Le Ministre Clarinval soutient une augmentation des mortalités d’abeilles dues aux pesticides

Visuel abeilles

Dans le cadre d’une discussion traînant depuis 2013, la Belgique soutient une mortalité acceptable de 23% des abeilles, suite à une exposition aux pesticides. Par comparaison, la Suède, la France ou les Pays-Bas soutiennent un maximum de 7% acceptable. Le Ministre Clarinval place notre pays du côté des pays pro-pesticides, aux côtés de l’Espagne, de la Grèce ou encore de la Hongrie.

 

Depuis 2013, la Commission européenne essaie de se mettre d’accord avec les Etats membres afin de moderniser le système d’autorisation des pesticides. En effet, le système toujours en place date de 2002 et a été co-écrit par l’industrie des pesticides, ce qui a permis à des pesticides hautement toxiques pour les abeilles, comme les néonicotinoïdes, d’être pulvérisés dans notre environnement. En 2013, une mortalité des abeilles jugée “acceptable” de 7% avait été déterminée par les experts mais attendait depuis d’être validée au niveau politique, suite à un lobbying intense du lobby agro-chimique.

Afin de tenter de débloquer la situation, la Commission européenne a finalement décidé de ré-ouvrir les discussions sur le niveau acceptable de mortalité. Pour ce faire, elle a mandaté l’agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) de travailler sur une nouvelle approche. Pour ce faire, l’EFSA a proposé plusieurs approches aux Etats membres dont une qui utillise un modèle mathématique co-produit par l’industrie des pesticides (Syngenta) et fortement promue par le lobby des pesticides. Une majorité des Etats membres, dont la Belgique, a soutenu l’utilisation de ce modèle, lors de discussions secrètes et sans débat scientifique et démocratique. Les Etats membres ont ensuite été invités à décider ce qu’il faut considérer comme un niveau acceptable de mortalité. Notre Ministre fédéral de l’Agriculture, David Clarinval, soutient, devant le parlement fédéral, une mortalité acceptable de 23% alors que les Pays-Bas, la France et la Suède soutiennent 7%.

La Belgique, mauvais élève en matière de pesticides

Martin Dermine, coordinateur de projet chez PAN Europe a déclaré : « Les scientifiques indépendants sont critiques quant à l’utilisation de ce modèle de la firme Syngenta mais nos autorités n’en ont que faire. Maintenant, le Ministre Clarinval nous met du côté des pays voyoux d’Europe en matière de pesticides : Espagne, Grèce, Hongrie, qui militent en faveur d’une protection minimale de l’environnement et d’autoriser d’un maximum de pesticides ».

Marc Fichers, secrétaire général de Nature & Progrès Belgique d’ajouter : « Encore une fois, en lieu et place de supprimer les pesticides nocifs pour les abeilles, on minimise leur impact en relevant les normes. C’est une honte ! Les populations d’insectes et en l’occurrence les abeilles sont dans un état lamentable, rien ne justifie de continuer à détruire notre environnement ! ».

Martin Dermine conclut : « Le Ministre Clarinval, dans sa réponse parlementaire, se cache derrière l’EFSA en prétendant que le chiffre est scientifique alors qu’il est éminemment politique : quel niveau de protection donnons-nous à nos pollinisateurs ? Le Ministre a décidé de soutenir plus de pesticides toxiques dans notre environnement et moins d’abeilles ! ».

Les Etats membres de l’Union européenne sont invités à tenter de se mettre d’accord sur une mortalité acceptable lors du prochain Conseil européen des Ministres de l’Agriculture les 28-29 juin 2021.

La Belgique est un des plus gros consommateurs de pesticides et, contrairement à d’autres pays tels que le Luxembourg ou les pays scandinaves, les pesticides les plus toxiques de l’Union européenne y sont autorisés. De plus, la Belgique recourt énormément au système de dérogations, permettant d’utiliser des pesticides hautement toxiques et interdits par l’Union européenne, par exemple les néonicotinoïdes ou le mancozèbe (toxique pour la reproduction et interdit en Europe).

Sauvons les abeilles et les agriculteurs

Nature & Progrès et PAN Europe font partie d’une coalition de plus de 200 organisations qui soutiennent l’initiative citoyenne européenne Sauvons les abeilles et les agriculteurs. Cette initiative a déjà récolté plus de 600 000 signatures à travers l’Union européenne et la Belgique est proportionnellement le 2e pays en termes de signatures. Cette initiative demande une agriculture favorable aux abeilles en réalisant une transition sur 15 ans pour substituer les pesticides de synthèse par les alternatives existantes. »

 

Marc Fichers
Secrétaire général, Nature & Progrès
marc.fichers@natpro.be
www.natpro.be

Martin Dermine
Environment and health policy officer, PAN Europe
martin@pan-europe.info
www.pan-europe.info

 

Faire la lumière sur les co-formulants des pesticides

Champ pulvérisé

© Adobe Stock, tous droits réservés (co-formulants)

L’impact des pesticides chimiques de synthèse sur la santé est indéniable ! Si certains ont des effets létaux, bon nombre d’entre eux ont des effets endocriniens ou génotoxiques. Dès lors, il n’est même plus question d’évaluer la dose : même avec des concentrations infinitésimales, nous sommes empoisonnés !

La mise sur le marché des matières actives fait l’objet d’une règlementation au niveau européen. A titre d’exemple, pour le glyphosate, ce sont les instances européennes et des pays rapporteurs qui vont instruire le dossier (qui sera revu en 2022) pour, nous l’espérons, l’interdire définitivement.

Mais une matière active d’un herbicide n’est rien sans ce que l’on appelle les « co-formulants ». Il s’agit d’un ensemble de composés chimiques qui facilitent l’action de la matière active.

  • Des mouillants qui permettent au produit pulvérisé de s’étendre sur les feuilles ;
  • Des mordants qui favorisent la pénétration du produit dans le végétal ;
  • Des collants qui limitent le lessivage par la pluie.

« Rien de bien méchant » pourrait-on dire avec des savons et des tensions actifs. Sauf que, sous prétexte que ces formulations soient adaptées à chaque région, ce sont les Etats membres qui ont la compétence pour autoriser (ou non) les formulations des co-formulants. Le contenu d’un flacon de pesticides est sous la compétence des Etats membres. En Belgique, c’est le Ministre fédéral de l’Agriculture qui en a la responsabilité.

Des secrets toxiques ?

Bien entendu, sous prétexte de « secret industriel », les matières constituantes de ces formulations sont tenues secrètes. D’ailleurs, lorsque l’on se rend dans les locaux de l’administration, c’est à peine si on ne vous demande pas vos empreintes digitales. Tout est fermé et cadenassé !

Des pesticides qui évoluent au cours du temps

Le glyphosate, la matière active vendue depuis 45 ans sous le nom de Roundup, a vu son efficacité évoluer avec le temps. Il y a 30 ans, on déconseillait de traiter cet herbicide si la température ambiante était inférieure à 10°C. Un traitement dans ces conditions n’avait aucun effet désherbant. Aujourd’hui, même en période de gel, un traitement provoque la destruction des plantes. Or, la matière active est toujours la même : le glyphosate reste du glyphosate ! Ce qui a donc été modifié, c’est la formulation. Il est vrai que les conditions d’analyse des formulations sont beaucoup plus sommaires que les analyses des matières actives.

