Les éclaireurs invisibles : Éclairage 2

Nature & Progrès : Le coup de projecteur sur le monde de la bio

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Parmi les nombreuses structures qui existent ici en Belgique, on retrouve des associations qui agissent pour une alimentation et un système agricole plus respectueux de notre santé et de celle de la terre. Des associations comme Nature & Progrès qui œuvrent au développement de l’agriculture, du jardinage et de l’alimentation bio. C’est la secrétaire générale de cette communauté de changement, Julie Van Damme, que nous recevons dans cet épisode.

 

Nature & Progrès en quelques mots

L’association Nature & Progrès est une communauté de changement pour notre santé et celle de la terre. Nature & Progrès mène de nombreuses initiatives, durant toute l’année, en faveur de la santé et de l’environnement dont le salon Valériane. L’association Nature & Progrès c’est aussi une mention de producteurs bio qui défendent les valeurs de la bio authentique. C’est encore une librairie écologique pour développer votre autonomie au quotidien : alimentation, santé, bien-être, jardin, habitat, etc.

 

Les éclaireurs invisibles en quelques mots

« Les éclaireurs invisibles » c’est LE podcast Nature & Progrès qui incarne le changement. Associations, agriculteurs, chercheurs, notre ambition est de révéler les acteurs dans une réalité positive pour susciter un basculement de société.

 

Si cet épisode vous a plu, et que vous voulez en savoir encore plus sur les différentes thématiques abordées, nous vous invitons à consulter les ressources complémentaires ci-dessous.

 

Ressources complémentaires :

 

Les éclaireurs invisibles : Éclairage 1

L’Éveil bio : À la découverte de la Ferme Lamberty

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Entre les agriculteurs stigmatisés pour leurs pratiques dites conventionnelles et les NIMAculteurs /permaculteurs qui ont « tout plaqué pour changer de vie », il y a une frange d’agriculteurs et d’agricultrices implantés dans le milieu agricole qui ont fait le choix, il y a plusieurs années, de se convertir  à l’agriculture biologique. Polyculteurs-éleveurs installés sur des dizaines d’hectares, ils représentent un levier majeur pour la transition des systèmes agricoles et alimentaires… C’est deux d’entre eux que nous recevons dans cet épisode.

 

La ferme bio Lamberty en quelques mots

La ferme Lamberty c’est tout d’abord Luc et Marylène les parents, puis Julien et Romain leurs fils qui prennent la relève. Une ferme diversifiée et autonome qui défend les valeurs de l’agriculture biologique.

Une production de lait de vache, puis une production de lait de chèvre, de la viande de veaux laitiers, quelques chevreaux, poulets et lapins. Et puis un magasin à la ferme qui propose ses production ainsi que d’autres produits bio à la vente.

 

Les éclaireurs invisibles en quelques mots

« Les éclaireurs invisibles » c’est LE podcast Nature & Progrès qui incarne le changement. Associations, agriculteurs, chercheurs, notre ambition est de révéler les acteurs dans une réalité positive pour susciter un basculement de société.

 

Si ce premier épisode vous a plu, et que vous voulez en savoir encore plus sur les différentes thématiques abordées, nous vous invitons à consulter les ressources complémentaires ci-dessous.

 

Ressources complémentaires :

 

 

Déréglementation des nouveaux OGM

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28 novembre 2023

Communiqué de presse

Nous ne voulons pas manger des OGM contre notre gré.
La Commission européenne doit revoir sa copie

Ce mercredi 29 novembre, à 15h, devant le Parlement Européen, des représentants d’associations d’agriculteurs et de la société civile se réuniront à la place du Luxembourg pour dire stop à la déréglementation des nouveaux OGM telle que l’Europe l’envisage aujourd’hui. Cette action « Sauvons nos poireaux », aura lieu à quelques jours du prochain conseil des Ministres de l’Agriculture (11-12 décembre) qui aura à se prononcer sur le texte, et alors que tous les dominos de la durabilité s’écroulent les uns après les autres. Nous refusons d’avoir des OGM demain dans notre environnement, notre alimentation etc. et les agriculteurs veulent continuer à produire librement sans ces nouvelles techniques génomiques.

Cette manifestation des organisations de la société civile s’inscrit dans une mobilisation plus large, comprenant également le monde académique et scientifique. Le 19 novembre dernier, 70 universitaires européens de grande renommée ont appelé les ministres de l’agriculture et de l’environnement ainsi que les députés européens à rejeter la proposition de la Commission européenne de déréglementer une partie substantielle de la nouvelle directive sur les organismes génétiquement modifiés, tant elle est truffée de lacunes et d’erreurs scientifiques. [1]

La proposition sur la table des négociations répond aux intérêts à court terme des industries agrochimiques, plutôt qu’aux droits de ses citoyens à un environnement sain ou au droit des agriculteurs aux semences. Les scientifiques décrient entre autres, le fait que:

  • exclure la quasi-totalité des nouveaux OGM de toute évaluation des risques, contrôle, étiquetage et traçabilité au motif qu’ils ne sont pas différents des plantes conventionnelles ne se justifie pas sur le plan scientifique et qu’il n’y a aucune raison d’exclure les nouveaux OGM des tests de sécurité obligatoires en vertu de la législation actuelle.
  • la stratégie de la Commission de vouloir déréguler les NGT pour rester compétitif, constitue un « nivellement par le bas » où même les préoccupations minimales en matière de santé, d’environnement sont bafouées dans une logique d’hyper-libéralisation.
  • les promesses de l’industrie que les NGT répondront aux objectifs de sécurité alimentaires, de résilience au changement climatique, à une diminution d’utilisation des pesticides ne reposent pas sur des arguments scientifiques tangibles ; sans compter les risques en terme de concentration de l’industrie alimentaire et de dépendance des agriculteurs et autres acteurs de l’alimentation à ces producteurs OGM.

Si le Conseil et le Parlement européen adoptent la proposition actuelle, la quasi-totalité des nouveaux OGM actuellement dans le pipeline recevraient le feu vert pour être cultivés et vendus aux consommateurs sans aucune évaluation des risques pour la santé ou l’environnement. Il n’y aurait pas non plus d’étiquetage, de traçabilité, d’évaluation de l’impact des brevets ou de possibilité pour les États membres de refuser qu’ils soient imposés à leur population et à leur territoire. Demain, les agriculteurs se retrouveront prisonnier de ces semences OGM et nos assiettes garnies d’OGM à notre insu.

«  Après le report sine die de la réforme de la réglementation sur les produits chimiques (REACH), une loi sur la restauration de la nature amoindrie à force d’être négociée, l’annonce de la ré-approbation pour une décennie du glyphosate malgré l’absence de majorité qualifiée au Conseil et encore plus récemment le rejet du règlement SUR ; il y a de quoi s’inquiéter sur le projet européen de dérégulation des NGTLe Green Deal (le Pacte vert) qui aurait dû être le pilier de la construction européenne au cours de cette législature, comme l’avait promis en 2019 la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, n’aura été qu’un trompe l’oeil» commente Virginie Pissoort, responsable de Plaidoyer chez Nature & Progrès

Or, aujourd’hui en vertu du principe de précaution, face à l’incertitude et aux risques de ces nouveaux OGM pour la santé, l’environnement, notre alimentation et l’avenir des agriculteurs ; comme le souligne la lettre des universitaires, la proposition de la Commission doit être rejetée par les décideurs européens.

Au niveau belge, les compétences sont partagées, et les positions loin d’être unanimes dans la lasagne constitutionnelle que nous connaissons. Un prochain DGE devrait permettre d’aboutir à une position belge, ou à défaut de consensus, à l’abstention.

« Adopter une position prudente face aux OGM, ce n’est pas être anti-progrès, c’est mettre le progrès au cœur d’un projet global de société, dans l’intérêt général. » rappelle Virginie Pissoort !

