Après la publication de l’article de lancement du projet « Réduisons le CO2 » dans la revue Valériane n°148, certaines locales de l’association se sont montrées intéressées par l’organisation d’une causerie autour de la problématique du C02. Voici un résumé de la troisième rencontre…
Lors de cette causerie, le point central discuté fût celui du jardinage !
Thématique importante de l’association Nature & Progrès, le jardinage est souvent au cœur des discussions entre bénévoles actifs des locales. Que ce soit lors des portes ouvertes ou via des animations sur les semences et la perte de biodiversité, la sensibilisation au jardinage nourricier et respectueux de l’environnement a une place centrale au sein de notre association.
Pourquoi ?
Parce qu’acheter ses fruits et légumes dans une grande surface traditionnelle, c’est tomber à coup sûr sur des aliments bien calibrés, très résistants, beaux mais… sans gout ni valeur nutritionnelle. De plus, ils sont souvent disponibles en toutes saisons et ont parfois parcourus des milliers de kilomètres avant de se retrouver dans les étalages du supermarché. Tout cela a, bien entendu, un impact environnemental conséquent.
La base de l’alimentation, c’est la semence !
Jardiner est un acte citoyen de résistance : pour lutter contre la dépendance aux échanges internationaux et tendre vers l’autonomie.
Mais pas n’importe quelle semence… Pour nos jardiniers bénévoles, il est extrêmement important de bien sélectionner sa semence. En effet, sans rentrer dans les détails, ils soulignent le nombre croissant d’hybrides F1 disponibles sur le marché (dans les grandes surfaces, les magasins de bricolage, les jardineries, etc.). Le problème étant que ces semences sont génétiquement appauvries et qu’il sera inutile de tenter de les reproduire pour l’année suivante. Il faudra donc systématiquement en racheter et faire ainsi le jeu des grandes firmes semencières qui exploitent la misère dans certaines régions du monde.
Quelles solutions envisagées par les membres actifs de la locale ?
Pour les bénévoles, il est indispensable de continuer la sensibilisation envers le grand public. En effet, plus les citoyens seront au fait des pratiques de l’industrie et des firmes semencières transnationales, plus ils s’en détourneront. Deux possibilités s’offrent alors à eux : soit ils soutiennent des petits maraichers et paysans locaux et bio ; soit ils cultivent eux-mêmes et tendent vers l’autonomie alimentaire.
Pour cela, les bénévoles actifs notent qu’il est primordial de sans cesse échanger et partager les bonnes pratiques avec d’autres jardiniers amateurs. Les portes ouvertes des membres de Nature & Progrès sont un excellent moyen de communication pour apprendre mais aussi pour susciter des vocations ! Les échanges de savoirs et de savoir-faire entre jardiniers et entre générations doivent être largement encouragés. Enfin, ils soulignent l’importance de créer et de faire vivre les initiatives qui vont dans le sens d’une plus grande autonomie : les grainothèques, les jardins partagés, les maisons de la semence, les bourses d’échanges citoyennes, etc.
Vous souhaitez, vous aussi, partager vos réflexions ou votre expérience avec nous ? N’hésitez pas à contacter Lionel Pistone via lionel.pistone@natpro.be
Dans le cadre d’une discussion traînant depuis 2013, la Belgique soutient une mortalité acceptable de 23% des abeilles, suite à une exposition aux pesticides. Par comparaison, la Suède, la France ou les Pays-Bas soutiennent un maximum de 7% acceptable. Le Ministre Clarinval place notre pays du côté des pays pro-pesticides, aux côtés de l’Espagne, de la Grèce ou encore de la Hongrie.
Depuis 2013, la Commission européenne essaie de se mettre d’accord avec les Etats membres afin de moderniser le système d’autorisation des pesticides. En effet, le système toujours en place date de 2002 et a été co-écrit par l’industrie des pesticides, ce qui a permis à des pesticides hautement toxiques pour les abeilles, comme les néonicotinoïdes, d’être pulvérisés dans notre environnement. En 2013, une mortalité des abeilles jugée “acceptable” de 7% avait été déterminée par les experts mais attendait depuis d’être validée au niveau politique, suite à un lobbying intense du lobby agro-chimique.
Afin de tenter de débloquer la situation, la Commission européenne a finalement décidé de ré-ouvrir les discussions sur le niveau acceptable de mortalité. Pour ce faire, elle a mandaté l’agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) de travailler sur une nouvelle approche. Pour ce faire, l’EFSA a proposé plusieurs approches aux Etats membres dont une qui utillise un modèle mathématique co-produit par l’industrie des pesticides (Syngenta) et fortement promue par le lobby des pesticides. Une majorité des Etats membres, dont la Belgique, a soutenu l’utilisation de ce modèle, lors de discussions secrètes et sans débat scientifique et démocratique. Les Etats membres ont ensuite été invités à décider ce qu’il faut considérer comme un niveau acceptable de mortalité. Notre Ministre fédéral de l’Agriculture, David Clarinval, soutient, devant le parlement fédéral, une mortalité acceptable de 23% alors que les Pays-Bas, la France et la Suède soutiennent 7%.
La Belgique, mauvais élève en matière de pesticides
Martin Dermine, coordinateur de projet chez PAN Europe a déclaré : « Les scientifiques indépendants sont critiques quant à l’utilisation de ce modèle de la firme Syngenta mais nos autorités n’en ont que faire. Maintenant, le Ministre Clarinval nous met du côté des pays voyoux d’Europe en matière de pesticides : Espagne, Grèce, Hongrie, qui militent en faveur d’une protection minimale de l’environnement et d’autoriser d’un maximum de pesticides ».
Marc Fichers, secrétaire général de Nature & Progrès Belgique d’ajouter : « Encore une fois, en lieu et place de supprimer les pesticides nocifs pour les abeilles, on minimise leur impact en relevant les normes. C’est une honte ! Les populations d’insectes et en l’occurrence les abeilles sont dans un état lamentable, rien ne justifie de continuer à détruire notre environnement ! ».
Martin Dermine conclut : « Le Ministre Clarinval, dans sa réponse parlementaire, se cache derrière l’EFSA en prétendant que le chiffre est scientifique alors qu’il est éminemment politique : quel niveau de protection donnons-nous à nos pollinisateurs ? Le Ministre a décidé de soutenir plus de pesticides toxiques dans notre environnement et moins d’abeilles ! ».
Les Etats membres de l’Union européenne sont invités à tenter de se mettre d’accord sur une mortalité acceptable lors du prochain Conseil européen des Ministres de l’Agriculture les 28-29 juin 2021.
La Belgique est un des plus gros consommateurs de pesticides et, contrairement à d’autres pays tels que le Luxembourg ou les pays scandinaves, les pesticides les plus toxiques de l’Union européenne y sont autorisés. De plus, la Belgique recourt énormément au système de dérogations, permettant d’utiliser des pesticides hautement toxiques et interdits par l’Union européenne, par exemple les néonicotinoïdes ou le mancozèbe (toxique pour la reproduction et interdit en Europe).
Sauvons les abeilles et les agriculteurs
Nature & Progrès et PAN Europe font partie d’une coalition de plus de 200 organisations qui soutiennent l’initiative citoyenne européenne Sauvons les abeilles et les agriculteurs. Cette initiative a déjà récolté plus de 600 000 signatures à travers l’Union européenne et la Belgique est proportionnellement le 2e pays en termes de signatures. Cette initiative demande une agriculture favorable aux abeilles en réalisant une transition sur 15 ans pour substituer les pesticides de synthèse par les alternatives existantes. »
Familial, accueillant et chaleureux riment avec la librairie écologique de Nature & Progrès. Composée de plus de 5.000 ouvrages sur des thématiques bien précises, cette mine d’informations a bien évolué depuis sa création. Découvrez l’histoire de la librairie à travers nos deux libraires que l’on ne met pas assez en avant : Carole et Dominique.
