Les huiles essentielles BIO: utiles au jardin et à la maison

Les huiles essentielles BIO, utiles au jardin et à la maison

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A l’heure actuelle, la société est de plus en plus envieuse de faire usage de produits sains et naturels dans sa vie quotidienne. Les huiles essentielles, ces extraits de plantes aromatiques concentrés, connaissent un grand succès. Car en plus de leurs vertus thérapeutiques, elles ont de nombreuses autres utilisations possibles à la maison et au jardin. 

 

Avant toute chose, il est primordial de favoriser les huiles essentielles BIO. En effet, ces substances qui sont généralement au contact de la peau ou à inhaler, se doivent d’être les plus pures possibles. Pour ce faire, le bio apporte la garantie que les plantes proviennent de cultures non traitées aux pesticides chimiques de synthèse.

 

Les huiles essentielles à l’intérieur

Certaines huiles essentielles sont extrêmement efficaces pour lutter contre les mites dans les textiles. Auparavant, la naphtaline était largement utilisée à cet effet. Toutefois, ce produit chimique est interdit en Europe depuis 2008 car considéré comme un pesticide dangereux. Pour éviter tout usage chimique, quelques gouttes d’huiles essentielles de lavande ou de romarin seront tout aussi efficaces.

Les huiles essentielles sont aussi très utiles pour protéger nos animaux des puces. A nouveau, le fipronil, qui est un pesticide chimique de synthèse, est autorisé dans les colliers antipuces. Ce produit est pourtant interdit en Europe en pulvérisation et en Belgique dans les cultures, dû à sa toxicité. Où est donc la logique ? Pour éviter toute substance toxique pour vos animaux, favorisez les huiles essentielles, des produits naturels et tout aussi efficaces.

Beaucoup d’entre elles peuvent également être utilisées en diffusion grâce à un diffuseur d’huiles essentielles. Cela permettra de parfumer et de purifier vos intérieurs tout en créant une certaine ambiance !

 

Les huiles essentielles à l’extérieur

Certaines huiles essentielles sont très efficaces au jardin car elles protègent les plantes contre les insectes ravageurs et les maladies. Les insectes se guident par l’odeur des plantes qu’ils attaquent. En parsemant vos espèces verts d’huiles essentielles, vous brouillerez ainsi les pistes.

De plus, saviez-vous que les huiles essentielles peuvent être placées sur les poules pour les apaiser ? Dans un poulailler, des tensions peuvent facilement arriver, notamment lors de nouvelles arrivées. Quelques gouttes d’huiles essentielles peuvent ainsi suffire pour éviter un trop plein d’agressivité entre les animaux.

 

Pour en savoir plus…

Si vous désirez en savoir plus sur le sujet, Nature & Progrès vous suggère le livre « Le guide terre vivante des huiles essentielles ». Les fêtes approchent à grands pas, cela pourrait être une belle idée de cadeau pour vos proches.

Retrouvez-le en vente dans notre librairie située à Jambes (Rue de Dave, 520) ou sur notre boutique en ligne.

Le jeudi 7 novembre 2019, Nature & Progrès était présente sur Vivacité pour une chronique sur le sujet. Réécoutez-la ici.

 

 

 

Protection des abeilles : vote favorable de la commission Environnement

Protection des abeilles :
vote favorable de la Commission Environnement

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La Commission européenne a récemment introduit un projet de modification du règlement de l’Union européenne n°546/2011 en ce qui concerne l’évaluation de l’impact des produits phytopharmaceutiques sur les abeilles domestiques. Ce projet aurait pour conséquence de maintenir des niveaux de protection des abeilles scandaleusement faibles face aux pesticides nocifs.

Le 17 octobre 2019, nous avons invité les parlementaires nationaux à s’opposer à ce projet et à veiller à ce que le respect de loi européenne soit réintroduit. Nous avons obtenu gain de cause : le vote en ENVI du 21 octobre a fait état de 62 votes en notre sens contre 4 (et 7 abstentions.

La commission Environnement invite désormais la plénière à s’opposer au projet de la Commission européenne. Le Parlement peut bloquer cette proposition s’il obtient la majorité absolue de ces membres.

Voilà le courrier que nous avons envoyé aux parlementaires le 17 octobre.

Objet. Abeilles sans protection – veuillez soutenir l’objection au projet de réglementation de la Commission relatif à l’évaluation de l’impact des pesticides sur les abeilles – Vote en ENVI le lundi 21 octobre.

Madame la Députée/Monsieur le Député,

A travers cette lettre, l’asbl Nature & Progrès Belgique vous invite à soutenir l’objection proposée envers le projet de réglementation de la Commission européenne de modification du règlement de l’Union européenne n°546/2011 en ce qui concerne l’évaluation de l’impact des produits phytopharmaceutiques sur les abeilles domestiques.

Le projet de réglementation sera soumis au vote de la commission ENVI du Parlement le 21 octobre 2019.

Si la séance plénière du Parlement opte pour l’adoption de cette décision, cela mettra véritablement fin au projet de la Commission européenne de maintenir des niveaux de protection des abeilles scandaleusement faibles face aux pesticides nocifs, qui d’ailleurs reposent sur des données scientifiques obsolètes. Nous vous invitons, au nom des centaines de milliers de citoyens à travers l’Europe[i], à exiger la mise en œuvre des normes les plus élevées possibles pour protéger les abeilles des pesticides, comme le stipule le règlement sur les pesticides 1107/2009/CE publié dans le Document de Guidance de 2013 sur les Abeilles de l’EFSA.[ii]

Les abeilles et autres insectes d’Europe sont menacés. En Allemagne, les scientifiques ont recensé des pertes de plus de 75% du nombre total d’insectes dans les zones protégées au cours des 27 dernières années.[iii] Aux Pays-Bas, des données détaillées montrent que plus de 50% des espèces d’abeilles sauvages sont menacées d’extinction[iv]. L’une des principales causes de ces développements est l’agriculture industrielle qui expose les abeilles à des pesticides nocifs.[v]

Le Document de Guidance de 2013 sur les Abeilles est la norme scientifique la plus récente en matière d’évaluation des risques liés aux pesticides sur les abeilles. Il comprend une évaluation des effets aigus et chroniques des pesticides sur les abeilles à la fois domestiques et sauvages. Ces directives ont permis à l’EFSA de fournir une évaluation complète des risques liés à l’utilisation de trois pesticides néonicotinoïdes, ce qui a ensuite permis à l’Union européenne d’imposer sa très appréciée interdiction en 2018 à toutes les utilisations de ces pesticides en extérieur.