 

[1]  https://www.natpro.be/lettre-ouverte-graves-preoccupations-concernant-la-proposition-de-la-commission-de-lue-sur-les-ngt/

Les alternatives aux pesticides chimiques de synthèse en vergers et petits fruits

Nouveau cycle de rencontres en ferme

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Le printemps 2024 marquera le lancement d’un nouveau cycle de rencontres dédié aux vergers et aux petits fruits bio dans toute la Wallonie. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la campagne « Vers une Wallonie sans pesticides, nous y croyons !« , débutée en 2018 avec la mise en lumière des alternatives aux pesticides en prairies. Les années suivantes ont exploré les méthodes alternatives en agriculture bio, notamment dans les cultures de céréales, de légumes plein champ et de pommes de terre.

Pourquoi se Pencher sur les Alternatives en Fruitiers ?

Les vergers et les cultures de petits fruits demeurent fortement tributaires des pesticides. En 2017, ces cultures représentaient les plus grandes surfaces traitées en Wallonie, avec des quantités de substances actives bien supérieures à d’autres cultures. Pour donner une idée, un verger de pommiers peut nécessiter jusqu’à 17,6 traitements fongicides et 10,5 traitements insecticides/acaricides. L’utilisation globale de substances actives en culture de fruits est 5,6 fois plus élevée que celle en culture de légumes.

Une étude de l’Institut Scientifique de Service Public (ISSEP) démontre également que les concentrations de pesticides dans l’air ambiant sont les plus élevées dans les zones caractérisées par une densité importante de fruitiers. Cela souligne l’urgence de mettre en avant des alternatives.

Défis Actuels et Conséquences sur l’Environnement

La diminution des insectes auxiliaires, due à l’utilisation intensive de pesticides, crée un défi majeur pour les arboriculteurs. La production de petits fruits est également confrontée à de nouveaux ravageurs, comme la drosophile suzukii, engendrant des perturbations majeures dans les cultures. Pour y faire face, de nombreux arboriculteurs se tournent vers des produits chimiques, contribuant à une spirale d’utilisation de produits toujours plus puissants et destructeurs.

Illuminer les Alternatives Existantes en Production de Fruits !

Face à ces enjeux, il est essentiel d’informer arboriculteurs et particuliers sur les aménagements possibles pour faire de leurs cultures des réservoirs de biodiversité. Il est temps de réintroduire les populations d’auxiliaires pour une lutte biologique efficace et l’équilibre de nos écosystèmes.

Le projet « Vers une Wallonie sans pesticides » se consacre désormais à mettre en avant les alternatives aux pesticides chimiques de synthèse en vergers et cultures de petits fruits. Ces rencontres, prévues pour 2024, réuniront des producteurs bio partageant leurs techniques, des producteurs traditionnels, des entrepreneurs de parcs et jardins, des consommateurs curieux, et des experts du domaine.

Restez à l’affût : le programme des rencontres sera dévoilé en début d’année 2024 sur le site de Nature et Progrès ainsi que sur les réseaux sociaux. Rejoignez-nous pour découvrir les alternatives concrètes qui façonnent un avenir sans pesticides pour nos vergers et petits fruits !

 

 

Saga glyphosate : pas de majorité qualifiée. La Commission Européenne a les cartes en main

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16 novembre 2023

Communiqué de presse

MAJ 29/11: le 26 novembre, après échec du vote au Conseil (pas de majorité qualifiée), la Commission avait annoncé qu’elle renouvellerait l’autorisation du glyphosate (avant le 15 décembre – date d’expiration de l’autorisation), c’est chose faite. Le 27 novembre, la Commission Européenne a publié la décision de renouvellement.

Aucune majorité qualifiée en faveur de la ré-approbation du glyphosate ne s’est dégagée

Un deuxième tour de vote des Etats membres sur la proposition de la Commission de ré-approuver le glyphosate pour 10 ans était planifié ce jeudi 16 novembre. Faute de majorité qualifiée le 13 octobre dernier, le sujet continuait de diviser fortement les Etats et l’incertitude pesait sur l’avenir du glyphosate. Ce jeudi matin, le vote a à nouveau abouti au même résultat : pas de majorité qualifiée. La Commission Européenne a maintenant les cartes en main et doit prendre une décision d’ici le 15 décembre.

Le vote sur la ré-approbation de la substance active du glyphosate par les Etats membres réunis au sein du SCOPAFF doit recueillir une majorité qualifiée des voix, c’est-à-dire simultanément recueillir 55% des Etats membres, soit 15 sur 27, lesquels doivent compter pour au moins 65% de la population totale de l’UE.

Ce 16 novembre, en comité d’Appel, aucun majorité qualifiée ne s’est dégagée. La Commission a annoncé dans un communiqué qu’elle allait « maintenant procéder au renouvellement de l’approbation du glyphosate pour une période de 10 ans, sous réserve de certaines nouvelles conditions et restrictions« .

« Alors qu’on peut se réjouir qu’aucune majorité qualifiée ne s’est dégagée, nous déplorons que la Commission Européenne annonce qu’elle décidera d’initiative lorsque l’on sait que la population et la communauté scientifique indépendante sont contre le renouvellement du glyphosate. », pour Virginie Pissoort chargée de campagne et de plaidoyer pour l’association Nature & Progrès.

 

Pour rappel, le 13 octobre dernier, la Commission avait échoué et sa proposition n’avait pas recueilli la majorité attendue. La Hollande, Malte, la Bulgarie, mais aussi des pays densément peuplés comme l’Allemagne et la France, pesant fortement dans la balance, s’étaient abstenus. La Belgique aussi, faute de consensus au sein de sa majorité parlementaire, s’était abstenue. L’Autriche, le Luxembourg et la Croatie avaient fermement voté « Contre ».

Depuis un mois, la mobilisation de la société civile et de la communauté scientifique s’était encore intensifiée, se basant entre autres, sur une nouvelle étude publiée par le Global Glyphosate Institute qui s’était intensifiée. L’institut Ramizzini a en effet révélé le 25 octobre dernier les premiers éléments d’une importante étude concluant au lien entre l’exposition au glyphosate à très forte dose et le développement de leucémie, dès le plus jeune âge chez les rats. Une nouvelles étude alarmante et qui s’ajoute aux nombreuses études de la communauté scientifique dénonçant le caractère probablement cancérogène du glyphosate pour l’humain, les risques de développement de maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson, les effets épigénétiques, les dommages au microbiote, mais aussi les impacts pour la biodiversité, la pollution du sol et des eaux, les espèces non ciblées etc [1].

Il était crucial de pouvoir faire basculer des votes d’abstention vers le « Contre », et des votes « Pour » vers l’abstention ou le « Contre », pour barrer la route au glyphosate. La Commission européenne étant habilitée à décider « seule » de la prolongation de l’approbation à défaut de majorité des Etats Membres.

« Notre Belgique ne pèse pas bien lourd dans la balance européenne, il n’empêche obtenir une position engagée « contre » cette substance toxique aurait été un signal fort. Malheureusement, au sein de la majorité gouvernementale fédérale, le Ministre de l’agriculture a refusé d’écouter la science et les citoyens. Il a maintenu le fait que rien ne s’opposait au renouvellement », regrette Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer pour Nature & Progrès

L’EFSA avait pourtant souligné qu’il restait des lacunes et des points non résolus au terme des études qu’elle avait analysées, principalement l’évaluation d’une des impuretés présente dans le glyphosate, l’évaluation des risques alimentaires pour les consommateurs et l’évaluation des risques pour les plantes aquatiques. [2]

La Commission Européenne devra prendre une décision pour le 15 décembre au plus tard (date de fin de l’autorisation). Il est temps d’amorcer la transition et d’interdire ce dangereux herbicide. Les alternatives existent. Il en va de notre santé et celle de la terre.