Dans les étalages des jardineries, nous voyons apparaître des herbicides à base de produits dits « naturels » comme de l’acide pélargonique ou de l’acide acétique. Ils présentent des effets herbicides surprenants.

En France, le professeur Gilles Eric Serralini a analysé les co-formulants de ces herbicides et a mis en avant la présence de produits dangereux : des métaux lourds et des métalloïdes comme l’Arsenic, le Cuivre, le Plomb ou le Nickel. Des hydrocarbures polycycliques aromatiques ont également été détectés dans 12 d’entre eux. Certains, comme le benzo(A)pyrène, sont des cancérogènes reconnus par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) … sans qu’il n’en soit fait mention sur l’étiquette ! Lire l’étude sur le sujet

Et en Belgique que fait-on avec les co-formulants ?

Des associations, dont Nature & Progrès France, ont constitué l’association Secrets toxiques pour faire retirer de la vente ces produits. En Belgique, Nature & Progrès et le PAN Europe ont décidé de se saisir de cette question. Nous venons d’interpeller le Ministre fédéral de l’Agriculture afin de faire la lumière sur les formulations de pesticides. Cfr lettre en annexe

Notre volonté est d’analyser la composition de ces produits et d’en exiger le retrait s’ils venaient à contenir des produits susceptibles de nuire à la santé et à l’environnement. Il serait honteux de faire croire aux jardiniers amateurs qu’ils pulvérisent de l’acide acétique (du vinaigre) alors qu’il s’agit en réalité de produits hautement toxiques.

Ce dossier nous conforte dans notre volonté de tourner le dos à tous ces pesticides chimiques de synthèses et de mettre en œuvre les alternatives. Découvrez-en plus à travers notre campagne « Vers une Wallonie sans pesticides ».

Pour une Politique Agricole Commune (PAC) au cœur de la transition

Logo coalition

Manifeste – Réforme de la PAC post 2020.

Natagora, Nature et Progrès, Inter-Environnement Wallonie, WWF-Belgique et Greenpeace Belgique, réunies dans la coalition IMPAACTE, appellent à la mise sur pied d’une agriculture wallonne productrice d’une alimentation durable.

La coalition associative justifie l’urgence de son appel par une série de constats :

  • La crise du COVID-19 exige une meilleure autonomie ainsi qu’une résilience accrue de nos systèmes agricoles pour garantir la souveraineté alimentaire en toute circonstance.
  • Les systèmes agricoles et alimentaires jouent un rôle majeur dans les crises de la biodiversité et du climat mais peuvent être en même temps une partie importante de la solution.
  • La Politique Agricole Commune (PAC) actuelle renforce les inégalités de revenus et encourage des pratiques agricoles qui ne sont durables ni pour l‘homme ni pour l’environnement.
  • La reconduction de cette politique n’est pas une option crédible pour atteindre les objectifs que la Wallonie s’est fixée en matière de transition, ni pour atteindre les objectifs du Green Deal (stratégie Farm to Fork et stratégie Biodiversité) au niveau européen.
  • La nouvelle PAC vise notamment à garantir un avenir économique stable aux agriculteurs, mais aussi à accroître le niveau d’ambition écologique de l’agriculture européenne.

La coalition IMPAACTE, demande au Gouvernement wallon d’adopter un plan stratégique PAC qui accélère la transition vers un système agricole et alimentaire sain pour l’homme, durable pour la nature et résilient face aux crises.

Les 4 enjeux prioritaires identifiés par la coalition sont :

 

1. Renforcer le réseau et le maillage écologique

Les milieux agricoles occupent près de la moitié du territoire wallon. Les agriculteurs ont donc un rôle déterminant à jouer dans la préservation de la biodiversité, et ce d’autant plus que la biodiversité des terres agricoles est dans un état très préoccupant.

Le redéploiement du réseau écologique passe par l’imposition d’un pourcentage minimal d’éléments soutenant la biodiversité dans chacune des fermes (objectif de 5%), et par des mesures volontaires pour soutenir les agriculteurs qui vont plus loin, notamment en plantant des haies, des arbres, en installant des bandes aménagées dans les terres cultivées, ou en adoptant un mode de gestion adapté pour les prairies de haute valeur biologique, avec un objectif régional de 10% en terres arables et de 15% en prairies. Il est donc essentiel que le futur plan stratégique réserve un budget conséquent pour ces interventions, via les enveloppes dédiées aux éco-régimes et aux MAEC (Mesures Agro-Environnementales et Climatiques).

 

2. Maintenir les prairies et encourager une transition de l’élevage

La préservation des 320 000 ha de prairies permanentes de Wallonie est cruciale. Ces prairies constituent des stocks de carbone, et doivent être préservées du labour pour empêcher que ce carbone ne retourne subitement dans l’atmosphère. De plus, les prairies extensives abritent une biodiversité remarquable.

La situation économique des élevages bovins wallons est préoccupante et le régime d’aides actuel n’a pas permis de les soutenir efficacement. Face aux crises et notamment la crise climatique, il convient de mieux soutenir les éleveurs adoptant des systèmes d’élevage résilients, afin d’éviter que la disparition des exploitations bovines se poursuive au rythme actuel et compromette la préservation des prairies permanentes à moyen et long terme. Le revers de la médaille est que les bovins émettent de grandes quantités de méthane, un gaz à effet de serre très puissant. Le défi est donc de soutenir fortement les éleveurs pour assurer la pérennité à long terme du secteur, tout en réduisant les troupeaux. IMPAACTE réclame une évolution des aides qui consisterait à remplacer le soutien par tête de bétail par une prime à la prairie permanente, prime d’autant plus importante que la charge en bétail est réduite.

 

3. Soutenir la transition écologique en cultures

La transition écologique vise notamment à répondre aux enjeux de préservation des sols, des ressources en eau et de la biodiversité. Le plan PAC doit permettre d’atteindre les objectifs en vigueur: – 50 % phytos, -50% engrais, -20% perte de nutriments. Les externalités négatives, comme l’érosion ou la pollution des eaux de surfaces, doivent être freinées par l’imposition de normes interdisant les pratiques les plus néfastes. Les pratiques agroécologiques doivent être encouragées via un éco-régime soutenant les agriculteurs s’inscrivant dans cette démarche volontaire.

 

4. Assurer un budget fort à l’agriculture biologique

Des engagements forts pour accroître la part de l’agriculture biologique apparaissent dans l’accord de gouvernement wallon (objectif de 30% en 2030) et dans la stratégie européenne Farm-to-Fork. L’agriculture biologique répond, en partie, à plusieurs besoins environnementaux, comme celui de réduire l’usage des pesticides.

IMPAACTE plaide pour un soutien fort au travers des aides à la conversion et au maintien en agriculture biologique. D’autres aides doivent être conçues pour mieux aider l’agriculture biologique, en particulier les aides à l’investissement, à l’installation des jeunes, à l’échange de connaissances et à l’information. Le développement des filières est essentiel, notamment en activant la possibilité de leur dédier jusqu’à 3% des dotations PAC destinées aux paiements directs.

Pour plus d’information sur les mesures proposées, voir “Note de la coalition sur l’architecture verte du plan stratégique PAC Wallonie”.