Tant la Commission que l’EFSA ont déclaré à plusieurs reprises qu’elles soutenaient le Document de Guidance de 2013 sur les Abeilles. Mais les États membres ont bloqué son application au sein du Comité Permanent des Végétaux, Animaux, Denrées alimentaires et Aliments pour animaux. Entre-temps, les anciennes lignes directrices de 2002, qui ont été co-rédigées par l’industrie des pesticides[vi] et qui reposent sur une science « obsolète », sont toujours en vigueur, selon la Commission[vii] et l’EFSA[viii].

Les citoyens européens sont conscients de l’importance de l’application d’essais de pré-homologation robustes des pesticides pour inverser le déclin des pollinisateurs et exigent l’adoption immédiate et intégrale des guidances de l’EFSA de 2013.

L’Union européenne doit protéger les abeilles en Europe et l’environnement contre les pesticides dangereux sur base des « connaissances scientifiques et techniques actuelles »[ix], conformément au règlement de l’Union européenne sur les pesticides (règlement (CE) n ° 1107/2009). Les États membres et la Commission européenne n’ayant pas appliqué la réglementation, il incombe désormais aux députés de s’opposer à ces projets inacceptables et de faire en sorte que le respect de la loi européenne ainsi que la protection des abeilles en Europe soient réintroduits.

Cordialement,

[i] 238,000 people have signed the SumOfUs petition for full implementation of the Bee Guidance document http://sumofus.org/bee-guidance

[ii] EFSA (2013). EFSA Guidance Document on the risk assessment of plant protection products on bees (Apis mellifera, Bombus spp. and solitary bees). EFSA Journal 2013; 11(7):3295

[iii] Hallmann CA et al. (2017). More than 75 percent decline over 27 years in total flying insect biomass in protected areas. PLoS ONE 12(10)

[iv] Reemer, M. (2018). Basisrapport voor de Rode Lijst Bijen, EIS Kenniscentrum Insecten Leiden.

[v] Sánchez-Bayo, F., & Wyckhuys, K. A. (2019). Worldwide decline of the entomofauna: A review of its drivers. Biological Conservation, 232, 8-27.

[vi] Pesticide Action Network (2018). Industry writing its own rules and CEO and BeeLife European Beekeeping Coordination (2010): Is the future of bees in the hand of pesticide lobby?

[vii] Response to Greenpeace and others from Commissioner Vytenis Andriukaitis, 31/01/2017

[viii] EFSA (2012). Scientific Opinion on the science behind the development of a risk assessment of Plant Protection Products on bees (Apis mellifera, Bombus spp. and solitary bees). EFSA Journal 10 (5), 1–275 (2012).

[ix] Regulation (EC) No 1107/2009, Article 4; ANNEX II, Point 3.8.3; Articles 11 and 36

Impliquons la société dans l’évolution de notre agriculture !

Impliquons la société dans l’évolution de notre agriculture !

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Depuis plusieurs dizaines d’années, la place du consommateur dans les évolutions du modèle agricole a été amoindrie. Les producteurs se sont raréfiés, la production agricole ne vise plus nécessairement l’alimentation locale – voire l’alimentation humaine tout court ! , l’industrie alimentaire a globalement pris le relais des fermes pour la transformation des produits agricoles, la grande distribution s’est chargée d’acheminer des produits standardisés et anonymisés vers les consommateurs.

Face à la mondialisation et à la guerre des prix, les acteurs visent l’optimisation économique, mettant parfois entre parenthèses les aspects environnementaux (ex : utilisation de pesticides, augmentation des transports de denrées alimentaires), sanitaires (ex : utilisation d’additifs technologiques, appauvrissement nutritionnel des aliments), de sécurité alimentaire (ex : délocalisation de productions agricoles) ou sociaux (ex : dumping social).

Le consommateur prend conscience de ces évolutions « par surprise ».
Le scandale de la lasagne à la viande de cheval a illustré comment les produits transformés peuvent être opaques avec des ingrédients faisant le tour d’un continent, passant entre différentes mains. Les reportages montrent que les pains « cuits sur place » dans certaines enseignes, donnant l’impression d’être fabriqués de manière artisanale et locale, sont en réalité des pâtons surgelés issus de l’importation.

Des articles mettent en évidence que la fameuse bière belge, reconnue au patrimoine de l’Unesco, ne contient quasiment plus d’orge et de houblon locaux. La société remet en question les orientations de notre agriculture, de notre alimentation, de nos paysages, de notre ruralité.

La réaction du monde agricole face à ces questionnements citoyens est diverse. Certains s’offusquent que des personnes ne connaissant pas assez « le terrain », « le métier », « les réalités » puissent donner un avis. « Le consommateur ne sait pas que nous faisons déjà beaucoup pour l’environnement », clame-t-on, tandis que les lobbies agricoles œuvrent à maintenir le glyphosate et les néonicotinoïdes « indispensables » aux cultures, sans chercher à développer les alternatives existantes ou à en développer de nouvelles. D’autres producteurs accueillent volontiers les préoccupations des consommateurs et créent ensemble de nouveaux modèles agricoles.

