Inauguration du Salon Valériane : l’occasion de faire le point sur le bio

© Nature & Progrès, Salon BIO Valériane 2021

Coup d’envoi pour la 36ème édition du Salon Valériane ! Comme le veut la tradition, l’inauguration du Salon est l’occasion de faire le point sur le bio en Wallonie ! Valériane, le plus grand Salon bio de Belgique, est préparé durant des mois et apprécié par des milliers de visiteurs. Un point commun réside parmi toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à cet événement : la joie de permettre au public de (re)découvrir le monde du bio et la volonté de permettre aux consommateurs de rencontrer les personnes qui produisent ce qu’ils consomment.

Qui oserait encore parler de niche en parlant du bio ? Selon les chiffres de Biowallonie, presque 2000 fermes sont en bio (+ 15%). 96 % des Belges ont consommé au moins un produit bio en 2020. Le marché du bio représente 890 millions d’euros. « Chaque année, la nécessité du Salon Valériane se concrétise car la bio ne cesse de progresser. » – Marc Fichers

Retour sur l’origine du bio

Il y a 50 ans, une série de consommateurs et de producteurs ont tourné le dos à l’utilisation de pesticides chimiques de synthèse et à l’industrialisation de l’agriculture. Ils voulaient des fermes en polyculture élevage où production rimait avec respect de l’environnement.
Cela a fonctionné ! Les exposants du Salon Valériane en sont la preuve. L’objectif de l’association Nature & Progrès, organisatrice du Salon, est de créer des moments de rencontres entre producteurs et consommateurs.

« Nous pensons que si le bio s’est développé, c’est grâce aux liens humains et au fait que le secteur se soit forgé par l’engagement des producteurs, consommateurs, transformateurs et organismes de contrôle qui ont œuvré ensemble à préciser les règles du bio. » – Marc Fichers

Nous devons tout faire pour conserver l’esprit fondateur du bio grâce à la participation de l’ensemble des acteurs à son évolution ! Une ferme bio doit viser la consommation locale, et non pas exporter aux quatre coins du monde. Le jour où l’on adaptera la règlementation bio pour pouvoir envoyer des frites surgelées au bout du monde, quelques acteurs du marché d’exportation seront peut-être contents mais le bio aura perdu son âme. En Wallonie, nous avons toujours réussi à préserver le bio d’une intensification à outrance. Continuons de la sorte !

Et ce n’est pas terminé puisque nous sommes à un tournant avec l’ambition de l’Europe et de la Région wallonne d’obtenir 25% à 30% de bio d’ici 2030. Pour concrétiser cette ambition, la Région s’est dotée d’un Plan de développement. Nature & Progrès s’en réjouit. Avec l’ensemble des structures bio, nous sommes prêts à relever le défi et nous sommes convaincus qu’il apportera la prospérité à nos campagnes, tout en améliorant la souveraineté alimentaire en Wallonie.

Les fondements du BIO

• Il est nécessaire de ramener la plus-value au plus près de l’agriculteurs en développant des unités de transformation des produits agricoles.
• Il est nécessaire de respecter la vision globale de l’agriculture biologique. Ne découpons pas le secteur bio en filières de production.
• Il est nécessaire de développer la recherche spécifiquement bio sur des terres bio. Si l’on vise 30% de bio en 2030, il faut maintenant affecter 30% des moyens dévolus à la recherche et à la formation pour le bio. Nous avons besoin d’une transition du modèle agricole et la recherche doit devancer cette transition. 

Vers le développement des alternatives

Le bio s’est développé pour tourner le dos aux pesticides chimiques de synthèse. Ces derniers sont dangereux, tant pour notre santé que celle de la terre. Certains d’entre eux ont été retirés du marché car il s’agit de perturbateurs endocriniens ou encore car ils présentent des risques de cancers. Les premiers à en souffrir sont les agriculteurs eux-mêmes qui, durant des dizaines d’années, ont utilisé ces produits. En France, certaines maladies provoquées par les pesticides sont d’ailleurs reconnues comme maladies professionnelles.

Il faut de toute urgence tourner le dos aux pesticides en développant les alternatives existantes et en mobilisant la recherche agronomique vers la mise au point des alternatives manquantes. Arrêtons avec ces techniques de production du passé et tournons-nous vers l’avenir ! Lorsque nous parlons des pesticides, nous regardons souvent l’usager. Or, il faudrait plutôt responsabiliser les firmes qui développent et commercialisent ses molécules ! Il faudrait donner les moyens aux agriculteurs de développer les alternatives et de responsabiliser les firmes productrices. Lorsque le scandale de l’amiante a éclaté, personne n’a poursuivi les couvreurs qui l’utilisaient. Des alternatives ont été développées et les firmes qui fabriquaient ses produits ont dû arrêter de polluer. Cela devrait être la même chose avec les pesticides !

Le point sur les nouveaux OGM

Le Salon Valériane est également l’occasion de traiter la problématique des nouveaux OGM, ces organismes qui utilisent de nouvelles techniques de biotechnologie. Nature & Progrès s’y oppose, notamment en faisant état des arguments de scientifiques indépendants. Nous avons réussi, dans un premier temps, à placer le sujet sur la table du domaine public. Ensuite, grâce au soutien d’une Fondation, nous avons activé le dossier au niveau européen.
Les firmes semencières ont modifié leurs techniques mais pas leurs objectifs. Les nouveaux OGM sont plus dangereux que les « anciens ». En effet, en plus de modifier les plantes pour les rendre tolérantes aux herbicides vendus par les firmes, les firmes modifient désormais leur contenu. Avec le forçage génétique, elles sont capables d’éradiquer des populations entières d’insectes et d’animaux.
Si les OGM n’ont rien résolu en 20 ans, les nouvelles techniques de production OGM ne permettront pas non plus de sauver l’humanité, de résoudre la faim dans le monde ou encore de lutter contre le réchauffement climatique ! Rappelons que suite à un large débat citoyen et parlementaire, la Wallonie s’est déclarée « région sans OGM ». Qu’elle le reste !

Zoom sur la problématique du CO2

Un troisième dossier d’importance est mis en avant au Salon Valériane : celui de la réduction du CO2. Il est urgent d’agir en faveur du climat. Les catastrophes de cet été nous le rappellent.
En tant qu’association d’éducation permanente avec nos membres, nous avons mené une analyse de la problématique et nous déployons une campagne avec l’aide de l’Agence wallonne de l’Air et du Climat et de la Wallonie : « Mobilisons-nous pour réduire le CO2 ». La lutte contre le changement climatique passe aussi par des changements concrets chez chacun d’entre nous dans le but de rendre notre consommation plus respectueuse de l’environnement. Un stand de mobilisation tenu par des bénévoles est prévu au Salon Valériane.

Rejoignez-vous au Salon Valériane

Valériane, c’est un lieu de rencontre et d’échange autour de l’alimentation, de l’environnement et de l’énergie. C’est aussi un lieu d’interpellation pour que chacun puisse changer son comportement vers un mode de vie plus respectueux de l’Homme et de l’environnement. Continuons à être fiers de notre région pionnière en Europe en matière de développement du bio. C’est ensemble qu’agriculteurs et consommateurs permettront à la Wallonie de relever le défi de 30% de bio en 2030.

Merci à toutes les personnes et structures qui œuvrent à l’organisation du plus grand Salon bio de Belgique ! C’est ce week-end. Nous vous y donnons rendez-vous jusqu’au dimanche 5 septembre à Namur Expo.

 

En route pour le Salon Valériane du 3 au 5 septembre à Namur

Le Salon Valériane revient en force après une année de pause avec pour thème « Dès demain, du 100% BIO et fait maison » ! Rendez-vous du 3 au 5 septembre à Namur Expo et partez à la rencontre d’exposants et de conférenciers passionnés et engagés. Afin d’éviter les files d’attente sur place, il est vivement conseillé d’acheter son entrée en ligne à l’avance. Le tarif standard est de 8,00 €. Il comprend le prix d’entrée au Salon ainsi que l’accès aux conférences.

L’atout du Salon réside dans le choix des exposants, rigoureusement validés par un comité de sélection. Ils proposent des produits de grande qualité qui sont conformes tant aux valeurs de l’association Nature & Progrès qu’à celles des visiteurs. Tous les domaines permettant une transition écologique au quotidien seront représentés au Salon : l’agriculture et l’alimentation bio, l’environnement et le jardinage bio, l’écobioconstruction, la presse et l’édition, les énergies renouvelables, l’artisanat, les textiles, la santé et les cosmétiques bio ou encore le tourisme écologique et solidaire. Plusieurs conférences sont également au programme et seront ouvertes au public durant tout le week-end. Les sujets varient : du zéro déchet humain à la permaculture en passant par les cosmétiques écologiques…

 

Un lieu d’échange et de partage

« Dès demain, du 100% BIO et fait maison », voilà le refrain qui rythmera cette 36ème édition. Nous avons voulu remettre ses fondamentaux à l’honneur avec la mise en avant des ingrédients BIO, locaux et de saison. La prise de conscience de la nécessité de cuisiner le plus possible soi-même, de cuire son pain, de faire son potager et de consommer en pleine conscience en allant droit à l’essentiel est au cœur de l’actualité.

