a été constaté que des aliments pour animaux (monogastriques en l’occurrence, donc poulets et porcs), produits en Belgique, ont été contaminés à des doses hors normes de dioxines? Comment ? Via des graisses minérales qui n’auraient pas dû se retrouver là. Ces dioxines ont en effet été détectées dans les œufs et la viande que nous consommions. Mais voilà, dans un monde où les filières alimentaires sont de plus en plus compliquées, remonter à la source de la fraude devient un casse-tête ! Pour en savoir plus, nous vous conseillons l’article du journal Le Soir « La crise qui empoisonna la Belgique ».

La manipulation de l’alimentation par des acteurs industriels

Une déconnexion des différents maillons de la chaine qui fait qu’au final, le producteur n’est plus maître de l’alimentation qu’il donne à ses animaux. Un cas isolé ? Pas vraiment ! La mondialisation et la capitalisation de notre alimentation rend les contrôles ardus. La responsabilité de chacun se voit diluée au nom de la productivité et de la libre concurrence. Pour preuve : on voit revenir la manipulation de l’alimentation par des acteurs industriels qui, à coups de lobbying puissant au niveau européen, tentent de libéraliser la diffusion des OGM dans l’agriculture et donc notre alimentation (pour plus d’information, voir notre brochure « La problématique des nouveaux OGM ».

Au-delà du scandale politique et économique que la crise de la dioxine a provoqué, c’est notre confiance en notre système alimentaire qui est mise à mal. Heureusement pour l’industrie, l’humain a la mémoire courte. C’est pourquoi Nature & Progrès est là pour vous rappeler  : consommer est un acte politique  ! Et si on accordait plus d’importance aux artisans de notre alimentation ?

La vraie BIO selon Nature & Progrès, bien plus qu’un label

La vraie BIO selon Nature & Progrès, bien plus qu’un Label

Photo producteur bio

© Ferme bio des Crutins

Le BIO ? La BIO ? Du producteur local ? Ou du supermarché ? Chacun se fait sa propre définition de l’agriculture biologique. Pourtant, elle répond à un cadre légal bien défini. Pour Nature & Progrès, la BIO est un choix agricole et alimentaire permettant à la société d’évoluer vers plus de respect de l’Environnement et de l’Homme.

Depuis près de 60 ans, Nature & Progrès se fait le garante de l’agriculture biologique. Même après la reconnaissance officielle du BIO en 1991, nous avons décidé de continuer à promouvoir un label qui va plus loin qu’un cahier des charges technique. Chaque jour, nous mettons en avant un label privé, géré tant par les producteurs que les consommateurs. Le Label Nature & Progrès compte près de 70 producteurs et transformateurs. Ils sont heureux de partager leur goût du bon et du sain à travers leur métier. Ils privilégient la rencontre avec le consommateur… de quoi lui permettre de mettre un visage sur son alimentation !

Un Label complet

Bien entendu, nos producteurs travaillent dans le respect de la règlementation bio, mais pas seulement… En choisissant d’appartenir au Label Nature & Progrès contrôlé par la certification participative, ils s’engagent à respecter des normes sociales et environnementales strictes. La réglementation, quant à elle, leur garantit le non-recours aux pesticides et aux engrais chimiques de synthèse ainsi que le bien-être animal. Les animaux sont élevés au plus proche de leurs conditions naturelles.

« Chez Nature & Progrès, l’aliment fait le lien entre le producteur et le consommateur…
Pour notre Santé et celle de Terre.
 »
– Marc Fichers, secrétaire général

La BIO au sens large

Non, le bio ce n’est pas que du « sans pesticide » ! C’est un mouvement social où producteurs et consommateurs font évoluer ensemble notre agriculture et notre alimentation. D’ailleurs, chez Nature & Progrès, vous n’entendrez jamais parler de produits BIO ou de parts de marché. Nous préférons mettre en valeur des fromagers, des agriculteurs, des boulangers, des brasseurs, etc. et des consommateurs qui leur font confiance.