 

[1] https://stopglyphosate.eu/human-health/ ; https://stopglyphosate.eu/impact-on-the-environment/

; https://stopglyphosate.eu/why-ban-glyphosate/carcinogenicity-and-genotoxicity/

; https://stopglyphosate.eu/why-ban-glyphosate/neurotoxicity/

; https://stopglyphosate.eu/impact-on-the-environment/

[2] Peer review of the pesticide risk assessment of the active substance glyphosate – – 2023 – EFSA Journal – Wiley Online Library

Nouveaux OGM : maintenons notre LIBERTE de CHOISIR

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Interpellez nos décideurs !

Le Parlement européen débat actuellement d’une proposition de réglementation autorisant les OGM de nouvelle génération, sans contrôle des risques préalable, sans traçabilité obligatoire et sans étiquetage du produit final. Concrètement, des aliments génétiquement modifiés pourraient arriver dans nos champs et dans nos assiettes sans avoir été testés et sans être identifiés comme tels.

Demandez à vos députés européens de soutenir une réglementation stricte pour tous les nouveaux OGM afin de préserver notre liberté de choix, notre santé et notre environnement !

Pourquoi est-ce important ?

Depuis des années, les grandes entreprises chimiques et semencières font pression sur la Commission européenne pour qu’elle exclue les nouveaux OGM de la réglementation européenne sur les OGM, en faisant des déclarations non fondées sur les avantages supposés en matière de développement durable, de réduction des pesticides et de lutte contre le changement climatique. Mais comme ils détiennent également des brevets sur les semences conçues à l’aide de ces techniques, leur véritable motivation reste l’augmentation de leurs profits. Une telle mainmise de l’industrie sur les semences menacerait gravement l’autonomie des agriculteurs en matière de semences et la biodiversité agricole dans son ensemble.

En juillet dernier, la Commission européenne a publié une proposition visant à exclure les nouveaux OGM, appelés « nouvelles techniques génomiques » (NGT), des procédures d’approbation prévues par la législation européenne en vigueur sur les OGM. Cette proposition est actuellement examinée par le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne.

Avec la proposition sur la table impliquera :

  • Aucune évaluation des risques des effets sur la santé et l’environnement de la plupart de ces nouveaux OGMs.
  • Pas d’étiquetage pour les consommateurs, pas de traçabilité : Les consommateurs ne sauront pas s’ils consomment de nouveaux OGM.
  • Les nouveaux OGM resteront interdits dans l’agriculture biologique, mais aucune mesure n’est prévue pour permettre aux agriculteurs et cultivateurs biologiques et même aux agriculteurs conventionnels sans OGM de maintenir leurs champs exempts d’OGM. De plus, ils devront assumer eux -mêmes le coût de certification non-OGM de leurs productions.
  • Les entreprises qui dominent déjà les brevets de ces technologies, telles que les grosses multinationales regroupées sous les bannières Corteva, Bayer/Monsanto, et Chemchina, …pourront entrer sur le marché européen avec des OGM non étiquetés et non traçables, mais brevetés, ce qui renforcera leur contrôle sur les agriculteurs et la production alimentaire en Europe.

Demandez à vos députés européens de soutenir une réglementation stricte pour tous les nouveaux OGM afin de préserver notre liberté de choix, notre santé et notre environnement !

En vertu des règles actuelles, les OGM anciens et nouveaux sont soumis à une procédure d’autorisation rigoureuse de l’UE, qui garantit l’évaluation des risques pour la santé humaine et l’environnement, la transparence pour les producteurs et les agriculteurs, ainsi qu’un étiquetage clair pour les consommateurs. La réglementation sur la table vise à exclure les nouveaux OGM de ce cadre strict, empêchant ainsi les agriculteurs, les producteurs de denrées alimentaires, les détaillants et les citoyens d’opter pour des aliments sans OGM.

Nous avons le droit de décider ce que nous mangeons et ce que nous cultivons dans nos champs !

 

Si vous souhaitez en savoir plus sur les nouveaux OGM rendez-vous sur notre page Nouveaux OGM

Vous pouvez également lire l’article suivant Itineraires_BIO_72_WEB_CORRIGE.pdf (biowallonie.com) page 8 à 12 ou notre brochure.

Contactez nos politiques !

Il n’est pas nécessaire de cocher Maria Arena, les membres de Groen et de Ecolo. Ces parlementaires sont fermes sur leurs positions qui sont alignées avec les nôtres.

 

 

Pesticides, une page se tourne !

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19 octobre 2023

Le Conseil d’Etat fait primer la santé et l’environnement

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Nous sommes heureux de vous communiquer qu’après quatre ans de procédures légales, le Conseil d’État a donné raison à Nature & Progrès et à PAN Europe dans une affaire concernant l’utilisation de semences enrobées de néonicotinoïdes en Belgique. Les néonicotinoïdes sont des pesticides qui s’attaquent au système nerveux des abeilles. Ils sont mis en cause dans le déclin massif des colonies d’abeilles et ont été interdits en Europe en 2018. Le Conseil d’Etat a choisi de faire primer la santé et l’environnement en stoppant les octrois de dérogations par l’administration belge !

Pour rappel, en 2018, l’Union européenne a interdit trois types d’insecticides néonicotinoïdes pour protéger le vivant. Cependant, la Belgique a accordé depuis 2018 des dérogations « d’urgence » pour continuer à utiliser ces pesticides, en particulier dans la culture de betteraves. Nous avons contesté la validité de ces décisions devant le Conseil d’État en 2018, 2019 et 2020.

Ce 18 octobre 2023, le Conseil d’État a tranché et a déclaré que « sont annulées les 6 décisions (ndlr : de l’administration belge) autorisant l’utilisation d’insecticides à base de substances actives « néo-nicotinoïdes » interdites dans l’UE pour le traitement, la mise sur le marché, et le semis de semences de betteraves sucrières, de laitue, d’endives, … »[1] Cela signifie que l’utilisation de ces substances est désormais bien interdite en Belgique, plus aucune exception ne peut permettre de réintroduire ces substances interdites en droit européen.

Pour Julie Van Damme, Secrétaire générale de Nature & Progrès

« Le jeu des dérogations est malhonnête et dangereux. Il maintient une partie des agriculteurs dans l’illusion qu’il n’y a qu’une seule manière de faire. Il verrouille la possibilité de se tourner vers les alternatives à large échelle. Depuis des décennies, Nature & Progrès met en avant des pratiques agricoles viables sans recours à ces substances. »

Il faut remonter en 2018, lorsque la Commission européenne avait interdit 3 insecticides néonicotinoïdes afin de protéger les abeilles.[2] Le ministre de l’Agriculture de l’époque avait alors voté contre l’interdiction, craignant une levée de bouclier du secteur betteravier plutôt que de protéger nos pollinisateurs – et donc notre alimentation – et l’entomofaune. Aussitôt l’interdiction décidée au niveau européen, il avait annoncé qu’une dérogation serait donnée pour maintenir leur utilisation en betteraves. Les dérogations se sont alors succédées depuis 2018 (sauf en 2023).

En 2019, Nature & Progrès Belgique, le Pesticide Action Network (PAN) Europe et un apiculteur liégeois ont introduit un recours contre les dérogations accordées par le SPF Santé publique. Le 19 janvier 2023, la Cour de Justice de l’Union européenne avait déjà confirmé que les dérogations nationales pour l’utilisation de pesticides interdits au niveau européen étaient illégales.[3]

Une partie tierce, la confédération belge des betteraviers, ainsi que la société SES Vanderhave, ont également été impliquées dans la procédure. La SES Vanderhave a tenté de préserver ses intérêts commerciaux en soutenant (à titre subsidiaire) que les dérogations ne devraient pas s’appliquer aux pratiques d’exportation des semences contenant ces pesticides, malgré leur haute toxicité et les risques pour les pays importateurs.