 

Un Salon de sensibilisation mais aussi… d’ACTION

« Mobilisons-nous pour réduire le CO2 ! », c’est le projet de Nature & Progrès avec le soutien de la Wallonie et de l’Agence wallonne de l’Air et du Climat. Dès l’entrée du Salon, un stand de sensibilisation sera mis en place avec « Les 10 gestes pour réduire votre empreinte carbone ».

Mais ce n’est pas tout ! Ce sera aussi l’occasion de mobiliser un maximum de visiteurs sur deux problématiques chères à l’association : la suppression des pesticides chimiques de synthèse et la réglementation des nouveaux OGM. Il sera possible, d’une part, de signer l’Initiative citoyenne européenne « Sauvons les abeilles et les agriculteurs ». D’autre part, le visiteur aura l’opportunité de contacter la personnalité politique de son choix au sujet des nouveaux OGM. Rendez-vous sur le salon pour être un acteur de changement !

Réduction du CO2 : retour sur la quatrième rencontre

image article habitat

© Adobe Stock, tous droits réservés (habitat léger)

Après la publication de l’article de lancement du projet « Réduisons le CO2 » dans la revue Valériane n°148, certaines locales de l’association se sont montrées intéressées par l’organisation d’une causerie autour de la problématique du CO2. Voici un résumé de la quatrième rencontre… Lors de cette causerie, le point central discuté fût celui de l’habitat.

Faisant partie des quatre thématiques principales de l’association Nature & Progrès (pour rappel : jardinage, agriculture et alimentation biologique, écobioconstruction et décroissance), le sujet de l’habitat et les possibilités de se loger autrement est parfois discuté en réunion de locale. Cependant, de mémoire d’animateur, cette thématique est l’une de moins souvent abordées par les bénévoles.

Plusieurs explications peuvent être données à cela. La majorité des membres actifs au sein des structures bénévoles de l’association sont âgés et vivent au même endroit depuis de nombreuses années, la réflexion autour des habitats groupés est assez récente, de nombreux membres ont été pionniers dans l’isolation de leur maison, etc.

Néanmoins, lors de cette quatrième rencontre, les bénévoles ont souhaité mettre l’accent sur ces questions, dans l’espoir d’attirer l’attention sur l’utilisation de matériaux écologiques et durables lors de nouvelles constructions et/ou de rénovations. En effet, il est encore trop rare de voir sur le marché des biens écobioconstruits. Dans cette optique, le choix des matériaux est extrêmement important et de nombreux critères doivent être passés au peigne fin. Les bénévoles citent par exemple : l’énergie nécessaire pour fabriquer et recycler le matériau, son impact sur notre santé ou sur l’environnement, sa provenance, sa durabilité, etc.

Pénuries de bois

Les bénévoles ont également abordé les questions de pénurie et de dépendance croissante liée à la mondialisation. De plus en plus régulièrement, nous entendons aux informations et dans les journaux que le prix du bois – et de nombreuses matières premières – est en train de flamber. Certains le constatent également chez leur fournisseur. Ainsi, un membre donne l’exemple de panneaux OSB, achetés pour une rénovation il y a quatre ans au prix de 7.29€ la plaque. Actuellement, le cout de l’exact même produit dépasse les 30€ ; soit près de quatre fois le prix ! Il semblerait que ces augmentations tarifaires soient dues à une forte demande de la part des américains et des chinois.

Progressivement, des filières de bois et de matériaux de seconde main se développent. Peut-être trouverons-nous dans cette économie circulaire, une partie de la solution…

L’habitat léger

Enfin, une autre solution pour réduire notre empreinte carbone sur cette planète a été discutée : l’habitat léger. Yourtes, tiny houses, conteneurs aménagés, caravanes, etc. peuvent être des alternatives crédibles aux maisons traditionnelles. De plus en plus, nous voyons les mentalités changer et de nombreux mouvements – dont Nature & Progrès – plaident pour un allègement des contraintes normatives sur le sujet. Le cadre juridique est en effet en train d’évoluer et la volonté de vivre plus simplement, en train de se développer.

Intéressés par la thématique de l’écobioconstruction ? N’hésitez pas à contacter Lionel Pistone via lionel.pistone@natpro.be pour une visite du bâtiment écobioconstruit de Nature & Progrès (520, rue de Dave à Jambes)

Les pays européens autorisent un taux de mortalité de 10% dans les ruches

Abeille morte

© Adobe Stock, tous droits réservés

Communiqué de presse repris sur le site de PAN Europe

Lors de la réunion du conseil AGRIFISH du 28 juin, une grande majorité des États membres a soutenu la proposition de la Commission européenne de fixer le niveau acceptable de dommages causés par les pesticides aux colonies d’abeilles domestiques à 10% de mortalité. Alors que les politiciens affirment que l’accord de 10% est un succès politique, PAN Europe pense que cet accord continuera à nuire aux pollinisateurs européens et aux insectes en général. Ceci est en opposition avec la stratégie de la biodiversité de l’accord vert européen.

Suite au scandale autour de l’intoxication de milliers de ruches à travers l’UE avec des insecticides néonicotinoïdes, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) avait proposé en 2013 une nouvelle méthodologie pour améliorer l’évaluation des risques sur la toxicité des pesticides sur les abeilles. À l’époque, les experts des États membres s’étaient accordés sur une réduction maximale de 7 % de la taille des colonies d’abeilles mellifères due aux pesticides. Le « Bee Guidance Document » n’a jamais été approuvé par les ministres de l’agriculture de l’UE, car ils craignaient que cette approche ne retire trop de pesticides du marché. La décision du Conseil AGRIFISH met donc un terme à une saga de huit ans au cours de laquelle les États membres n’ont cessé de refuser de progresser dans l’amélioration de l’évaluation des risques liés à la toxicité des pesticides pour les abeilles. La précédente évaluation des risques datait de près de 20 ans et avait été en partie co-écrite par l’industrie des pesticides elle-même.

Martin Dermine, responsable des politiques de santé et d’environnement à PAN Europe, a déclaré : « Nous sommes très inquiets car autoriser une réduction de 10% de la taille des colonies d’abeilles domestiques signifie que nous acceptons un impact important de l’utilisation des pesticides sur les insectes. Cela permettra de maintenir sur le marché des pesticides qui sont un des principaux moteurs du déclin des pollinisateurs en Europe« .

En 2013, à l’issue d’une démarche scientifique, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) était parvenue à la conclusion qu’après une exposition à un seul pesticide, une colonie d’abeilles domestiques pouvait survivre jusqu’à une réduction de 7% de la taille de la colonie.

Martin Dermine d’ajouter : « L’approche est biaisée : les États membres et la Commission européenne fondent leur décision sur un scénario d’exposition unique alors que dans la vie réelle, nos pollinisateurs sont exposés quotidiennement à des cocktails de pesticides et autres produits chimiques toxiques. Il est également prouvé que les pesticides augmentent la sensibilité des abeilles aux agents pathogènes. Cet aspect n’est pas du tout pris en compte« .

PAN Europe avait demandé une « réduction acceptable » de 5% maximum pour tenir compte du manque de protection lié aux nombreuses lacunes de l’évaluation des risques.

Martin Dermine de conclure : « La Commission européenne et les États membres créent ici une situation d’inégalité de traitement : alors qu’un apiculteur sera obligé d’accepter qu’un autre agriculteur tue jusqu’à 10% de ses abeilles en utilisant des pesticides, que dirait un producteur de porcs si ses porcelets perdaient 10% de leur poids d’un jour à l’autre chaque semaine ?« .

La Commission européenne s’est engagée à commencer à restaurer la biodiversité en Europe d’ici 2030 dans le cadre de la stratégie pour la biodiversité du Green Deal. PAN Europe, conjointement avec environ 200 organisations en Europe dont Nature & Progrès, plaide pour une agriculture respectueuse des abeilles et sans pesticides dans le cadre de l’initiative citoyenne européenne « Sauvons les abeilles et les agriculteurs » qui a recueilli plus de 600 000 signatures dans toute l’UE.

 

La position de Nature & Progrès

Nature & Progrès est également très active dans ce dossier. Nous ne voulons plus d’une production alimentaire qui exploite la nature ou qui comme ici « évalue / gère » les dégâts qu’elle crée sur le milieu naturel. L’Homme et la nature doivent vivre en symbiose ! De plus, nous avons interpellé les parties prenantes de ce dossier pour qu’elles tournent le dos à une tolérance d’un certain pourcentage de destruction des ruchers.