C’est ainsi que naissent, il y a un demi-siècle, Nature & Progrès et le mouvement de l’agriculture biologique, portés par des producteurs et des consommateurs ensemble. Ils étaient convaincus des effets néfastes des pesticides, de la nécessité de garder des fermes autonomes proposant des aliments aux consommateurs plutôt que des matières premières aux usines. Ils ont développé ensemble des cahiers des charges, devenus lois, des circuits de commercialisation courts, des filières rassemblant les acteurs… Ce modèle a pris de l’ampleur jusqu’à être aujourd’hui considéré comme une référence pour le développement de notre agriculture. On n’a jamais autant parlé de bio, de local et de circuit court.

De nombreux consommateurs s’impliquent dans les questions agricoles. Le projet « Echangeons sur notre agriculture » de Nature & Progrès propose depuis 5 ans aux citoyens et aux producteurs de se rencontrer pour discuter de problématiques agricoles. Et il ne faut pas croire que ces consommateurs sont à court d’idées ! En explorant la crise du secteur laitier en 2016, tandis que les producteurs se concentraient sur des pistes pour améliorer la production et la stabilité des marchés, les consommateurs se sont intéressés aux pistes permettant de mieux valoriser le lait, notamment à travers une transformation dans des produits de meilleure valeur ajoutée comme des fromages wallons. Ces réflexions ont inspiré des éleveurs, déléguant jusque là la valorisation du lait à leur laiterie.

Dans d’autres dossiers également, les consommateurs ont fait part de leur vision de l’agriculture. Des bovins mixtes à l’herbe, un abattage à la ferme , un redéploiement des moulins et de micromalteries pour valoriser les céréales alimentaires wallonnes, ou encore, des zones nourricières protégées, réservées à la production alimentaire et garantissant une meilleure autonomie wallonne…

Impliquer les consommateurs dans l’évolution de l’agriculture, c’est garantir un modèle agricole en accord avec notre société, c’est renouer avec une production locale pour une consommation locale, c’est instaurer une relation de confiance entre producteurs et consommateurs et mieux, un véritable partenariat entre un consomm’acteur heureux, offrant un prix juste au producteur pour la qualité de l’aliment qu’il lui fournit, et un producteur heureux et fier de remplir sa mission nourricière mais aussi toutes les autres : entretenir nos paysages, développer notre biodiversité et tisser les liens sociaux de nos villages.

Greenpeace : Préserver le climat de l’impact de l’élevage industriel

Greenpeace : Préserver le climat de l’impact de l’élevage industriel

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La position de Nature & Progrès

Cette étude confirme ce que nous avons dit déjà en 2010 lors de notre colloque « Agriculture biologique et changement climatique » !
L’option à adopter n’est pas de ne plus manger de viande !
C’est de consommer une viande locale, respectueuse de l’environnement et biologique !

Les négociations pour la prochaine PAC commencent ; Une occasion de réorienter l’agriculture dans ce sens.

Prière de plus opposer homme et animal… Il faut cesser de nourrir les animaux avec des céréales nobles…

Rappelons que 24 % des céréales sont utilisées pour les agrocarburants,
que 3 % sont panifiables et que le reste sert à nourrir les animaux…
C’est une honte !

Voilà donc un beau potentiel pour notre région qu’est le développement de farines locales et de viandes locales nourries à l’herbe !

Communiqué de Greepeace

La Belgique terre d’accueil LOW COST pour les pesticides

La Belgique, terre d’accueil
LOW COST pour les pesticides ?

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La Belgique est un des pays qui réclame le moins de frais de dossiers aux producteurs de pesticides qui demandent une nouvelle autorisation. Cela leur coûte 1 000 €.

Contre 40.000 € chez nos voisins français, ou encore 28000€ aux Pays-Bas, il va s’en dire que la différence est colossale !

Nous sommes donc en droit de nous poser une question :

Quel est le coût sociétal d’un pesticide autorisé ?

C’est le contribuable belge qui paie in fine cette différence et aux vues de la consommation des produits phytopharmaceutiques en Belgique, l’addition est salée !

Qu’attendons-nous pour réclamer un territoire délivré des pesticides chimiques de synthèse ?

Outre les arguments environnementaux ou relatifs à la santé, c’est aujourd’hui à votre portefeuille que les pesticides s’attaquent !

Et enfin… l’administration qui a en charge le contrôle de dossiers d’agrément des pesticides se plaint souvent du manque d’agent : cherchez l’erreur …

La demande de dérogation de 120 jours pour les néonicotinoïdes est un mauvais signal… [Partie 1 ]

La demande de dérogation de
120 jours pour les néonicotinoïdes est un mauvais signal…
[Partie 1 ]

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Depuis l’annonce de l’interdiction des néonicotinoïdes, un vent de panique souffle comme si l’avenir de l’agriculture était suspendu à une seule molécule chimique, interdite de surcroît …

Le ministre fédéral de l’agriculture a même été jusqu’à demander une dérogation de 120 jours à l’Europe, pour pouvoir utiliser ce produit, et ce sans consultation aucune !!!

La dérogation de 120 jours est une astuce qui permet à un Etat membre de continuer à pouvoir utiliser un produit même si l’Europe en a interdit l’usage, même si cette interdiction a été motivée par une interminable liste d’études qui ont montré les dangers par la santé et l’environnement et que les défenseurs de la molécule ont eu tout le temps de faire entendre leur voix.

Malgré cela des Etats membres peuvent déroger à l’interdiction pour 120 jours par an ce qui est bien suffisant pour couvrir toute la période culturale…

Autoriser ce qui est interdit est un mauvais signal pour les agriculteurs, qui s’entêtent dans ces pratiques désuètes basées sur le recours systématique aux pesticides, un risque pour notre santé et notre environnement.

