© Adobe Stock, tous droits réservés (Sulfoxaflor abeilles)
Ce vendredi 22 octobre 2021, la Belgique aura l’occasion de voter sur le devenir du Sulfoxaflor, un insecticide semblable aux néonicotinoïdes et hautement toxique pour les abeilles. Depuis 2 ans, la Commission est en discussion avec les Etats membres afin de l’interdire. Le Ministre Clarinval s’y oppose [1]. Il favorise une nouvelle fois l’intérêt de l’agrochimie sur la protection de l’environnement.
Martin Dermine, coordinateur de projet à PAN Europe indique : “Notre biodiversité est en crise et la position du Ministre Clarinval est intolérable. Un nombre important d’études renforce l’intention d’interdiction de la Commission. En effet, ce produit présente une toxicité à court et à long terme sur les abeilles et les bourdons. Les alternatives non-chimiques existent, il serait dès lors temps que le Ministre favorise ces dernières plutôt que l’industrie des pesticides !”.
Marc Fichers, secrétaire général de Nature & Progrès Belgique rajoute : “Depuis l’autorisation du Sulfoxaflor en 2015, les ministre Borsus et Ducarme nous avaient garanti que cet insecticide ne serait jamais autorisé en plein champ en Belgique afin de protéger les pollinisateurs. A l’arrivée du Ministre Clarinval, le Sulfoxaflor a été autorisé en plein champ. Et maintenant, malgré l’obligation légale de l’interdire, la Belgique s’oppose à la Commission européenne, pour tenter d’en empêcher l’interdiction”.
Le Sulfoxaflor et les abeilles
Le Sulfoxaflor a été autorisé au niveau européen pour la première fois en 2015 [2], à la condition que son producteur (Corteva) fournisse des études complémentaires de toxicité du produit. De fait, en 2019, l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) a remis un avis négatif [3], indiquant qu’il n’y avait pas d’utilisations sûres de ce pesticide pour les abeilles. Depuis, le dossier revient régulièrement à la table des discussions entre la Commission européenne et les Etats membres. Lors de la dernière réunion (juillet) [4], 11 Etats Membres souhaitaient son interdiction. Neuf (dont la Belgique) s’y opposaient et sept étaient encore indécis.
Martin Dermine conclut : “Le Ministre Clarinval nous montre à nouveau le peu d’importance qu’il donne à la protection de l’environnement et de la santé. Sous ce gouvernement, la Belgique se positionne systématiquement du côté des Etats européens favorisant les pesticides au détriment de nos pollinisateurs”.
Dans le cadre du Pacte Vert Européen, la Belgique devra réduire de 50% son utilisation de pesticides d’ici à 2030. Le gouvernement fédéral s’est engagé à mettre en place un ambitieux plan de réduction des pesticides [5]. Mais rien n’a été publié jusqu’à présent.