Nouveaux OGM : ruine sociale et danger en cas de déréglementation

© Adobe Stock, tous droits réservés (déréglementation des nouveaux OGM)

En ce moment, une problématique importante est à l’agenda politique national et européen : celle de la possible déréglementation des nouveaux OGM produits par de nouvelles technologies de génie génétique. Une déréglementation de ces nouveaux OGM aurait de multiples conséquences délétères.

Elle précipiterait, d’une part, une ruine sociale car l’agriculture serait aux mains de quelques semenciers producteurs à la fois de semences manipulées et de pesticides. Dans les pays où ils se sont développés, les OGM ont rendu l’agriculteur dépendant à l’industrie semencière et à la culture au départ des pesticides (plus de 95% des OGM étant des OGM résistants aux herbicides). D’autre part, elle serait un danger pour la santé et l’environnement (voir exemples concrets dans notre brochure de vulgarisation p. 18 et 19). Il est donc impératif de laisser ces nouveaux OGM dans la Directive 2001/18. Il est capital qu’une analyse de risque sur la santé et l’environnement soit effectuée, au cas par cas, avant toute libération dans le milieu extérieur. Les consommateurs européens déjà opposés aux OGM doivent pouvoir compter sur leur traçabilité et leur étiquetage. La Wallonie doit travailler des produits de qualité !

 

Arguments pour la déréglementation des nouveaux OGM et contre-arguments

Ci-dessous, quelques arguments (A) de la Commission et de l’industrie pour déréglementer ces nouveaux OGM ainsi que des contre-arguments (CA) de scientifiques indépendants :

Erreurs génétiques

A. Les techniques d’édition du génome engendrent des erreurs génétiques du même type que la sélection conventionnelle, donc les mêmes risques. Il n’est ainsi pas justifié de leur imposer différents niveaux d’analyse de risques (RA) => une exemption de la Directive 2001/18 est donc proposée si caractères intentionnels sont déjà acquis par sélection conventionnelle.
C.A. Ceci est une hypothèse non testée. Les nouvelles technologies permettent de réaliser des modifications simultanées ou successives des gènes. Il y a donc production de plus d’effets non-intentionnels. La technologie conditionne la nature et la quantité des erreurs génétiques. Les techniques d’édition du génome doivent subir une analyse de risques (RA) plus approfondie et la législation existante est assez flexible pour ajuster les standards du RA. A l’instar de la transgénèse, les techniques d’édition du génome ne sont pas maîtrisées.

Méthodes de détection

A. Les méthodes de détection détectent jusqu’à de petites altérations du génome. Mais les mêmes altérations que pour les techniques d’édition du génome peuvent se retrouver dans la sélection conventionnelle non soumise à la Directive OGM. L’industrie trouve difficile de satisfaire la Directive OGM et donc de fournir une méthode de détection fiable.
C.A. Des méthodes de détection peuvent être développées si l’information sur les changements génétiques est donnée (cf pour obtention brevet). Il existe aussi un manque et un retard dans le financement de la recherche des méthodes de détection par la Commission et les Etats membres.

La législation

A. La législation est à baser sur les caractéristiques du produit final plutôt que sur la technologie.
C.A. Les importantes différences entre les techniques utilisées (dont la phase culture de cellule) engendrent des différences de composition entre la sélection conventionnelle et l’édition génome dues à la qualité et à la quantité des effets non intentionnels inhérents à ces nouvelles techniques. Il importe donc de baser la législation sur la technique comme sur le produit, comme c’est le cas actuellement.

L’étiquetage

A. L’étiquetage des nouveaux OGM est important mais certaines parties prenantes sont opposées à continuer cet étiquetage.
C.A. La liberté du sélectionneur, de l’agriculteur et du citoyen/consommateur de savoir et choisir ne peut être supprimée. Refus des OGM « cachés » y compris dans la filière bio.

Bénéfices/risques

A. A propos de la balance bénéfices/risques : en ce qui concerne les bénéfices, la Commission estime que les nouvelles techniques peuvent promouvoir la durabilité de la production agricole (voir stratégies « Green Deal » et « Farm to Fork » et biodiversité). En ce qui concerne les risques, la Commission pense que ne pas utiliser les produits des nouvelles technologies constitue un risque.
C.A. Les bénéfices sont hypothétiques (cf promesses non tenues par l’industrie, dont la réduction de la dépendance relative aux pesticides alors que, après 20 ans, 99% des OGM sont tolérants aux herbicides accumulés dans leurs cellules et/ou contiennent des insecticides dans leurs cellules). Risques : solutions technologiques plutôt que systèmes agroécologiques profitant à la société dans son ensemble.

ADN étranger

A. ADN étranger : proposition d’exempter les produits des nouvelles techniques de la Directive OGM si aucun transgène n’est inséré.
C.A. Dans la plupart des technologies d’édition du génome : il est pratiqué une phase de transgénèse aléatoire en amont du processus ciblé pour que la cellule hôte fabrique elle-même la protéine constitutive du ciseau moléculaire qui coupe l’ADN en des endroits choisis.

 

En savoir plus de manière simplifiée

Vous l’aurez compris, Nature & Progrès s’oppose à la déréglementation des nouveaux OGM, notamment en faisant état des arguments de scientifiques indépendants. Le dossier étant fort technique, il est difficilement accessible au citoyen non initié. Or, pour l’association, chaque positionnement doit se faire en toute connaissance de cause. Il est donc urgent d’impliquer le grand public dans le débat relatif aux nouveaux OGM et de recourir à une vulgarisation de qualité expliquant clairement les risques et les enjeux encourus. C’est la raison pour laquelle nous avons publié la brochure pour le grand public « Non aux OGM cachés », un document d’information structuré et vulgarisé.

Envie de marquer votre soutien et d'agir ?

Au plus nous interpellerons les politiciens, au plus notre action aura de poids.
Nous vous invitons à téléchargez le courrier pré-rempli ci-dessous, à le signer et à le renvoyer à l’acteur politique de votre choix (Ministre fédéral, Ministre régional, Bourgmestre).
Merci de nous informer du suivi.

Je télécharge le courrier pré-rempli

Réduction du CO2 : retour sur la troisième rencontre

semences jardin

© Adobe Stock, tous droits réservés (causerie CO2 jardinage)

Après la publication de l’article de lancement du projet « Réduisons le CO2 » dans la revue Valériane n°148, certaines locales de l’association se sont montrées intéressées par l’organisation d’une causerie autour de la problématique du C02. Voici un résumé de la troisième rencontre…

Lors de cette causerie, le point central discuté fût celui du jardinage !

Thématique importante de l’association Nature & Progrès, le jardinage est souvent au cœur des discussions entre bénévoles actifs des locales. Que ce soit lors des portes ouvertes ou via des animations sur les semences et la perte de biodiversité, la sensibilisation au jardinage nourricier et respectueux de l’environnement a une place centrale au sein de notre association.

Pourquoi ?

Parce qu’acheter ses fruits et légumes dans une grande surface traditionnelle, c’est tomber à coup sûr sur des aliments bien calibrés, très résistants, beaux mais… sans gout ni valeur nutritionnelle. De plus, ils sont souvent disponibles en toutes saisons et ont parfois parcourus des milliers de kilomètres avant de se retrouver dans les étalages du supermarché. Tout cela a, bien entendu, un impact environnemental conséquent.

La base de l’alimentation, c’est la semence !

Jardiner est un acte citoyen de résistance : pour lutter contre la dépendance aux échanges internationaux et tendre vers l’autonomie.

Mais pas n’importe quelle semence… Pour nos jardiniers bénévoles, il est extrêmement important de bien sélectionner sa semence. En effet, sans rentrer dans les détails, ils soulignent le nombre croissant d’hybrides F1 disponibles sur le marché (dans les grandes surfaces, les magasins de bricolage, les jardineries, etc.). Le problème étant que ces semences sont génétiquement appauvries et qu’il sera inutile de tenter de les reproduire pour l’année suivante. Il faudra donc systématiquement en racheter et faire ainsi le jeu des grandes firmes semencières qui exploitent la misère dans certaines régions du monde.

Quelles solutions envisagées par les membres actifs de la locale ?

Pour les bénévoles, il est indispensable de continuer la sensibilisation envers le grand public. En effet, plus les citoyens seront au fait des pratiques de l’industrie et des firmes semencières transnationales, plus ils s’en détourneront. Deux possibilités s’offrent alors à eux : soit ils soutiennent des petits maraichers et paysans locaux et bio ; soit ils cultivent eux-mêmes et tendent vers l’autonomie alimentaire.