Dérogations belges pour usage de néonicotinoïdes sur betteraves portées devant la Cour de Justice de l’UE

Champ de betteraves sucrières

Le Conseil d’Etat vient d’envoyer cinq questions préjudicielles à la Cour de Justice de l’Union européenne. Cela fait suite à trois recours intentés par Nature & Progrès Belgique, le Pesticide Action Network (PAN) Europe et un apiculteur liégeois contre les dérogations fournies par l’Etat belge pour l’usage de néonicotinoïdes, entre autres sur betteraves, en Belgique en 2019, 2020 et 2021.

Lorsqu’en 2018, 76% des Etats membres de l’Union européenne avaient voté en faveur de l’interdiction de l’usage des néonicotinoïdes en plein champ, Denis Ducarme, alors Ministre fédéral de l’agriculture, avait voté contre l’interdiction afin de favoriser le secteur de la betterave sucrière. Pour les saisons 2019, 2020 et 2021, Denis Ducarme et son successeur, David Clarinval ont fourni aux agriculteurs des dérogations pour l’usage de ces substances en culture de betteraves sucrières. A chaque fois, un recours a été déposé au Conseil d’Etat, questionnant la légalité de ces dérogations.

Le Conseil d’Etat a accepté, à la demande des plaignants, d’envoyer 5 questions préjudicielles à la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) afin de clarifier les contours de l’article du règlement pesticide donnant la possibilité de fournir des dérogations. La CJUE devra se pencher, entre autres, sur la légalité de ces dérogations alors que des alternatives existent, ainsi que sur le fait qu’elles soient fournies anticipativement (en hiver) et de manière systématique, en l’absence de preuve d’une réelle nécessité (attaque importante de pucerons). En effet, le système est prévu pour des situations d’urgences avérées pour lesquelles il n’y a pas d’alternatives. Le fait que la Belgique fournisse des dérogations pour des produits expressément interdits à cause de leur toxicité excessive sur les abeilles devra également être examiné par la Cour.

Un risque pour nos pollinisateurs

Martin Dermine, expert chez PAN Europe explique “L’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments avait clairement indiqué que ces produits pouvaient présenter un risque pour nos pollinisateurs en culture de betteraves. De nombreuses études démontrent que ces substances intoxiquent les fleurs des cultures suivantes et migrent en-dehors des parcelles traitées pour se retrouver dans le nectar ou le pollen des fleurs sauvages des bords des champs. Il est clair que ces décisions amènent à une intoxication de nos abeilles et bourdons.” Marc Fichers, secrétaire général de Nature & progrès, d’ajouter : “Se passer des néonicotinoïdes est possible : des alternatives existent. Des betteraves bio sont même cultivées en France, en Allemagne et en Autriche. Continuer à déroger à l’interdiction des néonicotinoïdes, c’est laisser croire au secteur de la betterave que l’avenir est dans une culture à base de ces poisons. Alors que les consommateurs cherchent de plus en plus à s’en éloigner…

« La Belgique est un mauvais élève en matière de dérogations »

Le délai de réponse de la CJUE est d’environ 15 mois et sa réponse aux questions préjudicielles aura un impact sur toutes les dérogations fournies au sein de l’UE, ce qui permettra de clarifier les circonstances permettant à un Etat de déroger aux règles européennes en matière de pesticides.

Marc Fichers : “La Belgique est un mauvais élève en matière de dérogations : notre pays a fourni, ces dernières années, de nombreuses dérogations pour des produits interdits dans l’UE, afin de favoriser une agriculture intensive et destructrice de la santé et de l’environnement. En parallèle, on observe un développement important du bio en Wallonie : 1 ferme sur 7 est en bio (selon les chiffres de BioWallonie) avec près de 20.000 ha de grandes cultures. La population est contre ces produits chimiques mais nos politiques acceptent que des produits supposés interdits soient déversés dans notre environnement.

Martin Dermine d’ajouter : “L’envoi de ces questions préjudicielles à la CJUE est une forme de reconnaissance par le Conseil d’Etat qu’au minimum la conformité des pratiques de la Belgique au règlement européen ne s’impose pas de façon indiscutable. Le règlement pesticide permet aux Etats membres de fournir des dérogations pour accélérer la disponibilité de nouveaux pesticides, notamment les pesticides moins toxiques. Il n’y est pas indiqué que des substances interdites parce qu’elles ne respectent pas les conditions de sécurité peuvent être ré-autorisées sous forme de dérogation. A quoi cela servirait-il de les interdire alors ?

La Belgique réautorise un dangereux néonicotinoïde malgré l’interdiction européenne

La Belgique réautorise un dangereux néonicotinoïde malgré l’interdiction européenne 

Abeilles mortes

La Belgique vient de réautoriser l’Imidaclopride, un dangereux néonicotinoïde, pour une période d’un an. Le secteur betteravier avait introduit cette demande de dérogation afin de lutter contre les pucerons qui transmettent la maladie de la jaunisse de la betterave, prétextant que cette dernière était responsable de la perte de rendement en sucre de la saison 2020. Une décision honteuse car rien ne prouve que c’est l’unique cause.

La Belgique est un mauvais élève pour l’Europe

Pour la troisième année consécutive, la Belgique accède à la demande du secteur betteravier sans évaluation agronomique de la réelle nécessité de cette dernière. Le pays fait figure de mauvais élève européen en la matière car, depuis l’interdiction d’utilisation des néonicotinoïdes de 2018 pour protéger les abeilles, elle a systématiquement fourni des dérogations pour les betteraves. A cause d’une augmentation de ce type de dérogation, la Commission européenne a décidé dernièrement d’initier une enquête pour usage abusif de ce type de dérogation en Belgique et dans plusieurs autres Etats européens. Cette dernière pourrait mener à une procédure en infraction contre notre pays.

Nature & Progrès Belgique et le Pesticide Action Network (PAN) Europe, pour la troisième fois consécutive, introduiront un recours devant le Conseil d’Etat[1].

La Belgique est historiquement très complaisante à l’égard des demandes de dérogations pour des pesticides interdits. Notre pays est un des plus grands consommateurs de produits phytos en Europe, ce qui représente une des causes majeures de l’appauvrissement de la biodiversité. Cette prise de décision, malgré notre courrier au Ministre fédéral de l’Agriculture indiquant que des alternatives existent, et que 80% des betteraviers belges les utilisent déjà, est inacceptable. Avec cette nouvelle dérogation, les champs de betterave, de même que les champs voisins traités[2], seront pollués pour de nombreuses années.

 

Interdiction par l’Europe

C’est suite à l’impact sur l’environnement que l’Europe a choisi, en 2018, d’interdire trois néonicotinoïdes en culture de plein champ. Malgré cette décision, la Belgique a dérogé à cette interdiction en 2019, 2020 et désormais pour 2021 pour lutter contre les pucerons qui transmettent la jaunisse de la betterave. Les deux premières années, cela a permis au secteur betteravier d’utiliser des néonicotinoïdes assortissant ces dérogations de conditions. Malheureusement, ces dernières n’ont pas été respectées et contrôlées. Les conditions de dérogation précisent que les semences doivent être plantées plus profondément. Quelle autorité est en mesure de vérifier la mise en œuvre de pareilles conditions de dérogation ?

 

« Pour ceux qui ne mangent pas encore de sucre BIO, je leur conseille de le manger lentement car le sucre coûtera bientôt très cher… Non pas à cause du prix payé aux agriculteurs – qui est d’ailleurs trop faible – mais à cause du prix à payer pour l’environnement. » ajoute Marc Fichers.