L’évolution de la librairie
Carole a commencé sa carrière chez Nature & Progrès en 1994. Elle avait été engagée, à l’époque, pour la gestion et la création d’un centre de documentation. Une autre personne s’occupait essentiellement de la librairie, environ une fois par semaine.
Au vu de l’évolution du numérique, Carole a petit à petit informatisé toute la librairie. Car oui, avant, tout était écrit à la main dans des petits carnets. La charge de travail étant beaucoup trop grande que pour être effectuée seule, Dominique a rejoint l’équipe en 2001. Elle a travaillé en tant que libraire et polyvalente pour le personnel : archives, courriers, etc. Au fil des années, Dominique finit par occuper de plus en plus de fonctions au sein de la librairie. La polyvalence a donc été mise de côté pour qu’elle puisse se consacrer à 100% à la librairie écologique.
Aujourd’hui, Dominique s’occupe plus particulièrement du site avec l’aide d’Anne, la Webmaster, tandis que Carole prépare avec soin les commandes, fait les réassorts, etc. Cela fait 20 ans que le binôme s’entend à merveille !
La part du travail que les deux libraires préfèrent…
Carole adore le contact. Il est alors évident qu’elle apprécie échanger avec les clients et les conseiller au mieux. Dominique aime s’occuper de la boutique en ligne et participer au Salon Valériane dans lequel l’ensemble de la librairie s’y retrouve le temps d’un long week-end.
Le plus de la librairie écologique ?
Notre librairie est la seule à être « écologique » en Wallonie. Elle est spécialisée dans diverses thématiques comme le jardinage, le bio, la santé naturelle, l’alimentation et l’écobioconstruction.
« Notre force, c’est vraiment le conseil ! » Carole et Dominique accueillent toujours la clientèle avec le sourire et ont un lien particulier avec celle-ci. Un grand nombre des clients viennent chercher des conseils ou parfois simplement pour papoter avec elles.
Nos libraires sauront-elles choisir un seul livre « coup de cœur » ?
Dominique raffole des livres sur le jardinage. C’est une des raisons pour laquelle elle choisit sans hésiter le livre « Le guide du jardin bio » de Terre Vivante. De plus, il a une place particulière dans la panoplie d’ouvrages sur cette thématique : « c’est La bible du jardin » dit-elle.
Carole, quant à elle, ne sait pas choisir ! Puisqu’en 27 ans de carrière chez Nature & Progrès, elle a déjà acheté tellement de livres qui lui plaisaient qu’il est impossible pour elle de faire un choix !
L’impact des pesticides chimiques de synthèse sur la santé est indéniable ! Si certains ont des effets létaux, bon nombre d’entre eux ont des effets endocriniens ou génotoxiques. Dès lors, il n’est même plus question d’évaluer la dose : même avec des concentrations infinitésimales, nous sommes empoisonnés !
La mise sur le marché des matières actives fait l’objet d’une règlementation au niveau européen. A titre d’exemple, pour le glyphosate, ce sont les instances européennes et des pays rapporteurs qui vont instruire le dossier (qui sera revu en 2022) pour, nous l’espérons, l’interdire définitivement.
Mais une matière active d’un herbicide n’est rien sans ce que l’on appelle les « co-formulants ». Il s’agit d’un ensemble de composés chimiques qui facilitent l’action de la matière active.
Des mouillants qui permettent au produit pulvérisé de s’étendre sur les feuilles ;
Des mordants qui favorisent la pénétration du produit dans le végétal ;
Des collants qui limitent le lessivage par la pluie.
« Rien de bien méchant » pourrait-on dire avec des savons et des tensions actifs. Sauf que, sous prétexte que ces formulations soient adaptées à chaque région, ce sont les Etats membres qui ont la compétence pour autoriser (ou non) les formulations des co-formulants. Le contenu d’un flacon de pesticides est sous la compétence des Etats membres. En Belgique, c’est le Ministre fédéral de l’Agriculture qui en a la responsabilité.
Des secrets toxiques ?
Bien entendu, sous prétexte de « secret industriel », les matières constituantes de ces formulations sont tenues secrètes. D’ailleurs, lorsque l’on se rend dans les locaux de l’administration, c’est à peine si on ne vous demande pas vos empreintes digitales. Tout est fermé et cadenassé !
Des pesticides qui évoluent au cours du temps
Le glyphosate, la matière active vendue depuis 45 ans sous le nom de Roundup, a vu son efficacité évoluer avec le temps. Il y a 30 ans, on déconseillait de traiter cet herbicide si la température ambiante était inférieure à 10°C. Un traitement dans ces conditions n’avait aucun effet désherbant. Aujourd’hui, même en période de gel, un traitement provoque la destruction des plantes. Or, la matière active est toujours la même : le glyphosate reste du glyphosate ! Ce qui a donc été modifié, c’est la formulation. Il est vrai que les conditions d’analyse des formulations sont beaucoup plus sommaires que les analyses des matières actives.
Dans les étalages des jardineries, nous voyons apparaître des herbicides à base de produits dits « naturels » comme de l’acide pélargonique ou de l’acide acétique. Ils présentent des effets herbicides surprenants.
En France, le professeur Gilles Eric Serralini a analysé les co-formulants de ces herbicides et a mis en avant la présence de produits dangereux : des métaux lourds et des métalloïdes comme l’Arsenic, le Cuivre, le Plomb ou le Nickel. Des hydrocarbures polycycliques aromatiques ont également été détectés dans 12 d’entre eux. Certains, comme le benzo(A)pyrène, sont des cancérogènes reconnus par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) … sans qu’il n’en soit fait mention sur l’étiquette ! Lire l’étude sur le sujet
Et en Belgique que fait-on avec les co-formulants ?
Des associations, dont Nature & Progrès France, ont constitué l’association Secrets toxiques pour faire retirer de la vente ces produits. En Belgique, Nature & Progrès et le PAN Europe ont décidé de se saisir de cette question. Nous venons d’interpeller le Ministre fédéral de l’Agriculture afin de faire la lumière sur les formulations de pesticides. Cfr lettre en annexe
Notre volonté est d’analyser la composition de ces produits et d’en exiger le retrait s’ils venaient à contenir des produits susceptibles de nuire à la santé et à l’environnement. Il serait honteux de faire croire aux jardiniers amateurs qu’ils pulvérisent de l’acide acétique (du vinaigre) alors qu’il s’agit en réalité de produits hautement toxiques.
Ce dossier nous conforte dans notre volonté de tourner le dos à tous ces pesticides chimiques de synthèses et de mettre en œuvre les alternatives. Découvrez-en plus à travers notre campagne « Vers une Wallonie sans pesticides ».
Saviez-vous que le compostage permet de réduire d’un tiers vos déchets ? Et de fertiliser naturellement et à moindre coût les plantes à base de nos déchets organiques ? Voici quelques conseils pour la création d’un compost accessible à tout type d’habitat… Concrètement, le compostage est un procédé de transformation biologique des matières organiques en présence d’eau et d’oxygène. Une méthode plutôt simple certes, mais qui nécessite tout de même quelques connaissances !
Etapes à suivre pour un bon compost
Premièrement, il est important de mélanger les différents déchets organiques entre eux. Vous pouvez y inclure des ordures ménagères ou encore des petits déchets du jardin. Deuxièmement, afin de favoriser l’action des micro-organismes et d’homogénéiser le tout, il est important d’aérer et de brasser les déchets organiques. Troisièmement, le compost doit toujours être légeremment humide. Arrosez-le au besoin.
Vous habitez en appartement ?
Et vous ne possédez pas de balcon ? Il existe une solution pour vous ! Le « compostage collectif » commence à se mettre en place de plus en plus. Ce type de compostage consiste à mettre ses déchets dans des bacs collectifs partagés avec vos voisins d’immeuble ou de résidence. En contrepartie, vous récupérez gratuitement du terreau 100 % naturel pour vos plantes d’intérieur ou encore votre potager partagé.