Le Conseil d’État a heureusement rejeté ces arguments et a confirmé que la santé et l’environnement sont prioritaires. Ce jugement a des répercussions à l’échelle de l’Union européenne en recadrant les pratiques de dérogations pour les pesticides.

Pour Antoine Bailleux, avocat des parties requérantes :

«  La Cour de justice avait déjà clairement affirmé qu’on ne peut pas se servir de prétendues circonstances exceptionnelles pour autoriser la mise sur le marché de semences enrobées de substances actives interdites au niveau européen. Le Conseil d’Etat enfonce aujourd’hui le clou en annulant des autorisations de ce type octroyées précédemment par la Belgique. Fait remarquable, cette annulation s’étend aussi aux exportations vers les pays tiers. »

Cette décision marque un tournant en marquant un « stop » aux services belges d’homologation des pesticides qui, à tour de dérogations, ont maintenu l’illusion qu’il y avait encore un avenir possible avec ces substances tueuses d’abeille.

Aujourd’hui, nous voyons la confirmation que l’avenir n’est pas dans les pesticides et nous encourageons les administrateurs et les utilisateurs à tourner le dos à ces poisons en les accompagnant dans la mise en place des alternatives.

Tout comme sur le plan juridique où Nature & Progrès et PAN ont tenu bons, notre association n’a jamais lâché la nécessité de soutenir la transition vers une agriculture biologique. C’est pourquoi, au-delà de le plaider, nous reconnaissons et mettons en valeur, celles et ceux qui depuis des décennies ont appris à faire autrement – sans chimie de synthèse mais – avec la nature. Nous documentons leurs pratiques pour une conversion progressive, pas après pas.

Les alternatives existent, nos agriculteurs bio le prouvent chaque jour !

 

 

[1] https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2023/10/257640.pdf , https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2023/10/257641.pdf , https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2023/10/257642.pdf , https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2023/10/257643.pdf

[2] Les néonicotinoïdes sont les substances qui ont la même action que la nicotine sur le système nerveux. Tout comme la nicotine, les néonicotinoïdes agissent dans le même sens que l’acétylcholine (ils sont donc ce qu’on appelle des agonistes) ; ils en bloquent les récepteurs, ce qui perturbe le fonctionnement du système nerveux. Systémiques, les néonicotinoïdes envahissent toutes les parties des plantes traitées, y compris les fleurs, les fruits et les graines. Mais ils ne portent pas atteinte qu’aux abeilles : tous les pollinisateurs sont concernés mais aussi pour les milieux aquatiques ainsi que pour certains vertébrés terrestres, notamment les oiseaux et petits mammifères granivores.

[3] https://www.pan-europe.info/press-releases/2023/01/eu-court-justice-no-more-derogations-use-bee-toxic-neonicotinoids

   

Nouveaux OGM : Lorsque notre liberté de savoir et de choisir entre en jeu, l’approbation et l’abstention ne sont pas une option !

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Très prochainement, nos ministres régionaux devront donner leur avis quant à la dérèglementation des Nouveaux OGM. Nous tenons à rappeler que dans cette prise de décision, l’approbation et l’abstention ne sont pas une option !

Les régions ont l’opportunité de donner leur voix avant que ce dossier ne passe au fédéral. Monsieur le Ministre-Président Elio Di Rupo, Monsieur le Vice-Président de la Wallonie Willy Borsus, Madame la Ministre Céline Tellier, Monsieur le Ministre bruxellois Alain Maron, exprimez vous ! Vous avez les clés en main, prenez vos responsabilités ! Choisirez vous de céder aux lobbys ou maintiendrez vous une transparence vis-à-vis des citoyens en protégeant nos systèmes alimentaires ?

Pour rappel, la proposition de dérèglementation impliquera :

  •  Aucune évaluation des risques des effets sur la santé et l’environnement de la plupart de ces nouveaux OGMs.
  • Pas d’étiquetage pour les consommateurs, pas de traçabilité : Les consommateurs ne sauront pas s’ils consomment de nouveaux OGM.
  • Les nouveaux OGM resteront interdits dans l’agriculture biologique, mais aucune mesure n’est prévue pour permettre aux agriculteurs et cultivateurs biologiques et même aux agriculteurs conventionnels sans OGM de maintenir leurs champs exempts d’OGM. De plus, ils devront assumer eux -mêmes le coût de certification non-OGM de leurs productions.
  • Les entreprises qui dominent déjà les brevets de ces technologies, telles que les grosses multinationales regroupées sous les bannières Corteva, Bayer/Monsanto, et Chemchina, …pourront entrer sur le marché européen avec des OGM non étiquetés et non traçables, mais brevetés, ce qui renforcera leur contrôle sur les agriculteurs et la production alimentaire en Europe.

La position de Nature & Progrès

La législation sur les OGM actuelle n’empêche pas du tout la recherche et l’innovation, elle conditionne simplement les productions issues de la recherche à une évaluation de l’intérêt pour la société, à l’évaluation du risque et au maintien du libre choix que donne l’étiquetage.

Nature & Progrès n’est pas opposé à ces nouvelles techniques génomiques, notre association demande simplement que ces nouveaux OGM soient évalués quant à leur impact sur la santé et l’environnement et qu’ils soient étiquetés avant toute diffusion dans l’environnement !

Saga glyphosate : un vendredi 13 avec une lueur d’espoir

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13 octobre 2023

Communiqué de presse

Aucune majorité qualifiée en faveur de la ré-approbation du glyphosate ne s’est dégagée

Le vote des Etats membres « Pour » ou « Contre » la proposition de la Commission de ré-approuver le glyphosate pour 10 ans était attendu ce 13 octobre. Comme en 2017, le sujet divisait fortement les Etats membres, et l’issue était incertaine. Fort heureusement, aucune majorité qualifiée en faveur ne s’est dégagée. Depuis le 6 octobre, l’abstention de la Belgique était connue faute de consensus, mais c’est le vote de la France qui allait faire pencher la balance.

Depuis le 1er septembre, Nature & Progrès a lancé une campagne auprès des citoyens belges, visant à les mobiliser sur le refus de la ré-approbation du glyphosate. Avec nous, ils ont interpellé le ministre de l’Agriculture tout d’abord et ensuite les membres du comité des ministres restreint réunis le 6 octobre dernier pour définir la position belge.

En effet, malgré un vote contre l’approbation du glyphosate en 2017 et un avis du Conseil supérieur de la santé belge en 2020 demandant à la Belgique d’amorcer la transition, pour une sortie du glyphosate en 2022,[1] le ministre de l’Agriculture indiquait que, conformément aux conclusions finales des agences européennes (EFSA, ECHA) et à la proposition de la Commission, rien ne s’opposait à la ré-approbation de l’herbicide, le plus utilisé au monde.[2]

David Clarinval ne semble pas tenir compte des arguments avancés par les citoyens

La réponse du Ministre aux courriers reçus des citoyens accusait à tort Nature & Progrès et ses sympathisants de « jeter l’opprobre sur le travail de la Commission européenne et de l’EFSA». [3] Or, tout au long de notre campagne et de notre interpellation du monde politique, il s’agissait uniquement de rappeler aux autorités l’importance de prendre en compte toute la littérature scientifique, et de ne pas se limiter aux conclusions de l’EFSA, en charge de l’évaluation des risques. L’EFSA du reste, a souligné qu’il restait des lacunes et des points non résolus au terme des études qu’elle avait analysées, principalement l’évaluation d’une des impuretés présente dans le glyphosate, l’évaluation des risques alimentaires pour les consommateurs et l’évaluation des risques pour les plantes aquatiques. [4]

« Avec ces lacunes identifiées par l’EFSA, la quantité d’études indépendantes des chercheurs ou des centres d’études concluant à la toxicité du glyphosate sur la santé et sur l’environnement, il appartient aux responsables politiques, chargés eux de la gestion des risques d’appliquer le principe de précaution, de privilégier la santé et l’environnement et de voter contre le renouvellement. » rappelle Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer et de campagne, Nature & Progrès

Une Europe divisée, pourtant il faut une majorité qualifiée

L’approbation actuelle vient à échéance le 15 décembre prochain, soit dans 62 jours. C’est peu et beaucoup à la fois, sachant que cela fait près de 3 ans que la procédure de ré-approbation a été enclenchée.