Preuve en est la dernière intoxication de masse survenue en France

Article de RCF sur l’intoxication au metam-sodium dans la mâche landaise

L’abattage à la ferme

L’abattage à la ferme

Ce 21 septembre 2018, Nature & Progrès posait ses valises à la ferme BIO Hérin à Nassogne !
Nous y donnions une conférence de presse sur l’abattage à la ferme et le tir au pré.

Régulièrement, des éleveurs nous interpellent car ils rencontrent des difficultés pour trouver un lieu d’abattage pour les animaux qu’ils valorisent en circuit court. Depuis trente ans, la Wallonie a perdu la moitié de ses abattoirs, certains n’abattent plus que certaines espèces d’animaux, certains sont privatisés et refusent les petits abattages pour le circuit court. Trouver un abattoir est donc devenu un parcours du combattant pour les éleveurs, quelle que soit l’espèce d’ongulé en question.
Pourtant, la demande pour de la viande bio et en circuit court augmente sans cesse. Le nombre de producteurs bio progresse, tout comme le nombre de boucheries à la ferme et le nombre d’éleveurs proposant des colis de viande.

En bio, on élève des races un peu spéciales par rapport au Blanc-Bleu conventionnel qui, par ses besoins de césariennes, n’est pas élevé en bio. On élève des races plus rustiques, à tempérament un peu plus sauvage, ou parfois des races à longues cornes comme les Salers que vous pouvez voir ici. Ces races sont plus sensibles au stress, n’ont pas l’habitude d’être manipulées, certaines vivent en permanence à l’extérieur, et les races à longues cornes ne passent pas dans les couloirs d’abattage. Il est urgent d’adapter le secteur de l’abattage à ces nouvelles évolutions.

Abattre à la ferme est une solution et une réelle opportunité pour notre agriculture. Cette méthode d’abattage permet d’optimiser le bien-être animal en évitant de manipuler et de transporter les animaux et elle permet d’optimiser la qualité de la viande en évitant ces stress. 95 % des éleveurs qui désirent abattre à la ferme travaillent en circuit court, et veulent donc offrir une viande de la meilleure qualité possible aux consommateurs avec qui ils sont en lien direct. L’abattage à la ferme permet aussi une meilleure autonomie des éleveurs et mieux, une reprise en mains de cette étape critique de leur élevage.

A l’heure actuelle, les préoccupations en matière de bien-être animal sont croissantes, et il est nécessaire d’offrir de nouvelles possibilités pour que les producteurs et les consommateurs puissent ensemble développer ce mode d’abattage. Car l’abattage à la ferme est défendu par les producteurs, par les consommateurs, par des vétérinaires et chercheurs qui y voient une alternative, une diversification possible pour la filière viande.

Les agriculteurs aussi veulent sauver les abeilles !

Les agriculteurs aussi veulent sauver les abeilles !

Oui les alternatives aux néonicotinoïdes existent ce sont les agriculteurs qui le disent : l’agriculture doit se positionner avec les pratiques du futur!

Sauvons les abeilles !

Répondons à la demande des consommateurs : une production agricole respectueuse de l’homme et de son environnement !

Pour info : Dans la Libre Belgique de ce 26/04/2018 

Interdiction des néonicotinoïdes : Plus de place au doute !

Interdiction des néonicotinoïdes : Plus de place au doute !

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Vote sur l’interdiction des néonicotinoïdes : parce que le doute n’est plus permis… !

Le 27 avril, dans deux jours, les Etats membres de l’Union Européenne devront se prononcer sur l’interdiction des néonicotinoïdes.

Présentés dans les années 90 comme une avancée majeure pour les agriculteurs et la sécurité des citoyens, l’imidaclopride, la clothianidine et le thiamethoxam se sont rapidement révélés avoir un effet désastreux sur l’environnement.

Suite à de nombreuses publications scientifiques démontrant les dangers posés par l’usage des néonicotinoïdes, en 2017, la Commission Européenne a exprimé la volonté d’interdire tout usage en champ de ces 3 néonicotinoïdes. Cette proposition sera soumise au vote des Etats membres ce 27 avril. Nous attendons toujours, à quelques heures du vote,un positionnement fort de la Belgique…

Très récemment, fin mars, l’EFSA a publié les conclusions d’une importante étude concernant l’impact des néonicotinoïdes sur les insectes. Les conclusions sont alarmantes pour le futur de la biodiversité en Wallonie ! Faut-il le rappeler, il est urgent de rétablir la biodiversité dans nos campagnes !

Lors de la restriction de l’autorisation des 3 néonicotinoïdes imidaclopride, clothianidine et thamethoxam en 2013, la Commission Européenne, dans son règlement d’interdiction 485/2013, a demandé aux producteurs de ces substances, Bayer et Syngenta, de fournir des données confirmatives concernant la toxicité de ces substances sur les pollinisateurs autres que les abeilles, le risque lié à l’exposition des abeilles à du nectar/pollen contaminé sur culture successive, le risque lié à l’exposition au nectar/pollen des adventices, l’exposition chronique, etc.

Bayer a fourni des informations pour l’imidaclopride et la clothianidine tandis que Syngenta n’a quasiment rien fourni comme informations. Sur base de cela, l’EFSA a publié en novembre 2016 une opinion sur ces données confirmatives et indiquait que pour l’imidaclopride et la clothianidine, il n’y avait pas d’utilisation sûre prouvée des néonicotinoïdes.