 

Les causes de la perte de rendement sont multifactorielles

Le secteur betteravier pointe la jaunisse de la betterave comme responsable d’une possible faiblesse de rendement. Or, aucune évaluation n’a été faite. Les causes sont multifactorielles, à savoir :

  • Un printemps sec : levée imparfaite des semis et affaiblissement des plantules ;
  • La sécheresse de l’été ;
  • De fortes attaques de maladies foliaires (notamment d’oïdium et de cercosporiose) ;
  • Un hiver doux : pas de destruction de pucerons, peu de prédateurs comme les coccinelles ;
  • La technique de désherbage chimique n’a pas fonctionné correctement[3]

L‘utilisation des néonicotinoïdes ne garantira en rien le rendement du sucre à l’hectare des cultures de betterave sucrière. Un récent article[4] indique d’ailleurs les conclusions d’un essai : il n’y a eu que 7 % de perte de rendement suite à la jaunisse de la betterave.

 

Les études prouvant la toxicité des néonicotinoïdes sont nombreuses

Des centaines d’études prouvent depuis plus de 20 ans la toxicité de ce produit. Les dernières parutions sont particulièrement inquiétantes : l’une d’elle[5] met en avant l’effet potentiel de l’imidaclopride comme promoteur dans le développement du cancer du sein. Une seconde indique que le produit à faible dose peut provoquer un stress oxydatif et des dommages sur l’ADN.

 

Les alternatives existent

Les centres de recherche et d’encadrement en Belgique n’ont rien fait au niveau du développement et de la dissémination des alternatives. Au contraire, ils font croire à nos agriculteurs qu’il y a encore un avenir dans la chimie de synthèse, ce qui est faux. C’est l’agriculture sans pesticides, et au mieux biologique, qui représente le futur. Des champs de betteraves bio existent notamment dans le Nord de la France et en Autriche. Nos voisins français, anglais, néerlandais et allemands cultivent leurs betteraves et carottes sans néonicotinoïdes depuis 2018. Pourquoi seule la Belgique ne respecterait-elle pas l’interdiction européenne ? Bien entendu, les alternatives demandent un suivi plus précis des cultures. D’ailleurs, de nombreux agriculteurs ont déjà conduit leur culture de betterave dans ce sens.

Nature & Progrès Belgique mène depuis 2 ans une campagne pour une Wallonie sans pesticides. Et depuis 2019, plus de 100 ONGs européennes ont lancé l’initiative citoyenne européenne « Sauvons les abeilles et les agriculteurs » pour une interdiction progressive des pesticides de synthèse en 2035 et un soutien des agriculteurs dans la transition écologique.

Nous demandons à l’ensemble des Ministres de l’Agriculture, de l’Environnement et de la Santé de se ressaisir et d’annuler cette dérogation qui, si elle est maintenue, provoquera encore la pollution de notre environnement et la destruction des insectes, dont les abeilles.

 

Soutenez nos actions en réalisant un don

Nos actions contre les néonicotinoïdes ont un coût. Votre soutien nous est précieux. Un grand merci d’avance !

[1] Les deux premiers recours n’ayant pas encore fait l’objet d’un arrêt du Conseil d’Etat.
[2] https://www.sillonbelge.be/art/d-20200929-GJ4WGG?referer=%2Farchives%2Frecherche%3Fdatefilter%3Dlastyear%26sort%3Ddate%2520desc%26word%3DUCLouvain
[3] De nombreuses adventices ont poussé dans les cultures de betteraves fleurissant et diffusant les néonicotinoïdes qu’elles prélevaient dans le sol.
[4] L’Avenir, par Alain Wolwertz
[5] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6071809

Néonicotinoïdes : lettre ouverte au Ministre fédéral de l’Agriculture

Néonicotinoïdes : lettre ouverte au Ministre fédéral de l’Agriculture

Abeilles

© Adobe Stock, tous droits réservés

Les néonicotinoïdes sont de puissants insecticides utilisés de façon préventive par enrobage de semence. Quelques dizaines de grammes à l’hectare suffisent à empoisonner toutes les plantes, provoquant la destruction des insectes qui consomment ces dernières. Leur effet sur les abeilles est également catastrophique. C’est suite à l’impact sur l’environnement que l’Europe a choisi, en 2018, d’interdire trois néonicotinoïdes en culture de plein champ. Malgré cette décision, la Belgique a dérogé à cette interdiction en 2019 et 2020 pour lutter contre les pucerons qui transmettent la jaunisse de la betterave. Et le secteur betteravier réclame à nouveau une dérogation pour les néonicotinoïdes.

Ce jeudi 29 octobre 2020, nous avons donc envoyé, en collaboration avec PAN Europe, une lettre ouverte au Ministre fédéral de l’Agriculture. Nous lui demandons de ne fournir une dérogation à aucun des trois néonicotinoïdes suivants : l’imidaclopride, la clothianidine et le thiamethoxam en betteraves.

Pour en savoir plus : Lettre ouverte au Ministre fédéral de l’Agriculture

Néonicotinoïdes : non à une nouvelle dérogation pour le secteur betteravier

Néonicotinoïdes : non à une nouvelle dérogation pour le secteur betteravier

Champ betterave adventicesces1

© Nature & Progrès, champ de betteraves avec adventices

En Belgique, les zones agricoles sont les milieux qui génèrent le plus gros déclin de la biodiversité. Les populations d’oiseaux ont baissé en moyenne de 60,9 % entre 1990 et 2018. En Wallonie, en 28 ans, les populations d’oiseaux ont baissé de 57,4 %, selon le Rapport Planète Vivante[1]. En Allemagne, au cours de ces 27 dernières années, la biomasse d’insectes volants a chuté de 76%[2]. Une récente étude vient également de mettre en avant que plus de la moitié des espèces d’abeilles de notre territoire est menacée d’extinction (33%), a disparu de notre pays (12%) ou est en passe d’être menacée (7%)[3].

Devant les risques et la gravité de l’utilisation des néonicotinoïdes, Natagora, Nature & Progrès Belgique, PAN Europe, WWF, IEW et Greenpeace ont interpellé les Ministres compétents. Il est important que ces derniers mettent tout en œuvre pour empêcher toute nouvelle dérogation à l‘interdiction européenne des néonicotinoïdes.

Face aux risques pour l’environnement, l’impossibilité de respecter les conditions de dérogation et le caractère ultra préventif des néonicotinoïdes, nous devons agir ! Le 22 septembre 2020 (voir ci-joint),  nous demandons au Ministre fédéral de l’Agriculture de ne pas répondre favorablement à la demande de dérogation. En ce sens, il avait d’ailleurs déjà prévenu le secteur betteravier l’an passé qu’il n’y aurait pas de troisième dérogation. Nous demandons au Ministre wallon de l’Agriculture de miser sur une agriculture respectueuse de l’environnement afin de garantir une production de betteraves locales et pérennes. Nous demandons, enfin, à la Ministre de l’Environnement d’empêcher toute dérogation et de nous informer si des mesures ont été prises pour le non-respect des conditions de dérogation des néonicotinoïdes.