Les avantages du terreau « fait maison »
Avoir un compost chez soi, c’est avant tout faire un geste écologique ! Cela permet de réduire le volume de déchets ménagers enlevés collectivement. Ce qui signifie : moins de transport, moins d’espace occupé dans les décharges et moins d’incinération.
Ensuite, votre jardin vous remerciera. Le compost permet de favoriser la vie du sol, d’améliorer sa fertilité mais aussi sa teneur en humus. N’hésitez plus et mettez en place un compost chez vous !
Une astuce ? Vous pouvez vous rendre en ferme ou dans un manège près de chez vous et demander du fumier de cheval, vache, âne ou chèvre. Faites-le ensuite composter ! Attention cependant à bien faire monter la température du compost si vous ne vous êtes pas rendu(e) en ferme biologique. Cela permettra d’éliminer certaines molécules en cas de présence de vermifuges.
Pour en savoir plus sur le compost
Dans notre rubrique en collaboration avec Vivacité, Laura Vlémincq vous conseille le livre « Je réussis mon compost et lombricompost » (Ludovic Martin & Pascal Martin – Editions Terre Vivante). L’ouvrage est disponible à la librairie écologique de Nature & Progrès (Rue de Dave, 520 – 5100 Jambes) ou sur la boutique en ligne. Bonne lecture !
Vous y découvrirez les techniques pour réaliser un compost :
Certaines cultures comme la betterave sucrière sont de trop grandes consommatrices en pesticides… des pesticides chimiques de synthèse qui ont un réel impact sur notre environnement, dont la survie de nos chères abeilles. C’est de ce constat qu’est né le projet « Plan Bee » dans le cadre de la campagne de Nature & Progrès « Vers une Wallonie sans pesticides, nous y croyons ! ». L’association s’est demandé s’il était possible d’augmenter la production d’autres sucres plus respectueux de l’environnement, comme le miel des abeilles mellifères ! Les premiers résultats de l’étude sont publiés.
Une chose est certaine, pour avoir davantage de miel, il faut implanter davantage de cultures mellifères sans l’utilisation de pesticides. L’étude « Plan Bee » vise donc à étudier la faisabilité agronomique, apicole et économique de semer une diversité de fleurs sur grandes surfaces (sans engrais ni pesticides chimiques de synthèse) pour produire une multitude de produits agricoles (miel, fourrages, farines, huiles, condiments, etc.). Cela tout en accueillant l’entomofaune sauvage.
Quatre parcelles… et de nombreux partenaires !
L’étude se déroule sur des terrains de protection de captage d’eau de la SWDE dans les communes de Ciney, Orp-Jauche, Gerpinnes et Pont-à-Celles en Wallonie. De nombreux partenaires nous soutiennent également, à savoir : la Société Publique de Gestion de l’Eau, des apiculteurs, agriculteurs, semenciers, transformateurs, bénévoles, des laboratoires de recherche wallons, etc.
Un volet environnemental, agronomique et apicole
1. Environnemental
Des observateurs ont fait un inventaire de la flore sauvage et cultivée des différents sites d’étude. Une diversité d’insectes des ordres des Hyménoptères (abeilles mellifères ou solitaires et bourdons), Diptères (mouches comme les syrphes), Lépidoptères (papillons) et Coléoptères a pu être inventoriée sur une plateforme d’identification participative.
Des échantillons de pollen et de pain d’abeille mellifères et solitaires ont été récoltés et analysés en termes de résidus de pesticides et d’origine botanique des fleurs butinées . Des résultats pilotes réalisés sur le site de Ciney en été 2019 montrent la présence de petites quantités (0,1 à 7 µg/kg) de pesticides dans le pollen et pain d’abeille des abeilles mellifères. Au niveau des résultats prélevés en 2020 pour les abeilles solitaires à Ciney et Orp-Jauche, nous observons des résidus d’herbicides.
Le sol et l’eau des captages ont également été analysés en termes de résidus de pesticides. A Orp-Jauche, les résultats de sol montrent la présence de 5 herbicides et 5 fongicides : molécules très rémanentes dans les sols. Heureusement, parmi les 3 néonicotinoïdes (insecticides) recherchés (imidacloprid, clothianidin et thiamethoxam), aucun n’a été détecté. Les eaux des captages des sites, quant à elles, ne dépassent pas les normes de potabilité.
2. Agronomique
L’étude n’a pu être réalisée qu’à Ciney (12 ha) jusqu’à présent. Une diversité de cultures a été implantée appartenant aux familles des Astéracées, Boraginacées, Papavéracées, Fabacées, Brassicacées, Hydrophyllacées, Polygonacées, etc. En plus de nourrir les abeilles et autres insectes, ces cultures ont pu être valorisées par la production de semences, la production de graines transformées en huiles, farines ou condiments, la production de graines pour l’alimentation animale, des foins ou ensilages fauchés après floraison ou comme engrais vert.
La difficulté pour les producteurs est principalement de trouver un marché ou d’être équipé correctement pour les travaux agricoles.
3. Apicole
Du miel a pu être produit sur les différents sites. Le miel est-il une alternative au sucre de betterave ? Pour répondre à cette question, Nature & Progrès a interviewé des consommateurs, apiculteurs et betteraviers.
• 75% des consommateurs interviewés utilisent du sucre de betterave mais ne connaissent pas les tenants et aboutissants de cette culture. La consommation de miel est plus faible que celle du sucre. Les freins à la consommation de miel sont le goût, la texture, le pouvoir sucrant et le prix. Pourtant, ¾ des participants se disent prêts à remplacer une partie du sucre par du miel.
• Les apiculteurs aiment l’interpellation « Plan Bee » quant aux pratiques agricoles. Seulement, certains craignent de remplacer un système intensif par un autre. Actuellement, la plupart des apiculteurs nourrissent les ruches avec du sucre par manque de ressources florales dans l’environnement. Pourtant, la demande de miel est inassouvie (3/4 des pots de miel viennent de l’étranger). Ce que les apiculteurs souhaitent donc, c’est restaurer l’environnement en replantant et semant des plantes mellifères.
• Les betteraviers estiment que la culture de betterave sucrière n’est pas rentable sans pesticides (pourtant le sucre de betterave bio se développe). Ils trouvent que produire davantage de miel est une bonne chose mais pensent qu’il ne pourra jamais concurrencer le sucre de betterave. Ils disent que la consommation de sucre est énorme et qu’il n’est pas possible de compenser avec des ruches. Pourtant ils sont tout à fait conscients que l’agriculture est en train de changer !
Conclusion des premières études Plan Bee
En conclusion, augmenter la production de miel est une option pour diversifier la production de sucres en Wallonie. Pour avoir plus de miel, il faut restaurer l’environnement en replantant et semant des cultures mellifères sans l’utilisation de pesticides. Certaines cultures mellifères sont rentables pour les agriculteurs, en plus de nourrir les abeilles et toute l’entomofaune sauvage.
La difficulté est de trouver un marché pour valoriser la culture et être équipé pour les travaux agricoles. Cependant, cela permettrait d’augmenter l’agrodiversité ! De plus, les abeilles mellifères et solitaires nous montrent que notre environnement est encore contaminé par des pesticides chimiques de synthèse. Il est donc urgent d’opter pour un modèle agricole alternatif sans leur usage. L’étude Plan Bee est ainsi loin d’être terminée !
Nature & Progrès a présenté ces conclusions lors d’une visioconférence le 27 avril 2021. Retrouvez-la ci-dessous !
Des OGM (Organismes Génétiquement Modifiés), nous en débattons depuis la fin des années nonante. L’industrie des biotechnologies vendit alors les OGM de première génération comme des produits miracles, notamment pour réduire la faim dans le monde, pour combattre les plantes et les insectes indésirables, et réduire ainsi l’utilisation de pesticides ! La technologie de production de ces organismes modifiés était, prétendait-on, précise et entièrement maîtrisée.