Il en est de même pour le thiamethoxam de Syngenta vu que la compagnie n’a pas fourni de preuves de l’innocuité de son produit sur les abeilles. Sur base de cela, la Commission Européenne a fourni en mars 2017 aux Etats membres une proposition d’interdiction de ces 3 substances.
Un certain nombre d’Etats membres a demandé à attendre une nouvelle opinion de l’EFSA sur de nouvelles données scientifiques (notamment celles de la littérature scientifique indépendante) sur la toxicité de ces 3 néonics sur les abeilles. Ces avis ont été publiés en février 2018. L’EFSA y confirmait qu’il n’y avait pas d’utilisation sûre des pesticides pour les abeilles.

Détail intéressant de ces études: dans de nombreuses études, les contrôles négatifs (par exemple de pollen, qui ne doivent donc pas contenir de résidus de pesticides) sont contaminés par des néonicotinoïdes: on les retrouve partout dans l’environnement. Ce qui est remarquable, c’est qu’une grande partie de ce dernier rapport concerne les bourdons car de plus en plus de données sont disponibles.

Les bourdons semblent plus susceptibles aux néonicotinoïdes que les colonies d’abeilles mellifères (notamment parce qu’ils ont de plus petites colonies donc une moindre résilience).
Pour ce qui concerne la betterave sucrière, c’est particulièrement la contamination du nectar/pollen via les cultures successives qui est mise en cause et aucune utilisation sûre n’a été mise en évidence car les néonicotinoïdes restent actifs dans le sol pour les cultures suivantes : après betterave on cultive une céréale suivie d’une moutarde très visitée par les abeilles.

Sur base de ce nouvel avis sans appel, la Commission a discuté de ce nouveau rapport à la réunion du Comité permanent sur les produits phytos (là où les Etats membres votent sur les autorisations/interdictions de pesticides) et normalement le vote sur la proposition d’interdiction de toute utilisation en plein champ de néonicotinoïdes devait avoir lieu fin mai mais la Commission voulant avancer le tempo, elle va faire voter sa proposition dans un autre Comité permanent ce vendredi 27.

Alors aujourd’hui, l’Allemagne, l’Angleterre, la France, l’Autriche, le Luxembourg et l’Irlande se sont déjà positionnés POUR l’interdiction…

La Belgique toujours pas…
Nous attendons une position ferme et définitive…
Le doute n’est plus permis !

Des réductions qui n’ont de drastiques que le NOM !

Des réductions qui n’ont de drastiques que le NOM !

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Des réductions qui n’ont de drastiques que le NOM !

Nature & Progrès déplore les mesures insuffisantes reprises dans ce projet d’arrêté. En effet, les mesures exposées n esont rien de plus que des pratiques de bon sens ! cela ne changera rien aux pratiques habituelles qui faut il  le rappeler sont responsables de dérives dans l’environnement

Les applications actuelles des pesticides se font avec dérives puisque nous retrouvons des pesticides dans l’environnement et cela est nocif pour la biodiversité et pour notre santé !

Revenons sur les éléments développés dans cet article:

1) L’obligation d’utiliser des buses qui réduisent les dérives de minimum 50%

Les buses qui réduisent les dérives de 50% devraient être la norme pour les traitements en plein champs et en zones d’habitats, il faudrait opter pour un minimum de 75% de réduction de dérive. C’est aberrant de continuer à pulvériser avec du matériel qui ne régule pas la dérive !

2) L’interdiction de pulvériser lorsque la vitesse du vent est supérieure à15km/h

QUI pulvérise lorsque le vent est supérieur ? Les études mettent en avant l’aberration de traiter lorsque le vent est supérieur !

zertgyh

Les champs qui continuent à être traités aux pesticides ne peuvent être source de pollution!

Le Gouvernement doit prendre pour protéger les riverains des dérives de pesticides, faut il le rappeler ce sont des poisons!

Les pesticides utilisés pour traiter les champs doivent rester sur les terrains traités. Nous plaidons donc pour  la mise en œuvre de techniques de pulvérisations anti-dérives.

Si pulvérisations il y a, elles doivent être réalisées sans dérives. Pensons à la qualité de vie des riverains !

3) Est-il normal de terminer une pulvérisation à la limite des pelouses quand on voit les dérives de pulvérisation?  Il faut une interdiction de traitement autour des habitations !

Nous demandons la mise en place, le long des zones d’habitat, de bandes tampons de 10 mètres de large consacrées à des cultures ne demandant pas de traitement aux pesticides. Ces cultures servant donc à isoler des zones d’habitation les terrains traités aux pesticides.

Aucun riverain ne demande à ce qu’on traite les cultures placées près de chez lui ! 

Des abeilles ou du sucre ?

Des abeilles ou du sucre ?

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Dans les années 90, une nouvelle famille d’insecticides a été mise sur le marché: les néonicotinoïdes. Présentés à l’époque comme une avancée majeure pour les agriculteurs et la sécurité des citoyens, l’imidaclopride, la clothianidine et le thiamethoxam se sont rapidement révélés avoir un effet désastreux sur l’environnement.

 Leur utilisation a rapidement mené à des hécatombes dans le secteur apicole. Dès leur autorisation sur tournesol en France au milieu des années 90, les apiculteurs ont constaté une hausse importante des mortalités dans leurs colonies d’abeilles exposées à ces insecticides. En 2013 et suite à une mobilisation massive des apiculteurs, des associations environnementales et des citoyens, l’utilisation des néonicotinoïdes a été restreinte aux cultures non-visitées par les abeilles. Ce fut une avancée importante dans la protection de l’environnement mais il a été démontré depuis que les caractéristiques particulières de ces molécules remettent en cause cette distinction entre cultures attractives pour les abeilles ou non.