Le vote sur la ré-approbation du glyphosate, par les Etats membres réunis au sein du SCOPAFF doit recueillir une majorité qualifiée des voix, c’est-à-dire simultanément recueillir 55% des Etats membres, soit 15 sur 27, représentants au moins 65% de la population totale de l’UE. A défaut de majorité qualifiée Pour ou Contre, un second round est prévu en Comité d’Appel, et en absence d’accord, c’est la Commission elle-même qui statue, en solo. Une position délicate toutefois …

« L’absence de majorité qualifiée des Etats membres ce vendredi matin est une petite victoire. Une lueur d’espoir pour celles et ceux qui ne transigent pas avec la santé et l’environnement et qui, depuis des années se mobilisent, mais la bataille n’est pas finie. En 2017, l’approbation avait finalement été votée en Comité d’Appel. Encadrer la proposition de quelques conditionnalités, ou réduire la durée de l’approbation à 5 ou 7 ans au lieu de 10, sont des manœuvres que la Commission pourrait tenter en vue d’obtenir une majorité des Etats membres. », pour Virginie Pissoort

Le 6 octobre dernier, la Belgique réunie en Conseil des Ministres restreints, n’était pas parvenue à un consensus, et faute d’accord, elle s’est effectivement abstenue lors du vote européen de ce vendredi 13. S’y ajoutait celle annoncée de la Hollande. L’Allemagne densément peuplée et pesant fortement dans la balance avait également exprimé son désaccord sur la proposition de la Commission. L’Autriche et le Luxembourg avaient depuis le début de la procédure annoncé clairement qu’ils voteraient « contre ».  Mais, face aux votes favorables attendus des grands pays comme l’Espagne, l’Italie et la Pologne, c’est la position de la France qui allait s’avérer décisive.

La Commission Européenne, face à la réticence ou aux hésitations affichées entre autres de la France qui avait indiqué un certain nombre de conditions nécessaires, pour que le renouvellement du glyphosate soit possible, avait publié le 5 octobre dernier, une version revisitée de sa proposition. Elle y apportait quelques points d’attention supplémentaires dans le chef des Etats membres principalement pour limiter les impacts du glyphosate sur l’environnement, mais sans aucune contrainte légale de restriction d’usage du glyphosate.

Cette manœuvre de dernière minute de la Commission visant à rallier les Etats membres réticents n’aura pas suffi, mais elle présage de la prédisposition de la Commission à revoir sa copie et encadrer davantage le glyphosate, pourvu qu’il soit ré-approuvé. En 2017, les tergiversations avaient finalement abouti de justesse à une majorité qualifiée de 18 Etats membres représentant 65.7% de la population. Espérons que la justesse cette fois-ci ira dans le sens du «juste». Il en va de notre santé et de celle de la terre!

[1] www.health.belgium.be

[2] https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2023/10/Clarinval-Renouvellement-glyphosate.pdf

[3] David Clarinval répond et ne semble pas tenir compte des arguments avancés par les citoyens – Nature & Progrès (natpro.be) et 20230926-Reponse-aux-lettres-recues-via-Nature-Progres-Glyphosate.pdf (natpro.be)

[4] Peer review of the pesticide risk assessment of the active substance glyphosate – – 2023 – EFSA Journal – Wiley Online Library

La saga des néonicotinoïdes touche à sa fin

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05 octobre 2023

Communiqué de presse

Dernière audience au Conseil d’Etat: la saga des néonicotinoïdes touche à sa fin

Après l’arrêt de la Cour de Justice de l’UE de janvier dernier, une ultime audience a lieu ce jeudi 5 octobre au Conseil d’Etat sur l’affaire des dérogations fournies par la Belgique pour l’utilisation de néonicotinoïdes en betteraves, pesticide hautement toxique pour les abeilles pourtant interdit en 2018 au niveau européen.

Virginie Pissoort, chargée de plaidoyer chez Nature et Progrès indique: « Cette dernière audience annonce l’issue d’une procédure de 5 ans, pour que la Belgique respecte enfin la réglementation européenne en vigueur. En janvier dernier, la Cour de Justice de l’Union européenne a confirmé notre interprétation, à savoir qu’un pesticide interdit en Europe ne peut recevoir de dérogation, contrairement aux pratiques courantes de l’administration belge ».

Il faut remonter en 2018, lorsque la Commission européenne avait proposé d’interdire 3 insecticides néonicotinoïdes afin de protéger les abeilles. Le Ministre de l’agriculture de l’époque avait alors voté contre l’interdiction, craignant les levées de bouclier du  secteur betteravier plutôt que de protéger nos pollinisateurs et l’entomofaune. Aussitôt l’interdiction décidée au niveau européen, il avait  annoncé qu’une dérogation serait donnée pour maintenir leur utilisation en betteraves. Et, c’est ce qui a été fait, les dérogations se sont même succédées en 2020 et 2021.

Nature et Progrès Belgique, le Pesticide Action Network (PAN) Europe et un apiculteur liégeois ont alors introduit un recours au Conseil d’Etat dès 2019 pour faire annuler cette pratique habituelle de la Belgique, à savoir de donner des dérogations pour un pesticide interdit en Europe. Un recours similaire a été introduit pour les dérogations ultérieures. La confédération belge des betteraviers ainsi que la société SES Vanderhave sont intervenues comme parties tierces dans cette procédure. Cette dernière pratique entre autres l’enrobage de semences avec des néonicotinoïdes qu’elle exporte vers des pays tiers, activité pour laquelle le SPF Santé publique lui a fourni régulièrement des dérogations.

Suite aux arguments soulevés par les associations, le Conseil d’Etat avait envoyé 5 questions préjudicielles à la Cour de Justice de l’UE afin de préciser les limites du règlement européen sur les pesticides[1]. En janvier 2023, la Cour a conclu[2]  que fournir des dérogations nationales pour l’utilisation d’un pesticide interdit en droit européen pour protéger la santé humaine ou l’environnement était contraire à la loi.

Martin Dermine, directeur exécutif de PAN Europe ajoute: « L’impact de notre action a mené à une petite révolution dans tous les pays de l’Union européenne: les insectes, la biodiversité et la santé humaine seront mieux protégés. Il revient maintenant au Conseil d’Etat d’appliquer l’arrêt de la Cour aux 3 recours intentés et d’annuler les dérogations abusives. Quant à l’administration, il lui appartiendra d’appliquer correctement le règlement européen sur les pesticides.

Virginie Pissoort de conclure: ‘Notre action devrait aussi permettre une interdiction de l’exportation de semences enrobées par des néonicotinoïdes vers des pays tiers : ces pratiques s’avérant d’un cynisme total: exporter hors de l’UE ce qui est interdit chez nous ! ».

Ce 5 octobre, après une dernière audience, portant entre autres sur l’exportation vers les pays tiers, l’affaire a été mise en délibération.

[1] En particulier l’article 53 du Règlement (UE) 1107/2009

[2] https://www.pan-europe.info/press-releases/2023/01/eu-court-justice-no-more-derogations-use-bee-toxic-neonicotinoids

   

David Clarinval répond et ne semble pas tenir compte des arguments avancés par les citoyens

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Le ministre David Clarinval répond de manière groupée aux près de 1000 lettres de citoyens

Durant le Salon Valériane, nous avons proposé aux visiteurs d’écrire une lettre au Ministre de l’agriculture, David Clarinval, lui demandant de s’opposer fermement à la réapprobation du glyphosate. Ces lettres ont été déposées le 13 septembre au cabinet du ministre. Le mardi 26 septembre, nous avons reçu une réponse de la part du ministre de l’agriculture, David Clarinval. Nous regrettons qu’il n’ait pas pris le temps de répondre individuellement aux citoyens. Nous faisons donc parvenir son courrier par cette voie, dans la mesure de nos capacités. 