De longues discussions, relatives notamment à la dissémination volontaire d’OGM dans l’environnement, conduisirent à l’adoption de la directive 2001/18/CE qui définit, entre autres, les obligations d’évaluation et d’étiquetage des produits alimentaires à base d’OGM. Vingt ans après, les OGM n’ont strictement rien apporté à l’agriculture et aux agriculteurs, si ce n’est une dépendance toujours plus forte aux pesticides de synthèse. La quasi-totalité des OGM sont, en effet, modifiés pour tolérer des herbicides ou contenir un insecticide. Les plantes indésirables acquièrent, peu à peu, une tolérance à l’herbicide qui est alors utilisé en quantité plus élevée jusqu’à ce que d’autres herbicides doivent le remplacer. Les insectes résistent assez vite à l’insecticide dans l’OGM, impliquant l’utilisation d’autres insecticides.
Les mêmes vieux arguments refont aujourd’hui surface avec une nouvelle génération d’OGM qui serait indispensable pour lutter contre les effets des changements climatiques, contre la crise de la biodiversité et… pour diminuer l’utilisation de pesticides ! Les techniques de production seraient totalement maîtrisées car l’ADN de la cellule hôte est modifié en des endroits ciblés, et non plus au hasard comme ce fut le cas avec la transgénèse, technique de première génération qui introduit un gène étranger dans l’ADN de la plante et est reconnue pour engendrer des erreurs génétiques.
Les « nouveaux OGM » sont des OGM !
En juillet 2018, la Cour de Justice de l’Union européenne a rendu un arrêt selon lequel les organismes issus des nouvelles technologies OGM sont bien des OGM et relèvent donc de la Directive OGM. Ils doivent donc être traçables et étiquetés, et faire l’objet d’une analyse de risques pour la santé et l’environnement !
Mais ceci contrarie énormément le lobby de la déréglementation des nouveaux OGM, voulu par les producteurs de pesticides et de semences OGM, des chercheurs d’instituts de recherche, des agriculteurs industriels, des négociants en denrées diverses… Leur pression s’est donc fortement intensifiée auprès des Etats, de la Commission et du Parlement européen. Cette pression de ceux qui se revendiquent de la « vraie science » court-circuite le débat politique et la participation des publics concernés à la prise de décision, que ce soit pour des risques sanitaires et environnementaux ou pour des risques économiques, sociaux et éthiques.
Le simple citoyen veut une agriculture de qualité, de proximité, un déploiement important de l’agro-écologie qui puisse garantir sa sécurité alimentaire et s’intégrer harmonieusement dans le tissu social et local. Il refuse les vaines promesses d’une agriculture de haute technicité, sous brevets, cause d’une perte considérable de diversité semencière et de savoir-faire agricoles. Il n’entend pas se laisser confisquer ce choix !
Quelle sera la position belge ?
Le 25 septembre 2017, un « groupe technique » des administrations belges ad hoc s’est entendu, avant d’être dissout, sur une proposition selon laquelle « une révision du cadre législatif en matière d’OGM est nécessaire afin de tenir compte des évolutions scientifiques et technologiques ainsi que de critères socio-économiques qui ont également évolué depuis vingt ans de Directive 2001/18 ». Cette proposition n’a pas évolué depuis lors. Une abondante littérature scientifique indépendante continue pourtant à montrer les erreurs génétiques engendrées par les nouvelles technologies rebaptisées d’ »édition du génome ».
Un « steering group » fédéral informel a été constitué en septembre 2020. La teneur de ses discussions est restée secrète. Selon les ministres fédéraux compétents, une position modifiée sera préparée si les conclusions de l’étude de la Commission sur le statut des nouvelles techniques génomiques dans le droit de l’Union, à publier ce 30 avril, nécessitent une nouvelle concertation entre autorités fédérales et régionales. Le Vlaamse Instituut voor Biotechnologie (VIB) joue un rôle prépondérant, tant au niveau national qu’international, dans ce lobby. Fondé et en partie financé par le gouvernement flamand, il compte Bayer et BASF dans son Conseil d’administration et a pour mission de déposer des brevets et des applications dans l’ingénierie génétique.
Les responsables politiques doivent prendre leur responsabilité
Au niveau européen, de nombreuses associations, soutenues par des généticiens moléculaires et des spécialistes du fonctionnement des écosystèmes, se mobilisent pour dénoncer les conséquences d’une déréglementation des nouveaux OGM. Les technologies d’édition du génome dont celle la plus utilisée dite CRISPR-Cas engendrent des erreurs génétiques même si les mutations produites sont « ciblées » en des endroits précis de l’ADN. Ces erreurs peuvent induire des effets non intentionnels – toxines, allergènes, modifications de la valeur nutritionnelle, du métabolisme, impacts sur les écosystèmes – qui ne sont pas toujours perceptibles immédiatement. Ces nouvelles technologies interfèrent directement avec les mécanismes biologiques des cellules et de l’évolution et peuvent modifier l’expression d’autres gènes des cellules. Elles utilisent aussi une phase de transgénèse.
Un nombre croissant de parties prenantes demande que les responsables politiques prennent leurs responsabilités face aux citoyens, engagent un débat public avec l’audition de scientifiques indépendants et maintiennent les nouveaux OGM dans la Directive 2001/18/CE.
« Mobilisons-nous pour réduire le CO2 ! », c’est le projet de Nature & Progrès avec le soutien de l’AWAC et de la Wallonie. Notre objectif cette année ? Sensibiliser les citoyens à un changement de comportement et les pousser à l’action dans le but de contribuer à atteindre les objectifs européens de réduction de CO2.
Après la publication de l’article de lancement du projet dans la revue Valériane n°148, certaines locales de l’association se sont montrées intéressées par l’organisation d’une causerie autour de la problématique du C02. Voici un résumé de la seconde rencontre…
L’utilisation des énergies
Lors de cette causerie, le point central discuté fût celui de l’énergie utilisée notamment pour l’électricité et le chauffage domestiques.
Les communautés d’énergie ont entre autres été abordées. Il s’agit notamment de produire de manière renouvelable pour un public local et redistribuer l’énergie autour de la source ! Un exemple donné est celui d’une école sur laquelle on installerait des panneaux photovoltaïques. La consommation d’électricité en été est quasiment nulle. Il est donc important de pouvoir réinjecter celle-ci dans le réseau afin qu’elle soit utilisée par les voisins de l’établissement. Pour les participants du jour, ce système devrait être davantage développé et l’autoconsommation « en direct » doit être privilégiée.
Dans la même veine, les bénévoles actifs de la locale ont souhaité discuter sur la question de l’isolation. Le bâti belge est assez mal isolé. En effet, il n’est pas rare d’y trouver des pertes importantes. Il est donc plus que nécessaire de travailler sur l’isolation des bâtiments. Les participants reconnaissent que les primes octroyées par les régions sont importantes. Cependant, elles sont à multiplier et à simplifier.
D’excellentes idées à développer !
Plusieurs idées ont émergé de la discussion. Pour inciter les propriétaires à rénover les habitations qu’ils mettent en location, il faudrait pouvoir signer des conventions gagnant-gagnant entre les propriétaires et les locataires. A savoir : si le premier rénove en profondeur son bâtiment – ce qui permettra au second de faire des économies d’énergie – le locataire s’engage à reverser la moitié des gains au propriétaire afin que celui-ci amortisse son investissement. Les deux parties seraient alors gagnantes et l’environnement aussi !
Une seconde proposition a été débattue lors de cette soirée. Il faudrait lier des prêts (pour la rénovation et l’isolation) aux bâtiments et non plus aux personnes. Ces prêts seraient d’une durée très longue, par exemple 60 ans, et vendus avec le bâtiment de telle sorte que les économies engendrées par les travaux d’isolation seraient plus importantes que les mensualités à rembourser à la banque !
Nous le voyons, les bénévoles actifs des locales de Nature & Progrès sont plein de ressources. De plus, ils ont des idées qui pourraient aboutir sur des changements de comportements concrets.