Pour cela, les bénévoles actifs notent qu’il est primordial de sans cesse échanger et partager les bonnes pratiques avec d’autres jardiniers amateurs. Les portes ouvertes des membres de Nature & Progrès sont un excellent moyen de communication pour apprendre mais aussi pour susciter des vocations ! Les échanges de savoirs et de savoir-faire entre jardiniers et entre générations doivent être largement encouragés.
Enfin, ils soulignent l’importance de créer et de faire vivre les initiatives qui vont dans le sens d’une plus grande autonomie : les grainothèques, les jardins partagés, les maisons de la semence, les bourses d’échanges citoyennes, etc.

Vous souhaitez, vous aussi, partager vos réflexions ou votre expérience avec nous ?
N’hésitez pas à contacter Lionel Pistone via lionel.pistone@natpro.be

bandeau soutien

Le Ministre Clarinval soutient une augmentation des mortalités d’abeilles dues aux pesticides

Visuel abeilles

Dans le cadre d’une discussion traînant depuis 2013, la Belgique soutient une mortalité acceptable de 23% des abeilles, suite à une exposition aux pesticides. Par comparaison, la Suède, la France ou les Pays-Bas soutiennent un maximum de 7% acceptable. Le Ministre Clarinval place notre pays du côté des pays pro-pesticides, aux côtés de l’Espagne, de la Grèce ou encore de la Hongrie.

 

Depuis 2013, la Commission européenne essaie de se mettre d’accord avec les Etats membres afin de moderniser le système d’autorisation des pesticides. En effet, le système toujours en place date de 2002 et a été co-écrit par l’industrie des pesticides, ce qui a permis à des pesticides hautement toxiques pour les abeilles, comme les néonicotinoïdes, d’être pulvérisés dans notre environnement. En 2013, une mortalité des abeilles jugée “acceptable” de 7% avait été déterminée par les experts mais attendait depuis d’être validée au niveau politique, suite à un lobbying intense du lobby agro-chimique.

Afin de tenter de débloquer la situation, la Commission européenne a finalement décidé de ré-ouvrir les discussions sur le niveau acceptable de mortalité. Pour ce faire, elle a mandaté l’agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) de travailler sur une nouvelle approche. Pour ce faire, l’EFSA a proposé plusieurs approches aux Etats membres dont une qui utillise un modèle mathématique co-produit par l’industrie des pesticides (Syngenta) et fortement promue par le lobby des pesticides. Une majorité des Etats membres, dont la Belgique, a soutenu l’utilisation de ce modèle, lors de discussions secrètes et sans débat scientifique et démocratique. Les Etats membres ont ensuite été invités à décider ce qu’il faut considérer comme un niveau acceptable de mortalité. Notre Ministre fédéral de l’Agriculture, David Clarinval, soutient, devant le parlement fédéral, une mortalité acceptable de 23% alors que les Pays-Bas, la France et la Suède soutiennent 7%.

La Belgique, mauvais élève en matière de pesticides

Martin Dermine, coordinateur de projet chez PAN Europe a déclaré : « Les scientifiques indépendants sont critiques quant à l’utilisation de ce modèle de la firme Syngenta mais nos autorités n’en ont que faire. Maintenant, le Ministre Clarinval nous met du côté des pays voyoux d’Europe en matière de pesticides : Espagne, Grèce, Hongrie, qui militent en faveur d’une protection minimale de l’environnement et d’autoriser d’un maximum de pesticides ».

Marc Fichers, secrétaire général de Nature & Progrès Belgique d’ajouter : « Encore une fois, en lieu et place de supprimer les pesticides nocifs pour les abeilles, on minimise leur impact en relevant les normes. C’est une honte ! Les populations d’insectes et en l’occurrence les abeilles sont dans un état lamentable, rien ne justifie de continuer à détruire notre environnement ! ».

Martin Dermine conclut : « Le Ministre Clarinval, dans sa réponse parlementaire, se cache derrière l’EFSA en prétendant que le chiffre est scientifique alors qu’il est éminemment politique : quel niveau de protection donnons-nous à nos pollinisateurs ? Le Ministre a décidé de soutenir plus de pesticides toxiques dans notre environnement et moins d’abeilles ! ».

Les Etats membres de l’Union européenne sont invités à tenter de se mettre d’accord sur une mortalité acceptable lors du prochain Conseil européen des Ministres de l’Agriculture les 28-29 juin 2021.

La Belgique est un des plus gros consommateurs de pesticides et, contrairement à d’autres pays tels que le Luxembourg ou les pays scandinaves, les pesticides les plus toxiques de l’Union européenne y sont autorisés. De plus, la Belgique recourt énormément au système de dérogations, permettant d’utiliser des pesticides hautement toxiques et interdits par l’Union européenne, par exemple les néonicotinoïdes ou le mancozèbe (toxique pour la reproduction et interdit en Europe).

Sauvons les abeilles et les agriculteurs

Nature & Progrès et PAN Europe font partie d’une coalition de plus de 200 organisations qui soutiennent l’initiative citoyenne européenne Sauvons les abeilles et les agriculteurs. Cette initiative a déjà récolté plus de 600 000 signatures à travers l’Union européenne et la Belgique est proportionnellement le 2e pays en termes de signatures. Cette initiative demande une agriculture favorable aux abeilles en réalisant une transition sur 15 ans pour substituer les pesticides de synthèse par les alternatives existantes. »

 

Marc Fichers
Secrétaire général, Nature & Progrès
marc.fichers@natpro.be
www.natpro.be

Martin Dermine
Environment and health policy officer, PAN Europe
martin@pan-europe.info
www.pan-europe.info

 

Il était une fois la librairie écologique

Carole et Dominique à la librairie

Carole et Dominique à la librairie écologique © Nature & Progrès

Familial, accueillant et chaleureux riment avec la librairie écologique de Nature & Progrès. Composée de plus de 5.000 ouvrages sur des thématiques bien précises, cette mine d’informations a bien évolué depuis sa création. Découvrez l’histoire de la librairie à travers nos deux libraires que l’on ne met pas assez en avant : Carole et Dominique.

L’évolution de la librairie

Carole a commencé sa carrière chez Nature & Progrès en 1994. Elle avait été engagée, à l’époque, pour la gestion et la création d’un centre de documentation. Une autre personne s’occupait essentiellement de la librairie, environ une fois par semaine.

Au vu de l’évolution du numérique, Carole a petit à petit informatisé toute la librairie. Car oui, avant, tout était écrit à la main dans des petits carnets. La charge de travail étant beaucoup trop grande que pour être effectuée seule, Dominique a rejoint l’équipe en 2001. Elle a travaillé en tant que libraire et polyvalente pour le personnel : archives, courriers, etc. Au fil des années, Dominique finit par occuper de plus en plus de fonctions au sein de la librairie. La polyvalence a donc été mise de côté pour qu’elle puisse se consacrer à 100% à la librairie écologique.

Aujourd’hui, Dominique s’occupe plus particulièrement du site avec l’aide d’Anne, la Webmaster, tandis que Carole prépare avec soin les commandes, fait les réassorts, etc.
Cela fait 20 ans que le binôme s’entend à merveille !

La part du travail que les deux libraires préfèrent…

Carole adore le contact. Il est alors évident qu’elle apprécie échanger avec les clients et les conseiller au mieux. Dominique aime s’occuper de la boutique en ligne et participer au Salon Valériane dans lequel l’ensemble de la librairie s’y retrouve le temps d’un long week-end.

Le plus de la librairie écologique ?

Notre librairie est la seule à être « écologique » en Wallonie. Elle est spécialisée dans diverses thématiques comme le jardinage, le bio, la santé naturelle, l’alimentation et l’écobioconstruction.

« Notre force, c’est vraiment le conseil ! » Carole et Dominique accueillent toujours la clientèle avec le sourire et ont un lien particulier avec celle-ci. Un grand nombre des clients viennent chercher des conseils ou parfois simplement pour papoter avec elles.

Nos libraires sauront-elles choisir un seul livre « coup de cœur » ?

Dominique raffole des livres sur le jardinage. C’est une des raisons pour laquelle elle choisit sans hésiter le livre « Le guide du jardin bio » de Terre Vivante. De plus, il a une place particulière dans la panoplie d’ouvrages sur cette thématique : « c’est La bible du jardin » dit-elle.

Carole, quant à elle, ne sait pas choisir ! Puisqu’en 27 ans de carrière chez Nature & Progrès, elle a déjà acheté tellement de livres qui lui plaisaient qu’il est impossible pour elle de faire un choix !

Pauline DES TOUCHES

Faire la lumière sur les co-formulants des pesticides

Champ pulvérisé

© Adobe Stock, tous droits réservés (co-formulants)

L’impact des pesticides chimiques de synthèse sur la santé est indéniable ! Si certains ont des effets létaux, bon nombre d’entre eux ont des effets endocriniens ou génotoxiques. Dès lors, il n’est même plus question d’évaluer la dose : même avec des concentrations infinitésimales, nous sommes empoisonnés !