Lire le courrier

Nous regrettons que le ministre n’ait aucun regard critique sur le travail de l’EFSA qui donne la priorité aux études de l’industrie et non aux études de scientifiques indépendants qui montrent une toxicité du glyphosate pour la santé humaine (génotoxicité, cancérogénicité) et pour l’environnement (aquatique notamment).

Nous tenons également à revenir sur ses propos : « Nature et Progrès jettent l’opprobre », que nous ne pouvons pas accepter … Nature & Progrès est une association de citoyens et de producteurs, qui, comme les citoyens, a toutes les raisons de s’inquiéter de voir cette substance active prolongée en Belgique, alors que depuis 2017, son prédécesseur – Denis Ducarme s’était prononcé CONTRE le glyphosate.

Nous déplorons que David Clarinval balaye d’un revers de la main les conclusions du Conseil Supérieur de la Santé belge qui, lui, prend en compte toutes les études disponibles (pas seulement celles de l’industrie) et qui depuis 2020 a demandé que la Belgique sorte du glyphosate.

 

Pour rappel, nous demandons au Ministre de l’agriculture David Clarinval de :

  • Voter contre la proposition de réapprobation du glyphosate soumise par la Commission européenne le 22 septembre dernier.
  • Donner la priorité à la santé publique et à la protection de l’environnement plutôt qu’aux intérêts commerciaux et de prendre fermement position contre le renouvellement du glyphosate afin de préserver le bien-être des citoyens et des écosystèmes, en respectant le principe de précaution et en assurant un avenir plus sûr aux générations futures. Cette ré approbation empêche le système agricole d’évoluer vers la libération de la dépendance aux pesticides.

 

Le 12 octobre prochain, la Belgique et les autres États membres de l’UE auront à se prononcer sur la proposition de réapprobation du glyphosate. La Commission a déposé le 20 septembre une nouvelle proposition de réapprobation pour 10 ans du glyphosate. Sur le fond, comme sur la forme, cette approbation est inacceptable…

La santé et l’environnement doivent primer. Nature & Progrès demande aux membres du gouvernement de tenir leurs engagements, conformément à l’accord de gouvernement, et d’adopter une position cohérente et ambitieuse en soutenant activement l’interdiction du glyphosate en Belgique et dans le reste de l’Europe, et la promotion des alternatives non chimiques auprès des agriculteurs. Interpellez les ministres qui se réuniront le 6 octobre prochain, pour décider de la position de la Belgique. Vous pouvez contacter les ministres très facilement par e-mail sur la page suivante : https://www.natpro.be/campagnes/stop-au-glyphosate/

Une probable abstention de la Belgique sur le dossier glyphosate ?

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29 septembre 2023

Communiqué de presse

Les conseillers des cabinets des ministres ne parviennent pas à se mettre d’accord quant à la réapprobation du glyphosate. La Belgique s’oriente vers une abstention

Ce vendredi 29 septembre à 14h, les responsables agriculture des cabinets du premier ministre et des vice premiers ministres se sont retrouvés au cabinet Clarinval pour discuter de la position de la Belgique sur la proposition de la commission européenne de ré-approuver le glyphosate pour 10 ans.

Une proposition inacceptable quand on connait les études académiques indépendantes qui depuis des années démontrent la toxicité du glyphosate sur la santé[1] et l’environnement[2]. Mais celles-ci, pour des raisons de label ou de protocole, sont minimisées voire balayées par les autorités européennes, qui continuent à prôner le renouvellement du glyphosate. Reconnu pourtant comme probablement cancérigène[3] par des institutions indépendantes, comme le Centre International de Recherche sur le cancer (le CIRC), l’OMS ou l’INSERM en France, le glyphosate devrait être classé comme tel par les agences européennes, et de ce seul fait, interdit.

Malheureusement le caractère probablement cancérigène n’est que la pointe de l’iceberg.  Le caractère neurotoxique[4] du glyphosate avéré sur les animaux et les humains (Parkinson, autisme etc) n’est pas pris en compte par les autorités européennes qui n’ont pas exigé d’étude de neurotoxicité développementale dans le dossier de renouvellement. Enfin, une multitude d’études d’impact fait état des effets néfastes du glyphosate sur le microbiome, sur les espèces non ciblées, sur la biodiversité, sur l’eau et de façon générale sur l’environnement[5]. L’agence européenne de sécurité alimentaire (l’EFSA) et la Commission européenne en nient la portée. Au mieux, elles se contentent de recommander aux Etats membres, d’apporter une attention certaine des faiblesses identifiées (espèces non ciblées, pollution des eaux, effets sur les petits mammifères herbivores, etc … ), mais de stopper purement et simplement il n’en est pas question.

C’est là que le principe de précaution devrait s’imposer, permettre de faire la part des choses, et considérer que, face à un éventail d’études alarmantes et des recommandations du Conseil supérieur de la santé[6], notre gouvernement devrait assumer de voter « Contre » le renouvellement du glyphosate. Mais, du principe de précaution, le ministre Clarinval n’en a cure. Comme il l’a dit, en Commission Santé du Parlement fédéral le 20 septembre dernier « Suivant l’avis des experts de mon administration, vu le fait que l’évaluation scientifique montre qu’un usage sûr de la substance est possible, il n’est pas utile d’appliquer ici le principe de précaution.» [7]!

A l’issue de cette réunion préparatoire du conseil des ministres restreint ce vendredi 29 septembre, on apprend donc et c’était prévisible que le cabinet du Premier Ministre (Open VLD) et du Ministre Clarinval (MR) sont « pour » le renouvellement, en se basant sur les conclusions de l’EFSA sans considérer les autres études d’experts indépendants ou du secteur académique, les cabinets des ministres Groen, Verts, PS et Vooruit invoquent le principe de précaution et l’avis du Conseil Supérieur de la Santé pour voter « contre ». Le CD&V ne s’est pas encore prononcé. On se dirige donc, a priori, vers une abstention le vendredi 6 octobre prochain.

Des alternatives au glyphosate existent ![8]

Désolant ! Car la décision de la semaine prochaine est une occasion unique de tourner le dos au glyphosate, de mettre un coup d’accélérateur sur la recherche et le déploiement d’alternatives.

« En amont de cette réunion préparatoire, nous avons fait part aux différents vice-premiers ministres, de tous les arguments qui devraient peser dans la balance et des alternatives. Signer et continuer, comme le souhaitent certains partis de la majorité, c’est verrouiller le système actuel. Ce système qui sabote notre santé, notre environnement, et piège les agriculteurs.trices. Nous espérons maintenant que nos interpellations vont être prise en compte »

Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer et de campagne, Nature & Progrès

Depuis le 19 septembre dernier, l’association Nature & Progrès mène campagne pour sensibiliser les ministres fédéraux. Nous les informons ainsi des dangers liés au glyphosate et des alternatives qui existent. Nous proposons également aux citoyens qui le souhaitent de joindre leurs forces aux nôtres en envoyant un mail aux ministres belges.[9]

 

[1] https://stopglyphosate.eu/human-health/

[2] https://stopglyphosate.eu/impact-on-the-environment/

[3] https://stopglyphosate.eu/why-ban-glyphosate/carcinogenicity-and-genotoxicity/

[4] https://stopglyphosate.eu/why-ban-glyphosate/neurotoxicity/

[5] https://stopglyphosate.eu/impact-on-the-environment/

[6] 20200303_css-9561_glyphosate_vweb.pdf (belgium.be)

[7]

[8] https://www.natpro.be/une-agriculture-sans-glyphosate-le-quotidien-des-agriculteurs-bio/

[9] https://www.natpro.be/campagnes/stop-au-glyphosate/

        

L’avenir du bio – carte blanche à l’occasion du Salon Valériane

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La 38ème édition du Salon Valériane s’est tenue début septembre. L’occasion pour Julie Van Damme, secrétaire générale de Nature & Progrès (ASBL organisatrice du salon) de tirer quelques conclusions et d’imaginer l’avenir du bio.

