L’abattage à la ferme
Ce 21 septembre 2018, Nature & Progrès posait ses valises à la ferme BIO Hérin à Nassogne !
Nous y donnions une conférence de presse sur l’abattage à la ferme et le tir au pré.
Régulièrement, des éleveurs nous interpellent car ils rencontrent des difficultés pour trouver un lieu d’abattage pour les animaux qu’ils valorisent en circuit court. Depuis trente ans, la Wallonie a perdu la moitié de ses abattoirs, certains n’abattent plus que certaines espèces d’animaux, certains sont privatisés et refusent les petits abattages pour le circuit court. Trouver un abattoir est donc devenu un parcours du combattant pour les éleveurs, quelle que soit l’espèce d’ongulé en question.
Pourtant, la demande pour de la viande bio et en circuit court augmente sans cesse. Le nombre de producteurs bio progresse, tout comme le nombre de boucheries à la ferme et le nombre d’éleveurs proposant des colis de viande.
En bio, on élève des races un peu spéciales par rapport au Blanc-Bleu conventionnel qui, par ses besoins de césariennes, n’est pas élevé en bio. On élève des races plus rustiques, à tempérament un peu plus sauvage, ou parfois des races à longues cornes comme les Salers que vous pouvez voir ici. Ces races sont plus sensibles au stress, n’ont pas l’habitude d’être manipulées, certaines vivent en permanence à l’extérieur, et les races à longues cornes ne passent pas dans les couloirs d’abattage. Il est urgent d’adapter le secteur de l’abattage à ces nouvelles évolutions.
Abattre à la ferme est une solution et une réelle opportunité pour notre agriculture. Cette méthode d’abattage permet d’optimiser le bien-être animal en évitant de manipuler et de transporter les animaux et elle permet d’optimiser la qualité de la viande en évitant ces stress. 95 % des éleveurs qui désirent abattre à la ferme travaillent en circuit court, et veulent donc offrir une viande de la meilleure qualité possible aux consommateurs avec qui ils sont en lien direct. L’abattage à la ferme permet aussi une meilleure autonomie des éleveurs et mieux, une reprise en mains de cette étape critique de leur élevage.
A l’heure actuelle, les préoccupations en matière de bien-être animal sont croissantes, et il est nécessaire d’offrir de nouvelles possibilités pour que les producteurs et les consommateurs puissent ensemble développer ce mode d’abattage. Car l’abattage à la ferme est défendu par les producteurs, par les consommateurs, par des vétérinaires et chercheurs qui y voient une alternative, une diversification possible pour la filière viande.