En effet, les néonicotinoïdes sont des substances actives à très faibles doses et qui persistent souvent plus de 10 ans dans les sols avant de se dégrader. De plus, le fait que ce soit les semences (betteraves, chicorée,…) qui soient traitées fait que plus de 90% de l’insecticide reste dans le sol et n’est pas absorbé par la plante. Les sols sont donc contaminés, tout comme les eaux de surfaces suite au ruissellement des sols. Les cultures suivantes, telles que le colza, plante hautement attrayante pour les abeilles, seront donc contaminées et les abeilles seront à nouveau exposées aux néonicotinoïdes, avec les conséquences que l’on connaît. Outre la disparition des abeilles et des bourdons, les papillons et le monde des insectes en général sont en déclin. Il en est de même pour les oiseaux insectivores qui manquent de ressources alimentaires.

 Suite à de nombreuses publications scientifiques démontrant les dangers posés par l’usage des néonicotinoïdes, en 2017, la Commission Européenne a exprimé la volonté d’interdire tout usage en champ de ces 3 néonicotinoïdes. Cette proposition nécessite d’être approuvée par les Etats membres. Ces derniers voteront donc ce 27 avril. L’Allemagne a déjà déclaré qu’elle se prononcerait en faveur de cette proposition. Alors qu’en 2013, la Belgique avait soutenu la proposition de restriction, cette fois, étonnamment,  notre pays s’apprête à voter contre cette proposition d’interdiction visant à protéger nos abeilles.

 En effet, le secteur betteravier a joué un lobbying massif aux niveaux belges et européen afin d’obtenir une dérogation à l’interdiction. Pourtant l’Autorité européenne de sécurité des aliments (l’EFSA) a clairement indiqué qu’il n’existait pas d’utilisation sûre des néonicotinoïdes sur betterave, notamment de par le risque posé par les résidus laissés dans les champs pour les cultures suivantes.

 Contrairement aux messages fréquemment véhiculés, il existe des alternatives aux néonicotinoïdes, même pour les betteraves. Illégales de par leur toxicité maintenant clairement avérée pour les abeilles, maintenir ces substances donnerait un signal négatif au secteur betteravier fortement dépendant de l’agrochimie. En effet, ces poisons sont de moins en moins efficaces car les insectes visés (notamment les pucerons) deviennent résistants. Cela nécessitera d’augmenter les doses ou de développer de nouveaux insecticides plus puissants encore. Et l’histoire se répètera… Pensons également à la mise en place d’un soutien aux agriculteurs qui développent des alternatives aux néonicotinoïdes.

 En Belgique, le secteur betteravier bio est inexistant, écrasé pour une industrie sucrière reposant sur un modèle d’agriculture intensive. Pourtant dans certains pays (Autriche, Suisse), le secteur de la betterave bio se porte bien. Dans le nord de la France, il est en développement également. Étant entendu que depuis la fin des quotas betteraviers, le marché de la betterave s’est effondré, notre pays ne devrait-il pas s’orienter vers une production respectueuse des abeilles et de notre santé en phase avec la demande des consommateurs ?

Pour finir, la majeure partie de la production issue de la betterave à sucre ne nourrit pas la population  alors que son coût environnemental (pesticides, engrais chimiques, érosion des sols) est énorme.

Nature & Progrès Belgique, Natagora, IEW et le PAN Europe soutiennent un modèle d’agriculture familiale et écologique. Suivant l’exemple de la France ou du Royaume Uni, nous demandons au ministre fédéral de l’agriculture Denis Ducarme, de soutenir la proposition européenne d’interdiction en plein champ des néonicotinoïdes. Nous soutenons également l’utilisation des terres agricoles pour une production de qualité, durable et nourricière.

Pour Nature & Progrès, Marc Fichers
Pour le Pan Europe, Martin Derminne
Pour IEW, Christophe Schoune
Pour Natagora, Philippe Funcken

Des études alarmantes montrent une disparition inquiétante des insectes et des oiseaux.

Durant ces quelques semaines, plus de 50.000 hectares sont en train d’être semés pour les betteraves. En Belgique, le secteur betteravier BIO est inexistant, écrasé pour une industrie sucrière reposant sur le modèle de l’agriculture intensive.

Nature & Progrès dans l’émission CACTUS

Nature & Progrès dans l’émission CACTUS

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Nature & Progrès intervenait hier dans l’émission Cactus sur Canal C.

Le scandale Véviba a secoué l’opinion publique ces dernières semaines, et a révélé quelques dérives dans le domaine de la production de viande.

Nous revenons sur ce dossier avec Marc Fichers, secrétaire général de Nature & Progrès.

L’occasion d’évoquer avec lui le rôle de l’Afsca, mais aussi d’élaborer des pistes de solution pour une production de viande plus respectueuse, plus raisonnée, et favorisant les circuits courts.

Pour revoir l’émission dans son intégralité

Installer vos plantes aromatiques BIO !

Installer vos plantes aromatiques BIO !

© Photo par Erol Ahmed, tous droits réservés

Mars est un bon mois pour mettre en place vos aromatiques bio préférées à l’intérieur…Et ce, afin de profiter très vite de leurs parfums au jardin et de leurs saveurs en cuisine !

Pour la ciboulette et le persil, supportant mal les repiquages, il est préférable de les semer directement en place (attendez alors la fin avril) sachant qu’ils rattraperont aisément les autres dans leur croissance.

Que pouvez-vous mettre en pot dès à présent ?

  • Aneth
  • Basilic
  • Ciboulette
  • Coriandre (coriandre vietnamien + simple)
  • Estragon9a7d353006572d9efb5ca0d63ce8836e
  • Laurier sauce
  • Menthe
  • Persil
  • Romarin
  • Sauge
  • Sariette
  • Thym

Où faire pousser ses plantes aromatiques d’intérieur ?

A peu près partout, tant qu’il y a un minimum de lumière et que l’endroit est aéré. Vous herbes-aromatiques-balcon-4pouvez les placez dans n’importe quelle pièce, un bord de fenêtres, sur un meuble, une étagère… Idéalement, il faudrait qu’elles puissent avoir entre 6h et 8h de soleil par jour.