« Créer le monde que nous voulons est un mode d’action bien plus subtil, mais plus puissant que détruire celui dont nous ne voulons plus. »

Cette phrase est de Marianne Williamson. C’est effectivement ce qu’a voulu mettre en avant Nature & Progrès à travers la thématique du salon de cette année : « Nourrir notre futur : choisir l’autonomie ! » Forte de sa base de 5000 membres et de son réseau de producteurs, notre communauté montre quotidiennement sans fioritures qu’il est possible de jardiner, produire, manger bio ; ou encore d’habiter, s’habiller, prendre soin de soi – et des autres, se déplacer de manière « éco-responsable » comme on dit… Avec un mot-clé au centre de cela : l’autonomie. Parce que l’autonomie est plus proche du mot liberté que du mot autarcie…

Non, l’autonomie, ce n’est pas viser l’autosuffisance en faisant tout soi-même. En tout cas, pas à l’échelle individuelle. L’autonomie, c’est retrouver la liberté de décider, de maîtriser, non pas la nature, mais ce que l’on met dans notre assiette, nos matériaux de construction, nos cosmétiques, etc. Faire soi-même, oui, si on en a envie. Uniquement avec le plaisir de faire ce que l’on aime ; sans la pression d’acquérir toutes les compétences pour tout faire car comme l’a écrit Toby Hemenway : « faire soi-même c’est bien, mais faire ensemble c’est nettement mieux ».

À l’instar du cahier des charges bio européen, c’est aussi un petit groupe d’architectes et d’artisans membres de N&P qui s’est soucié de manger sainement dans un habitat sain. Cela a donné naissance au terme d’éco-bio-construction et son envol au salon Bois & Habitat. Durant le salon Valériane, sur l’espace partagé « Energie – Habitat – Mobilité », les visiteurs ont eu accès à une mine d’information pour tendre vers l’autonomie dans ces domaines. Ce stand est aussi l’occasion d’affirmer notre volonté de rendre accessible à tout un chacun une isolation des bâtiments de qualité dans un esprit collaboratif.

L’autonomie collaborative, c’est un leitmotif pour les producteurs, transformateurs bio de Nature & Progrès. Que ce soit par rapport aux intrants, à l’alimentation du bétail, aux circuits de commercialisation, ils et elles visent l’autonomie car elle signifie s’affranchir des dépendances :

  • S’affranchir de la dépendance aux énergies fossiles pour produire les intrants chimiques,
  • S’affranchir de la dépendance au soja OGM d’outre-Atlantique, responsable de la déforestation amazonienne,
  • S’affranchir de la dépendance de l’agro-industrie si elle n’est pas capable d’être juste et respectueuse de celles et ceux qui nous nourrissent sainement.

Retrouver une forme de liberté ; une liberté de choix et un pouvoir de décision.

C’est peut-être ce qui distingue la bio du bio… Comme l’agroécologie, l’autonomie est au cœur de la bio selon Nature & Progrès. L’autonomie, serait-ce cela être au-delà du bio ? …

La Wallonie, c’est plus de 2000 fermes bio (soit 16% des fermes wallonnes). Elles représentent près de 13% des surfaces agricoles. Avec un objectif de 25% en Europe et 30% en région wallonne, en début de mandature, nos dirigeants ont compris l’importance de cette agriculture pour notre santé et celle de la terre. Nous ne pouvions que nous réjouir de ces intentions. En tant que veille et unique association de consommateurs qui allient aussi les producteurs, nous regardons au-delà des plans et des législatures. Ce qui nous intéresse, ce sont en effet le nombre de fermes 100% bio et l’intérêt des consommateurs pour les produits bios wallons. Or, cet intérêt – malgré certaines sirènes – cet intérêt, comme nous le rappelait monsieur le ministre Borsus lors de la conférence de presse de la semaine bio, il est toujours bien présent d’après les premiers chiffres d’achats de 2023. Aujourd’hui, il nous semble donc indispensable d’aller un pas plus loin en inscrivant 30% de bio local dans les assiettes des citoyens en 2030. Et pour y arriver, peut-être faudrait-il y dédier 30% de moyens spécifiques ?

Le greenwashing en matière d’alimentation se fait de plus en plus pernicieux. La bonne nouvelle, c’est qu’il semblerait que le marché ait jugé que le développement économique n’est plus possible sans respecter les valeurs d’un mouvement social comme le bio. Le problème, c’est qu’ils le font en se limitant à lâcher des slogans faciles tels que « produits locaux », pour n’en citer qu’un, ce qui crée l’amalgame dans la tête des consommateurs. C’est bien sûr plus facile de jouer sur la communication que de cadrer tout cela dans un cahier des charges contrôlé et certifié. Évidemment, s’ils le faisaient, ils feraient du bio. Parce qu’à partir du moment où il n’y a pas ce type de garantie, les opportunistes peuvent dévoyer des termes aussi nobles que celui d’agroécologie en passe de remplacer celui d’agriculture raisonnée. Or dans ce cas, l’utilisation de pesticides chimiques est toujours la panacée – et la Belgique est plutôt mauvaise élève en la matière. La bio n’a jamais été « agressive » en matière de communication puisque son authenticité suffisait à faire la différence. Mais peut-être que comme l’illustre à merveille un dessin de Yapaka, la sortie de sa niche du bio ferait peur à certains.

Olivier De Schutter identifie le fait « que les gens soient plus convaincus par une bonne communication que par des faits avérés » comme un réel frein à la transition (dans tous les domaines). Tous ces mécanismes de greenwashing brouillent les cartes, en particulier en matière de pesticides. Car, s’il fallait jouer le jeu de la transparence, la bio serait gagnante à tous les coups. C’est pourquoi nous plaidons pour qu’il y ait des moyens proportionnels aux ambitions qui soient spécifiquement étiquetés et dédiés au bio pour allier communication et transparence (faits avérés et communication séduisante basée sur celle-ci).

Citons également l’eurodéputé Christophe Clergeau à propos des nouvelles techniques génomiques (les NGTs). Selon lui, si la proposition de déréglementation de ces nouveaux OGM passe, « nous ouvrons la boîte de Pandore ». Nous sommes là face à un phénomène qui va complètement à l’inverse de l’autonomie ; sous prétexte de chantage mensonger que nous avons besoin de ces techniques pour diminuer l’usage des pesticides. Or, jusqu’ici, les OGM n’ont fait que renforcer des résistances aux pesticides.

Et en parlant de résistance, l’INRAE (équivalent du CRAw en France) a officiellement répertorié tout récemment des cas de résistance au glyphosate en grandes cultures. Elles étaient connues en vigne, les voilà en 1ère mondiale sur le ray-gras et le vulpin. Nous plaidons donc bien évidemment pour qu’il ne soit pas ré-autorisé !

Si nous sommes si intransigeants sur ces substances, c’est qu’au-delà du danger qu’elles représentent, nous savons que les alternatives existent et qu’elles sont appliquées depuis des dizaines d’années avec un réel succès agronomique et humain ! Nous le voyons tous les jours avec notre réseau de producteurs. Et nous voulons aussi que vous le sachiez, que cela ne soit plus ignoré.

Nous terminerons cette carte blanche avec un texte écrit par Dominique Parizel, rédacteur en chef de la revue Valériane : « La meilleure qualité possible dans les assiettes de tous est le projet de la bio telle que la défend Nature & Progrès. S’agit-il seulement d’argent ? Ou bien plus de choix et de modes d’organisation adéquats, de regards à ne pas détourner devant l’adversité ? La bio n’est pas un business. La bio, c’est la vie. La bio, c’est nos vies. »

 

Discours par Julie Van Damme – Réécriture par Elsa Lefort

Opposez-vous au glyphosate et faites entendre votre voix!

