La biodynamie, c’est pas sorcier !


1 – Fondements philosophiques

On connaît généralement la biodynamie – cette « autre » agriculture biologique – à travers quelques poncifs assez lourds qui oscillent entre mysticisme agricole et quasi-sorcellerie. Force est également d’admettre que les biodynamistes eux-mêmes font bien peu d’efforts pour nous détromper et pour modifier cette étrange image. Nous allons donc tenter de jeter un regard différent, un regard qui s’attachera davantage à objectiver les « forces de vie » revendiquées par la biodynamie, sans ajouter bien sûr un crédit quelconque au matérialisme à travers laquelle nous considérons habituellement l’agriculture. Et même la bio…

Il est possible de disserter longuement sur ce que doit être la qualité d’un produit agricole. Mais comment comprendre que ceux qui sont sans doute les plus irréprochables proviennent d’une forme d’agriculture aussi marginale que la biodynamie ?
« Pour que la biodynamie apparaissent pleinement cohérente, concède Jacques Paris, fermier biodynamiste à Serinchamps près de Ciney, elle demande peut-être à être simplement abordée avec d’autres prémices ? »
Mais quels pourraient-ils être ? Jacques s’aventure alors un peu plus loin : « La science repose sur l’observation du réel dont elle s’efforce de tirer des lois généralisables, et le vrai scientifique doit se remettre perpétuellement en question. On n’en est, semble-t-il, plus là aujourd’hui. La pensée dominante traite de fous ceux qui dévient de son dogme matérialiste. Mais prendre attitude par rapport au vivant – et comprendre pourquoi l’agro-industrie n’est pas viable – demande qu’on interroge profondément ce dogme. »

D’une manière plus pragmatique, nous tenterons d’apercevoir ici ce qui différencie – ou ce qui n’a jamais cessé d’unir – la bio telle que la conçoit Nature & Progrès et la biodynamie. Nous chercherons à approcher et à mieux cerner l’évidence que cette démarche commune porte en elle.