Vous souhaitez, vous aussi, partager vos réflexions ou votre expérience avec nous ? N’hésitez pas à contacter Lionel Pistone via lionel.pistone@natpro.be
« Mobilisons-nous pour réduire le CO2 ! », c’est le projet de Nature & Progrès avec le soutien de la Wallonie et de l’AWAC. Notre objectif en 2021 ? Sensibiliser les citoyens à un changement de comportement et les pousser à l’action dans le but de contribuer à atteindre les objectifs européens de réduction de CO2.
Après la publication de l’article de lancement du projet dans la revue Valériane n°148, certaines locales de l’association se sont montrées intéressées par l’organisation d’une causerie autour de la problématique du C02. La première d’entre elles s’est déroulée début avril et les bénévoles ayant accepté de participer à la rencontre ont soulevé de nombreux points intéressants.
Consommation et décroissance
Parmi ceux-ci, la question de la consommation a été abordée de multiples manières et la décroissance apparait comme point d’attention numéro 1 dans la lutte pour la réduction du C02.
Il peut par exemple s’agir de moins consommer d’énergies pour se chauffer ou se déplacer. Dans ce chapitre, l’isolation, les transports en commun ou encore la voiture électrique ont été abordés. Mais aussi de consommer différemment (vêtements jetables, plastiques en tout genre, objets à usage unique, etc.) pour moins produire et éviter ainsi les déchets. Ou encore être davantage attentifs à notre alimentation : comment cela a été produit ? A quel endroit du globe ? En quelle saison ? Etc. Enfin, l’importance d’être positif, d’un côté « ludique » et de la motivation pour arriver aux objectifs de réduction du CO2 ont été débattus.
La suite du projet
Il s’agissait ici d’un premier tour de table en compagnie de membres actifs des locales. D’autres rendez-vous auront lieu dans les semaines à venir. Après ces consultations, les thématiques ayant récolté le plus d’intérêt de la part de nos militants seront travaillées davantage en profondeur avec un public plus large.
Vous aussi, vous souhaitez débattre et réfléchir sur ces questions ? N’hésitez pas à contacter notre animateur Lionel Pistone via lionel.pistone@natpro.be
Au-delà de simples consommateurs de produits sur des étalages, les partisans et partisanes de Nature & Progrès sont surtout de réels soutiens aux femmes et hommes artisan.ne.s de leur alimentation. En 2001, la campagne « Mes aliments ont un visage » de Nature & Progrès concrétisait l’intention de mettre ce lien au centre de la réflexion. 20 ans après, la nécessité de nous connecter aux maillons de notre alimentation est toujours bien présente.
Est-il encore nécessaire de rappeler que Nature & Progrès puise son origine dans le rassemblement de citoyens, d’agriculteurs, d’agronomes, liés par une vision commune de ce que devrait être l’agriculture productrice de leur alimentation ? Depuis près de 50 ans, cette interconnexion, ce lien privilégié entre consommateurs et producteurs, anime toute action de l’association.
A chaque crise sa solution
C’est à la suite d’une N-ième crise du secteur alimentaire industriel (voir encart) qu’est née l’idée de ce message : « Mes aliments ont un visage ». Voilà cinq mots qui résument notre philosophie, qui ramènent à l’essentiel . Derrière chaque aliment, il y a une productrice, un producteur, une transformatrice, un transformateur. Du moins, il devrait y avoir ! Et c’est ce que nous prônons chez Nature & Progrès. « Nul n’a le droit, pensons-nous, de limiter l’aliment à un simple bien commercial. Le producteur ne saurait être vu comme un simple fournisseur d’ingrédients. Le consommateur n’est pas davantage un vulgaire acteur économique, un acheteur d’aliments. » indiquait la campagne de 2001. Et aujourd’hui, nous tenons à réitérer cet appel !
Car trop nombreuses sont les crises alimentaires qui nous pendent encore au nez ! Le secteur industriel a de plus en plus la mainmise sur notre alimentation, même en bio. Les débats sont rudes pour tenir le cap. Quand on parle de valeurs, on nous répond « loi du marché ». Comment faire valoir la parole des agriculteurs quand ceux-ci sont réduits à de simples fournisseurs de matières premières ? Et comment aider au développement des transformateurs voulant valoriser les productions wallonnes quand on les met en concurrence avec des industries peu regardantes sur la provenance des denrées utilisées ? Sous couvert de développement de filières, on continue finalement de soutenir le même modèle agricole productiviste. Au pays du bas prix, le rendement est roi ! Et le risque pour le consommateur reste le même.
Des aliments proches de chez soi
Pour nous, c’est un fait ! Nombres des dérives dans le secteur agroalimentaire seraient évitables si nos aliments transitaient le plus directement possible du lieu de production à nos cuisines. Et s’il ne fallait qu’un seul geste pour qu’ils passent de la main du producteur ou du transformateur vers celle du consommateur ? Et si, ainsi, nous nous réapproprions notre droit de manger sainement en soutenant ceux qui travaillent en ce sens ?
En 2001, le livret « Mes aliments ont un visage » incitait le consommateur à devenir le partenaire du producteur bio et du transformateur bio. De fait, se tourner vers leurs aliments c’est encourager leurs actions !
Bien plus qu’une campagne de communication
Il y a 20 ans, nous vous interpellions. « Acheter bio, c’est une chose. Mais, pour faire de votre aliment un outil formidable de développement humain, économique et environnemental, il convient que cet achat concerne des produits locaux, des produits proches des hommes, dont la culture aura un impact positif sur leur lieu et leurs conditions de vie. ». Et 20 ans après, notre position n’a pas changé. En effet, c’est dans l’ADN de Nature & Progrès de revendiquer que nos aliments aient un visage ! Les initiatives de regroupement en circuit-court qui essaiment ces dernières années soufflent un vent d’espoir. De plus, elles montrent que notre message est porteur. Il est d’ailleurs marquant de voir que ce sont toujours des producteurs bio de Nature & Progrès qui en sont les figures de proue.
Des visages, on nous en sert, mais pas dans l’alimentation
Mais finalement, notre modèle alimentaire a peu évolué depuis l’après-guerre. De fait, il suffit de déambuler dans les allées des grandes surfaces, qui restent le canal principal d’achat du bio (39% des parts de marché en 2019), pour voir que ce changement tant attendu ne s’est pas réellement opéré. Si les productions bio wallonnes gagnent du terrain dans les étalages, celles-ci restent anonymes. Certes, des visages, on nous en sert : ceux des mannequins qui posent en salopette, fourche à la main, sur des affichages publicitaires trompeurs. Qu’on se le dise, dans les grandes surfaces, les aliments n’ont pas de visage. La situation reste donc majoritairement la même : le maillon central de l’alimentation, c’est le distributeur (ou la structure de transformation qui le fournit). Le consommateur et le producteur sont réduits aux rangs d’outils financiers. L’aliment, un objet de spéculation comme un autre ? Pour Nature & Progrès, c’est un grand non !
Le supermarché reste le canal de distribution principal des produits alimentaires bio en Belgique. Alors que les magasins à la ferme ne représentent que 5%… Ensemble, faisons augmenter la surface de cette part verte du camembert ! (Graphique tiré de « Les chiffres du BIO 2019 » de Biowallonie)
Les productions locales en grande surface… déshumanisées !
À la suite de la crise du lait, des producteurs bio belges se regroupent pour valoriser les productions locales auprès des grandes surfaces. Comme la coopérative de producteurs Biomilk, dont on retrouve le lait dans les rayons du Delhaize. Un bel exemple de réussite de rassemblement de producteurs locaux pour faire valoir leur production auprès d’une grande surface ! Au départ, la brique mettait clairement en avant la présence de la coopérative. Lors de la révision du packaging bio, Delhaize en a profité pour lisser le visuel et le logo « Bioptimist » a pris le dessus sur celui de Biomilk (qui reste visible sur le côté de la boîte). Permettant ainsi au distributeur de garder la main mise sur le packaging. Nous regrettons que les grandes surfaces mettent toujours plus de pression sur les producteurs pour les reléguer au second plan.
