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L’impact des pesticides chimiques de synthèse sur la santé est indéniable ! Si certains ont des effets létaux, bon nombre d’entre eux ont des effets endocriniens ou génotoxiques. Dès lors, il n’est même plus question d’évaluer la dose : même avec des concentrations infinitésimales, nous sommes empoisonnés !
La mise sur le marché des matières actives fait l’objet d’une règlementation au niveau européen. A titre d’exemple, pour le glyphosate, ce sont les instances européennes et des pays rapporteurs qui vont instruire le dossier (qui sera revu en 2022) pour, nous l’espérons, l’interdire définitivement.
Mais une matière active d’un herbicide n’est rien sans ce que l’on appelle les « co-formulants ». Il s’agit d’un ensemble de composés chimiques qui facilitent l’action de la matière active.
- Des mouillants qui permettent au produit pulvérisé de s’étendre sur les feuilles ;
- Des mordants qui favorisent la pénétration du produit dans le végétal ;
- Des collants qui limitent le lessivage par la pluie.
« Rien de bien méchant » pourrait-on dire avec des savons et des tensions actifs. Sauf que, sous prétexte que ces formulations soient adaptées à chaque région, ce sont les Etats membres qui ont la compétence pour autoriser (ou non) les formulations des co-formulants. Le contenu d’un flacon de pesticides est sous la compétence des Etats membres. En Belgique, c’est le Ministre fédéral de l’Agriculture qui en a la responsabilité.
Des secrets toxiques ?
Bien entendu, sous prétexte de « secret industriel », les matières constituantes de ces formulations sont tenues secrètes. D’ailleurs, lorsque l’on se rend dans les locaux de l’administration, c’est à peine si on ne vous demande pas vos empreintes digitales. Tout est fermé et cadenassé !
Des pesticides qui évoluent au cours du temps
Le glyphosate, la matière active vendue depuis 45 ans sous le nom de Roundup, a vu son efficacité évoluer avec le temps. Il y a 30 ans, on déconseillait de traiter cet herbicide si la température ambiante était inférieure à 10°C. Un traitement dans ces conditions n’avait aucun effet désherbant. Aujourd’hui, même en période de gel, un traitement provoque la destruction des plantes. Or, la matière active est toujours la même : le glyphosate reste du glyphosate ! Ce qui a donc été modifié, c’est la formulation. Il est vrai que les conditions d’analyse des formulations sont beaucoup plus sommaires que les analyses des matières actives.
Dans les étalages des jardineries, nous voyons apparaître des herbicides à base de produits dits « naturels » comme de l’acide pélargonique ou de l’acide acétique. Ils présentent des effets herbicides surprenants.
En France, le professeur Gilles Eric Serralini a analysé les co-formulants de ces herbicides et a mis en avant la présence de produits dangereux : des métaux lourds et des métalloïdes comme l’Arsenic, le Cuivre, le Plomb ou le Nickel. Des hydrocarbures polycycliques aromatiques ont également été détectés dans 12 d’entre eux. Certains, comme le benzo(A)pyrène, sont des cancérogènes reconnus par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) … sans qu’il n’en soit fait mention sur l’étiquette ! Lire l’étude sur le sujet
Et en Belgique que fait-on avec les co-formulants ?
Des associations, dont Nature & Progrès France, ont constitué l’association Secrets toxiques pour faire retirer de la vente ces produits. En Belgique, Nature & Progrès et le PAN Europe ont décidé de se saisir de cette question. Nous venons d’interpeller le Ministre fédéral de l’Agriculture afin de faire la lumière sur les formulations de pesticides. Cfr lettre en annexe
Notre volonté est d’analyser la composition de ces produits et d’en exiger le retrait s’ils venaient à contenir des produits susceptibles de nuire à la santé et à l’environnement. Il serait honteux de faire croire aux jardiniers amateurs qu’ils pulvérisent de l’acide acétique (du vinaigre) alors qu’il s’agit en réalité de produits hautement toxiques.
Ce dossier nous conforte dans notre volonté de tourner le dos à tous ces pesticides chimiques de synthèses et de mettre en œuvre les alternatives. Découvrez-en plus à travers notre campagne « Vers une Wallonie sans pesticides ».