Attention, si des tâches apparaissent sur les feuilles, cela est probablement du à un excès de lumière.

Récolter et conserver les aromatiques

Ne pas couper la base de la plante. Lors de la récole des plantes aromatiques, il ne faut pas couper trop court la plante, cela risquerait de freiner leur repousse. Coupez de préférence à 1/3 de la tige en partant de la base.

Soyez patient… Les plantes aromatiques poussent relativement vite. Alors pas de précipitation : ne prélevez pas sur des plants trop jeunes et cueillez au fur et à mesure de vos besoins (quelques feuilles suffisent pour parfumer vos plats).

L’astuce Zéro déchet !Macaron_texte_ZeroDechet_RVB.jpg

Congeler dans un pot en verre. Pour bien conserver ses herbes aromatiques fraiches et préserver toutes leurs saveurs, il suffit de les congeler. Pour cela, ciselez vos herbes, mettez les dans un petit bocal en verre (type pot de moutarde, pt de confiture, etc.) et placez les au congélateur pour une période de quatre à six mois.

Moins de 10 % de céréales wallonnes dans nos assiettes

Moins de 10 % de céréales wallonnes dans nos assiettes

© Photo par Wesual, tous droits réservés

Manger local est à présent dans l’ère du temps. Produits laitiers, viande, légumes… Mais qu’en est-il de nos céréales ? Si nous pouvons acheter notre pain chez le boulanger du village, les farines utilisées sont-elles produites localement ? Et le grain ? Et pour nos fameuses bières, les nombreuses brasseries belges utilisent-elles du malt issu d’orge local ? La réponse : très peu !

Notre bière belge… pas si belge que ça !

Elle est blanche, blonde, ambrée, brune… Fruitée, trappiste, d’abbaye ou de saison… Mais est-elle vraiment locale, cette fameuse bière belge reconnue au patrimoine mondial de l’Unesco ? Si le secteur de la brasserie et celui de la malterie sont largement développés en Belgique et en Wallonie, il en est tout autrement de la production des matières premières, notamment l’orge brassicole. Moins d’un pourcent de l’orge de brasserie utilisée pour la fabrication de bière est belge (essentiellement wallonne), un déclin drastique en à peine une quinzaine d’années. Cette tendance alarmante s’explique beer-2695358_1920par le fait que l’orge de brasserie doit répondre à des normes de qualité très strictes (une fois sur quatre, la récolte est déclassée), que le rendement de cette culture est moindre que celui de l’orge fourrager (escourgeon) et que le prix donné pour l’orge de brasserie est à peine supérieur à celui donné pour l’escourgeon et ne compense pas la diminution de rendement. A ce train-là, il en est fini de cultiver de l’orge de brasserie en Wallonie ! Autre point faible de la filière : la concentration des malteries (elles ne sont plus que six) et leur privatisation par de grands groupes : il n’en reste que deux qui maltent à façon en Belgique. Et enfin, les malteries travaillent généralement avec de grands lots d’orge brassicole qui doivent être homogènes et elles fournissent des grands lots de malts, ce qui est peu adapté aux caractéristiques des producteurs (petites parcelles de culture) et des microbrasseries (demandant de petits lots de malts) qui sont par ailleurs nombreuses et en plein développement.

Moins d’un pourcent de l’orge de brasserie utilisée pour la fabrication de bière est belge (essentiellement wallonne), un déclin drastique en à peine une quinzaine d’années.

Et le pain ?
Vous le choisissez au levain ou à la levure, blanc ou demi-gris, avec ou sans épeautre, croustillant ou moelleux… Mais le choisissez-vous wallon ? En effet, seulement 15 % du froment traité par le secteur de la meunerie est belge ou wallon. La difficulté semble être similaire à celle de l’orge de brasserie : des normes de qualité très exigeantes pour qualifier le froment de panifiable, et une faible valorisation de celui-ci. En réalité, le cultivateur ne saura même pas comment sera utilisé le grain qu’il fournira à sonwheat-8762_1920 négociant, et une étude wallonne a montré que seulement 6 % du froment wallon est utilisé pour l’alimentation humaine. Par ailleurs, il est bon de savoir que 98 % de la mouture du froment est réalisée en Flandre dans des moulins dits industriels et seulement 2 % en Wallonie ou subsistent quelques moulins artisanaux travaillant notamment sur meule de pierre pour fournir une farine de qualité supérieure. Mais le savoir-faire de la meunerie et les moulins tendent à disparaitre !

Seulement 6 % du froment wallon est utilisé pour l’alimentation humaine.
Comment développer des filières wallonnes, du grain au pain ou à la bière ?
Et si on revalorisait le prix donné pour les céréales destinées à l’alimentation humaine en Wallonie ? Des labels de qualité différenciée, mettant en avant des filières locales, peuvent-ils aider à une meilleure rémunération des cultures alimentaires ? Les normes bread-2864703_1920de qualité pour l’orge de brasserie ou le froment panifiable, si difficiles à atteindre dans nos régions fraiches et humides, sont-elles incontournables ? Quelles possibilités de développement de micromalteries afin de répondre aux demandes des microbrasseries wallonnes et permettre aux fermiers de valoriser de plus petits lots d’orge brassicole ? Quelles possibilités de renforcement de la meunerie artisanale wallonne ? Il est important de répondre à la demande de boulangers pour de la farine de qualité, notamment issue de variétés de blés rustiques et d’une mouture artisanale. Ici aussi, des outils travaillant à petite échelle sont nécessaires pour assurer le lien entre petit producteur et petits transformateurs artisanaux.