Réaffirmons que nos aliments ont un visage !
En rapprochant producteurs et consommateurs, on garantit une bio locale et éthique, qui repose sur une relation de confiance. Connaître l’humain qui se cache derrière ce que vous consommez en est l’essence même ! L’aliment fait le lien, tel un contrat tacite mais essentiel, entre celui qui le produit et celui qui le consomme. Il est l’engagement du producteur à procurer une alimentation de qualité tout en respectant l’environnement et notre santé. Il représente l’engagement du consommateur à soutenir cette philosophie de production. Il est le garant de la confiance du citoyen envers les agriculteurs et transformateurs qu’il soutient. Mais aussi de la qualité de vie de tous ceux qui font que, du champ à l’assiette, l’aliment est !
Pour Nature & Progrès, l’aliment est l’engagement, le contrat de confiance tacite mais essentiel entre le producteur et le consommateur.
(Re)découvrez nos producteurs biologiques
Dans la nécessité de maintenir les valeurs du bio face au développement important du secteur, il devient de plus en plus limpide que les producteurs bio de Nature & Progrès apportent des solutions. C’est pourquoi chaque jour nous défendons leurs valeurs et les vôtres ! (Re)découvrez les producteurs bio de Nature & Progrès qui vous proposent viandes, fromages, charcuteries, fruits et légumes de saison, farines, biscuits, bières … Toute une variété de produits dont ils maitrisent la culture et la transformation en toute transparence.
Les choses ont évolué en 20 ans. En effet, les producteurs bio de Nature & Progrès ont développé leurs magasins. Et les surfaces agricoles bio ne cessent de croître. Il faut s’en réjouir ! Tout en restant attentifs aux fondamentaux en revanche. La croissance des marchés doit se faire en respectant les valeurs du lien entre production et consommation. Nature & Progrès est là pour le rappeler et réaffirmer les convictions défendues depuis ses débuts : « Mes aliments ont un visage » ! Nous connaissons tous le nom de l’auteur de notre dernier livre acheté. Nous connaissons le nom de nos animateurs télé et radio favoris. Même celui de notre coiffeur. Alors pourquoi ne pas connaître les hommes et femmes qui se cachent derrière notre alimentation ?
Soyez attentifs toute cette année aux messages qu’ils auront à vous faire passer. Ouvrez l’œil, pour voir fleurir les visages de vos producteurs bio !
Les artisans d’une alimentation bio de qualité acquièrent de la reconnaissance par les citoyens qui choisissent de mettre un visage sur leurs aliments. Ils vont à leur rencontre dans leur magasin à la ferme, sur les marchés, au Salon Valériane, etc.
La crise de la dioxine de 1999 en Belgique
Les dioxines, ce sont des molécules organochlorées, polluants organiques persistants dans l’environnement. et qui ont la réputation d’être dangereuses pour la santé. Pourquoi ? D’abord, parce que l’Homme est un bio accumulateur de ces molécules, car en bout de chaîne alimentaire et incapable de les éliminer de son organisme. Ensuite, parce que ces molécules se transmettent de la mère au fœtus ou via l’allaitement au jeune enfant. Nous vous laissons ouvrir vos encyclopédies pour en savoir plus sur leurs origines dans notre environnement. Sachez seulement que des études considèrent que certains types de dioxines sont hautement toxiques pour l’Homme en agissant au niveau du développement, du système immunitaire, des hormones et peuvent également causer des cancers.
Début 1999, il a été constaté que des aliments pour animaux (monogastriques en l’occurrence, donc poulets et porcs), produits en Belgique, ont été contaminés à des doses hors normes de dioxines? Comment ? Via des graisses minérales qui n’auraient pas dû se retrouver là. Ces dioxines ont en effet été détectées dans les œufs et la viande que nous consommions. Mais voilà, dans un monde où les filières alimentaires sont de plus en plus compliquées, remonter à la source de la fraude devient un casse-tête ! Pour en savoir plus, nous vous conseillons l’article du journal Le Soir « La crise qui empoisonna la Belgique ».
La manipulation de l’alimentation par des acteurs industriels
Une déconnexion des différents maillons de la chaine qui fait qu’au final, le producteur n’est plus maître de l’alimentation qu’il donne à ses animaux. Un cas isolé ? Pas vraiment ! La mondialisation et la capitalisation de notre alimentation rend les contrôles ardus. La responsabilité de chacun se voit diluée au nom de la productivité et de la libre concurrence. Pour preuve : on voit revenir la manipulation de l’alimentation par des acteurs industriels qui, à coups de lobbying puissant au niveau européen, tentent de libéraliser la diffusion des OGM dans l’agriculture et donc notre alimentation (pour plus d’information, voir notre brochure « La problématique des nouveaux OGM ».
Au-delà du scandale politique et économique que la crise de la dioxine a provoqué, c’est notre confiance en notre système alimentaire qui est mise à mal. Heureusement pour l’industrie, l’humain a la mémoire courte. C’est pourquoi Nature & Progrès est là pour vous rappeler : consommer est un acte politique ! Et si on accordait plus d’importance aux artisans de notre alimentation ?
160 organisations en Europe, dont 20 en Belgique, interpellent la Commission
Environ 160 associations de la société civile et d’organisations commerciales de l’Europe entière – dont en Belgique Nature et Progrès, Vitale Rassen, Bioforum Vlaanderen, Velt, Fugea, Inter-Environnement Wallonie, Mouvement d’Action Paysanne (MAP), Libère Terre, UNAB, CNCD 11 11 11, Wervel, Terre-en-vue, FIAN, Quinoa, Boerenforum, Amis de la Terre Belgique, Climaxi, Coordination Agroecology in Action, Natagora, Réseau Semences Meuse, Rhin, Moselle – écrivent au Vice-Président de la Commission européenne, Monsieur Timmermans pour lui demander, à la veille de la publication par la Commission d’une étude concernant le Statut des nouvelles techniques génomiques dans le droit de l’Union :
1. Que les nouveaux OGM continuent à être réglementés conformément à la législation en matière d’OGM
Ceci, conformément à l’Arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne de juillet 2018 et en accord avec le principe de précaution que la Directive 2001/18 vise à mettre en œuvre. De nombreuses publications scientifiques montrent que les nouvelles techniques de modification génomiques permettent aux développeurs d’effectuer d’importantes altérations génétiques qui peuvent être très différentes de celles qui se produisent dans la nature. Des erreurs génétiques sont décelées qui peuvent entrainer des effets non-intentionnels tels de nouvelles toxines, des allergènes, des modifications du métabolisme, de la valeur nutritive, etc.
Même des modifications intentionnelles peuvent poser des problèmes de sécurité alimentaire, d’environnement ou de bien-être animal. Les promesses selon lesquelles les nouveaux OGM réduiraient la dépendance aux pesticides et seraient résistants à la sécheresse datent d’il y a 20 ans et n’ont toujours pas été tenues. Pourtant, nous craignons que la Commission ne propose, au terme d’une étude interne à publier pour le 30 avril 2021, une proposition d’exclusion de nouvelles techniques de manipulation génétique de la Directive 2001/18 comme veut l’imposer le lobby de la biotechnologie agro-alimentaire. Ainsi ces nouveaux OGM (OGM cachés) ne seraient pas, avant d’être autorisés, soumis à une analyse de risques pour l’environnement et la santé, ni tracés, ni étiquetés. Le droit des sélectionneurs, agriculteurs et consommateurs de savoir et de choisir ce qu’ils plantent et mangent doit être préservé et les écosystèmes protégés !