La mise sur le marché des matières actives fait l’objet d’une règlementation au niveau européen. A titre d’exemple, pour le glyphosate, ce sont les instances européennes et des pays rapporteurs qui vont instruire le dossier (qui sera revu en 2022) pour, nous l’espérons, l’interdire définitivement.

Mais une matière active d’un herbicide n’est rien sans ce que l’on appelle les « co-formulants ». Il s’agit d’un ensemble de composés chimiques qui facilitent l’action de la matière active.

  • Des mouillants qui permettent au produit pulvérisé de s’étendre sur les feuilles ;
  • Des mordants qui favorisent la pénétration du produit dans le végétal ;
  • Des collants qui limitent le lessivage par la pluie.

« Rien de bien méchant » pourrait-on dire avec des savons et des tensions actifs. Sauf que, sous prétexte que ces formulations soient adaptées à chaque région, ce sont les Etats membres qui ont la compétence pour autoriser (ou non) les formulations des co-formulants. Le contenu d’un flacon de pesticides est sous la compétence des Etats membres. En Belgique, c’est le Ministre fédéral de l’Agriculture qui en a la responsabilité.

Des secrets toxiques ?

Bien entendu, sous prétexte de « secret industriel », les matières constituantes de ces formulations sont tenues secrètes. D’ailleurs, lorsque l’on se rend dans les locaux de l’administration, c’est à peine si on ne vous demande pas vos empreintes digitales. Tout est fermé et cadenassé !

Des pesticides qui évoluent au cours du temps

Le glyphosate, la matière active vendue depuis 45 ans sous le nom de Roundup, a vu son efficacité évoluer avec le temps. Il y a 30 ans, on déconseillait de traiter cet herbicide si la température ambiante était inférieure à 10°C. Un traitement dans ces conditions n’avait aucun effet désherbant. Aujourd’hui, même en période de gel, un traitement provoque la destruction des plantes. Or, la matière active est toujours la même : le glyphosate reste du glyphosate ! Ce qui a donc été modifié, c’est la formulation. Il est vrai que les conditions d’analyse des formulations sont beaucoup plus sommaires que les analyses des matières actives.

Dans les étalages des jardineries, nous voyons apparaître des herbicides à base de produits dits « naturels » comme de l’acide pélargonique ou de l’acide acétique. Ils présentent des effets herbicides surprenants.

En France, le professeur Gilles Eric Serralini a analysé les co-formulants de ces herbicides et a mis en avant la présence de produits dangereux : des métaux lourds et des métalloïdes comme l’Arsenic, le Cuivre, le Plomb ou le Nickel. Des hydrocarbures polycycliques aromatiques ont également été détectés dans 12 d’entre eux. Certains, comme le benzo(A)pyrène, sont des cancérogènes reconnus par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) … sans qu’il n’en soit fait mention sur l’étiquette ! Lire l’étude sur le sujet

Et en Belgique que fait-on avec les co-formulants ?

Des associations, dont Nature & Progrès France, ont constitué l’association Secrets toxiques pour faire retirer de la vente ces produits. En Belgique, Nature & Progrès et le PAN Europe ont décidé de se saisir de cette question. Nous venons d’interpeller le Ministre fédéral de l’Agriculture afin de faire la lumière sur les formulations de pesticides. Cfr lettre en annexe

Notre volonté est d’analyser la composition de ces produits et d’en exiger le retrait s’ils venaient à contenir des produits susceptibles de nuire à la santé et à l’environnement. Il serait honteux de faire croire aux jardiniers amateurs qu’ils pulvérisent de l’acide acétique (du vinaigre) alors qu’il s’agit en réalité de produits hautement toxiques.

Ce dossier nous conforte dans notre volonté de tourner le dos à tous ces pesticides chimiques de synthèses et de mettre en œuvre les alternatives. Découvrez-en plus à travers notre campagne « Vers une Wallonie sans pesticides ».

Créer son compost : un acte écologique et économique

Photo de compost

© Adobe Stock, tous droits réservés (compost)

Saviez-vous que le compostage permet de réduire d’un tiers vos déchets ? Et de fertiliser naturellement et à moindre coût les plantes à base de nos déchets organiques ? Voici quelques conseils pour la création d’un compost accessible à tout type d’habitat… Concrètement, le compostage est un procédé de transformation biologique des matières organiques en présence d’eau et d’oxygène. Une méthode plutôt simple certes, mais qui nécessite tout de même quelques connaissances ! 

 

Etapes à suivre pour un bon compost

Premièrement, il est important de mélanger les différents déchets organiques entre eux. Vous pouvez y inclure des ordures ménagères ou encore des petits déchets du jardin. Deuxièmement, afin de favoriser l’action des micro-organismes et d’homogénéiser le tout, il est important d’aérer et de brasser les déchets organiques. Troisièmement, le compost doit toujours être légeremment humide. Arrosez-le au besoin.

Vous habitez en appartement ?

Et vous ne possédez pas de balcon ? Il existe une solution pour vous ! Le « compostage collectif » commence à se mettre en place de plus en plus. Ce type de compostage consiste à mettre ses déchets dans des bacs collectifs partagés avec vos voisins d’immeuble ou de résidence. En contrepartie, vous récupérez gratuitement du terreau 100 % naturel pour vos plantes d’intérieur ou encore votre potager partagé.

Les avantages du terreau « fait maison »

Avoir un compost chez soi, c’est avant tout faire un geste écologique ! Cela permet de réduire le volume de déchets ménagers enlevés collectivement. Ce qui signifie : moins de transport, moins d’espace occupé dans les décharges et moins d’incinération.

Ensuite, votre jardin vous remerciera. Le compost permet de favoriser la vie du sol, d’améliorer sa fertilité mais aussi sa teneur en humus. N’hésitez plus et mettez en place un compost chez vous !

Une astuce ? Vous pouvez vous rendre en ferme ou dans un manège près de chez vous et demander du fumier de cheval, vache, âne ou chèvre. Faites-le ensuite composter ! Attention cependant à bien faire monter la température du compost si vous ne vous êtes pas rendu(e) en ferme biologique. Cela permettra d’éliminer certaines molécules en cas de présence de vermifuges.

Pour en savoir plus sur le compost

Dans notre rubrique en collaboration avec Vivacité, Laura Vlémincq vous conseille le livre « Je réussis mon compost et lombricompost » (Ludovic Martin & Pascal Martin – Editions Terre Vivante). L’ouvrage est disponible à la librairie écologique de Nature & Progrès (Rue de Dave, 520 – 5100 Jambes) ou sur la boutique en ligne. Bonne lecture !

Vous y découvrirez les techniques pour réaliser un compost :

  • sans y passer des heures,
  • de manière ludique,
  • grâce à des pas-à-pas illustrés.

Laura Vlémincq et Pauline Des Touches 

Plan BEE: le miel est-il une alternative au sucre de betterave?

Plan Bee de Ciney vu d’en haut © Nature & Progrès

Certaines cultures comme la betterave sucrière sont de trop grandes consommatrices en pesticides… des pesticides chimiques de synthèse qui ont un réel impact sur notre environnement, dont la survie de nos chères abeilles. C’est de ce constat qu’est né le projet « Plan Bee » dans le cadre de la campagne de Nature & Progrès « Vers une Wallonie sans pesticides, nous y croyons ! ». L’association s’est demandé s’il était possible d’augmenter la production d’autres sucres plus respectueux de l’environnement, comme le miel des abeilles mellifères ! Les premiers résultats de l’étude sont publiés.

Une chose est certaine, pour avoir davantage de miel, il faut implanter davantage de cultures mellifères sans l’utilisation de pesticides. L’étude « Plan Bee » vise donc à étudier la faisabilité agronomique, apicole et économique de semer une diversité de fleurs sur grandes surfaces (sans engrais ni pesticides chimiques de synthèse) pour produire une multitude de produits agricoles (miel, fourrages, farines, huiles, condiments, etc.). Cela tout en accueillant l’entomofaune sauvage.

Quatre parcelles… et de nombreux partenaires !

L’étude se déroule sur des terrains de protection de captage d’eau de la SWDE dans les communes de Ciney, Orp-Jauche, Gerpinnes et Pont-à-Celles en Wallonie. De nombreux partenaires nous soutiennent également, à savoir : la Société Publique de Gestion de l’Eau, des apiculteurs, agriculteurs, semenciers, transformateurs, bénévoles, des laboratoires de recherche wallons, etc.

Un volet environnemental, agronomique et apicole

1. Environnemental

Des observateurs ont fait un inventaire de la flore sauvage et cultivée des différents sites d’étude. Une diversité d’insectes des ordres des Hyménoptères (abeilles mellifères ou solitaires et bourdons), Diptères (mouches comme les syrphes), Lépidoptères (papillons) et Coléoptères a pu être inventoriée sur une plateforme d’identification participative.