Découvrez le contenu de ces courriers :

Courrier au Ministre fédéral de l’Agriculture
Courrier au Ministre wallon de l’Agriculture
Courrier à la Ministre wallonne de l’Environnement

Pour en savoir plus, découvrez notre dossier

[1] Rapport Planète Vivante de WWF, Natagora, Natuurpunt, la Plateforme belge pour la biodiversité et l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique
[2] Hallmann et al. (2017), doi
[3] Interreg

Statégie Farm to Fork et biodiversité : courrier adressé aux Ministres wallons

Stratégie Farm to Fork et biodiversité :

Courrier adressé aux Ministres wallons

 

Ce lundi 08 juin 2020 a lieu le Conseil européen ‘Agripeche’ des ministres de l’agriculture. Cinq associations environnementales (WWF, Natagora, Greenpeace, Inter Environnement Wallonie et Nature & Progrès) appellent le gouvernement wallon à soutenir la transition prévue dans les deux stratégies européennes pour la biodiversité et en matière d’alimentation et d’agriculture (Stratégie « De la ferme à la table »).

 

Ces dernières sont plus que jamais nécessaires à l’heure où nous sortons de la crise sanitaire et où la demande citoyenne d’une transition est grandissante. Découvrez ci-dessous le courrier que nous avons adressé au Ministre Président de la Wallonie Elio di Rupo ainsi qu’aux Ministres wallons Willy Borsus, Céline Tellier, Christie Morreale, Philippe Henry, Marie-Christine Marghem et Denis Ducarme. 

Les ONGs environnementales appellent la Belgique à adopter les stratégies de l’Europe sur la biodiversité, l’alimentation et l’agriculture

Les ONGs environnementales appellent la Belgique à adopter les stratégies de l’Europe sur la biodiversité, l’alimentation et l’agriculture

© Unsplash

 

Aujourd’hui, la Commission européenne a présenté sa feuille de route en matière de biodiversité et d’alimentation et d’agriculture (“de la Ferme à la Fourchette”) d’ici à 2030. Ces deux stratégies sont des éléments clés du « Green Deal » européen. Une coalition d’associations environnementales (Greenpeace, IEW, Natagora, Nature & Progrès, WWF) salue les mesures prises en faveur de politiques durables, alors que la pandémie de COVID-19 a mis en évidence les liens étroits entre les écosystèmes sains et la préservation de la santé humaine.

Ramener la nature dans nos vies

La Commission européenne montre qu’elle tire des enseignements de la crise sanitaire, en proposant des mesures qui peuvent transformer notre relation déséquilibrée avec la nature en une relation saine. Selon la coalition des organisations environnementales belges, les deux stratégies sont susceptibles de transformer profondément les politiques communautaires en matière de nature, d’alimentation et d’agriculture, et d’inverser la tendance sur la crise de la biodiversité en cours. La coalition déplore néanmoins le manque d’ambition de la Commission européenne sur certains points, comme la nécessaire limitation du soutien à l’élevage industriel, les faibles mesures sur la pollution de l’air et de l’eau par les nutriments ou la limitation insuffisante de l’usage des antibiotiques.

Dans le même temps, la coalition se félicite de la nouvelle vague d’objectifs nécessaires sur une multitude de sujets qui vont impacter positivement les politiques fédérales et régionales, tels que les zones protégées (au moins 30% de la terre et 30% de la mer de l’UE), l’agriculture biologique (au moins 25% des terres agricoles de l’UE), la réduction des pesticides chimiques (moins 50% en volume et en toxicité), la part de surface agricole dédiée à la diversité de la nature (minimum 10%), etc. La stratégie biodiversité prévoit aussi de présenter des objectifs contraignants de restauration de la nature en 2021. La restauration des écosystèmes naturels contribuera non seulement à résoudre la crise de la biodiversité – un million d’espèces sont menacées de disparition, mais aussi à atténuer le changement climatique et à s’y adapter.

Selon la coalition, les deux stratégies sont une base solide et ambitieuse pour migrer vers une société saine pour les humains et la nature. Elles pourraient accélérer la transition vers des systèmes alimentaires et agricoles durables et équitables au sein de l’Union Européenne. Et permettraient de restaurer l’équilibre entre la production alimentaire, les ressources naturelles disponibles tout en redonnant son rôle à la nature dans notre société. De cette façon, l’Europe espère répondre à la demande d’aliments sains, durables et abordables en tenant compte des intérêts des agriculteurs. Enfin, les deux stratégies devraient jouer un rôle important dans l’amélioration de la résilience économique et environnementale de l’Europe.

La coalition appelle la Belgique à soutenir les stratégies de l’Europe

Ces deux stratégies guideront les politiques nationales et régionales des Etats Membres de l’Union Européenne, dont la Belgique. La coalition appelle les parlementaires et les ministres belges à soutenir activement ces stratégies, aux niveaux fédéral et régional. Nous appelons nos gouvernements à adopter ces nouveaux objectifs européens de façon transversale, dans le cadre des politiques agricoles, commerciales, économiques et environnementales. Et nous demandons d’adapter les politiques au regard des ambitions de transition écologique, de protection de la biodiversité et de résilience de nos systèmes alimentaires qui ressortent clairement des deux stratégies européennes. Concrètement, au niveau des régions de la Belgique, la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) est et restera le jalon principal en 2020-2021 pour le secteur agricole. Sa réforme devra conduire à l’utilisation de pratiques durables afin de contribuer à la mise en œuvre des objectifs de deux stratégies européennes.

Citations des membres de la coalition

Alors que l’UE se tourne vers la relance post-crise Covid19, la stratégie européenne ‘De la ferme à la Fourchette’ est un outil essentiel pour construire un système alimentaire et agricole plus résilient, sain et durable pour l’homme et la nature». Monica Schuster, Chargée des politiques alimentation et agriculture, WWF-Belgique

Ces stratégies pourraient faire une réelle différence et changer la trajectoire actuelle des crises de la biodiversité et du climat. La commission européenne a présenté aujourd’hui ce qui devrait être la nouvelle norme pour la planète”. Emmanuelle Beguin, Responsable Politique Agricole, Natagora

Les crises actuelles doivent être une opportunité pour diminuer l’impact de notre alimentation sur le réchauffement global, tout en faisant face à ses conséquences, dont les agriculteurs sont les premières victimes. La Commission nous invite à considérer globalement le réchauffement global et la perte de biodiversité, l’alimentation et l’agriculture. Ensemble nous trouverons des solutions”. Sébastien Snoeck, Expert agriculture durable, Greenpeace Belgique

Pour que les discours ambitieux puissent se transformer dès maintenant en actes pour ceux qui nous nourrissent et celle qui nous abrite, notre planète”. Julie Van Damme, Chargée de mission Ruralité, Inter-Environnement Wallonie

« La stratégie “De la ferme à la Fourchette “ une chance à saisir pour un renouveau de notre agriculture, de notre alimentation. La fonction première de l’agriculture est de nourrir tout en respectant l’environnement c’est possible les agriculteurs bios le montrent chaque jour”. Marc Fichers, Secrétaire général, Nature & Progrès

La société civile européenne veut protéger la santé et l’environnement contre les pesticides

La société civile européenne veut protéger la santé publique et l’environnement contre les pesticides

Au milieu de la crise du Covid-19, la société civile européenne se lève pour protéger la santé publique et l’environnement contre les pesticides tout en rétablissant la biodiversité et en soutenant les petits agriculteurs.