Quelle part de farines wallonnes dans mon pain ?
EtRencontres céréales avril 2018.jpg le reste !
Une autonomie en céréales à 100 % n’est pas un but en soi : on ne cultivera vraisemblablement jamais de riz en Belgique et il n’est pas nécessaire de strictement faire une croix sur les produits importés. Mais d’autres possibilités existent et peuvent être développées : flocons d’avoine et de seigle, pâtes alimentaires à base d’épeautre, farines de céréales diverses… En effet, à côté du froment, il existe d’autres céréales intéressantes tant pour leurs propriétés nutritionnelles que pour leur facilité de culture, notamment leur rusticité : résistance aux maladies, potentialités de culture en sols pauvres… Oui, on peut aussi cultiver des céréales pour l’alimentation humaine dans des zones aussi inhospitalières que l’Ardenne ! D’ailleurs… on le faisait encore il y a moins d’un siècle !

On en parle ?
Le projet « Echangeons sur notre agriculture » vous proposera cette réflexion dans le cadre de ses prochaines activités.

  • Le lundi 16 avril à Marche-en-Famenne, nous inviterons Mme Van Stappen, chercheuse du CRAW, à nous présenter les débouchés des céréales wallonnes et à discuter des possibilités de renforcer notre autonomie alimentaire.
  • Le mardi 17 avril à Louvain-la-Neuve, nous inviterons Mr Sinnaeve, chercheur au CRAW, à discuter avec nous de la qualité du froment pour la boulangerie et des possibilités d’utiliser des blés « hors-normes » pour la fabrication de pain. Mme Cara de la Boulangerie Legrand nous fera part de son expérience.
  • Le jeudi 19 avril à Ellezelles, nous inviterons Mme Louppe, chargée de projet à Socopro, à nous présenter la filière brassicole belge et wallonne et à discuter avec nous des possibilités de développement de filières 100 % locales.
  • Le lundi 23 avril à Tintigny, nous inviterons Mme Tielemans, chargée de projet au Parc Naturel Haute Sûre Forêt d’Anlier à nous présenter la marque « Epeautre d’Ardenne » et à discuter avec nous des possibilités de valorisation de céréales en qualité différenciée.
  • Le mardi 24 avril à Angleur, nous inviterons Mr Godin, chercheur au CRAW, à discuter avec nous de la qualité de l’orge de brasserie et des possibilités de développer des micromalteries en Wallonie pour le développement de filières brassicoles 100 % wallonnes.
  • Le jeudi 26 avril à Vielsalm, nous inviterons Mr Winandy, chargé de mission à Diversiferm, à nous présenter le secteur de la meunerie et discuterons avec lui des possibilités de développement des moulins et du métier de meunier en Wallonie.

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Infos pratiques et inscriptions

Par la suite, des visites d’initiatives auront lieu fin mai et début juin afin d’explorer le potentiel de développement de filières céréalières 100 % wallonnes. Infos à suivre…

Sollicitation de la justice belge pour protéger les abeilles !

Sollicitation de la justice belge
pour protéger les abeilles !

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La société civile sollicite la justice belge pour protéger les abeilles des dérogations données aux néonicotinoïdes

En avril 2018, après plus de 15 ans de débats et procédures, 76% des Etats membres de l’Union Européenne (UE) soutenaient la proposition de la Commission Européenne d’en finir avec l’utilisation en plein champ des néonicotinoïdes, ces insecticides contribuant au déclin des pollinisateurs et des insectes en général . La Belgique n’avait pas soutenu cette proposition réclamant avec entêtement une exception pour la culture de la betterave, malgré les risques pour l’environnement. En décembre dernier, la Belgique a fourni à ses agriculteurs des dérogations pour l’utilisation de néonicotinoïdes pour différentes cultures : betteraves, carottes et laitues. Considérant que de telles dérogations ne respectent pas les conditions posées par le règlement pesticide de l’Union Européenne, les ONGs Nature & Progrès Belgique et le Pesticide Action Network (PAN) Europe ont introduit un recours devant le Conseil d’Etat pour casser cette décision.

Marc Fichers, secrétaire général de Nature & Progrès indique : « le recours systématique aux pesticides chimiques a détruit une partie importante de l’entomofaune de nos campagnes, la destruction des insectes est également responsable de la disparition des oiseaux.  Il est urgent de donner la priorité aux alternatives non chimiques.

Martin Dermine, expert abeilles pour PAN Europe confirme que « La Belgique outrepasse régulièrement le cadre légal en fournissant des dérogations à ses agriculteurs pour des pesticides hautement toxiques, ce que ne font pas certains de nos voisins européens qui donnent priorité aux alternatives non-chimiques et protègent mieux la santé de leurs citoyens et l’environnement ».

En effet, la Belgique est un mauvais élève en termes d’utilisation de pesticides : de nombreuses dérogations sont fournies pour des produits hautement toxiques (chlorpyrifos, dichloropropène, chloropicrine, métham sodium, etc.) et l’utilisation de pesticides en agriculture est la deuxième la plus élevée en Europe. D’autres pays tels que la France, le Royaume-Uni ou encore l’Allemagne ont décidé de rejeter des demandes de dérogations relatives à l’utilisation des néonicotinoïdes en betteraves sucrière, notamment afin de protéger l’environnement.

Martin Dermine ajoute : « Nos autorités ont une approche très favorable à un modèle d’agriculture extrêmement intensive et polluante. En fournissant de telles dérogations, le ministère soutient un modèle agricole dépassé alors que d’autres modèles existent et se développent pour nourrir l’humanité sans intoxiquer les citoyens et polluer durablement notre environnement.

Marc Fichers de conclure : « Déroger à l’interdiction des néonicotinoïdes est un très mauvais signal pour les agriculteurs, c’est leur donner l’illusion que l’avenir de notre agriculture est dans la lutte chimique. Et pourtant, la population exprime régulièrement son souhait de s’éloigner des pesticides. Optons dès lors pour une production agricole plus respectueuse de l’environnement, c’est tout profit pour notre santé et celle de la Terre.

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