Plan Bee de Ciney © SWDE

Des échantillons de pollen et de pain d’abeille mellifères et solitaires ont été récoltés et analysés en termes de résidus de pesticides et d’origine botanique des fleurs butinées . Des résultats pilotes réalisés sur le site de Ciney en été 2019 montrent la présence de petites quantités (0,1 à 7 µg/kg) de pesticides dans le pollen et pain d’abeille des abeilles mellifères. Au niveau des résultats prélevés en 2020 pour les abeilles solitaires à Ciney et Orp-Jauche, nous observons des résidus d’herbicides.

Le sol et l’eau des captages ont également été analysés en termes de résidus de pesticides. A Orp-Jauche, les résultats de sol montrent la présence de 5 herbicides et 5 fongicides : molécules très rémanentes dans les sols. Heureusement, parmi les 3 néonicotinoïdes (insecticides) recherchés (imidacloprid, clothianidin et thiamethoxam), aucun n’a été détecté. Les eaux des captages des sites, quant à elles, ne dépassent pas les normes de potabilité.

2. Agronomique

L’étude n’a pu être réalisée qu’à Ciney (12 ha) jusqu’à présent. Une diversité de cultures a été implantée appartenant aux familles des Astéracées, Boraginacées, Papavéracées, Fabacées, Brassicacées, Hydrophyllacées, Polygonacées, etc. En plus de nourrir les abeilles et autres insectes, ces cultures ont pu être valorisées par la production de semences, la production de graines transformées en huiles, farines ou condiments, la production de graines pour l’alimentation animale, des foins ou ensilages fauchés après floraison ou comme engrais vert.

La difficulté pour les producteurs est principalement de trouver un marché ou d’être équipé correctement pour les travaux agricoles.

3. Apicole

Du miel a pu être produit sur les différents sites. Le miel est-il une alternative au sucre de betterave ? Pour répondre à cette question, Nature & Progrès a interviewé des consommateurs, apiculteurs et betteraviers.

• 75% des consommateurs interviewés utilisent du sucre de betterave mais ne connaissent pas les tenants et aboutissants de cette culture. La consommation de miel est plus faible que celle du sucre. Les freins à la consommation de miel sont le goût, la texture, le pouvoir sucrant et le prix. Pourtant, ¾ des participants se disent prêts à remplacer une partie du sucre par du miel.

• Les apiculteurs aiment l’interpellation « Plan Bee » quant aux pratiques agricoles. Seulement, certains craignent de remplacer un système intensif par un autre. Actuellement, la plupart des apiculteurs nourrissent les ruches avec du sucre par manque de ressources florales dans l’environnement. Pourtant, la demande de miel est inassouvie (3/4 des pots de miel viennent de l’étranger). Ce que les apiculteurs souhaitent donc, c’est restaurer l’environnement en replantant et semant des plantes mellifères.

• Les betteraviers estiment que la culture de betterave sucrière n’est pas rentable sans pesticides (pourtant le sucre de betterave bio se développe). Ils trouvent que produire davantage de miel est une bonne chose mais pensent qu’il ne pourra jamais concurrencer le sucre de betterave. Ils disent que la consommation de sucre est énorme et qu’il n’est pas possible de compenser avec des ruches. Pourtant ils sont tout à fait conscients que l’agriculture est en train de changer !

Conclusion des premières études Plan Bee

En conclusion, augmenter la production de miel est une option pour diversifier la production de sucres en Wallonie. Pour avoir plus de miel, il faut restaurer l’environnement en replantant et semant des cultures mellifères sans l’utilisation de pesticides. Certaines cultures mellifères sont rentables pour les agriculteurs, en plus de nourrir les abeilles et toute l’entomofaune sauvage.

La difficulté est de trouver un marché pour valoriser la culture et être équipé pour les travaux agricoles. Cependant, cela permettrait d’augmenter l’agrodiversité ! De plus, les abeilles mellifères et solitaires nous montrent que notre environnement est encore contaminé par des pesticides chimiques de synthèse. Il est donc urgent d’opter pour un modèle agricole alternatif sans leur usage. L’étude Plan Bee est ainsi loin d’être terminée !

Nature & Progrès a présenté ces conclusions lors d’une visioconférence le 27 avril 2021. Retrouvez-la ci-dessous !

Les nouveaux OGM : une question citoyenne

© Unsplash (nouveaux OGM)

Carte Blanche publiée sur LLB Débats

Des OGM (Organismes Génétiquement Modifiés), nous en débattons depuis la fin des années nonante. L’industrie des biotechnologies vendit alors les OGM de première génération comme des produits miracles, notamment pour réduire la faim dans le monde, pour combattre les plantes et les insectes indésirables, et réduire ainsi l’utilisation de pesticides ! La technologie de production de ces organismes modifiés était, prétendait-on, précise et entièrement maîtrisée.

De longues discussions, relatives notamment à la dissémination volontaire d’OGM dans l’environnement, conduisirent à l’adoption de la directive 2001/18/CE qui définit, entre autres, les obligations d’évaluation et d’étiquetage des produits alimentaires à base d’OGM. Vingt ans après, les OGM n’ont strictement rien apporté à l’agriculture et aux agriculteurs, si ce n’est une dépendance toujours plus forte aux pesticides de synthèse. La quasi-totalité des OGM sont, en effet, modifiés pour tolérer des herbicides ou contenir un insecticide. Les plantes indésirables acquièrent, peu à peu, une tolérance à l’herbicide qui est alors utilisé en quantité plus élevée jusqu’à ce que d’autres herbicides doivent le remplacer. Les insectes résistent assez vite à l’insecticide dans l’OGM, impliquant l’utilisation d’autres insecticides.

Les mêmes vieux arguments refont aujourd’hui surface avec une nouvelle génération d’OGM qui serait indispensable pour lutter contre les effets des changements climatiques, contre la crise de la biodiversité et… pour diminuer l’utilisation de pesticides ! Les techniques de production seraient totalement maîtrisées car l’ADN de la cellule hôte est modifié en des endroits ciblés, et non plus au hasard comme ce fut le cas avec la transgénèse, technique de première génération qui introduit un gène étranger dans l’ADN de la plante et est reconnue pour engendrer des erreurs génétiques.

Les « nouveaux OGM » sont des OGM !

En juillet 2018, la Cour de Justice de l’Union européenne a rendu un arrêt selon lequel les organismes issus des nouvelles technologies OGM sont bien des OGM et relèvent donc de la Directive OGM. Ils doivent donc être traçables et étiquetés, et faire l’objet d’une analyse de risques pour la santé et l’environnement !

Mais ceci contrarie énormément le lobby de la déréglementation des nouveaux OGM, voulu par les producteurs de pesticides et de semences OGM, des chercheurs d’instituts de recherche, des agriculteurs industriels, des négociants en denrées diverses… Leur pression s’est donc fortement intensifiée auprès des Etats, de la Commission et du Parlement européen. Cette pression de ceux qui se revendiquent de la « vraie science » court-circuite le débat politique et la participation des publics concernés à la prise de décision, que ce soit pour des risques sanitaires et environnementaux ou pour des risques économiques, sociaux et éthiques.

Le simple citoyen veut une agriculture de qualité, de proximité, un déploiement important de l’agro-écologie qui puisse garantir sa sécurité alimentaire et s’intégrer harmonieusement dans le tissu social et local. Il refuse les vaines promesses d’une agriculture de haute technicité, sous brevets, cause d’une perte considérable de diversité semencière et de savoir-faire agricoles. Il n’entend pas se laisser confisquer ce choix !

Logo nouveaux OGM

Quelle sera la position belge ?

Le 25 septembre 2017, un « groupe technique » des administrations belges ad hoc s’est entendu, avant d’être dissout, sur une proposition selon laquelle « une révision du cadre législatif en matière d’OGM est nécessaire afin de tenir compte des évolutions scientifiques et technologiques ainsi que de critères socio-économiques qui ont également évolué depuis vingt ans de Directive 2001/18 ». Cette proposition n’a pas évolué depuis lors. Une abondante littérature scientifique indépendante continue pourtant à montrer les erreurs génétiques engendrées par les nouvelles technologies rebaptisées d’ »édition du génome ».

Un « steering group » fédéral informel a été constitué en septembre 2020. La teneur de ses discussions est restée secrète. Selon les ministres fédéraux compétents, une position modifiée sera préparée si les conclusions de l’étude de la Commission sur le statut des nouvelles techniques génomiques dans le droit de l’Union, à publier ce 30 avril, nécessitent une nouvelle concertation entre autorités fédérales et régionales. Le Vlaamse Instituut voor Biotechnologie (VIB) joue un rôle prépondérant, tant au niveau national qu’international, dans ce lobby. Fondé et en partie financé par le gouvernement flamand, il compte Bayer et BASF dans son Conseil d’administration et a pour mission de déposer des brevets et des applications dans l’ingénierie génétique.