Alors que les États membres de l’Union européenne sont aux prises avec la crise du Covid-19, l’agro-industrie tire profit de la situation en agissant pour adoucir considérablement le pacte vert pour l’Europe de la Présidente von der Leyen. La société civile européenne, réunie dans le cadre de l’Initiative citoyenne européenne « Sauvons les abeilles et les agriculteurs », demande à la Commission européenne de maintenir des objectifs ambitieux pour protéger la santé de la population, l’environnement et soutenir la transition de l’agriculture européenne vers l’agroécologie.

Le 29 avril 2020, la Commission européenne devait publier sa politique alimentaire de l’UE (De la ferme à la table) et sa politique environnementale (Biodiversité). Ces documents politiques devaient fixer, pour la première fois, des objectifs ambitieux et obligatoires dans l’UE dans les deux domaines politiques précités. Toutefois, ceux-ci ont été reportés pour la seconde fois avec la nouvelle date limite potentielle du 20 mai. Entre-temps, des documents divulgués ont montré que l’objectif ambitieux initial de rendre les réductions de l’utilisation des pesticides obligatoires dans les États membres s’est érodé au fil du temps. Aussi, le risque de se retrouver avec des documents politiques faibles est très important à tel point que cela pourrait sérieusement ternir les ambitions de rendre l’alimentation et l’agriculture de l’UE plus durables, ainsi que sur le point de « reprise verte » après le Covid-19.

L’élaboration des deux documents a été présentée dans le cadre de la publication du pacte vert pour l’Europe en décembre 2019 par la présidente nouvellement élue Ursula von der Leyen. Un plan aussi ambitieux pour protéger le climat, l’environnement et les générations futures est une initiative sans précédent de la part de la Commission européenne et cette dernière a largement été soutenue par les organisations de la société civile.

L’initiative a déclenché une importante réaction dans les coulisses de l’industrie agroalimentaire pour ternir les ambitions de l’exécutif européen. Le secteur agricole conventionnel et les entreprises agrochimiques ont été aidés à la fois par les partis conservateurs au Parlement européen et par les principaux fonctionnaires de la Commission européenne.

Aujourd’hui, les membres de l’Initiative citoyenne européenne « Sauvons les abeilles et les agriculteurs », dont Nature & Progrès Belgique fait partie, exigent que la Commission européenne s’en tienne à la publication de politiques fortes de « De la ferme à l’assiette » et « Biodiversité ». Nous avons recueilli plus de 300 000 signatures dans toute l’Union européenne et nous continuerons à recueillir le soutien des citoyens pour éliminer progressivement l’utilisation de pesticides synthétiques dans l’UE, restaurer la biodiversité dans les zones agricoles et utiliser les subventions de la politique agricole commune pour mettre l’agriculture de l’UE sur la voie de l’agroécologie. La crise du Covid-19 a montré, une fois de plus, la vulnérabilité de l’agriculture et des systèmes alimentaires mondialisés et l’agroécologie est le seul moyen de relocaliser nos productions tout en respectant la santé de la population et l’environnement.

Signez l’Initiative citoyenne européenne « Sauvons les abeilles et les agriculteurs« 
Signez notre appel pour une Wallonie sans pesticides

Marc Fichers, Secrétaire général de Nature & Progrès
marc.fichers@natpro.be

En 2017, le glyphosate a été réautorisé sur base de fraude

En 2019, un scandale a éclaté en Allemagne concernant le laboratoire LPT-Hambourg dont d’anciens employés ont témoigné de fraudes dans des études toxicologiques réglementaires. Une instruction pénale a été ouverte contre ce laboratoire. Au moins 14% des nouvelles études fournies dans le cadre du renouvellement du glyphosate en 2017 proviennent de ce laboratoire, ce qui met en évidence le manque de fiabilité du système : l’industrie produit elle-même les études qui permettent d’évaluer ses produits.

Des animaux morts remplacés par des animaux vivants en cours d’étude, des tumeurs rapportées comme de simples inflammations, voici les pratiques du laboratoire afin de favoriser les intérêts des commanditaires des études.

Suite à la mise à jour de fraudes au sein du laboratoire LPT-Hambourg par une enquête de la télévision publique allemande ARD, les ONGs PAN Germany, Global2000 et Corporate Europe Observatory ont souhaité déterminer le niveau d’implication de ce laboratoire dans la ré-évaluation du glyphosate en 2017. Au minimum une nouvelle étude sur 7 fournie par Monsanto provenait de ce laboratoire. LPT-Hambourg est un laboratoire doté de la certification BPL (Bonnes Pratiques de Laboratoire), ce qui est vu par les autorités comme une garantie de probité et de fiabilité.

Martin Dermine, du Pesticide Action Network Europe indique : « Si le glyphosate a été reconnu « cancérigène probable » par l’OMS mais pas par les autorités européennes et belges, c’est parce que les études académiques démontrant sa toxicité ne sont pas certifiées BPL. Seules les études de l’industrie ont cette certification coûteuse et obligatoire et, bizarrement, elles ne démontrent pas de toxicité. »

Depuis de nombreuses années, les ONGs se battent pour que les études académiques soient systématiquement prises en compte car elles mettent en évidence une toxicité que les tests règlementaires ne démontrent pas.

Martin Dermine d’ajouter : « Les autorités européennes et belges favorisent les intérêts de l’industrie des pesticides au détriment de la santé des citoyens par ce système de certification. Il suffit de regarder le site fytoweb, le SPF y fait l’apologie de la certification BPL comme étant un système garantissant la « transparence et la qualité » alors que l’enquête d’ARD et de nos collègues démontrent clairement le fait qu’on ne doit pas laisser entre les mains de l’industrie le soin de produire ses propres études réglementaires. Le système n’est pas fiable. »

Et en Belgique, qu’en est-il exactement ?

En 2017, alors que l’autorisation du glyphosate arrivait à échéance, notre Ministre fédéral de l’Agriculture avait plaidé pour un phasing out, justifiant sa décision par le fait que ce temps allait être mis à profit dans le développement des alternatives. Nous sommes en 2020 et rien n’a encore bougé alors que le glyphosate est loin d’être nécessaire et que les alternatives existent déjà. Nous pouvons donc nous demander pourquoi rien n’a été fait en ce sens.

De plus, alors que l’administration fédérale devrait aider à la réduction des pesticides, cette dernière a préféré publier un dossier de justification du glyphosate. Ne mâchons pas nos mots, c’est une honte de prendre parti de la sorte lorsque l’on sait que les études prouvent la dangerosité et le caractère cancérigène probable du glyphosate.

Marc Fichers, de Nature & Progrès, nous indique : « En agissant de la sorte, nous piégeons les agriculteurs. En effet, en leur laissant croire que le produit sera réautorisé et en faisant fi des dangers de ce dernier, nous leur faisons perdre un temps précieux d’adaptation de leur méthode de travail. Lorsque le glyphosate sera définitivement interdit pour l’usage professionnel – car oui, cela va arriver – nos agriculteurs n’auront pas pu mettre à profit cette période pour se préparer. »

Le parlement fédéral autrichien a voté en 2019 la sortie du glyphosate. Le gouvernement du Luxembourg a confirmé l’abandon de cet herbicide en 2020. La France a suspendu les autorisations pour la majorité des herbicides à base de glyphosate (75% des volumes utilisés) car il existe des doutes sur la génotoxicité du produit.

