Malgré un chapitre consacré à « la formation continue, la recherche et l’innovation agricole », la DPR du gouvernement wallon ne se prononce pas sur les nouveaux OGM.

Interrogée au Parlement, la Ministre Dalcq a répondu ceci : La position défendue par la Région wallonne sur la proposition de règlement NTG prendra en compte les avis de toutes les parties prenantes et en extraira le meilleur compromis qui permettra l’accès à ces innovations technologiques tout en s’assurant de leur sûreté pour la santé humaine, animale et pour l’environnement, ainsi que de leur impact positif en termes de durabilité sur l’agriculture wallonne. » Vous soulignez également qu’il faut « de la transparence afin d’assurer la liberté de choix autant aux consommateurs qu’aux producteurs.

Pour Nature & Progrès, c’est une position qui nous inquiète autant qu’elle nous rassure. Nous avons dès lors rédigé et envoyé le 12 novembre 2024, un courrier circonstancié aux ministres Coppieters et Dalcq, en charge des matières liées à ces technologies, qui se situent au carrefour des enjeux santé, environnement, et agriculture.

 

Nos courriers disent en substance ceci :

Nous sommes inquiets parce que les NTG ne sont pas une fin en soi et qu’une partie du monde agricole s’inquiète et refuse la dérégulation des NTG telle qu’elle est prévue par la Commission : FUGEA, UNAB, MAP, …

Nous sommes rassurés que le gouvernement souhaite entendre toutes les parties prenantes, et trouver le meilleur compromis, et de s’assurer de leur sûreté pour la santé humaine et l’environnement.

Cela nous a permis de rappeler les positions d’instituts et institutions indépendantes sur les risques et dangers de la proposition actuelle, dont les décideurs politiques ne peuvent pas faire fi : ANSES (France), Comité des Régions (UE), les agences allemandes suisses et autrichiennes pour l’environnement (GFO), etc.

Nature & Progrès a rappelé aux ministres le sondage IPSOS réalisé au niveau européen auprès des consommateurs, dont une très large majorité (près de 70%) a manifesté son souhait que ces NTG soient étiquetées et règlementées ; ce que la proposition actuelle ne permet pas.

Pour Nature & Progrès, notre gouvernement doit bien saisir le fait que la question ici n’est pas d’ordre idéologique : être pour ou contre les nouvelles techniques d’édition du génome en matière d’agriculture, mais elle est de s’assurer que ce projet de déréglementation à grande échelle des OGM impliquant une modification irréversible de nos systèmes écologiques et alimentaires soit traité avec réflexion et prudence, conformément au principe de précaution.

Nous avons clôturé nos courriers en insistant pour que la Wallonie adopte une approche sur ce dossier, claire et cohérente avec les objectifs qu’elle s’est fixée et les principes qu’elle entend faire prévaloir tels qu’évoqués par la ministre Dalcq au Parlement en septembre dernier (sureté pour la santé, transparence pour les acteurs, …).