Les responsables politiques doivent prendre leur responsabilité

Au niveau européen, de nombreuses associations, soutenues par des généticiens moléculaires et des spécialistes du fonctionnement des écosystèmes, se mobilisent pour dénoncer les conséquences d’une déréglementation des nouveaux OGM. Les technologies d’édition du génome dont celle la plus utilisée dite CRISPR-Cas engendrent des erreurs génétiques même si les mutations produites sont « ciblées » en des endroits précis de l’ADN. Ces erreurs peuvent induire des effets non intentionnels – toxines, allergènes, modifications de la valeur nutritionnelle, du métabolisme, impacts sur les écosystèmes – qui ne sont pas toujours perceptibles immédiatement. Ces nouvelles technologies interfèrent directement avec les mécanismes biologiques des cellules et de l’évolution et peuvent modifier l’expression d’autres gènes des cellules. Elles utilisent aussi une phase de transgénèse.

Un nombre croissant de parties prenantes demande que les responsables politiques prennent leurs responsabilités face aux citoyens, engagent un débat public avec l’audition de scientifiques indépendants et maintiennent les nouveaux OGM dans la Directive 2001/18/CE.

 

Retrouvez la carte blanche sur LLB Débats ici.

 

M. Fichers, Ir.Agronome, Secrétaire général
C. Wattiez, Dr.Sc.biologiques, chargée de mission OGM

Réduction du CO2 : retour sur la seconde rencontre

Isolation naturelle

© Adobe Stock, tous droits réservés (isolation énergie)

« Mobilisons-nous pour réduire le CO2 ! », c’est le projet de Nature & Progrès avec le soutien de l’AWAC et de la Wallonie. Notre objectif cette année ? Sensibiliser les citoyens à un changement de comportement et les pousser à l’action dans le but de contribuer à atteindre les objectifs européens de réduction de CO2.

Après la publication de l’article de lancement du projet dans la revue Valériane n°148, certaines locales de l’association se sont montrées intéressées par l’organisation d’une causerie autour de la problématique du C02. Voici un résumé de la seconde rencontre…

L’utilisation des énergies

Lors de cette causerie, le point central discuté fût celui de l’énergie utilisée notamment pour l’électricité et le chauffage domestiques.

Les communautés d’énergie ont entre autres été abordées. Il s’agit notamment de produire de manière renouvelable pour un public local et redistribuer l’énergie autour de la source ! Un exemple donné est celui d’une école sur laquelle on installerait des panneaux photovoltaïques. La consommation d’électricité en été est quasiment nulle. Il est donc important de pouvoir réinjecter celle-ci dans le réseau afin qu’elle soit utilisée par les voisins de l’établissement. Pour les participants du jour, ce système devrait être davantage développé et l’autoconsommation « en direct » doit être privilégiée.

Dans la même veine, les bénévoles actifs de la locale ont souhaité discuter sur la question de l’isolation. Le bâti belge est assez mal isolé. En effet, il n’est pas rare d’y trouver des pertes importantes. Il est donc plus que nécessaire de travailler sur l’isolation des bâtiments. Les participants reconnaissent que les primes octroyées par les régions sont importantes. Cependant, elles sont à multiplier et à simplifier.

D’excellentes idées à développer !

Plusieurs idées ont émergé de la discussion. Pour inciter les propriétaires à rénover les habitations qu’ils mettent en location, il faudrait pouvoir signer des conventions gagnant-gagnant entre les propriétaires et les locataires. A savoir : si le premier rénove en profondeur son bâtiment – ce qui permettra au second de faire des économies d’énergie – le locataire s’engage à reverser la moitié des gains au propriétaire afin que celui-ci amortisse son investissement. Les deux parties seraient alors gagnantes et l’environnement aussi !

Une seconde proposition a été débattue lors de cette soirée. Il faudrait lier des prêts (pour la rénovation et l’isolation) aux bâtiments et non plus aux personnes. Ces prêts seraient d’une durée très longue, par exemple 60 ans, et vendus avec le bâtiment de telle sorte que les économies engendrées par les travaux d’isolation seraient plus importantes que les mensualités à rembourser à la banque !

Nous le voyons, les bénévoles actifs des locales de Nature & Progrès sont plein de ressources. De plus, ils ont des idées qui pourraient aboutir sur des changements de comportements concrets.

Vous souhaitez, vous aussi, partager vos réflexions ou votre expérience avec nous ?
N’hésitez pas à contacter Lionel Pistone via lionel.pistone@natpro.be

Réduction du CO2 : retour sur la première rencontre

© Adobe Stock, tous droits réservés

« Mobilisons-nous pour réduire le CO2 ! », c’est le projet de Nature & Progrès avec le soutien de la Wallonie et de l’AWAC. Notre objectif en 2021 ? Sensibiliser les citoyens à un changement de comportement et les pousser à l’action dans le but de contribuer à atteindre les objectifs européens de réduction de CO2. 

Après la publication de l’article de lancement du projet dans la revue Valériane n°148, certaines locales de l’association se sont montrées intéressées par l’organisation d’une causerie autour de la problématique du C02. La première d’entre elles s’est déroulée début avril et les bénévoles ayant accepté de participer à la rencontre ont soulevé de nombreux points intéressants.

Consommation et décroissance

Parmi ceux-ci, la question de la consommation a été abordée de multiples manières et la décroissance apparait comme point d’attention numéro 1 dans la lutte pour la réduction du C02.

Il peut par exemple s’agir de moins consommer d’énergies pour se chauffer ou se déplacer. Dans ce chapitre, l’isolation, les transports en commun ou encore la voiture électrique ont été abordés. Mais aussi de consommer différemment (vêtements jetables, plastiques en tout genre, objets à usage unique, etc.) pour moins produire et éviter ainsi les déchets. Ou encore être davantage attentifs à notre alimentation : comment cela a été produit ? A quel endroit du globe ? En quelle saison ? Etc. Enfin, l’importance d’être positif, d’un côté « ludique » et de la motivation pour arriver aux objectifs de réduction du CO2 ont été débattus.

La suite du projet

Il s’agissait ici d’un premier tour de table en compagnie de membres actifs des locales. D’autres rendez-vous auront lieu dans les semaines à venir. Après ces consultations, les thématiques ayant récolté le plus d’intérêt de la part de nos militants seront travaillées davantage en profondeur avec un public plus large.

Vous aussi, vous souhaitez débattre et réfléchir sur ces questions ?
N’hésitez pas à contacter notre animateur Lionel Pistone via lionel.pistone@natpro.be 

Mes aliments ont un visage : 20 ans de campagne, 50 ans de convictions

Image campagne producteurs 2021

© Nature & Progrès, Mes aliments ont un visage

Au-delà de simples consommateurs de produits sur des étalages, les partisans et partisanes de Nature & Progrès sont surtout de réels soutiens aux femmes et hommes artisan.ne.s de leur alimentation. En 2001, la campagne « Mes aliments ont un visage » de Nature & Progrès concrétisait l’intention de mettre ce lien au centre de la réflexion. 20 ans après, la nécessité de nous connecter aux maillons de notre alimentation est toujours bien présente.

Est-il encore nécessaire de rappeler que Nature & Progrès puise son origine dans le rassemblement de citoyens, d’agriculteurs, d’agronomes, liés par une vision commune de ce que devrait être l’agriculture productrice de leur alimentation ? Depuis près de 50 ans, cette interconnexion, ce lien privilégié entre consommateurs et producteurs, anime toute action de l’association.

 

A chaque crise sa solution

C’est à la suite d’une N-ième crise du secteur alimentaire industriel (voir encart) qu’est née l’idée de ce message  : « Mes aliments ont un visage ». Voilà cinq mots qui résument notre philosophie, qui ramènent à l’essentiel . Derrière chaque aliment, il y a une productrice, un producteur, une transformatrice, un transformateur. Du moins, il devrait y avoir ! Et c’est ce que nous prônons chez Nature & Progrès. « Nul n’a le droit, pensons-nous, de limiter l’aliment à un simple bien commercial. Le producteur ne saurait être vu comme un simple fournisseur d’ingrédients. Le consommateur n’est pas davantage un vulgaire acteur économique, un acheteur d’aliments.  » indiquait la campagne de 2001. Et aujourd’hui, nous tenons à réitérer cet appel !

Car trop nombreuses sont les crises alimentaires qui nous pendent encore au nez  ! Le secteur industriel a de plus en plus la mainmise sur notre alimentation, même en bio. Les débats sont rudes pour tenir le cap. Quand on parle de valeurs, on nous répond « loi du marché ». Comment faire valoir la parole des agriculteurs quand ceux-ci sont réduits à de simples fournisseurs de matières premières  ? Et comment aider au développement des transformateurs voulant valoriser les productions wallonnes quand on les met en concurrence avec des industries peu regardantes sur la provenance des denrées utilisées  ? Sous couvert de développement de filières, on continue finalement de soutenir le même modèle agricole productiviste. Au pays du bas prix, le rendement est roi ! Et le risque pour le consommateur reste le même.