Martin Dermine de conclure : « Il est inacceptable que le Luxembourg, l’Autriche et la France avancent dans la protection de leur population et pas la Belgique : ces mêmes produits interdits en France pour protéger la santé des citoyens sont toujours autorisés en Belgique, que fait le SPF ? ».

Contact PAN Europe, Martin Dermine, +32 486 32 99 92, martin@pan-europe.info
Contact Nature & Progrès, Marc Fichers, +81 32 30 52, marc.fichers@natpro.be

Belgique, 2ème Etat à atteindre son quorum pour l’ICE « Sauvons les abeilles et les agriculteurs »

La Belgique devient le 2ème Etat européen à atteindre son quorum pour l’ICE « Sauvons les abeilles et les agriculteurs »

Ce mercredi 5 février, le nombre de signatures belges à l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) « Sauvons les abeilles et les agriculteurs » a atteint le seuil des 15.750 signatures. Ce chiffre était nécessaire pour faire de notre pays le deuxième pays européen à atteindre le quorum obligatoire dans 7 Etats permettant la validation de l’initiative.

En novembre 2019, une centaine d’ONGs européennes – dont Nature & Progrès et le PAN Europe – a lancé la récolte de signatures pour l’Initiative Citoyenne Européenne « Sauvons les abeilles et les agriculteurs ». Cette démarche vise à demander à la Commission européenne et au Parlement européen d’agir en faveur d’une évolution de l’agriculture vers des pratiques libres de pesticides de synthèse et d’une restauration de la biodiversité dans les systèmes agricoles. Elle demande également aux pouvoirs publics d’accompagner la transition des agriculteurs vers des pratiques agroécologiques.

Conditions d’acceptation d’une ICE

Pour être acceptée, une ICE doit atteindre 1 million de signatures validées et obtenir un quorum dans 7 Etats membres. L’Allemagne a rapidement atteint ce dernier avec 72.000 signatures et la Belgique lui a emboîté le pas hier.

Marc Fichers, Secrétaire général de Nature & Progrès Belgique indique : « Nous ne pouvons pas prédire la date de fin de l’utilisation des pesticides mais nous remarquons que de plus en plus de citoyens veulent leur tourner le dos. Il est nécessaire de l’entendre pour pouvoir mettre rapidement en place les conditions de la transition. »

Nature & Progrès demande à ce que les moyens financiers octroyés à la recherche et à l’optimalisation des pesticides chimiques de synthèse soit ré-alloués au développement des alternatives. Ces dernières existent, l’agriculture BIO le prouve chaque jour.

Martin Dermine, coordinateur chez PAN Europe d’ajouter : « Malgré l’essor de l’agriculture biologique et la grande demande des consommateurs, la Belgique est le deuxième plus gros consommateur de pesticides de l’UE. Il est grand temps que nos décideurs politiques reconnaissent qu’il y a une attente importante parmi les citoyens pour favoriser un mode de production agricole qui soit en phase avec l’environnement ».

En tant que membres de l’ICE, Nature & Progrès Belgique et PAN Europe demandent au Ministre fédéral de l’agriculture d’agir au niveau européen dans le cadre de la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) pour conditionner les subsides agricoles aux pratiques qui vont vers une suppression progressive de l’utilisation des pesticides de synthèse et vers une restauration de la biodiversité. L’argent public doit être utilisé pour soutenir des pratiques vertueuses plutôt que d’assurer la rentabilité de l’industrie agrochimique.

Les deux associations demandent également aux Ministres fédéraux et régionaux de stopper les dérogations pour les néonicotinoïdes tueurs d’abeilles et d’accélérer la conversion vers l’agriculture biologique en Belgique.

 

Faites un pas de plus pour la Wallonie

Le printemps approche à grands pas. Le choix de passer aux alternatives aux pesticides doit se faire maintenant s’il l’on veut éviter que des hectares de cultures soient pollués une fois de plus. En 2017, Nature & Progrès a lancé sa campagne « Vers une Wallonie sans pesticides ». L’association est heureuse de voir que la démarche a été suivie avec l’ICE pour recouvrir, cette fois, l’entièreté de l’Europe.

Si ce n’est pas encore fait, signez vite l’appel européen et l’appel pour la Wallonie.

Le néonicotinoïde thiaclopride enfin interdit en Europe

Le néonicotinoïde thiaclopride enfin interdit en Europe

© Plan Bee, tous droits réservés

Le thiaclopride sera interdit dès le printemps prochain dans l’Union européenne après des années de lutte contre cette famille de néonicotinoïde. Réjouissons-nous de cette bonne nouvelle en gardant tout de même à l’esprit que cette décision aurait dû être prise bien plus tôt…

Il y a 5 ans déjà, l’Agence européenne des produits chimiques a classé le thiaclopride comme « toxique pour la reproduction, catégorie 1B». D’une part ravis de cette avancée, nous sommes d’autre part navrés d’avoir eu à supporter ce poison 5 années de trop.

« L’avis scientifique de l’EFSA est clair : il y a des préoccupations environnementales liées à l’utilisation de ce pesticide, en particulier son impact sur les eaux souterraines, mais aussi lié à la santé humaine, dans la toxicité pour la reproduction« , a déclaré la Commissaire à la santé Stella Kyriakides.

D’autres néonicotinoïdes sont encore sur le marché belge

Il va de soi qu’il serait incompréhensible de la part de notre pays de ne pas respecter cette décision de l’Union européenne. Mais chat échaudé craint l’eau froide… restons vigilants : il ne faut pas que le Ministre fédéral de l’Agriculture déroge à cette interdiction comme il l’a fait en 2019 envers 3 néonicotinoïdes…

En effet, en avril 2018, après 15 ans de lutte, les Etats membres de l’Union européenne ont adopté la proposition de la Commission interdisant, pour toutes les cultures en plein champ, trois néonicotinoïdes : le clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame. Malgré cette décision et les études prouvant la toxicité des néonicotinoïdes, notre Ministre fédéral de l’Agriculture les a ré-autorisés en cultures de betteraves, chicorées, carottes et laitues.

Nature & Progrès, avec Pesticides Action Network Europe, n’a eu d’autre choix que de porter plainte devant le Conseil d’Etat pour faire annuler cette dérogation. Et nous ne désespérons pas, bien entendu !

Les néonicotinoïdes sont dévastateurs

Les néonicotinoïdes sont des pesticides systémiques très solubles qui imprègnent les racines et les tissus des plantes, ce qui signifie que les résidus ne peuvent pas être éliminés par le lavage des fruits et des légumes.

Le thiaclopride est le quatrième des cinq pesticides néonicotinoïdes dont l’utilisation en Europe a été interdite ou strictement réglementée à la suite de preuves croissantes de la toxicité et des effets dévastateurs sur les abeilles et autres pollinisateurs.

Pour en savoir plus, prenez le temps de parcourir notre étude « Notre histoire avec les néonicotinoïdes ».

Pourquoi faut-il toujours essayer de prolonger les délais d’autorisation lorsque les preuves de nocivité des produits sont là ? Les pesticides, nous n’en voulons plus, à commencer par les plus nocifs pour la santé ! Les alternatives existent, le BIO le prouve au quotidien. 