Oui, le BIO est un mode de production qualitatif et positif qu’il faut mettre en avant ! Chacun d’entre nous peut, à son échelle, influencer positivement la société de demain en soutenant le BIO de nos producteurs locaux.

Les producteurs de l’association témoignent

Les producteurs bio de Nature & Progrès appartiennent à une communauté aux valeurs fortes. Des valeurs que nous nous efforçons de défendre au quotidien dans notre travail. Mais qui de mieux placé pour vous en parler que les membres de cette communauté ? En 2020, nous leur avons laissé la parole à travers une série de capsules vidéo. (Re)découvrez-les ici. A partager sans modération !

Pour une autonomie alimentaire, pensons aux producteurs BIO Nature & Progrès

Pour une autonomie alimentaire, pensons aux producteurs Nature & Progrès

© Unsplash

Pour une autonomie alimentaire, pensons aux producteurs Nature & Progrès


Avec la fermeture des jardineries et pépinières, il est, à l’heure actuelle, difficile de se lancer dans la mise en place d’un jardin potager. Pourtant, il est plus que jamais temps de développer notre autonomie alimentaire. Heureusement, les producteurs et maraichers BIO de Nature & Progrès ayant un magasin à la ferme proposent des semences et plants.

Où vous les procurer ?

Parmi les producteurs de Nature & Progrès, vous pouvez notamment acheter des plants de légumes à repiquer en province de Liège à la Ferme de Targnon à Esneux et chez Les pieds verts à Lierneux. En province de Namur, vous en retrouverez entre autres chez Les Compagnons du Samson à Gesves, à la Ferme Champignol à Philippeville et chez A veyou l’porê à Ohey. Cette liste est non exhaustive. N’hésitez pas à contacter les producteurs Nature & Progrès proches de chez vous pour en savoir plus.

Quant aux semences biologiques, la marque Les Semailles est vendue dans la plupart des magasins bio et magasins à la ferme.

Revenons à l’essentiel : l’autonomie alimentaire !

Notre société a longtemps cru que l’alimentation devait passer par les grandes surfaces, ce qui est faux. En Wallonie, l’approvisionnement des supermarchés est une réelle problématique au vu de la distance que parcourent de nombreux aliments. La crise sanitaire actuelle est une nouvelle preuve de la complexité des modes de distribution alimentaire. Peut-être aura-t-elle pour conséquence positive une ouverture vers une autonomie alimentaire plus ancrée dans notre mode de vie ?

« Depuis 40 ans, l’association Nature & Progrès Belgique plaide pour plus d’autonomie alimentaire. Et cela ne passe pas par la capacité de se rendre dans une grande surface pour acheter un produit importé, mais bien par celle de produire des fruits et légumes de base chez soi. Il en va ensuite de savoir les cuisiner et les échanger » indique Marc Fichers, Secrétaire général de Nature & Progrès.

L’association de producteurs et de consommateurs espère que les citoyens redécouvriront l’importance d’acheter chez le producteur. En cette période troublée, nous prenons conscience que l’aliment n’est pas un bien de consommation comme un autre. Il y a 20 ans, après la crise de la dioxine, Nature & Progrès avait mis en avant le refus du bio anonyme avec la campagne « Mes aliments ont un visage ». Nous devrions toujours être au courant de qui cultive et élève les produits biologiques que nous consommons. En effet, l’objectif n’est pas uniquement commercial. L’aliment est le lien entre le producteur et le consommateur.

Retrouvez la liste des producteurs et maraichers BIO de Nature & Progrès sur le site dédié au Label.

Nature & Progrès recherche des apiculteurs pour mettre des ruches sur ses parcelles Plan Bee

Nature & Progrès recherche des apiculteurs pour mettre des ruches sur ses parcelles Plan Bee

L’étude « Plan Bee » menée par Nature & Progrès a pour objectif d’étudier la faisabilité agronomique, apicole et économique de semer des fleurs sur de grandes surfaces pour produire du miel. Afin de mener à bien ce projet, nous recherchons des apiculteurs désireux de venir placer leurs ruches sur nos différentes parcelles.