 

Des aliments proches de chez soi

Pour nous, c’est un fait ! Nombres des dérives dans le secteur agroalimentaire seraient évitables si nos aliments transitaient le plus directement possible du lieu de production à nos cuisines. Et s’il ne fallait qu’un seul geste pour qu’ils passent de la main du producteur ou du transformateur vers celle du consommateur ? Et si, ainsi, nous nous réapproprions notre droit de manger sainement en soutenant ceux qui travaillent en ce sens  ?

 

Visuel campagne 2021

En 2001, le livret « Mes aliments ont un visage » incitait le consommateur à devenir le partenaire du producteur bio et du transformateur bio.
De fait, se tourner vers leurs aliments c’est encourager leurs actions  !

 

Bien plus qu’une campagne de communication

Il y a 20 ans, nous vous interpellions. « Acheter bio, c’est une chose. Mais, pour faire de votre aliment un outil formidable de développement humain, économique et environnemental, il convient que cet achat concerne des produits locaux, des produits proches des hommes, dont la culture aura un impact positif sur leur lieu et leurs conditions de vie. ». Et 20 ans après, notre position n’a pas changé. En effet, c’est dans l’ADN de Nature & Progrès de revendiquer que nos aliments aient un visage ! Les initiatives de regroupement en circuit-court qui essaiment ces dernières années soufflent un vent d’espoir. De plus, elles montrent que notre message est porteur. Il est d’ailleurs marquant de voir que ce sont toujours des producteurs bio de Nature & Progrès qui en sont les figures de proue.

 

Des visages, on nous en sert, mais pas dans l’alimentation

Mais finalement, notre modèle alimentaire a peu évolué depuis l’après-guerre. De fait, il suffit de déambuler dans les allées des grandes surfaces, qui restent le canal principal d’achat du bio (39% des parts de marché en 2019), pour voir que ce changement tant attendu ne s’est pas réellement opéré. Si les productions bio wallonnes gagnent du terrain dans les étalages, celles-ci restent anonymes. Certes, des visages, on nous en sert : ceux des mannequins qui posent en salopette, fourche à la main, sur des affichages publicitaires trompeurs. Qu’on se le dise, dans les grandes surfaces, les aliments n’ont pas de visage.  La situation reste donc majoritairement la même : le maillon central de l’alimentation, c’est le distributeur (ou la structure de transformation qui le fournit). Le consommateur et le producteur sont réduits aux rangs d’outils financiers. L’aliment, un objet de spéculation comme un autre ? Pour Nature & Progrès, c’est un grand non !

Canaux distribution BIO en Wallonie

Le supermarché reste le canal de distribution principal des produits alimentaires bio en Belgique. Alors que les magasins à la ferme ne représentent que 5%… Ensemble, faisons augmenter la surface de cette part verte du camembert ! (Graphique tiré de « Les chiffres du BIO 2019 » de Biowallonie)

Les productions locales en grande surface… déshumanisées !

À la suite de la crise du lait, des producteurs bio belges se regroupent pour valoriser les productions locales auprès des grandes surfaces. Comme la coopérative de producteurs Biomilk, dont on retrouve le lait dans les rayons du Delhaize. Un bel exemple de réussite de rassemblement de producteurs locaux pour faire valoir leur production auprès d’une grande surface ! Au départ, la brique mettait clairement en avant la présence de la coopérative. Lors de la révision du packaging bio, Delhaize en a profité pour lisser le visuel et le logo « Bioptimist » a pris le dessus sur celui de Biomilk (qui reste visible sur le côté de la boîte). Permettant ainsi au distributeur de garder la main mise sur le packaging. Nous regrettons que les grandes surfaces mettent toujours plus de pression sur les producteurs pour les reléguer au second plan.

Lait

Réaffirmons que nos aliments ont un visage !

En rapprochant producteurs et consommateurs, on garantit une bio locale et éthique, qui repose sur une relation de confiance. Connaître l’humain qui se cache derrière ce que vous consommez en est l’essence même ! L’aliment fait le lien, tel un contrat tacite mais essentiel, entre celui qui le produit et celui qui le consomme. Il est l’engagement du producteur à procurer une alimentation de qualité tout en respectant l’environnement et notre santé. Il représente l’engagement du consommateur à soutenir cette philosophie de production.  Il est le garant de la confiance du citoyen envers les agriculteurs et transformateurs qu’il soutient. Mais aussi de la qualité de vie de tous ceux qui font que, du champ à l’assiette, l’aliment est !

Schéma producteurs

Pour Nature & Progrès, l’aliment est l’engagement, le contrat de confiance tacite mais essentiel entre le producteur et le consommateur.

 

(Re)découvrez nos producteurs biologiques

Dans la nécessité de maintenir les valeurs du bio face au développement important du secteur, il devient de plus en plus limpide que les producteurs bio de Nature & Progrès apportent des solutions. C’est pourquoi chaque jour nous défendons leurs valeurs et les vôtres ! (Re)découvrez les producteurs bio de Nature & Progrès qui vous proposent viandes, fromages, charcuteries, fruits et légumes de saison, farines, biscuits, bières … Toute une variété de produits dont ils maitrisent la culture et la transformation en toute transparence.

Les choses ont évolué en 20 ans. En effet, les producteurs bio de Nature & Progrès ont développé leurs magasins. Et les surfaces agricoles bio ne cessent de croître. Il faut s’en réjouir ! Tout en restant attentifs aux fondamentaux en revanche. La croissance des marchés doit se faire en respectant les valeurs du lien entre production et consommation. Nature & Progrès est là pour le rappeler et réaffirmer les convictions défendues depuis ses débuts : « Mes aliments ont un visage » ! Nous connaissons tous le nom de l’auteur de notre dernier livre acheté. Nous connaissons le nom de nos animateurs télé et radio favoris. Même celui de notre coiffeur. Alors pourquoi ne pas connaître les hommes et femmes qui se cachent derrière notre alimentation  ?

Soyez attentifs toute cette année aux messages qu’ils auront à vous faire passer. Ouvrez l’œil, pour voir fleurir les visages de vos producteurs bio !

Village des prodicteurs Salon Valériane

Les artisans d’une alimentation bio de qualité acquièrent de la reconnaissance par les citoyens qui choisissent de mettre un visage sur leurs aliments.
Ils vont à leur rencontre dans leur magasin à la ferme, sur les marchés, au Salon Valériane, etc.

La crise de la dioxine de 1999 en Belgique

Les dioxines, ce sont des molécules organochlorées, polluants organiques persistants dans l’environnement. et qui ont la réputation d’être dangereuses pour la santé. Pourquoi ? D’abord, parce que l’Homme est un bio accumulateur de ces molécules, car en bout de chaîne alimentaire et incapable de les éliminer de son organisme. Ensuite, parce que ces molécules se transmettent de la mère au fœtus ou via l’allaitement au jeune enfant. Nous vous laissons ouvrir vos encyclopédies pour en savoir plus sur leurs origines dans notre environnement. Sachez seulement que des études considèrent que certains types de dioxines sont hautement toxiques pour l’Homme en agissant au niveau du développement, du système immunitaire, des hormones et peuvent également causer des cancers.

Début 1999, il a été constaté que des aliments pour animaux (monogastriques en l’occurrence, donc poulets et porcs), produits en Belgique, ont été contaminés à des doses hors normes de dioxines? Comment ? Via des graisses minérales qui n’auraient pas dû se retrouver là. Ces dioxines ont en effet été détectées dans les œufs et la viande que nous consommions. Mais voilà, dans un monde où les filières alimentaires sont de plus en plus compliquées, remonter à la source de la fraude devient un casse-tête ! Pour en savoir plus, nous vous conseillons l’article du journal Le Soir « La crise qui empoisonna la Belgique ».

La manipulation de l’alimentation par des acteurs industriels

Une déconnexion des différents maillons de la chaine qui fait qu’au final, le producteur n’est plus maître de l’alimentation qu’il donne à ses animaux. Un cas isolé ? Pas vraiment ! La mondialisation et la capitalisation de notre alimentation rend les contrôles ardus. La responsabilité de chacun se voit diluée au nom de la productivité et de la libre concurrence. Pour preuve : on voit revenir la manipulation de l’alimentation par des acteurs industriels qui, à coups de lobbying puissant au niveau européen, tentent de libéraliser la diffusion des OGM dans l’agriculture et donc notre alimentation (pour plus d’information, voir notre brochure « La problématique des nouveaux OGM ».

Au-delà du scandale politique et économique que la crise de la dioxine a provoqué, c’est notre confiance en notre système alimentaire qui est mise à mal. Heureusement pour l’industrie, l’humain a la mémoire courte. C’est pourquoi Nature & Progrès est là pour vous rappeler  : consommer est un acte politique  ! Et si on accordait plus d’importance aux artisans de notre alimentation ?