Marc Fichers

Secrétaire général, Nature & Progrès

Protection des abeilles : vote favorable de la commission Environnement

Protection des abeilles :
vote favorable de la Commission Environnement

© Adobe Stock, tous droits réservés

La Commission européenne a récemment introduit un projet de modification du règlement de l’Union européenne n°546/2011 en ce qui concerne l’évaluation de l’impact des produits phytopharmaceutiques sur les abeilles domestiques. Ce projet aurait pour conséquence de maintenir des niveaux de protection des abeilles scandaleusement faibles face aux pesticides nocifs.

Le 17 octobre 2019, nous avons invité les parlementaires nationaux à s’opposer à ce projet et à veiller à ce que le respect de loi européenne soit réintroduit. Nous avons obtenu gain de cause : le vote en ENVI du 21 octobre a fait état de 62 votes en notre sens contre 4 (et 7 abstentions.

La commission Environnement invite désormais la plénière à s’opposer au projet de la Commission européenne. Le Parlement peut bloquer cette proposition s’il obtient la majorité absolue de ces membres.

Voilà le courrier que nous avons envoyé aux parlementaires le 17 octobre.

Objet. Abeilles sans protection – veuillez soutenir l’objection au projet de réglementation de la Commission relatif à l’évaluation de l’impact des pesticides sur les abeilles – Vote en ENVI le lundi 21 octobre.

Madame la Députée/Monsieur le Député,

A travers cette lettre, l’asbl Nature & Progrès Belgique vous invite à soutenir l’objection proposée envers le projet de réglementation de la Commission européenne de modification du règlement de l’Union européenne n°546/2011 en ce qui concerne l’évaluation de l’impact des produits phytopharmaceutiques sur les abeilles domestiques.

Le projet de réglementation sera soumis au vote de la commission ENVI du Parlement le 21 octobre 2019.

Si la séance plénière du Parlement opte pour l’adoption de cette décision, cela mettra véritablement fin au projet de la Commission européenne de maintenir des niveaux de protection des abeilles scandaleusement faibles face aux pesticides nocifs, qui d’ailleurs reposent sur des données scientifiques obsolètes. Nous vous invitons, au nom des centaines de milliers de citoyens à travers l’Europe[i], à exiger la mise en œuvre des normes les plus élevées possibles pour protéger les abeilles des pesticides, comme le stipule le règlement sur les pesticides 1107/2009/CE publié dans le Document de Guidance de 2013 sur les Abeilles de l’EFSA.[ii]

Les abeilles et autres insectes d’Europe sont menacés. En Allemagne, les scientifiques ont recensé des pertes de plus de 75% du nombre total d’insectes dans les zones protégées au cours des 27 dernières années.[iii] Aux Pays-Bas, des données détaillées montrent que plus de 50% des espèces d’abeilles sauvages sont menacées d’extinction[iv]. L’une des principales causes de ces développements est l’agriculture industrielle qui expose les abeilles à des pesticides nocifs.[v]

Le Document de Guidance de 2013 sur les Abeilles est la norme scientifique la plus récente en matière d’évaluation des risques liés aux pesticides sur les abeilles. Il comprend une évaluation des effets aigus et chroniques des pesticides sur les abeilles à la fois domestiques et sauvages. Ces directives ont permis à l’EFSA de fournir une évaluation complète des risques liés à l’utilisation de trois pesticides néonicotinoïdes, ce qui a ensuite permis à l’Union européenne d’imposer sa très appréciée interdiction en 2018 à toutes les utilisations de ces pesticides en extérieur.

Tant la Commission que l’EFSA ont déclaré à plusieurs reprises qu’elles soutenaient le Document de Guidance de 2013 sur les Abeilles. Mais les États membres ont bloqué son application au sein du Comité Permanent des Végétaux, Animaux, Denrées alimentaires et Aliments pour animaux. Entre-temps, les anciennes lignes directrices de 2002, qui ont été co-rédigées par l’industrie des pesticides[vi] et qui reposent sur une science « obsolète », sont toujours en vigueur, selon la Commission[vii] et l’EFSA[viii].

Les citoyens européens sont conscients de l’importance de l’application d’essais de pré-homologation robustes des pesticides pour inverser le déclin des pollinisateurs et exigent l’adoption immédiate et intégrale des guidances de l’EFSA de 2013.

L’Union européenne doit protéger les abeilles en Europe et l’environnement contre les pesticides dangereux sur base des « connaissances scientifiques et techniques actuelles »[ix], conformément au règlement de l’Union européenne sur les pesticides (règlement (CE) n ° 1107/2009). Les États membres et la Commission européenne n’ayant pas appliqué la réglementation, il incombe désormais aux députés de s’opposer à ces projets inacceptables et de faire en sorte que le respect de la loi européenne ainsi que la protection des abeilles en Europe soient réintroduits.

Cordialement,

[i] 238,000 people have signed the SumOfUs petition for full implementation of the Bee Guidance document http://sumofus.org/bee-guidance

[ii] EFSA (2013). EFSA Guidance Document on the risk assessment of plant protection products on bees (Apis mellifera, Bombus spp. and solitary bees). EFSA Journal 2013; 11(7):3295

[iii] Hallmann CA et al. (2017). More than 75 percent decline over 27 years in total flying insect biomass in protected areas. PLoS ONE 12(10)

[iv] Reemer, M. (2018). Basisrapport voor de Rode Lijst Bijen, EIS Kenniscentrum Insecten Leiden.

[v] Sánchez-Bayo, F., & Wyckhuys, K. A. (2019). Worldwide decline of the entomofauna: A review of its drivers. Biological Conservation, 232, 8-27.

[vi] Pesticide Action Network (2018). Industry writing its own rules and CEO and BeeLife European Beekeeping Coordination (2010): Is the future of bees in the hand of pesticide lobby?

[vii] Response to Greenpeace and others from Commissioner Vytenis Andriukaitis, 31/01/2017

[viii] EFSA (2012). Scientific Opinion on the science behind the development of a risk assessment of Plant Protection Products on bees (Apis mellifera, Bombus spp. and solitary bees). EFSA Journal 10 (5), 1–275 (2012).

[ix] Regulation (EC) No 1107/2009, Article 4; ANNEX II, Point 3.8.3; Articles 11 and 36

La Belgique terre d’accueil LOW COST pour les pesticides

La Belgique, terre d’accueil
LOW COST pour les pesticides ?

© Adobe Stock, tous droits réservés

La Belgique est un des pays qui réclame le moins de frais de dossiers aux producteurs de pesticides qui demandent une nouvelle autorisation. Cela leur coûte 1 000 €.

Contre 40.000 € chez nos voisins français, ou encore 28000€ aux Pays-Bas, il va s’en dire que la différence est colossale !

Nous sommes donc en droit de nous poser une question :

Quel est le coût sociétal d’un pesticide autorisé ?

C’est le contribuable belge qui paie in fine cette différence et aux vues de la consommation des produits phytopharmaceutiques en Belgique, l’addition est salée !

Qu’attendons-nous pour réclamer un territoire délivré des pesticides chimiques de synthèse ?

Outre les arguments environnementaux ou relatifs à la santé, c’est aujourd’hui à votre portefeuille que les pesticides s’attaquent !

Et enfin… l’administration qui a en charge le contrôle de dossiers d’agrément des pesticides se plaint souvent du manque d’agent : cherchez l’erreur …