2. Qu’une position ferme de la Commission soit opposée au gouvernement britannique afin que celui-ci renonce à modifier sa définition actuelle des OGM…
… afin que celui-ci renonce à modifier sa définition actuelle des OGM. Si les normes britanniques en matière de santé et d’environnement devaient ainsi être nettement affaiblies par rapport à celles de l’UE, le Royaume-Uni devrait en assumer les conséquences en ce qui concerne les futurs échanges de marchandises agricoles entre l’UE et le Royaume-Uni.
3. Qu’un moratoire mondial pour la nouvelle technologie de forçage génétique soit défendu par la Commission, à l’instar du Parlement européen
La Commission représentera en effet l’UE lors des négociations, en automne 2021, de la Convention sur la Diversité Biologique et du Protocole de Carthagène. Le forçage génétique, application particulièrement inquiétante de la nouvelle technologie génomique CRISPR/Cas9 permet de modifier, de décimer ou d’éradiquer des populations sauvages entières et même des espèces entières. Ces organismes peuvent donc provoquer l’effondrement d’écosystèmes, une des causes reconnues de l’émergence de zoonoses pouvant devenir pandémiques.
Les mêmes demandes sont également adressées aux ministres régionaux et fédéraux de l’Agriculture, de la Santé et de l’Environnement compétents.
Dans une récente communication, le Ministre autrichien a appelé à garder les nouveaux OGM sous la directive 2001/18. Il demande à la Commission européenne de veiller à ce que ces organismes issus de nouvelles technologies de génie génétique soient soumis aux lois sur la sécurité et l’étiquetage. La déclaration complète peut être lue ici en allemand.
Et en Belgique, qu’attendons-nous pour faire de même ?
Nature & Progrès regrette que le pays ne se soit pas encore positionné sur la question, alors que la Wallonie et Bruxelles sont des régions signataires de la Charte de Florence depuis 2008. La Belgique doit suivre la demande des citoyens qui se sont toujours montrés réticents envers les OGM.
La problématique des organismes génétiquement modifiés n’est pas nouvelle. En 2012, le journal L’Echo écrivait déjà : « Contrairement à d’autres régions du monde comme l’Amérique du nord ou certains pays en développement, l’Europe reste réfractaire à la diffusion des organismes génétiquement modifiés. Son opinion publique reste rétive. En Belgique, la Wallonie et Bruxelles ont rallié le réseau des « régions sans OGM ». La Flandre, elle, n’y est pas opposée. »
Cet engagement ne saurait que nous donner du positif dans la poursuite de notre objectif : celui de maintenir, au minimum, le contrôle de ces nouveaux OGM selon la directive 2001/18. Il est primordial d’assurer la liberté de choix des agriculteurs et des consommateurs et d’empêcher toute dispersion risquée et incontrôlée dans l’environnement des nouveaux OGM.
Natagora, Nature et Progrès, Inter-Environnement Wallonie, WWF-Belgique et Greenpeace Belgique, réunies dans la coalition IMPAACTE, appellent à la mise sur pied d’une agriculture wallonne productrice d’une alimentation durable.
La coalition associative justifie l’urgence de son appel par une série de constats :
La crise du COVID-19 exige une meilleure autonomie ainsi qu’une résilience accrue de nos systèmes agricoles pour garantir la souveraineté alimentaire en toute circonstance.
Les systèmes agricoles et alimentaires jouent un rôle majeur dans les crises de la biodiversité et du climat mais peuvent être en même temps une partie importante de la solution.
La Politique Agricole Commune (PAC) actuelle renforce les inégalités de revenus et encourage des pratiques agricoles qui ne sont durables ni pour l‘homme ni pour l’environnement.
La reconduction de cette politique n’est pas une option crédible pour atteindre les objectifs que la Wallonie s’est fixée en matière de transition, ni pour atteindre les objectifs du Green Deal (stratégie Farm to Fork et stratégie Biodiversité) au niveau européen.
La nouvelle PAC vise notamment à garantir un avenir économique stable aux agriculteurs, mais aussi à accroître le niveau d’ambition écologique de l’agriculture européenne.
La coalition IMPAACTE, demande au Gouvernement wallon d’adopter un plan stratégique PAC qui accélère la transition vers un système agricole et alimentaire sain pour l’homme, durable pour la nature et résilient face aux crises.
Les 4 enjeux prioritaires identifiés par la coalition sont :
1. Renforcer le réseau et le maillage écologique
Les milieux agricoles occupent près de la moitié du territoire wallon. Les agriculteurs ont donc un rôle déterminant à jouer dans la préservation de la biodiversité, et ce d’autant plus que la biodiversité des terres agricoles est dans un état très préoccupant.
Le redéploiement du réseau écologique passe par l’imposition d’un pourcentage minimal d’éléments soutenant la biodiversité dans chacune des fermes (objectif de 5%), et par des mesures volontaires pour soutenir les agriculteurs qui vont plus loin, notamment en plantant des haies, des arbres, en installant des bandes aménagées dans les terres cultivées, ou en adoptant un mode de gestion adapté pour les prairies de haute valeur biologique, avec un objectif régional de 10% en terres arables et de 15% en prairies. Il est donc essentiel que le futur plan stratégique réserve un budget conséquent pour ces interventions, via les enveloppes dédiées aux éco-régimes et aux MAEC (Mesures Agro-Environnementales et Climatiques).
2. Maintenir les prairies et encourager une transition de l’élevage
La préservation des 320 000 ha de prairies permanentes de Wallonie est cruciale. Ces prairies constituent des stocks de carbone, et doivent être préservées du labour pour empêcher que ce carbone ne retourne subitement dans l’atmosphère. De plus, les prairies extensives abritent une biodiversité remarquable.
La situation économique des élevages bovins wallons est préoccupante et le régime d’aides actuel n’a pas permis de les soutenir efficacement. Face aux crises et notamment la crise climatique, il convient de mieux soutenir les éleveurs adoptant des systèmes d’élevage résilients, afin d’éviter que la disparition des exploitations bovines se poursuive au rythme actuel et compromette la préservation des prairies permanentes à moyen et long terme. Le revers de la médaille est que les bovins émettent de grandes quantités de méthane, un gaz à effet de serre très puissant. Le défi est donc de soutenir fortement les éleveurs pour assurer la pérennité à long terme du secteur, tout en réduisant les troupeaux. IMPAACTE réclame une évolution des aides qui consisterait à remplacer le soutien par tête de bétail par une prime à la prairie permanente, prime d’autant plus importante que la charge en bétail est réduite.
3. Soutenir la transition écologique en cultures
La transition écologique vise notamment à répondre aux enjeux de préservation des sols, des ressources en eau et de la biodiversité. Le plan PAC doit permettre d’atteindre les objectifs en vigueur: – 50 % phytos, -50% engrais, -20% perte de nutriments. Les externalités négatives, comme l’érosion ou la pollution des eaux de surfaces, doivent être freinées par l’imposition de normes interdisant les pratiques les plus néfastes. Les pratiques agroécologiques doivent être encouragées via un éco-régime soutenant les agriculteurs s’inscrivant dans cette démarche volontaire.
4. Assurer un budget fort à l’agriculture biologique
Des engagements forts pour accroître la part de l’agriculture biologique apparaissent dans l’accord de gouvernement wallon (objectif de 30% en 2030) et dans la stratégie européenne Farm-to-Fork. L’agriculture biologique répond, en partie, à plusieurs besoins environnementaux, comme celui de réduire l’usage des pesticides.
IMPAACTE plaide pour un soutien fort au travers des aides à la conversion et au maintien en agriculture biologique. D’autres aides doivent être conçues pour mieux aider l’agriculture biologique, en particulier les aides à l’investissement, à l’installation des jeunes, à l’échange de connaissances et à l’information. Le développement des filières est essentiel, notamment en activant la possibilité de leur dédier jusqu’à 3% des dotations PAC destinées aux paiements directs.
Nature & Progrès mobilise ses membres pour un tout nouveau projet !