Le Plan Bee, c’est quoi ?

Le Plan Bee s’inscrit dans la campagne « Vers une Wallonie sans pesticides, nous y croyons » en proposant une alternative à la culture de betteraves sucrières consommatrice en pesticides. Par ailleurs, il utilise l’abeille comme un indicateur de l’état de l’environnement : l’analyse des pesticides trouvés dans les produits de la ruche est mise en parallèle avec des analyses de l’environnement (eau et sol). De plus, il  fait l’objet d’une convention entre Nature & Progrès et la Société Publique de Gestion des Eaux (SPGE).


Les sites

Le « Plan Bee » concernera 4 sites en 2020. Ils sont tous localisés en Wallonie, dans des zones de captage d’eau de la Société wallonne des Eaux (SWDE).

  1. Le site de Ciney compte 13 hectares, dont 7 ont été semés avec des fleurs mellifères en 2019. L’expérience continue en 2020 ! Deux apiculteurs sont déjà présents sur le site.
  2. Le site d’Orp-Jauche sera semé en automne 2020. L’installation de ruches pendant la saison de butinage 2020 donnera une indication du potentiel mellifère du site avant les premières floraisons prévues au printemps 2021.
  3. Le site de Gerpinnes: Il n’est pas prévu d’y cultiver des fleurs mellifères. Les ruches seront donc un indicateur du potentiel mellifère du site et de son niveau de contamination par des pesticides.
  4. Le site de Pont-à-Celles: Il n’est pas prévu d’y cultiver des fleurs mellifères. Les ruches seront donc un indicateur du potentiel mellifère du site et de son niveau de contamination par des pesticides.


Engagements de l’apiculteur

Les apiculteurs partenaires du Plan Bee installent des ruches sur le site, entretiennent les ruches, effectuent la récolte de miel ainsi que la récolte de produits de la ruche (pollen et pain d’abeilles) nécessaires à l’étude (analyses polliniques permettant de connaitre les fleurs butinées et analyse des pesticides). Les récoltes en vue des analyses seront réalisées en suivant un protocole fourni par Nature & Progrès (fréquence des relevés, taille des échantillons, conservation au congélateur…). L’apiculteur communique à Nature & Progrès les quantités de miel récoltées.


Engagements de Nature & Progrès

Nature & Progrès met à disposition les sites cultivés et non cultivés, et fournit aux apiculteurs tous les résultats d’analyses réalisées sur les produits de la ruche.


Intéressé(e) ?

Merci de nous contacter par mail : info@natpro.be en nous communiquant votre intérêt, vos éventuelles questions et vos coordonnées. Nous reprendrons contact avec vous par téléphone pour discuter du partenariat !

Plus d’infos sur le site internet du Plan Bee

L’abattage à la ferme

L’abattage à la ferme

Ce 21 septembre 2018, Nature & Progrès posait ses valises à la ferme BIO Hérin à Nassogne !
Nous y donnions une conférence de presse sur l’abattage à la ferme et le tir au pré.

Régulièrement, des éleveurs nous interpellent car ils rencontrent des difficultés pour trouver un lieu d’abattage pour les animaux qu’ils valorisent en circuit court. Depuis trente ans, la Wallonie a perdu la moitié de ses abattoirs, certains n’abattent plus que certaines espèces d’animaux, certains sont privatisés et refusent les petits abattages pour le circuit court. Trouver un abattoir est donc devenu un parcours du combattant pour les éleveurs, quelle que soit l’espèce d’ongulé en question.
Pourtant, la demande pour de la viande bio et en circuit court augmente sans cesse. Le nombre de producteurs bio progresse, tout comme le nombre de boucheries à la ferme et le nombre d’éleveurs proposant des colis de viande.

En bio, on élève des races un peu spéciales par rapport au Blanc-Bleu conventionnel qui, par ses besoins de césariennes, n’est pas élevé en bio. On élève des races plus rustiques, à tempérament un peu plus sauvage, ou parfois des races à longues cornes comme les Salers que vous pouvez voir ici. Ces races sont plus sensibles au stress, n’ont pas l’habitude d’être manipulées, certaines vivent en permanence à l’extérieur, et les races à longues cornes ne passent pas dans les couloirs d’abattage. Il est urgent d’adapter le secteur de l’abattage à ces nouvelles évolutions.