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Opposez-vous au glyphosate! Faites entendre votre voix aux ministres par e-mail!

Durant le Salon Valériane, nous avons proposé aux visiteurs d’écrire une lettre au Ministre de l’agriculture David Clarinval, lui demandant de s’opposer fermement à la ré-approbation du glyphosate. Vous n’avez pas eu l’occasion de signer le courrier au salon ? Rejoignez les près de 1000 personnes qui l’ont fait en envoyant un e-mail!

Ce que nous demandons au Ministre de l’agriculture David Clarinval :

  • Rejeter la tentative actuelle de la Commission européenne de procéder dans l’urgence au renouvellement du glyphosate, sans donner aux parties prenantes le temps d’examiner tous les documents d’évaluation utiles et de voter contre la proposition qui sera soumise prochainement par la Commission européenne.
  • Donner la priorité à la santé publique et à la protection de l’environnement plutôt qu’aux intérêts commerciaux et de prendre fermement position contre le renouvellement du glyphosate afin de préserver le bien-être des citoyens et des écosystèmes, en respectant le principe de précaution et en assurant un avenir plus sûr aux générations futures.

Nature & Progrès demande aux membres du gouvernement de tenir leurs engagements, conformément à l’accord de gouvernement, et d’adopter une position cohérente et ambitieuse en soutenant activement l’interdiction du glyphosate en Belgique et dans le reste de l’Europe, et la promotion des alternatives non chimiques auprès des agriculteurs. Vous pouvez contacter les Ministres très facilement par e-mail sur la page suivante : https://www.natpro.be/campagnes/stop-au-glyphosate/

Dès le 19 septembre, rejoignez notre campagne STOP GLYPHOSATE sur nos réseaux sociaux (Facebook et Twitter), partagez les publications et taguez les ministres David Clarinval, Willy Borsus et Céline Tellier !

 

Nouvelle proposition de déréglementation des Nouveaux OGM : un danger pour l’environnement, l’agriculture et les consommateurs!

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5 juillet 2023

Communiqué de presse

La nouvelle proposition de déréglementation, fait fi des risques pour la Santé et la Nature et du droit de savoir et de choisir des consommateurs des nouveaux OGM et cède au lobby de l’industrie biotechnologique

La Commission européenne a lancé ce 5 juillet sa proposition très controversée de déréglementation des nouveaux OGM ou des « nouvelles techniques génomiques » ou « NGTs ». Cette nouvelle législation augmentera les risques pour l’environnement et la santé et portera atteinte aux droits des agriculteurs et des consommateurs de savoir et de choisir.

La nouvelle proposition impliquera :

  •  Aucune évaluation des risques des effets sur la santé et l’environnement de la plupart de ces nouveaux OGMs.
  • Pas d’étiquetage pour les consommateurs, pas de traçabilité : Les consommateurs ne sauront pas s’ils consomment de nouveaux OGM.
  • Les nouveaux OGM resteront interdits dans l’agriculture biologique, mais aucune mesure n’est prévue pour permettre aux agriculteurs et cultivateurs biologiques et même aux agriculteurs conventionnels sans OGM de maintenir leurs champs exempts d’OGM. De plus, ils devront assumer eux -mêmes le coût de certification non-OGM de leurs productions.
  • Les entreprises qui dominent déjà les brevets de ces technologies, telles que les grosses multinationales regroupées sous les bannières Corteva, Bayer/Monsanto, et Chemchina, …pourront entrer sur le marché européen avec des OGM non étiquetés et non traçables, mais brevetés, ce qui renforcera leur contrôle sur les agriculteurs et la production alimentaire en Europe.

Nature & Progrès Belgique et ses partenaires en Belgique, ainsi que des centaines d’organisations environnementales et agricoles, s’opposent fermement à cette proposition.

Cette proposition de déréglementation est un énorme cadeau, sans retour, de la Commission européenne, à des entreprises qui monopolisent la fois le marché mondial des pesticides, OGMs et semences.

Les nouveaux OGMs ne conduiront pas à des pratiques agricoles plus durables, bien au contraire. L’hypothèse de la Commission selon laquelle les nouveaux OGM conduiraient à une plus grande durabilité se fonde uniquement sur les affirmations de l’industrie, plutôt que sur des preuves réelles.

De plus, la durabilité des cultures est fonction d’un système agricole tel celui de l’agriculture biologique et un trait isolé ne peut conférer la durabilité.

Très peu de nouveaux OGM sont déjà, au niveau mondial comme en Europe, sortis du stade expérimental pour se retrouver au stade pré-commercial. Ceci implique que l’on a peu de recul et que les nombreuses allégations opportunistes de durabilité, ne sont que des promesses de l’industrie sans fondements scientifiques. Il en va aussi de la promesse de réduction de l’utilisation de pesticides. Ainsi, la Commission prétend à tort que cette déréglementation des nouveaux OGM permettra d’atteindre les objectifs du Green Deal de l’UE.

Les nouvelles semences génétiquement modifiées seront brevetées, ce qui érodera les droits des agriculteurs et conduira à une monopolisation plus grande encore, du marché des semences, déjà très concentré.

À moins que les États membres et le Parlement européen ne rectifient le tir, une telle proposition de législation ignore les intérêts des agriculteurs, de la société civile et de la biodiversité.

Cette déréglementation a été impulsée par les multinationales de la biotechnologie précitées, avec pour larbins un certain nombre de chercheurs d’instituts tels que le VIB ou l’université de Wageningen, qui prétendent invoquer « l’autorité de la science », de « la vraie science » tout en entretenant des liens étroits avec l’industrie.

La Commission européenne a été avertie à plusieurs reprises des conséquences négatives d’une telle proposition par les scientifiques, les petits agriculteurs, le secteur de l’alimentation biologique et un grand nombre d’organisations de la société civile. La DG SANTE a choisi d’ignorer systématiquement la voix de ces groupes, au point de violer ses propres règles en matière de processus démocratique.

De nombreuses publications scientifiques et récentes de généticiens moléculaires indépendants non considérées ni évaluées par l’EFSA contestent les critères choisis par la Commission pour l’évaluation des risques des nouveaux OGM. Les critères de la catégorie 1 des nouveaux OGM qui selon la proposition de la Commission devraient être dispensées de toute analyse de risques sont fortement critiqués par ces experts.

Conclusions :

Les autorités nationales chargées de la protection de la santé, de l’Environnement et de la sécurité des consommateurs ainsi que les membres du Parlement européen devraient rejeter catégoriquement cette proposition.

 

 

Note aux rédacteurs :

L’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) de juillet 2018 déclare:  » Les organismes obtenus par mutagenèse sont des OGM et sont en principe soumis aux obligations de la directive OGM « . C’est depuis cet arrêt que  les semenciers biotechnologiques ont intensifié leur lobby auprès de la Commission afin d’obtenir l’abandon des règles de l’UE relatives aux OGM pour les nouvelles techniques génomiques (NGTs)

Le 16 mars, les ministres de l’environnement ont envoyé un message clair à la Commission européenne sur les nouvelles techniques génétiques, demandant l’application du principe de précaution et la mise en œuvre de l’évaluation des risques pour les NGT.

Plus de 340 organisations, ont écrit une lettre au vice-président Timmermans en mai 2023 pour demander que les règles de l’UE sur les OGM soient appliquées à tous les OGM, stoppant ainsi la déréglementation prévue pour les nouveaux OGM. Plus de 430 000 citoyens ont également signé une pétition allant dans ce sens. La nouvelle proposition de la Commission européenne sur les OGM sacrifie les droits des consommateurs et met la nature en danger.