Nature & Progrès est une association de consommateurs et de producteurs dont l’énergie est l’une des principales thématiques. En 2021, nous nous donnons pour objectif de changer les comportements et pousser les citoyens à l’action. Cela dans le but de contribuer à atteindre les objectifs européens de réduction de CO2.
Mobilisons-nous pour des comportements responsables… et moins de CO2
L’enjeu climatique et l’enjeu énergétique sont essentiels pour notre futur. C’est pourquoi nous envisageons de mener ce projet de sensibilisation auprès de nos membres sur des thèmes tels que le climat et l’énergie. L’originalité de notre démarche est qu’elle s’appuiera sur nos membres au départ des changements observés lors de la crise de la Covid-19 et des confinements successifs. En effet, nombreux articles de presse et reportages en tous genres ont montré un changement de comportement lors des confinements : augmentation des achats en circuit-court, réalisation de travaux d’isolation dans la maison, diminution des déplacements en voiture, etc. Le succès des magasins de vélos durant l’année 2020 est aussi un bel indicateur de la modification des comportements. Les citoyens ont montré leur envie de découvrir une autre mobilité et la capacité d’allouer leur épargne à d’autres moyens de déplacements.
Ces changements de comportements vont-ils se perpétuer ? Nous l’espérons mais… les données en notre possession à l’heure actuelle semblent montrer que non ! De fait, une part importante de la population est retournée à ses anciennes habitudes – en grande partie -, dès la fin du premier confinement. Dès lors, comment faire pour ancrer ces comportements respectueux de l’environnement et de notre planète dans la durée ? Par l’information, la conscientisation, la connaissance et l’émulation que donne un groupe qui travaille sur ces questions.
Un projet avec l’aide de nos groupes locaux
Nature & Progrès possède une grande expérience sur la dynamique de ses groupes locaux, au travers de ses dix-huit locales ! Nous comptons dès lors sur nos bénévoles actifs pour qu’ils sensibilisent leur entourage à des comportements de consommation et de vie plus attentifs aux enjeux climatiques et énergétiques.
Notre intention est de mener un projet de conscientisation vers les membres de notre association et leurs proches, sur les enjeux climatiques et énergétiques à travers des activités locales. L’idée étant de leur donner les clefs pour réduire leur empreinte carbone, au départ des mesures de réduction identifiées comme fédératrices, mobilisatrices et efficientes par Nature & Progrès. Nous voulons le changement des habitudes de vie pour un monde plus durable et respectueux de l’environnement.
Réduisons le CO2 : calendrier d’action
Nous prévoyons des animations en quatre phases. Tout d’abord, nous allons organiser des rencontres et animations de groupe sur ces thématiques. Tous ces groupes seront interconnectés – et par conséquent leur impact dupliqué -, grâce aux plateformes sociales. Ensuite, nous désirons mettre en place une dynamique de changement des comportements des citoyens à petite échelle, en vous donnant les clefs pour agir au niveau local. Ainsi, vous deviendrez de véritables acteurs et ambassadeurs du projet.
Enfin, l’ensemble des conclusions des phases 1 et 2 seront présentées et débattues dans le cadre d’une activité qui rassemblera les acteurs des deux premières phases et un public plus large. Cet évènement sera une véritable caisse de résonnance pour les ambassadeurs du projet. En effet, l’idée est que des citoyens parlent à d’autres citoyens et les impliquent dans le projet. Cet événement sera organisé en septembre 2021. Sa forme sera définie en fonction de l’évolution de la crise sanitaire de la Covid-19.
N’hésitez pas à rejoindre notre groupe Facebook privé. Il a pour but de rassembler les ambassadeurs du projet et d’inciter à l’échange et la rencontre.
Le Conseil d’Etat vient d’envoyer cinq questions préjudicielles à la Cour de Justice de l’Union européenne. Cela fait suite à trois recours intentés par Nature & Progrès Belgique, le Pesticide Action Network (PAN) Europe et un apiculteur liégeois contre les dérogations fournies par l’Etat belge pour l’usage de néonicotinoïdes, entre autres sur betteraves, en Belgique en 2019, 2020 et 2021.
Lorsqu’en 2018, 76% des Etats membres de l’Union européenne avaient voté en faveur de l’interdiction de l’usage des néonicotinoïdes en plein champ, Denis Ducarme, alors Ministre fédéral de l’agriculture, avait voté contre l’interdiction afin de favoriser le secteur de la betterave sucrière. Pour les saisons 2019, 2020 et 2021, Denis Ducarme et son successeur, David Clarinval ont fourni aux agriculteurs des dérogations pour l’usage de ces substances en culture de betteraves sucrières. A chaque fois, un recours a été déposé au Conseil d’Etat, questionnant la légalité de ces dérogations.
Le Conseil d’Etat a accepté, à la demande des plaignants, d’envoyer 5 questions préjudicielles à la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) afin de clarifier les contours de l’article du règlement pesticide donnant la possibilité de fournir des dérogations. La CJUE devra se pencher, entre autres, sur la légalité de ces dérogations alors que des alternatives existent, ainsi que sur le fait qu’elles soient fournies anticipativement (en hiver) et de manière systématique, en l’absence de preuve d’une réelle nécessité (attaque importante de pucerons). En effet, le système est prévu pour des situations d’urgences avérées pour lesquelles il n’y a pas d’alternatives. Le fait que la Belgique fournisse des dérogations pour des produits expressément interdits à cause de leur toxicité excessive sur les abeilles devra également être examiné par la Cour.
Un risque pour nos pollinisateurs
Martin Dermine, expert chez PAN Europe explique “L’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments avait clairement indiqué que ces produits pouvaient présenter un risque pour nos pollinisateurs en culture de betteraves. De nombreuses études démontrent que ces substances intoxiquent les fleurs des cultures suivantes et migrent en-dehors des parcelles traitées pour se retrouver dans le nectar ou le pollen des fleurs sauvages des bords des champs. Il est clair que ces décisions amènent à une intoxication de nos abeilles et bourdons.” Marc Fichers, secrétaire général de Nature & progrès, d’ajouter : “Se passer des néonicotinoïdes est possible : des alternatives existent. Des betteraves bio sont même cultivées en France, en Allemagne et en Autriche. Continuer à déroger à l’interdiction des néonicotinoïdes, c’est laisser croire au secteur de la betterave que l’avenir est dans une culture à base de ces poisons. Alors que les consommateurs cherchent de plus en plus à s’en éloigner…”
« La Belgique est un mauvais élève en matière de dérogations »
Le délai de réponse de la CJUE est d’environ 15 mois et sa réponse aux questions préjudicielles aura un impact sur toutes les dérogations fournies au sein de l’UE, ce qui permettra de clarifier les circonstances permettant à un Etat de déroger aux règles européennes en matière de pesticides.
Marc Fichers : “La Belgique est un mauvais élève en matière de dérogations : notre pays a fourni, ces dernières années, de nombreuses dérogations pour des produits interdits dans l’UE, afin de favoriser une agriculture intensive et destructrice de la santé et de l’environnement. En parallèle, on observe un développement important du bio en Wallonie : 1 ferme sur 7 est en bio (selon les chiffres de BioWallonie) avec près de 20.000 ha de grandes cultures. La population est contre ces produits chimiques mais nos politiques acceptent que des produits supposés interdits soient déversés dans notre environnement.”
Martin Dermine d’ajouter : “L’envoi de ces questions préjudicielles à la CJUE est une forme de reconnaissance par le Conseil d’Etat qu’au minimum la conformité des pratiques de la Belgique au règlement européen ne s’impose pas de façon indiscutable. Le règlement pesticide permet aux Etats membres de fournir des dérogations pour accélérer la disponibilité de nouveaux pesticides, notamment les pesticides moins toxiques. Il n’y est pas indiqué que des substances interdites parce qu’elles ne respectent pas les conditions de sécurité peuvent être ré-autorisées sous forme de dérogation. A quoi cela servirait-il de les interdire alors ?”