Abattre à la ferme est une solution et une réelle opportunité pour notre agriculture. Cette méthode d’abattage permet d’optimiser le bien-être animal en évitant de manipuler et de transporter les animaux et elle permet d’optimiser la qualité de la viande en évitant ces stress. 95 % des éleveurs qui désirent abattre à la ferme travaillent en circuit court, et veulent donc offrir une viande de la meilleure qualité possible aux consommateurs avec qui ils sont en lien direct. L’abattage à la ferme permet aussi une meilleure autonomie des éleveurs et mieux, une reprise en mains de cette étape critique de leur élevage.

A l’heure actuelle, les préoccupations en matière de bien-être animal sont croissantes, et il est nécessaire d’offrir de nouvelles possibilités pour que les producteurs et les consommateurs puissent ensemble développer ce mode d’abattage. Car l’abattage à la ferme est défendu par les producteurs, par les consommateurs, par des vétérinaires et chercheurs qui y voient une alternative, une diversification possible pour la filière viande.

Compte-rendu des rencontres en ferme BIO : les céréales sans pesticides, c’est possible !

Compte-rendu des rencontres en ferme BIO : les céréales sans pesticides, c’est possible !

En 2018 et 2019, Nature & Progrès a organisé une série de rencontres en ferme pour parler des alternatives aux pesticides chimiques de synthèse en culture de céréales et de maïs. Ces rendez-vous avaient pour but de prouver qu’il est possible de se passer des pesticides. Les agronomes de l’association sont donc parties à la découverte de 16 fermes BIO à travers la Wallonie. Ce lundi matin, elles ont présenté leurs résultats devant un public composé de 50 personnes dans les bureaux du CRA-W à Gembloux. 

Lors de ces rencontres, Nature & Progrès a remarqué que chaque ferme est unique. Celles-ci nécessitent donc des technicités à adapter à chacune d’elles. Cependant, elles ont un point commun : elles vivent toutes de leur exploitation ! De plus en plus de fermes passent au BIO et disent non aux pesticides chimiques de synthèse, ces poisons qui polluent l’environnement et sont néfastes pour la santé. Passer en BIO est un cap qu’aucun de ces agriculteurs ne regrette. Il est possible de passer d’une agriculture conventionnelle à une agriculture biologique en seulement 2 ans. La règle d’or est de revoir les pratiques agricoles qui permettent de se passer des pesticides.

Les alternatives aux pesticides chimiques de synthèse

Après une présentation des points-clés de ces rencontres en ferme, les agronomes de Nature & Progrès ont développé les propositions d’alternatives concrètes aux pesticides chimiques de synthèse. Il s’agit d’une part de mener de la prévention (à travers des techniques particulières de rotation, de choix de variétés, de semis, de cultures associées ou encore de compostage de fumier) et d’autre part, de pratiquer le désherbage mécanique.

50 participants du milieu agricole ou non

Le public était varié. Il y avait, entre autres, des étudiants en agronomie, des agriculteurs, des travailleurs du CRA-W, des responsables d’autres structures dans le secteur agricole ou encore des citoyens. Nous avons également eu le plaisir de compter parmi nous Bruno Schiffers, ancien professeur de la faculté d’agronomie responsable du Laboratoire de Phytopharmacie au sein de l’Unité « Analyse Qualité Risque » de Gembloux Agro-Bio Tech (Université de Liège). Nous avions déjà eu l’occasion de l’écouter durant une conférence organisée au Salon BIO Valériane au début du mois de septembre.

Les comptes-rendus détaillés de ces rencontres en ferme sont disponibles en ligne sur le site Vers une Wallonie sans pesticides.

Contact

Laura Vlémincq – Chargée de communication
laura.vlemincq@natpro.be

Catherine Buysens – agronome
catherine.buysens@natpro.be